1.
Quatorzième lettre et onzième consonne de l’alphabet français. Un N majuscule, un n minuscule. « Panne », « sonnet », « tonnerre » s’écrivent avec deux n.
2.phonétique. Occlusive nasale dentale. Quand n est précédé de a, e, i, o, u, y, il forme généralement avec cette lettre une voyelle nasale, comme dans ban, bien, chacun, donc, encan, indice, lynx. Font exception certains mots d’origine étrangère, tels qu’abdomen, amen, chatterton, éden, hymen, in-dix-huit, lamento, où n se fait entendre séparément. N nasalise également les phonèmes notés par les digrammes formés de deux voyelles, comme dans main, à jeun, coin. Dans les mots empruntés de l’anglais, le groupe ‑ng note une occlusive nasale vélaire, comme dans jumping, parking.
▪
N double se prononce le plus souvent comme n simple, comme dans année, connaître, donner, ennemi, innocent. On souligne parfois, dans une prononciation soutenue, la présence de n double, comme dans connexe, inné. Quand n suit le préfixe en‑, le premier n forme avec le e une voyelle nasale, et le second se prononce, comme dans ennoblir. On dit de même ennui, ennuyer.
▪
N précédé de g note une occlusive nasale palatale dite n mouillé, qu’on trouve dans montagne, régner, vigne. Toutefois, les deux lettres se font entendre séparément dans certains mots empruntés du latin ou du grec, tels que diagnostic, igné, gnose.
3.Emplois conventionnels. La lettre n, majuscule ou minuscule, sert de symbole ou d’abréviation, seule ou avec d’autres lettres. N° ou n°, abréviation de Numéro.
▪
grammaire.N. ou n., abréviation de Nom. N. m., nom masculin, n. f., nom féminin.
– géographie.N, abréviation de Nord.– physique.chimie.n, symbole de nano‑. N, symbole de l’azote (autrefois appelé Nitrogène). N désigne aussi le nombre d’Avogadro (voir Nombre).– mathématiques.ℕ désigne l’ensemble des entiers naturels ; n s’emploie pour désigner un nombre indéterminé (de cet emploi dérive dans la langue courante l’adjectif numéral ordinal nième ou, mieux, énième, qui correspond à cette valeur indéterminée de n).
▪
N, suivi d’un point ou d’un astérisque, s’emploie pour désigner une personne ou un lieu de manière indéterminée, à la place d’un nom propre. Il a rencontré N. Dans la petite ville de N*.
▪
Abréviations.N. B., nota bene, s’inscrit en tête d’une remarque, d’une note qu’on ajoute à un texte, sur laquelle on veut attirer l’attention du lecteur. religion chrétienne.N.-S., Notre-Seigneur. N.-D., Notre-Dame.
xviie siècle, nauabo. Emprunté de l’hindoustani nabab, « gouverneur », titre donné en Inde, dans les royaumes musulmans, aux gouverneurs des provinces et à certains dignitaires.
■
S’est dit d’un Anglais ayant fait fortune en Inde. Se dit, plus généralement, d’une personne riche et fastueuse, qui fait étalage d’un grand luxe. Vivre en nabab. Les nababs de la finance.
Titre célèbre : Le Nabab, d’Alphonse Daudet (1877).
✻NABI
nom masculin
xixe siècle. Emprunté de l’hébreu nabi, « prophète ».
1.
Dans la Bible, nom qui désigne de nombreux personnages exaltés, principalement de l’époque de Samuel, qui ne sont pas nécessairement inspirés par Yahvé.
2.Au pluriel. Nom que prirent de jeunes peintres qui, en 1888, se constituèrent en groupe, et dont les œuvres, se dégageant de l’impressionnisme et s’opposant au réalisme comme à l’académisme, furent particulièrement influencées par la manière de Gauguin, l’art des estampes japonaises et les échanges avec les milieux littéraires symbolistes. Vallotton, Sérusier, Maurice Denis, Bonnard, Vuillard appartinrent au mouvement des nabis.Au singulier.Un nabi.Adjectivement.Les peintres nabis.
xviie siècle. Emprunté du néerlandais nagel, « cheville ».
■
marine. Bouchon fermant un trou pratiqué au plus bas de la coque d’un bateau et permettant, quand le navire est au sec, d’évacuer l’eau contenue dans le fond. Par extension. Tout bouchon obturant les orifices de remplissage du pont (en carburant, en eau douce, etc.).
▪
Par métonymie. Se dit également du trou auquel s’adapte ce bouchon. Boucher le nable.
NABOT, NABOTE
nom
xvie siècle. Composé à l’aide de nain et de bot.
Fam. Terme de mépris qui désigne une personne de très petite taille, et souvent contrefaite. Traiter quelqu’un de nabot. Une nabote.
✻NABUCHODONOSOR
(ch se prononce k)nom masculin
xxe siècle. Emploi plaisant du nom de Nabuchodonosor, porté par plusieurs rois de Babylone.
Bouteille de champagne dont la contenance équivaut à celle de vingt bouteilles ordinaires, soit seize litres environ.
NACARAT
adjectif invariable
xviie siècle. Emprunté de l’espagnol nacarado, de même sens, lui-même dérivé de nacar, « nacre ».
Rare. Qui est d’un rouge clair, parfois avec des reflets nacrés. Taffetas, velours nacarat. Des rubans nacarat.Subst.Cette étoffe est d’un beau nacarat.
NACELLE
nom féminin
xie siècle, nacele. Issu du latin chrétien navicella, « petit bateau ».
1.Litt. Petite embarcation qui n’a ni mât ni voile. Une frêle, une légère nacelle.
2.Par analogie. Objet évoquant la forme d’une petite barque. La nacelle d’un landau. La nacelle d’un aérostat, la partie suspendue, en forme de panier ou de coque de navire, qui porte les aérostiers et parfois les passagers, les moteurs, etc. La nacelle d’un ballon, d’une montgolfière.technique. Petit récipient de métal, de verre ou de porcelaine employé par les chimistes pour chauffer certaines substances.
3.architecture. Moulure creuse dont le profil forme une portion d’ovale.
xive siècle, nacle. Emprunté de l’italien nacc(h)aro, de même sens.
Substance calcaire de couleur claire, aux reflets irisés, qui est sécrétée par certains mollusques et forme la couche interne de leur coquille. La nacre est utilisée en bijouterie, en marqueterie. Des boutons de nacre. Un étui incrusté de nacre.
NACRÉ, NACRÉE
adjectif et nom
xviie siècle. Dérivé de nacre.
1.Adj. Qui est fait de nacre ou qui a l’apparence et l’éclat de la nacre. Coquille nacrée. Couleur nacrée.
2.N. m. Nom usuel de certains papillons diurnes dont les ailes portent des taches argentées.
Donner à quelque chose l’aspect brillant, irisé de la nacre. Nacrer des perles de verre.
NADIR
nom masculin
xive siècle. Emprunté de l’arabe nazir, de même sens.
astronomie. Point de la sphère céleste auquel aboutirait une verticale tirée à partir du point où se tient un observateur et passant par le centre de la Terre. Le nadir est diamétralement opposé au zénith.
◇(æ se prononce é ; s se fait entendre)nom masculin(plurielNævi).
xviie siècle. Mot latin.
médecine. Tache ou tumeur de la peau, qu’on porte souvent dès la naissance. Les éphélides, les grains de beauté sont des nævi pigmentaires.
Orthographe
◇ Peut s'écrire nævus ou névus(sing.),pl.nævus ou névus, selon les rectifications orthographiques de 1990.
[règle §6] Les mots empruntés à d’autres langues.
[règle §3] Les accents et le tréma • emprunts.
✻NAFÉ
nom masculin
xixe siècle. D’origine incertaine.
botanique. Fruit de la ketmie, qui sert à préparer certains remèdes. Pâte, sirop de nafé.
NAGE
nom féminin
xiie siècle, au sens d’« action de naviguer, de ramer ». Déverbal de nager.
1.Dans la langue de la marine et des sports nautiques. Action de ramer ; ensemble de mouvements permettant de faire avancer une embarcation à l’aviron. Nage longue, courte. Allonger la nage, donner des coups d’aviron plus longs et moins rapprochés. Appuyer la nage, appuyer avec plus de vigueur sur les avirons. Bancs de nage, bancs des rameurs. Barre de nage, barre transversale située aux pieds des rameurs et sur laquelle ils peuvent prendre appui. Chef de nage, celui des rameurs qui se trouve à l’arrière et dirige le mouvement. Dame de nage,voir Dame I.
2.
Action de nager ; ensemble de mouvements permettant de se soutenir à la surface de l’eau, d’avancer dans l’eau. La brasse, le crawl sont différentes sortes de nage. Nage indienne ou à l’indienne, dans laquelle le nageur a le corps allongé sur le côté. Une épreuve de cent mètres nage libre, dans laquelle les nageurs adoptent la nage de leur choix. À la nage, en nageant. Il passa la rivière à la nage.En parlant des animaux.La nage d’un poisson, d’un hippocampe, d’une pieuvre. La nage du chien, nage instinctive et désordonnée.
3.cuisine.À la nage, se dit des crustacés que l’on sert dans le court-bouillon où ils ont cuit. Des écrevisses à la nage.
4.Loc. fig. et fam.Être en nage, tout en nage, être trempé de sueur. Vous êtes en nage. Ce cheval est tout en nage.
1.
Organe ou appendice locomoteur des animaux aquatiques. Nageoire caudale, dorsale, pectorale, pelvienne, ventrale. Nageoires paires, impaires.
2.Par analogie.aéronautique. Flotteur latéral disposé le long de la coque d’un hydravion pour assurer sa stabilité.
NAGER
conjugaisonverbe intransitif(se conjugue comme Bouger).
xie siècle. Issu du latin navigare, « naviguer ».
1.Dans la langue de la marine et des sports nautiques. Faire avancer une embarcation à l’aide de rames ou d’avirons. Nager de toutes les rames. Les gondoliers nagent debout. Nager à couple, se dit lorsque deux hommes rament sur le même banc de nage. Nager en double, se dit lorsque deux hommes rament ensemble sur le même aviron.
▪
Expr. fig.Nager contre le courant, aller contre les idées en cours, résister à l’opinion commune. Nager entre deux eaux, ménager habilement les partis qui s’opposent, sans se déclarer pour aucun.
2.
Se soutenir et avancer sur ou dans l’eau par un mouvement coordonné de certaines parties du corps. Ces poissons nagent en banc. Le chien, le cheval nagent d’instinct. Cet enfant apprend à nager. Savoir nager. Il nage comme un poisson, à la perfection. Nager sur le dos. Nager sous l’eau.Transitivement.Nager la brasse papillon, le dos crawlé.
▪
Expr. fig.Nager dans l’opulence, jouir de grandes richesses. Nager dans la joie, le bonheur, être rempli de joie, de bonheur. Nager dans le bleu(vieilli), vivre dans un rêve. Par exagération.Nager dans le sang, dans son sang, être couvert de sang. Nager dans ses vêtements, porter des vêtements trop grands.
▪
Fam. Se montrer incapable de remplir une tâche, une fonction, de comprendre ou d’agir. Dans cette affaire, il a complètement nagé. Il nage en mathématiques.
▪
Par extension. En parlant d’une chose. Flotter sur un liquide, rester à sa surface. L’huile nage sur l’eau. Baigner, être plongé dans un liquide. Ces légumes doivent nager dans le bouillon.
NAGEUR, NAGEUSE
nom
xiie siècle, au sens de « rameur, navigateur ». Dérivé de nager.
1.Dans la langue de la marine et des sports nautiques. Personne qui manie les rames, les avirons. Un canot à quatre nageurs. Le banc des nageurs.
2.
Personne qui nage, qui sait nager. Grand nageur. Bonne nageuse. Ces nageurs s’aventurent trop loin.militaire.Nageur de combat, homme-grenouille entraîné aux opérations de commando.
▪
En apposition.Maître nageur sauveteurou, elliptiquement,maître nageur, personne habilitée à donner des leçons de natation, à surveiller un lieu de baignade.
▪
Adjectivement.Oiseau, reptile, insecte nageur, dont la conformation permet la nage.
NAGUÈRE
adverbe
xiie siècle, n’a guaire. Contraction d’il n’y a guère (de temps).
■
Il y a peu de temps, il n’y a pas longtemps. Cette ville, naguère si florissante, est aujourd’hui en déclin. Naguère encore vous me disiez votre inquiétude.
Remarque
On évitera d’employer Naguère au sens d’Autrefois, Anciennement.
Titre célèbre : Jadis et naguère, de Paul Verlaine (1884).
xixe siècle. De Nahua, nom d’un ensemble de peuples d’Amérique centrale, et de la langue mère qui a donné naissance à leurs langues.
Langue que parlaient les Aztèques lors de la conquête espagnole, et qui se parle encore, notamment dans la partie centrale du Mexique. Les mots « cacahuète », « cacao », « chocolat » sont issus du nahuatl.En apposition.La langue nahuatl. Les dialectes nahuatl.
NAÏADE
nom féminin
xve siècle, nayade. Emprunté, par l’intermédiaire du latin Naias, ‑adis, du grec Naias, ‑ados.
Dans la mythologie gréco-romaine, nymphe qui personnifiait une fontaine ou une rivière, et passait pour habiter ses eaux. Toutes les sources célèbres avaient leur naïade.
NAÏF, NAÏVE
adjectif
xiie siècle. Issu du latin nativus, « inné, naturel ».
1.
Qui est naturel, ingénu, sans apprêt, sans artifice. Une beauté naïve. Les grâces naïves de l’enfance. Des manières simples et naïves. Une foi naïve.
2.Par extension. Qui retrace simplement la vérité, qui imite la nature sans artifice. Une description naïve. Expression naïve. L’art naïf des enseignes, des images populaires.
▪
beaux-arts.Un peintre naïfou, subst.,un naïf, se dit d’un artiste qui, sans avoir suivi un enseignement artistique, reproduit d’instinct la réalité ou les créations de son imagination. Henri Rousseau dit « le Douanier » est le plus connu des peintres naïfs français.Par métonymie.Tableau naïf.
3.En parlant d’une personne, et parfois en mauvaise part. Qui, par excès de simplicité, de candeur, de confiance, se laisse facilement tromper. C’est un homme naïf, à qui vous ferez croire tout ce que vous voudrez.Subst.C’est un naïf, une naïve. Un faux naïf.
▪
Par métonymie. Qui témoigne d’un excès de simplicité, de crédulité. Une vanité naïve. Sa réponse était bien naïve.
NAIN, NAINE
nom et adjectif
xiie siècle. Issu du latin nanus, de même sens.
1.N. Personne qui est d’une taille beaucoup plus petite que la taille ordinaire, qui est atteinte de nanisme. Les nains et les géants des contes de fées. Les princes avaient souvent un nain dans leur suite.Fig.Vous êtes, vous paraissez un nain auprès de lui.
2.Adj. Qui est d’une taille inférieure à la normale, à la moyenne. Arbres nains, arbres fruitiers qui ne croissent ou qu’on ne laisse croître que jusqu’à une hauteur médiocre et qu’on taille en buisson. Les bonzaïs sont des arbres décoratifs nains cultivés en pot. Buis nain, variété de buis qui ne devient jamais aussi grand que le buis ordinaire. Rosier nain.En parlant de certaines races d’animaux.Un caniche nain. Une poule naine.
▪
Spécialement.Œuf nain, dépourvu de jaune.
▪
astronomie.Une étoile naine, dont le diamètre est plus petit que celui d’autres étoiles. Planète naine,voir Planète.Subst.Une naine blanche, une petite étoile de grande densité, de faible luminosité. Une naine brune, une étoile de faible masse, qui ne peut être le siège de réactions nucléaires.
NAISSAIN
nom masculin
xixe siècle. Dérivé de naître.
Dans les parcs d’élevage, ensemble des huîtres ou des moules à l’état larvaire ou embryonnaire.
NAISSANCE
nom féminin
xiie siècle. Dérivé de naître.
1.
Le fait de naître ; la venue d’un être à la vie. La naissance d’un enfant. La naissance d’un poulain, d’un agneau. Elle a donné naissance à une fille, à un fils. À sa naissance. Au jour de sa naissance. Un faire-part de naissance. Lieu, date de naissance. Registre des naissances. Acte de naissance, acte de l’état civil qui constitue une preuve de la filiation. Extrait d’acte de naissanceou, elliptiquement,extrait de naissance,voir Extrait.Thème de naissance, en astrologie, détermination de la situation des astres au moment de la naissance d’une personne.
▪
Loc.De naissance. Il est aveugle de naissance. Avoir sur la peau un signe, une tache de naissance. Être Français de naissance.Fam.C’est de naissance, se dit quand on veut souligner la constance d’un comportement, ou la bizarrerie d’un trait de caractère. Il est bavard, c’est de naissance.
▪
Par extension.religion.Naissance spirituelle, seconde naissance, se dit, en termes de piété, de la régénération par le baptême.
▪
Fig.Sa rencontre avec ce philosophe fut pour lui une seconde naissance, une nouvelle naissance.
2.
Origine, extraction. Haute naissance. Être de grande, d’illustre naissance. Être d’une naissance obscure, de naissance illégitime. Il nous a révélé le secret de sa naissance. S’enorgueillir, rougir de sa naissance.
▪
Absolument. En parlant d’une origine noble ou illustre.Avoir de la naissance. Ils avaient du mérite tous deux, mais l’un avait l’avantage de la naissance.
3.Fig. Le commencement d’une chose, le moment où elle apparaît. La naissance du monde. La naissance du jour. La naissance d’un État, d’une ville. La naissance de ce mouvement, de cette mode. Ce fut la naissance de leur amitié.
▪
Loc.Prendre naissance, se former, apparaître. C’est là que les troubles prirent naissance. Donner naissance à, susciter, faire naître. On ne sait ce qui a donné naissance à ce faux bruit.
▪
Spécialement. Dans l’espace, désigne le point, l’endroit où apparaît une chose, où elle se forme avant de s’étendre dans une certaine direction. Ce fleuve, peu après sa naissance, reçoit plusieurs ruisseaux qui le grossissent. La naissance d’une tige, d’un rameau. Couper une branche à sa naissance. La naissance de l’épaule, du mollet. La naissance du cou.architecture.La naissance d’une colonne, le commencement du fût. La naissance d’une voûte, l’endroit où s’amorce la courbure.
NAISSANT, NAISSANTE
adjectif
xviie siècle. Participe présent de naître.
1.
Qui naît, qui commence à paraître. Jour naissant. Bourgeons naissants, feuilles naissantes. Barbe naissante, qui commence à pousser. Passion naissante. Sa faveur, sa gloire est encore naissante. Le romantisme naissant.
2.chimie.État naissant, situation d’un corps simple qui, en se formant lors d’une réaction, présente une activité particulièrement importante. Hydrogène naissant.
conjugaison◇verbe intransitif(je nais, il naît, nous naissons ; je naissais, nous naissions ; je naquis ; je naîtrai ; je naîtrais ; nais, naissons ; que je naisse ; que je naquisse ; naissant ; né).
xe siècle. Issu du latin nasci, de même sens.
1.
Venir au monde. Un enfant qui vient de naître. Ils naquirent le même jour. Naître à terme, avant terme.Impers.Il lui est né un fils. Il naît en général plus de filles que de garçons.
▪
Naître de, descendre de, être issu de. Il est né de parents illustres, obscurs. Les enfants à naître, nés du mariage.
▪
Expr.Être innocent comme l’agneau qui vient de naître. Son pareil est à naître, il n’y a point d’homme semblable à lui, d’homme qui agisse, qui parle comme lui. Celui qui fera cela n’est pas encore né, nul n’en est ou n’en sera jamais capable. Fam.Je l’ai vu naître, se dit, en parlant d’une personne beaucoup plus jeune, pour signifier qu’on la connaît bien et depuis longtemps. Il n’est pas né d’hier, pas né de la dernière pluie, il a de l’expérience, du savoir-faire, on ne le dupe pas facilement.
▪
Suivi d’un adjectif, d’un nom, d’un complément indiquant dans quelle condition on vient au monde, on se trouve de par sa naissance. Naître aveugle, boiteux. Naître riche, pauvre. Il est né Français. Il était né gentilhomme.Fig.Être né pour commander, pour servir, avoir les qualités requises pour cela. Être né peintre, poète, musicien, avoir des dispositions naturelles pour la peinture, la poésie, la musique. Un artiste-né, un musicien-né,voir Né.Expr.Être né avec une cuiller d’argent, d’or dans la bouche,voir Cuiller.Être né sous une bonne étoile, sous une mauvaise étoile,voir Étoile.Fam.Il est né coiffé, tout lui réussit, il a beaucoup de chance.
2.En parlant des végétaux. Sortir de terre, pousser, se développer. L’herbe commence à naître. Les narcisses naissent au printemps.
3.Fig. Prendre son commencement, commencer d’être. Ce ruisseau naît sur le plateau voisin. Ce mouvement politique est né au siècle dernier.
▪
Faire naître, produire, être la cause de. Faire naître des doutes, des soupçons. Cette querelle fit naître de profondes inimitiés. Sa déclaration fit naître le rire, l’indignation dans l’assemblée.
▪
Naître de, tirer son origine de, être produit par. Les affaires naissent les unes des autres. Cette découverte est née du hasard.Impers.Il est né de là une série de malentendus.
▪
Naître à, s’ouvrir à un nouvel ordre de sentiments, d’idées, en faire la première expérience. Naître à l’amour. Naître à la vie spirituelle, à la réflexion politique. Ce pays naît à la démocratie.
4.Spécialement.théologie. Se dit pour désigner l’engendrement du Fils par le Père, dans le mystère de la sainte Trinité. Le Verbe naît éternellement du Père.
Orthographe
◇ Peut s'écrire naître ounaitre, selon les rectifications orthographiques de 1990.
[règle §3] Les accents et le tréma • accents circonflexes sur î et û.
Avec naïveté, sans artifice. Parler naïvement. Avouer naïvement une chose. Exprimer naïvement ses sentiments.
NAÏVETÉ
nom féminin
xiiie siècle. Dérivé de naïf.
1.
Simplicité d’une personne qui manifeste naturellement ses idées et ses sentiments. La naïveté d’un enfant.
▪
Par extension. Simplicité naturelle et gracieuse dans l’expression, dans la façon dont on représente quelque chose par l’art ou la littérature. Une figure peinte avec fraîcheur et naïveté. Un style plein de grâce et de naïveté.
2.Par métonymie. En mauvaise part. Excès de simplicité, défaut de retenue dans l’expression de sentiments qu’on aurait intérêt à taire, à dissimuler. Il a eu la naïveté de confier son secret à son pire ennemi. Sourire de la naïveté d’autrui.
▪
Par métonymie. Propos, expression qui échappe par ignorance, inexpérience ou étourderie. Dire des naïvetés. Ce discours abonde en naïvetés.
✻NAJA
nom masculin
xvie siècle. Emprunté de l’hindi nag, « serpent ».
xxe siècle. Dérivé de Namibie, nom d’un pays situé en Afrique australe.
Relatif à la Namibie. La côte namibienne.Subst.Un Namibien, une Namibienne, personne qui est originaire de la Namibie ou qui possède la nationalité de ce pays.
NANAN
nom masculin
xviie siècle. Mot du langage enfantin.
■
Vieilli. Dans le langage enfantin, terme collectif désignant des friandises, des sucreries. Si vous êtes sages, vous aurez du nanan.
▪
Fig. et fam. Se dit plaisamment de quelque chose de facile, d’agréable, de ce qui procure un vif plaisir. Lisez cela, c’est du nanan.
✻NANDOU
nom masculin
xixe siècle. Emprunté, par l’intermédiaire de l’espagnol, d’un mot du tupi-guarani.
zoologie. Grand oiseau coureur de l’Amérique du Sud, proche de l’autruche.
✻NANISME
nom masculin
xixe siècle. Dérivé savant du latin nanus, « nain ».
État d’une personne dont la taille est anormalement petite. Le nanisme s’accompagne parfois de déformations du squelette ou d’autres malformations. Nanisme thyroïdien, hypophysaire, qui résulte du mauvais fonctionnement de la thyroïde, de l’hypophyse.
NANKIN
nom masculin
xviiie siècle. Du nom de la ville de Chine où cette étoffe fut d’abord fabriquée.
Toile de coton épaisse, qui est ordinairement d’un jaune chamois. Pantalon, gilet, guêtres de nankin.En apposition.Un papier, une couverture nankin, de couleur jaune clair. Des feuilles nankin.
✻NANO-
Tiré du latin nanus, « nain ».
Élément de composition indiquant la division d’une unité de mesure par un milliard.
système métrique. Mesure de masse valant un milliardième de gramme (symbole :ng).
✻NANOMÈTRE
nom masculin
xxe siècle. Composé de nano‑ et de mètre.
système métrique. Mesure de longueur valant un milliardième de mètre (symbole :nm).
✻NANOSECONDE
(s se prononce ss ; c se prononce g)nom féminin
xxe siècle. Composé de nano‑ et de seconde.
métrologie. Unité de temps équivalant à un milliardième de seconde (symbole :ns).
✻NANOTECHNOLOGIE
(ch se prononce k)nom féminin
xxe siècle. Emprunté de l’anglais nanotechnology, de même sens, lui-même composé de nano‑, « nano‑ », et technology, « technologie ».
Le plus souvent au pluriel. Technique relative à la création et à la production à l’échelle du nanomètre d’objets ou de matériaux. Les nanotechnologies permettent de fabriquer des tubes en carbone extrêmement fins et résistants.
✻NANSOUK
nom masculin
xviiie siècle, manzouque. Emprunté de l’hindi nansuk, de même sens.
Tissu de coton léger, d’aspect soyeux, qui était employé en lingerie (on écrit parfois Nanzouk).
✻NANTI, NANTIE
adjectif
xive siècle. Participe passé de nantir.
Qui a du bien, de la fortune. Il fréquentait les familles les plus nanties de la région. Il est nanti, bien nanti.Fam.Subst.C’est un nanti. Les nantis.
xiiie siècle. Dérivé de l’ancien français nant, « gage, caution », lui-même issu de l’ancien scandinave nam, « prise de possession ».
1.droit.Vieilli. Munir d’un nantissement, donner des gages pour sûreté d’une dette. Cet homme ne prête point si on ne le nantit auparavant. Ce créancier est nanti.
▪
Pron.Il n’a rien perdu dans cette affaire, il s’était nanti de gages sûrs,ou, absolument,il s’était nanti. Se nantir des effets d’une succession, s’en saisir comme y ayant droit, s’en emparer par précaution, quitte à les remettre à la masse des biens à partager.
2.
Pourvoir quelqu’un d’un bien, d’un revenu. Il avait nanti son fils de quelques terres. Nantir les membres de sa famille.Pron. Fam.Il s’est nanti, bien nanti, il a amassé une fortune.
▪
Par extension. Munir, pourvoir de quelque objet utile. Nantir quelqu’un de renseignements, de documents.Pron.Je me suis nanti de devises pour ce voyage.
▪
Fig.Nanti de cette assurance, il n’a plus hésité.
NANTISSEMENT
nom masculin
xiiie siècle. Dérivé de nantir.
■
droit. Contrat par lequel un débiteur remet la possession d’un bien au créancier afin de garantir une dette. Nantissement d’un meuble, d’un immeuble. Le nantissement n’entraîne pas toujours la dépossession effective. Le nantissement d’un fonds de commerce. Le nantissement des films cinématographiques.
▪
Par extension. Ce qu’on donne à un créancier comme assurance de ce qui lui est dû. Prêt sur nantissement.
1.Antiquité. Partie d’un temple grec dans laquelle était placée la statue du dieu auquel le sanctuaire était consacré. Le naos pouvait parfois accueillir la statue de plusieurs dieux.
▪
Par extension. S’est dit, à propos des temples égyptiens, du petit monument placé dans le sanctuaire et formant une niche, une loge où reposait la statue du dieu. Un naos en pierre, en bois.
2.religion chrétienne. Dans les églises byzantines, partie centrale de l’édifice, où les fidèles se tiennent debout.
✻NAPALM
nom masculin
xxe siècle. Mot américain, composé à l’aide de na, symbole chimique du sodium, et de palmitate, nom d’un ester ou d’un sel d’acide palmitique.
chimie. Mélange gélifié d’essence et d’acides gras employé pour la fabrication de bombes incendiaires et pour le chargement des lance-flammes. Les bombardements au napalm ont été fréquents au cours de la seconde moitié du xxe siècle.
✻NAPÉE
nom féminin
xve siècle. Emprunté, par l’intermédiaire du latin Napaeae, « les Napées », du grec napaios, « qui vit dans les vallons boisés ».
mythologie romaine. Nymphe qui habitait et protégeait les bois et les prairies. Les napées et les dryades.
NAPEL
nom masculin
xvie siècle. Emprunté du latin tardif napellus, de même sens.
botanique. Espèce d’aconit.
✻NAPHTA
nom masculin
xxe siècle. Emprunté du grec naphta, « naphte ».
chimie. Mélange d’hydrocarbures, constituant du pétrole brut. Naphta léger. Naphta lourd (on disait autrefois Naphte).
✻NAPHTALÈNE
nom masculin
xixe siècle. Composé à l’aide de naphtaline et de l’élément ‑ène, indicatif des hydrocarbures.
chimie. Hydrocarbure non saturé de formule C10H8, extrait par distillation du goudron de houille, qui se présente sous la forme de cristaux blancs et brillants, à l’odeur très forte. Le naphtalène entre dans la fabrication de matières plastiques, de colorants, de produits pharmaceutiques et de parfums.
NAPHTALINE
nom féminin
xixe siècle. Composé à l’aide de naphta et de l’élément ‑ine.
■
chimie. Nom courant du naphtalène impur, utilisé, en raison de son odeur, pour protéger des mites les fourrures, les étoffes de laine. Des boules de naphtaline.
▪
Fig. et fam.Son discours sent la naphtaline, a un caractère désuet, paraît dépassé.
NAPHTE
nom masculin
xiiie siècle. Emprunté, par l’intermédiaire du latin, du grec naphta, de même sens.
■
chimie.
1.Anciennement. Mélange d’hydrocarbures provenant de la décomposition de matières organiques. Naphte minéral, natif, ancien nom du pétrole brut. Naphte de schiste, syn. ancien d’Huile de schiste.
2.
Liquide inflammable résultant de la distillation des pétroles, qu’on utilise comme combustible ou dissolvant.
▪
S’est employé au féminin jusqu’au xixe siècle.
✻NAPHT(O)-
Tiré du grec naphta, « naphte ».
Élément de composition signifiant Pétrole et servant à former des noms scientifiques.
✻NAPHTOL
nom masculin
xixe siècle. Composé à l’aide de naphtalène et de phénol.
chimie. Phénol dérivé du naphtalène, qui peut être utilisé comme antiseptique et antiparasitaire, ou servir à la fabrication de colorants.
NAPOLÉON
nom masculin
xixe siècle. Du nom de Napoléon Ier.
Nom donné, dans l’usage commun, à une pièce de vingt francs frappée à l’effigie de Napoléon Ier, et à une pièce d’or, dont la valeur faciale pouvait varier, frappée à l’effigie de Napoléon III. Les napoléons, en usage de 1803 jusqu’à la Première Guerre mondiale, étaient aussi couramment appelés « louis », par analogie avec la monnaie frappée à l’effigie des rois de France à partir du règne de Louis XIII. Le napoléon, toujours coté en Bourse, sert de monnaie de thésaurisation et s’emploie dans certains échanges financiers.
Relatif à Napoléon Ier ou à son règne. Les campagnes napoléoniennes. La légende napoléonienne.
✻NAPOLITAIN, NAPOLITAINE
adjectif et nom
xvie siècle. Emprunté de l’italien napoletano, de même sens.
I.
I.Adjectif.
Relatif à Naples. Pêcheur napolitain. Romance napolitaine. Un tableau de l’école napolitaine.Spécialement.Mal napolitain, un des noms autrefois donnés à la syphilis. Onguent napolitain, utilisé autrefois dans le traitement de cette maladie.
▪
cuisine.Tranche napolitaine, crème glacée où se superposent plusieurs couches aromatisées à des parfums différents, et qui est parfois agrémentée de fruits confits.
II.
II.Nom.
1.Un Napolitain, une Napolitaine, personne qui habite Naples ou qui est originaire de cette ville.
2.N. m.linguistique.Le napolitain, le dialecte italien parlé dans la région de Naples.
3.Spécialement.Un napolitain, pâtisserie dont la pâte contient de la poudre d’amandes et qui est fourrée de confiture ou de fruits secs (on dit aussi Chausson napolitain). textile.Napolitaine, étoffe de laine cardée. Une robe de napolitaine.
✻NAPPAGE
nom masculin
xixe siècle. Dérivé de napper.
1.Vieilli. L’ensemble des nappes et des serviettes de table. Un nappage élégant.Par extension. Le tissu qui sert à confectionner nappes et serviettes. Acheter du nappage au mètre.
2.
Action de napper ; résultat de cette action. Le nappage d’un poisson, d’un dessert. Un nappage de sauce, de crème.
NAPPE
nom féminin
xiie siècle, nape. Issu du latin mappa, « serviette ».
1.
Linge dont on couvre la table pour prendre ses repas. Nappe brodée, ouvrée, damassée. Nappe blanche. Une nappe pour six, pour douze couverts ou de six, de douze couverts.Par extension.Une nappe en papier.
▪
Spécialement.liturgie catholique.Nappe d’autel, linge dont on couvre l’autel. Nappe de communion, linge recouvrant la balustrade du chœur, devant les fidèles qui communient.
▪
Par analogie. Nom donné à certains filets de chasse ou de pêche que l’on tend à plat, ou à certaines parties de ces filets. Nappe pour attraper les alouettes, les ortolans. Un filet de pêche à trois nappes.vènerie. Peau du cerf tué, qu’on laisse attachée au massacre, et dont on recouvre les parties destinées aux chiens pour la curée.
– textile. Désigne les fils groupés qui, à la sortie d’une machine, forment un ensemble continu de même largeur que la machine.
– télécommunications.Antenne en nappe, composée d’un réseau de fils.
– mathématiques. Portion d’une surface courbe.
2.
Grande étendue d’eau accumulée sur le sol ou sous terre. Des nappes d’eau dormante. Nappe souterraine. Nappe phréatique. Nappe artésienne, captive,voir Artésien, Captif.Par extension.Nappe alluviale. Nappe de charriage, ensemble de terrains qui s’est déplacé et est venu en recouvrir un autre. Nappe de magma, nappe volcanique.
▪
Se dit aussi d’autres liquides ou fluides qui s’étendent en formant une couche uniforme. Nappe d’huile, nappe de mazout. Nappe de gaz. Des nappes de brume, de brouillard.Par extension.Nappe de lumière. Nappe de feu.
1.
Couvrir d’une nappe. Napper un guéridon. Une table nappée de lin, de damas.
2.
Recouvrir un mets d’une couche de sauce, de crème ou de tout autre accompagnement. Napper une viande de sauce, de gelée. Un gâteau nappé de coulis, de marmelade.
NAPPERON
nom masculin
xive siècle, naperon. Diminutif de nappe.
Sorte de petite nappe, généralement ornée de broderie ou de dentelle. Disposer un napperon sur un plateau.
NARCISSE
nom masculin
xive siècle. Emprunté, par l’intermédiaire du latin narcissus, du grec narkissos, nom d’une fleur, et, dans la mythologie, nom d’un jeune homme qui s’éprit vainement de sa propre image reflétée dans l’eau d’une fontaine, qui en mourut et que les eaux métamorphosèrent en fleur.
botanique. Plante herbacée de la famille des Amaryllidacées, à grandes fleurs odorantes blanches à pistil jaune ; la fleur de cette plante. Des bulbes de narcisse. Un bouquet de narcisses. Narcisse des bois, à pétales jaunes, aussi appelé Jonquille ou Coucou. Narcisse des poètes, jeannette blanche.
✻NARCISSIQUE
adjectif
xxe siècle. Dérivé de narcissisme.
■
Relatif au narcissisme. Repli narcissique. Blessure narcissique.
▪
En parlant d’une personne. Qui fait preuve de narcissisme. Un adolescent narcissique.
✻NARCISSISME
nom masculin
xixe siècle. Dérivé du nom de Narcisse(voir Narcisse).
■
Fascination pour soi, amour excessif que l’on éprouve pour son image ; en psychanalyse, fixation affective à soi-même, attachement anxieux à l’intégrité du moi. Tomber, verser dans le narcissisme.
▪
Par extension et par confusion avec Égoïsme(voir ce mot). Propension à ne porter attention qu’à soi-même, à tout ramener à soi.
✻NARC(O)-
Tiré du grec narkê, « engourdissement, torpeur ».
Élément de composition signifiant Sommeil, assoupissement, et servant à former des termes ayant trait aux substances hypnotiques et aux stupéfiants, dont certains appartiennent au langage scientifique et d’autres, tels Narcodollars, Narcotrafic, etc., sont empruntés de l’anglais.
médecine. Exploration du subconscient qui se pratique lorsque le sujet est mis par des substances narcotiques dans un état intermédiaire entre la veille et le sommeil.
Orthographe
◇ Peut s'écrire narcoanalyseou narco-analyse, selon les rectifications orthographiques de 1990.
[règle §1] Soudure des mots composés.
✻NARCOLEPSIE
nom féminin
xixe siècle. Composé de narco‑ et de ‑lepsie, tiré du grec lêpsis, « action de prendre ».
pathologie. État caractérisé par des endormissements brusques, fréquents et irrépressibles.
✻NARCOSE
nom féminin
xixe siècle. Emprunté du grec narkôsis, « action d’engourdir ».
médecine. Sommeil provoqué par des médicaments.
NARCOTIQUE
adjectif
xive siècle. Emprunté du grec narkôtikos, « qui a la propriété d’endormir ».
Se dit d’une substance dont les propriétés provoquent l’engourdissement, le sommeil. Remède narcotique.Subst.Un narcotique.
NARD
nom masculin
xiie siècle. Emprunté, par l’intermédiaire du latin nardus, du grec nardos, pour désigner une sorte de valériane et l’huile qu’on en tirait.
1.
Nom donné à différentes plantes odoriférantes. Par extension. Chez les Anciens, huile parfumée extraite du rhizome d’une plante aromatique. Selon l’Écriture sainte, Marie-Madeleine répandit le nard sur les pieds de Jésus.
2.botanique. Graminée à feuilles raides et piquantes, très commune dans les régions montagneuses des zones tempérées.
NARGUE
nom féminin
xvie siècle. Déverbal de narguer.
■
Très vieilli. Mépris, dédain insolent qu’on témoigne à quelqu’un ou à quelque chose. La nargue dont firent preuve ses adversaires.
▪
S’est employé comme interjection. Nargue pour les esprits chagrins ! « Nargue au Saint-Père, à l’empereur », écrit Victor Hugo dans « Les Burgraves ».
xvie siècle, se narguer de, « se moquer de ». D’origine incertaine.
Braver avec dédain et insolence, défier en se moquant. Narguer ses ennemis. Narguer l’autorité. Le malfaiteur narguait la police.
NARGUILÉ
nom masculin
xviiie siècle. Emprunté du persan narguile, de même sens, dérivé de nargil, « cocotier, noix de coco », parce que le récipient du narguilé était primitivement constitué d’une noix de coco évidée.
Sorte de pipe orientale comportant un fourneau où brûle le tabac et un ou plusieurs longs tuyaux flexibles qui traversent un vase rempli d’eau parfumée. Fumer le narguilé. Des narguilés. Le narguilé est en usage en Égypte, en Turquie et dans de nombreux pays d’Orient. (On trouve aussi Narguileh,Narghileh ou Narghilé.)
NARINE
nom féminin
xiie siècle. Issu du latin naris, de même sens.
Chez l’homme et chez divers animaux, chacune des deux ouvertures et parties du nez menant aux fosses nasales. Narine droite, gauche. Des narines pincées, dilatées. Les narines d’un ours, d’un taureau.
NARQUOIS, NARQUOISE
adjectif
xvie siècle, comme substantif, au sens de « soldat, vagabond », puis « voleur, filou » ; xviie siècle, comme substantif, pour désigner l’argot des voleurs, et comme adjectif, au sens moderne. D’origine incertaine.
1.
Qui exprime la moquerie, manifeste une raillerie où il entre de l’insolence. Un air, un regard narquois. Sourire narquois. Une remarque narquoise.
2.Anciennement.Le langage narquoisou, elliptiquement et subst.,le narquois, sorte d’argot des voleurs, dont usaient ceux qui étaient d’intelligence pour tromper quelqu’un. Parler narquois.
✻NARQUOISERIE
nom féminin
xixe siècle. Dérivé de narquois.
Qualité, caractère d’une personne narquoise, d’un esprit narquois.
NARRATEUR, NARRATRICE
nom
xvie siècle. Emprunté du latin narrator, « celui qui raconte ».
■
Celui, celle qui narre, qui raconte quelque chose. C’est un narrateur exact, fidèle. Il possède un véritable talent de narrateur.
▪
Désigne particulièrement, dans une nouvelle, un roman, celui ou celle qui mène le récit à la première personne. Proust confie à un narrateur le soin de conduire le récit dans « À la recherche du temps perdu ».
NARRATIF, NARRATIVE
adjectif
xive siècle. Emprunté du bas latin narrativus, « relatif au récit ».
■
Relatif à la narration, au récit. Un passage narratif. Poème narratif. Les procédés narratifs.
▪
administration.Narratif de, qui fait connaître, qui expose en détail. Procès-verbal narratif du fait.
NARRATION
nom féminin
xiiie siècle. Emprunté du latin narratio, « action de raconter, récit ».
■
Récit, relation de faits, mis en forme dans un ouvrage, dans une œuvre littéraire. La narration de cet épisode par les historiens. Narration claire, exacte, sans ornement, sans digression. L’art de la narration. Narrations, descriptions et dialogues. Selon les règles de la rhétorique, la narration est la partie du discours où l’orateur raconte, expose, développe le fait. Cicéron excelle dans la narration.
▪
Par extension. Exercice scolaire qui consiste à composer un récit à partir d’un sujet donné.
▪
grammaire.Infinitif de narration, infinitif précédé de la préposition de, comme dans « et tous de s’esclaffer », « et l’orateur d’ajouter » (voir Infinitif).Présent de narration, autre nom du Présent historique,voir Historique.
NARRÉ
nom masculin
xviie siècle. Participe passé substantivé de narrer.
xive siècle. Emprunté du latin narrare, « raconter ».
Développer le récit d’un fait, d’une aventure, dans tous ses détails. Une anecdote narrée avec esprit.
NARTHEX
nom masculin
xviie siècle. Emprunté du grec narthêx, « boîte, étui ».
■
architecture. Dans les premières basiliques chrétiennes, portique élevé en avant de la nef, après l’atrium, et formant une sorte de vestibule où se tenaient ceux qui n’avaient pas le droit d’accéder au lieu consacré, catéchumènes, pénitents, etc. Narthex extérieur. Narthex intérieur, séparé du naos par des portes, par une cloison.
▪
Par extension. Galerie couverte s’étendant à l’extérieur ou à l’intérieur d’une église, sur toute la largeur de la façade. Le narthex de la basilique de Vézelay.
NARVAL
nom masculin(plurielNarvals).
xvie siècle, nahual. Issu du danois narhval, de même sens.
zoologie. Grand cétacé de l’océan Arctique, dont le mâle porte à l’extrémité de la mâchoire supérieure une longue dent torsadée, poussée à l’horizontale (on dit aussi Licorne de mer).
NASAL, NASALE
adjectif(plurielNasals ou Nasaux, nasales)et nom
xvie siècle. Dérivé savant du latin nasus, « nez ».
2.phonétique. Se dit des sons que l’on prononce en abaissant le voile du palais, de manière à laisser passer par le nez une partie de l’air expulsé (par opposition à Oral). Consonne nasale, comme le m, le n, le groupe gn. Voyelle nasale. Le français possède quatre voyelles nasales, rendues par différentes graphies, qui se font entendre par exemple dans « sang » ou « dent », « son » ou « pompe », « vin » ou « pain », « brun » ou « parfum ».Subst.Une nasale. Les nasales.
II.
II.Nom masculin.(ne se rencontre guère qu’au singulier). Pièce d’un heaume, d’un casque destinée à protéger le nez.
NASALISATION
nom féminin
xixe siècle. Dérivé de nasal.
phonétique. Action de nasaliser ; résultat de cette action. La nasalisation du « a », du « o ».
phonétique. Rendre nasal un son. Une voyelle nasalisée. Se dit notamment de certaines consonnes qui, placées après une voyelle, en modifient la prononciation et lui donnent un timbre nasal. Dans le mot « champ », le « m » nasalise la voyelle « a ». Dans le mot « bon », le « n » nasalise la voyelle « o ».Pron.Dans le mot « ban », « a » se nasalise.
✻NASALITÉ
nom féminin
xviiie siècle. Dérivé de nasal.
phonétique. Qualité d’une voyelle ou d’une consonne nasale.
NASARD
nom masculin
xvie siècle, pour désigner un instrument à vent. Dérivé de nez.
■
musique.
1.Anciennement. Nom d’un instrument à vent voisin du cornet.
2.
Un des jeux de mutation de l’orgue, caractérisé par des sons doux, flûtés, cristallins.
NASARDE
nom féminin
xvie siècle, nazarde. Dérivé de nez.
1.Vieilli. Chiquenaude sur le nez.
2.Fig. et fam. Moquerie, critique. Recevoir, essuyer des nasardes.
xve siècle, nazillier, « renifler ». Issu du latin naris, « narine ».
1.
Parler du nez. Il nasille de manière désagréable.Par analogie.Le haut-parleur nasillait.
2.En parlant du canard. Faire entendre son cri.
3.chasse.vènerie. Se dit d’un sanglier qui fouille de son boutoir la terre ou la boue pour y trouver des racines.
NASILLEUR, NASILLEUSE
nom
xixe siècle. Dérivé de nasiller.
Personne qui nasille.
✻NASIQUE
nom masculin
xviiie siècle. Emprunté du latin nasica, « qui a le nez épaté ».
Grand singe de Bornéo dont le mâle a le nez long et saillant.
✻NASITORT
nom masculin
xvie siècle, naritort. Issu du latin nasturtium, de même sens, lui-même composé à partir de nasus, « nez », et torquere, « tordre », parce que la saveur âcre de cette plante fait froncer le nez.
botanique. Plante de la famille des Crucifères, à feuilles finement découpées et à graines rouges, dont la saveur rappelle celle du cresson de fontaine.
pathologie. Parler en nasalisant à l’excès, du fait de certains troubles organiques ou fonctionnels.
NASSE
nom féminin
xiie siècle. Emprunté du latin nassa, de même sens.
1.pêche. Sorte de panier de forme oblongue, qui se pose au fond de l’eau et dont l’entrée est munie d’un goulet en forme d’entonnoir par lequel le poisson ou le crustacé peut entrer mais non ressortir. Une nasse d’osier, de jonc, de fil métallique.
2.chasse. Filet monté sur des arceaux de diamètre décroissant, qui forme une sorte d’entonnoir et qui sert à capturer les oiseaux. Chasser à la nasse. Les canards se sont pris dans une nasse tendue à la surface de l’étang.
3.Fig. et fam. Situation fâcheuse, piège dont on est prisonnier. Surtout dans des expressions.Tomber dans la nasse. Être pris dans la nasse.Vieilli.Laisser quelqu’un dans la nasse, l’abandonner dans une méchante affaire où on l’a engagé et dont on se tire soi-même.
4.zoologie. Autre nom de la natice.
NATAL, NATALE
adjectif(plurielNatals, natales).
xvie siècle. Emprunté du latin natalis, de même sens.
1.
Qui a rapport au lieu, à l’époque de la naissance. Terre natale. Ville natale. Maison natale. Respirer l’air du pays natalou, par métonymie,l’air natal.astrologie.Thème natal, ou Thème de naissance,voir Naissance.
▪
Fig.Eau natale, l’eau du baptême.
2.médecine. Relatif à la naissance. S’emploie surtout en composition, dans Prénatal, Postnatal, Néonatal, Périnatal.
✻NATALISTE
adjectif
xxe siècle. Dérivé de natalité.
1.
Qui est destiné à favoriser la natalité. Des mesures natalistes. Une politique nataliste.
2.En parlant d’une personne. Qui est favorable à une politique visant à augmenter le taux de natalité. Subst.Un, une nataliste.
NATALITÉ
nom féminin
xve siècle, au sens de « droit du lieu où l’on est né ». Probablement emprunté du latin médiéval *natalitas.
Nombre plus ou moins important de naissances dans une population déterminée. Une chute, une augmentation de la natalité. Natalité faible, élevée. Un pays à forte natalité. Encourager la natalité. Taux de natalité, en démographie, nombre total des naissances rapporté à une population donnée durant une période donnée. Taux brut de natalité, exprimant le nombre de naissances par an, pour mille habitants.
NATATION
nom féminin
xvie siècle. Emprunté du latin médiéval natatio, de même sens.
Action de nager ; pratique de la nage. Bassin de natation. Leçon de natation. Une épreuve, une compétition de natation. Un champion de natation. Natation synchronisée, discipline sportive féminine où les nageuses exécutent des enchaînements de figures composant une sorte de ballet.
xvie siècle. Emprunté du latin natatorius, « qui sert à nager ».
zoologie. Qui sert à la natation. Appareil natatoire. Vessie natatoire, sac membraneux rempli d’un mélange gazeux que possèdent de nombreux poissons.
✻NATICE
nom féminin
xixe siècle. Emprunté du latin scientifique natex.
zoologie. Mollusque gastéropode marin qui vit dans le sable ou la vase (on dit aussi Nasse).
NATIF, NATIVE
adjectif
xiie siècle. Emprunté du latin nativus, de même sens.
1.Natif de (suivi d’un nom de lieu), se dit pour indiquer qu’une personne est née en ce lieu, en cette région. Il est natif de Paris, de Lyon.Subst.Les natifs d’un pays, les habitants originaires d’un pays, les indigènes.
2.
Qui est naturel à quelqu’un, qu’il apporte en naissant. Noblesse native. Générosité native.
3.minéralogie. Se dit d’un métal qui se trouve dans la terre sous la forme métallique, sans être combiné avec d’autres substances. Or, argent, cuivre natif.
xiie siècle, naciuns. Emprunté du latin natio, ‑onis, « naissance ; ensemble de gens nés au même endroit », puis « peuple, nation ».
I.
I.Anciennement.
Groupe de personnes possédant une origine commune. Spécialement.religion.Parfois avec la majuscule.Les nations, nom par lequel on désigne dans l’Écriture les peuples païens, par opposition au peuple élu. Le Christ prescrivit d’annoncer l’Évangile à toutes les nations. Saint Paul a été appelé l’Apôtre des nations.– histoire. Au Moyen Âge, terme utilisé dans l’université pour classer, suivant leur origine, les maîtres et les étudiants. L’Université de Paris comprenait au xiie siècle quatre nations : celles de France, de Picardie, de Normandie et d’Allemagne. Les Quatre Nations, au xviie siècle, les populations des provinces du Roussillon, de Pignerol, d’Alsace et de Flandre, récemment rattachées à la France. Le collège des Quatre-Nations, fondé par Mazarin pour accueillir des élèves originaires de ces provinces, abrite aujourd’hui les cinq académies et l’Institut de France.
▪
Fig. Se dit plaisamment d’une catégorie d’individus qui possèdent des caractères, des intérêts communs, qui forment une sorte de société. La nation des dévots, des poètes, des gens de justice. La Fontaine parle dans ses « Fables » de la nation des belettes.
II.
II. Communauté dont les membres sont unis par le sentiment d’une même origine, d’une même appartenance, d’une même destinée.
1.
Ensemble de personnes établies sur un territoire et unies par des caractères ethniques, des traditions linguistiques, religieuses, etc. Chaque nation a ses coutumes, ses mœurs. La sagesse, le génie des nations. Une nation de soldats, de commerçants, de navigateurs, qui s’est illustrée dans le domaine de la guerre, du commerce, de la marine. Nation belliqueuse, pacifique, policée, barbare. On parlait de la nation italienne, de la nation allemande à l’époque où l’Italie et l’Allemagne étaient partagées en divers États.
2.
L’ensemble des personnes formant la population d’un État déterminé, soumises à la même autorité politique souveraine ; par extension, l’entité étatique représentant cette collectivité. La nation française, espagnole. Deux nations ennemies, alliées. Une jeune nation. Les droits, les libertés, les lois que se donne une nation.
▪
Avec une majuscule, particulièrement depuis la Révolution française. La communauté, parfois considérée comme une personne juridique, que forment les individus régis par une même constitution. L’idée de Nation. De la Révolution à la victoire de 1918, la France fut désignée comme « la Grande Nation ». La Nation délègue à ses représentants l’exercice de la souveraineté. Vive la Nation ! cri des troupes de Kellermann et de Dumouriez à la bataille de Valmy, en 1792. Spécialement.Pupille de la Nation, orphelin de guerre adopté par l’État et à qui est accordé jusqu’à sa majorité un soutien matériel et moral.
▪
droit international.La Société des Nationsou, par abréviation,la S.D.N., l’organisation réunissant un grand nombre d’États, créée en 1920 pour le maintien de la paix mondiale et le développement de la coopération entre les peuples. L’Organisation des Nations uniesou, par abréviation,l’O.N.U., l’organisation internationale fondée en 1945 selon les mêmes principes que la Société des Nations, à l’initiative des Alliés sortis vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale. Clause de la nation la plus favorisée,voir Clause.
3.Par extension. Se dit aussi de l’ensemble des citoyens considérés comme un corps social distinct des individus comme du gouvernement. S’adresser, en appeler à la nation. Demander des sacrifices à la nation.Spécialement.La nation en armes, appellation qu’on donne parfois à l’organisation de la défense nationale fondée sur le concours actif de chaque citoyen.
1.
Qui concerne une nation, qui appartient en propre à une nation. La communauté nationale. L’intérêt national. Souveraineté nationale. Identité, union nationale. Langue nationale. Dans certains États de population pluriethnique, des groupes ethniques déterminés se voient reconnaître l’usage d’une langue nationale qui peut être distincte de la langue officielle. Fête nationale. Une journée de deuil national. Des obsèques nationales. Hymne national. Une équipe nationale. Sentiment national, sentiment d’appartenance des individus à une nation. La fibre nationale.
▪
histoire.Bloc national,voir Bloc I.La révolution nationale, nom donné par le maréchal Pétain à l’œuvre de réforme que l’État français se proposait d’accomplir au lendemain de la défaite de 1940. Front de libération nationale, nom adopté par de nombreux mouvements indépendantistes.
▪
économie.Revenu national. Produit national brut,voir Brut.
2.
Qui concerne l’ensemble de la nation dans son organisation, ses institutions ; qui relève de l’autorité, de l’administration de l’État. Assemblée nationale,voir Assemblée.Le ministère de l’Éducation nationaleou, elliptiquement,l’Éducation nationale. Le ministère de la Défense nationale. Armée nationale. Des gardes nationaux. La Bibliothèque nationale. Imprimerie nationale. École nationale d’administration. Académie nationale de musique et de danse. Conservatoire national des arts et métiers. Les musées nationaux. Une route nationaleou, elliptiquement et subst.,une nationale, dont la construction et l’entretien incombent à l’État, et qui est plus importante qu’une route départementale. histoire.Biens nationaux,voir Bien II.Garde nationale,voir Garde I.
3.Subst.droit.Le plus souvent au pluriel.Les nationaux d’un pays, ceux qui possèdent la nationalité de ce pays. Un gouvernement doit assurer la protection de ses nationaux lorsqu’ils se trouvent à l’étranger.
économie. Action de transférer à la collectivité nationale la propriété totale ou partielle de certains biens, moyens de production et services ; résultat de cette action. La nationalisation de la sidérurgie, des charbonnages. La nationalisation d’une banque. Une nationalisation partielle ou totale du service de santé. En France, les nationalisations font l’objet d’un vote du Parlement.
Transférer à la collectivité nationale la propriété d’un bien, d’un moyen de production, d’un service ; procéder à sa nationalisation. Nationaliser les biens du clergé. Nationaliser une entreprise. Nationaliser un secteur de l’économie. Une compagnie d’assurances nationalisée.Absolument.Ce gouvernement souhaite nationaliser.
1.
Sentiment de vif attachement à la nation, exaltation de l’idée nationale ; doctrine politique qui s’en réclame et affirme la primauté des intérêts nationaux. Un théoricien du nationalisme.
2.
Mouvement par lequel une collectivité ayant une origine, une appartenance commune revendique le droit de former une nation souveraine, un État indépendant. Le nationalisme italien au xixe siècle. La montée des nationalismes.
Titre célèbre : Scènes et doctrines du nationalisme, de Maurice Barrès (1902).
NATIONALISTE
adjectif
xixe siècle. Dérivé de national.
■
Relatif au nationalisme ; partisan du nationalisme. Courant nationaliste. Mouvements nationalistes.Par métonymie.Un discours nationaliste.
▪
Subst.Un, une nationaliste, une personne qui se réclame du nationalisme.
1.
Condition d’une communauté qui forme ou aspire à former une nation distincte ; cette communauté même. La question des nationalités au xixe siècle. L’Empire austro-hongrois était une mosaïque de nationalités.
▪
droit international.Principe des nationalités, principe selon lequel toute collectivité ayant conscience de former une nation est fondée à disposer d’un État propre.
2.
Lien juridique et politique, défini par la loi d’un État déterminé, unissant une personne à cet État. La nationalité française, allemande. Acquérir, demander la nationalité américaine. Être de nationalité espagnole. Avoir une double nationalité. Certificat de nationalité. Code de la nationalité. Nationalité effective, fondée par des liens de fait, comme la langue, la culture, etc. (Dans des États de population pluriethnique, on parle en ce sens de citoyenneté et l’on désigne par le terme de nationalité le lien qui unit une personne à un groupe ethnique déterminé.)
▪
En parlant d’une personne morale.La nationalité d’une société. La nationalité d’un navire, le fait qu’il soit soumis au régime juridique d’un État déterminé.
xxe siècle. Emprunté de l’allemand Nationalsozialismus.
histoire. Régime totalitaire, raciste et, plus particulièrement, antisémite qui domina l’Allemagne entre 1933 et 1945, et qui appliquait le programme exposé par Hitler, en 1925, dans son livre Mein Kampf (on dit, par abréviation, Nazisme).
xxe siècle. Emprunté de l’allemand Nationalsozialist.
Relatif au national-socialisme ; partisan du national-socialisme. Le parti national-socialiste, parti politique allemand, dit « Parti national-socialiste des travailleurs allemands », dirigé par Hitler à partir de 1920. Subst.Un national-socialiste. Des nationaux-socialistes. (On dit, par abréviation, Nazi.)
✻NATIVISME
nom masculin
xixe siècle. Dérivé de natif.
psychologie. Théorie selon laquelle la perception de l’espace est innée et constitue une propriété inscrite dans nos sens, au lieu d’être construite par l’éducation et au moyen de l’expérience.
NATIVITÉ
nom féminin
xiie siècle. Emprunté du latin chrétien nativitas, « naissance ».
■
Dans le langage de l’Église. Naissance. La nativité du Christ, celle de la Vierge et celle de saint Jean Baptiste sont les seules qu’on fête dans l’Église.Absolument.La Nativité, la naissance du Christ. La nuit de la Nativité.
▪
Par métonymie.beaux-arts.(avec une majuscule en ce sens). Représentation de la naissance du Christ. Une Nativité du Corrège, de Raphaël, de Titien. Il y a dans ce musée de très belles Nativités.
✻NATRÉMIE
nom féminin
xxe siècle. Composé à l’aide de natrium, ancien nom du sodium (symbole :Na), et du grec haima, « sang ».
physiologie. Taux de sodium dans le sang.
NATRON
ou
NATRUM
(um se prononce ome)nom masculin
xviie siècle. Emprunté, peut-être par l’intermédiaire de l’espagnol, de l’arabe natrun, de même sens.
Carbonate de sodium, produit naturellement par l’évaporation d’eaux fortement minéralisées, qu’on utilisait autrefois en Égypte pour la conservation des momies.
✻NATTAGE
nom masculin
xixe siècle. Dérivé de natter.
Action de natter ; résultat de cette action. Un nattage grossier, délicat.
NATTE
nom féminin
xie siècle, nate. Emprunté du latin médiéval natta, de même sens.
1.
Tissu de paille, de jonc, de roseau, fait ordinairement de brins ou de cordons entrelacés trois par trois. Rouleau de natte.
▪
Par métonymie. Pièce de ce tissu. Disposer des nattes sur le sol. S’étendre sur une natte.
2.
Tresse de fil, de soie, etc., qui est faite au moyen de trois brins ou cordons. Une natte d’or et d’argent.Par analogie.Une natte de cheveuxou, elliptiquement,une natte, coiffure où trois mèches de cheveux sont entrelacées. Se faire une natte. Porter des nattes.
▪
Par extension. Pain formé de bandes de pâte tressées.
Seulement dans Bleu Nattier, qui désigne une teinte intermédiaire entre le bleu marine et le bleu roi. Une étoffe bleu Nattier. Des fauteuils bleu Nattier.
Personne qui fabrique ou vend des nattes de paille, de jonc, etc.
NATURALIBUS (IN)
(in se prononce ine ; s se fait entendre)locution
xviie siècle. Expression du latin moderne, signifiant proprement « de manière naturelle ».
Vieilli et plaisant. Dans l’état de nudité. Surprendre quelqu’un in naturalibus.
NATURALISATION
nom féminin
xvie siècle. Dérivé de naturaliser.
1.
L’action de naturaliser quelqu’un ; le fait d’être naturalisé ; l’état d’une personne naturalisée. Un décret de naturalisation. Demander, obtenir la naturalisation.
▪
Anciennement.Lettres de grande naturalisation, nom donné au xixe siècle à un acte du chef de l’État, qui permettait à un étranger de jouir des mêmes droits civils et politiques que les Français.
2.
Action de naturaliser un être vivant dans un milieu nouveau. La naturalisation de cette espèce en Europe est impossible.
▪
Par analogie.La naturalisation d’un mot dans une langue.
3.
Opération par laquelle on naturalise un animal, une plante pour leur conserver leur apparence, leur forme. La naturalisation est l’œuvre de l’empailleur ou du taxidermiste.
xve siècle. Dérivé savant du latin naturalis, « naturel ».
1.
Accorder à quelqu’un, par acte de l’autorité compétente d’un État, la nationalité de cet État et la jouissance des droits civils et politiques au même titre qu’aux nationaux. Il a été naturalisé Français.
2.
Acclimater durablement une espèce animale ou végétale à un milieu nouveau où elle se reproduit naturellement. On trouve en Afrique plusieurs espèces d’animaux qu’on ne pourrait naturaliser en Europe. On est parvenu à naturaliser cet arbre en France.Pron.Cette plante s’est facilement naturalisée.
▪
Par analogie.L’usage seul peut naturaliser les mots étrangers.
3.
Soumettre un animal mort, une plante à diverses opérations qui leur conservent l’apparence de la vie et leur aspect naturel. Naturaliser un oiseau, un renard.
NATURALISME
nom masculin
xviiie siècle. Dérivé savant du latin naturalis, « naturel ».
1.philosophie. Système philosophique qui fait de la nature le premier principe de toute chose. Le naturalisme de Lucrèce. Le naturalisme de Schelling. Le naturalisme écarte l’hypothèse d’un dieu créateur.
2.
Mouvement littéraire de la seconde moitié du xixe siècle, qui veut rendre compte de la réalité avec vérité et précision en s’inspirant des méthodes d’étude et d’analyse de la science expérimentale. Le naturalisme est particulièrement attaché au nom d’Émile Zola, qui s’en fit le théoricien dans ses articles, ses chroniques, et qui l’illustra par ses romans. On a également parlé de naturalisme en peinture.
NATURALISTE
nom et adjectif
xvie siècle. Dérivé savant du latin naturalis, « naturel ».
I.
I.Nom.
1.N. m. Celui qui s’applique particulièrement à l’histoire naturelle, qui s’attache à la connaissance des plantes, des minéraux, des animaux, etc. Buffon était un grand naturaliste.
2.
Personne qui procède à la naturalisation des animaux, des plantes. (On appelle également Empailleur ou Taxidermiste la personne qui naturalise les animaux.)
II.
II.Adjectif.
Relatif au naturalisme ; qui relève du naturalisme ou qui s’en réclame. Un philosophe naturaliste. Un écrivain naturalisteou, subst.,un naturaliste. Œuvre, roman naturaliste. On considère généralement « Les Soirées de Médan » comme un manifeste naturaliste.
NATURE
nom féminin
xiie siècle. Emprunté du latin natura, de même sens, lui-même dérivé de nasci, « naître ».
I.
I. Ce qui, dans la réalité, apparaît comme donné, comme indépendant de la volonté ou de l’action humaines.
1.
L’ensemble des êtres et des choses ; le monde en tant qu’il est ordonné et régi par des lois. On ne saurait trouver, dans toute la nature, d’être semblable à celui-ci. Pénétrer les secrets de la nature. Les mystères de la nature. L’étude de la nature.
▪
Loc. et expr.Lire dans le grand livre de la nature. Une force de la nature, un être doué d’une vigueur exceptionnelle.
▪
Se dit, par une sorte de personnification, de la puissance, de la force active qui a établi cet ordre. La nature ne fait rien en vain. Les caprices de la nature. Une erreur de la nature. La nature en a décidé autrement. Laisser agir la nature.En apposition, avec une majuscule.La mère Nature. Dame Nature.
▪
Cette force, considérée comme ce qui donne à l’homme une connaissance innée du bien et du mal. Loi de nature ou loi naturelle,voir Loi.La nature nous donne les premières notions du juste et de l’injuste. Le cri, la voix de la nature. Un sentiment, un vice contre nature, contraire à une morale tenue pour universelle. À propos des affections fondées sur les liens du sang. Le parricide semble un crime contre nature.
2.
Le monde physique avec ses aspects divers, mers, montagnes, bois, champs, rivières, par opposition aux villes. Les spectacles, les beautés de la nature. La nature étale ici toute sa magnificence. Le sentiment de la nature. Vivre dans la nature, au milieu de la nature, en pleine nature.Spécialement. La faune et la flore. La nature s’endort en hiver. L’éveil de la nature.
▪
Expr. fam.S’évanouir dans la nature, disparaître subitement et mystérieusement. Il se cache quelque part dans la nature, dans un lieu inconnu.
3.
Ce qu’on peut observer dans la vie réelle, par opposition à ce que produit l’art. S’inspirer de la nature. Cet auteur, ce comédien s’éloigne, s’écarte de la nature. Se dit particulièrement de l’être, de la chose que l’artiste cherche à reproduire. Dessiner, peindre, modeler d’après nature. Un paysage fait d’après nature. Une statue, un tableau grandeur nature,voir Grandeur.Figures plus grandes, plus petites que nature, qui ont des proportions plus grandes, plus petites que le modèle.
▪
Par métonymie.beaux-arts.Une nature morte, des natures mortes,voir Mort II.
▪
Expr.C’est plus beau que nature, se dit de ce qui imite la réalité à s’y méprendre ou, fig. et iron., d’une action, d’une parole qui dépasse ce qu’on voit, ce qu’on entend ordinairement.
4.
Ce qui a été laissé dans son état originel, n’a pas été modifié. L’anthropologie moderne oppose nature et culture.
▪
religion. État de l’homme qui n’a pas reçu la grâce. La nature corrompue. La nature déchue et rétablie par Jésus-Christ.
▪
philosophie.L’état de nature, de pure nature, l’état de l’homme tel qu’on le suppose antérieurement à toute civilisation. Jean-Jacques Rousseau imagine un état de nature où l’homme aurait été parfaitement heureux et bon. L’état de nature s’oppose à l’état de société.
5.Adjectivement. inv. En parlant d’un aliment auquel on n’a ajouté aucun ingrédient, aucun assaisonnement. Riz nature. Yaourt nature. Thé nature, servi sans citron ni lait.
6.Loc.Payer en nature, avec les productions du sol, et non en espèces. Il y a des rentes, des fermages qui sont payables en nature.Par extension. Se dit d’une rémunération qui intervient sous la forme de biens ou de services divers. Percevoir des avantages en nature. Une gratification en nature.Iron. et fam.Payer, se payer en nature, accorder ses faveurs, ou exiger celles d’autrui.
II.
II. Ce qui constitue en propre un être, une chose.
1.
L’essence d’un être, d’une chose, avec les attributs qui lui sont propres. Nature divine, angélique, humaine. L’union des deux natures en Jésus-Christ. Il est dans la nature de l’homme de penser.
▪
Par extension. L’organisation particulière de chaque être animé, sa constitution, le principe de vie qui l’anime et le soutient. Cet animal obéit à sa nature, suit l’instinct de sa nature. Les nécessités de la nature,voir Nécessité.
Titres célèbres : De la nature des dieux, traité de Cicéron (45-44 avant Jésus-Christ) ; De la nature des choses, traité de Lucrèce (ier siècle avant Jésus-Christ).
2.
Ensemble des caractères qui définissent une réalité. La nature d’un terrain, d’un sol.Par affaiblissement. Sorte, espèce. Des objets de même nature. Des biens, des marchandises de toute nature (dans cette expression, le mot est toujours au singulier).
▪
Loc.De nature à, propre à, qui permet de. Cette réponse est de nature à contenter tout le monde.
▪
Expr.Être dans la nature des choses, arriver, se produire de manière inévitable.
3.Spécialement. Ce que chaque individu tient de sa complexion, de son tempérament, par opposition à ce qu’il doit à l’éducation, à la coutume. Être de nature bilieuse, sanguine, lymphatique. Améliorer, corriger sa nature.
▪
En parlant des dispositions du caractère. Une nature sombre, fière. Avoir une belle, une bonne nature.
▪
Fam.C’est une nature ! Quelle nature ! se dit d’une personne qui a beaucoup de vigueur ou qui fait montre d’une très forte personnalité. Une petite nature, une personne de constitution fragile, de peu de force physique ou morale.
▪
Loc.De nature, de sa nature, par nature, par tempérament, par une disposition innée.
▪
Expr.Ce n’est pas dans sa nature, ce n’est pas dans ses habitudes ou ce n’est pas quelque chose qu’il ferait spontanément. Forcer sa nature, agir de manière contraire à ses dispositions ou vouloir faire plus qu’on ne peut.
Expr. proverbiale.L’habitude est une seconde nature.
xiie siècle, natural. Emprunté du latin naturalis, « de naissance, naturel ».
I.
I.Adjectif.
1.
Qui est relatif à l’ensemble des êtres et des choses, à l’ordre qui les régit. Les lois, les forces naturelles. Le milieu naturel. Un phénomène naturel, par opposition à Surnaturel.
▪
Sciences naturelles, sciences qui ont pour objet l’observation, la description et la classification des animaux, des végétaux et des minéraux (on disait autrefois Histoire naturelle). Le Muséum national d’histoire naturelle, situé au Jardin des Plantes, à Paris. Par métonymie.Une histoire naturelle(vieilli), un ouvrage traitant de cette matière.
Titres célèbres : L’Histoire naturelle, œuvre encyclopédique de Pline l’Ancien (ier siècle après Jésus-Christ) ; Histoire naturelle générale et particulière, ouvrage collectif conçu et en grande partie écrit par Buffon (publié entre 1749 et 1788).
2.
Qui a été produit par la nature seule, par opposition à ce qui a été fait par l’homme, à ce qui est artificiel. Un lac, un barrage naturel. Les eaux minérales naturelles. Soie naturelle. Vin naturel, pur produit du jus de raisin fermenté. Mourir de mort naturelle, du seul fait de la maladie ou de l’âge.
▪
Une frontière naturelle, qui est établie par la configuration du sol, à la différence des frontières qui sont héritées de circonstances historiques. La chaîne des Pyrénées forme une frontière naturelle entre la France et l’Espagne.
▪
La loi naturelle, dont tous les hommes trouvent le principe en eux-mêmes, par opposition aux lois civiles et religieuses (voir aussi Loi).Le droit naturel, fondé sur la loi naturelle, par opposition au droit positif. Enfant naturel, fils naturel, fille naturelle, qui ne sont pas nés en légitime mariage, mais dont la filiation est légalement établie. Famille naturelle, où les liens de filiation sont définis hors mariage, par opposition à Famille légitime.
▪
Par analogie.musique.Note naturelle, qui n’est altérée ni d’un dièse ni d’un bémol.
– arithmétique.Un nombre entier naturelou, elliptiquement,un nombre naturelou, subst.,un naturel,voir Entier.
3.
Qui relève d’une loi de l’espèce, ou qui est conforme à la nature particulière d’une espèce. Les défenses naturelles de l’organisme. Les fonctions naturelles. Besoins naturels,voir Besoin.La férocité naturelle du tigre, naturelle au tigre. La raison est une faculté naturelle de l’homme.
▪
Par analogie. En parlant des sentiments inspirés par les liens du sang, la naissance, le milieu où l’on vit. L’attachement naturel des parents pour les enfants. L’amour naturel pour la patrie.
4.
Qui est conforme au tempérament, aux penchants innés de chaque individu, par opposition à ce qui est acquis, cultivé ou factice. Il a suivi son inclination naturelle. Son humeur naturelle le porte à fuir le monde. Cette attitude a fini par lui devenir naturelle. Des dons naturels. Ses qualités acquises l’emportent de beaucoup sur ses qualités naturelles. Sa gaieté est forcée, elle ne semble pas naturelle.
▪
Par extension. Que l’on possède d’emblée, et, par suite, qui semble sans affectation, sans contrainte, sans effort. Une générosité naturelle. Une autorité naturelle. Une élégance, une noblesse naturelle.En parlant des productions de l’esprit.Un langage, un ton, un style naturel.
▪
Par métonymie.C’est quelqu’un de naturel, il est simple, sincère et sans affectation.
5.
Qui est conforme au cours habituel des choses, à la raison, à l’usage commun. L’ordre naturel des mots. La confiance est naturelle entre amis. Ne me remerciez pas, ce que j’ai fait est tout naturel.Impers.Il est naturel, bien naturel de rendre service à ceux qui vous ont obligé.
▪
Ce n’est pas naturel, ce n’est pas une chose naturelle, se dit parfois lorsque l’on soupçonne quelque manœuvre. Ce n’est pas naturel de gagner toujours au jeu.
▪
Par extension. Qui s’offre d’emblée à l’esprit. Voilà l’explication la plus naturelle qu’on puisse donner à sa conduite, l’interprétation la plus naturelle qu’on puisse donner de ses propos.
II.
II.Nom masculin.
1.
Facilité, aisance avec laquelle on fait une chose, avec laquelle une chose est faite. Par opposition à Art, Affectation. Il y a beaucoup d’art et d’étude dans tout ce qu’il écrit, mais point de naturel. Le jeu de cet acteur manque de naturel.
2.
Ensemble des inclinations, humeurs, tendances qui caractérisent un individu, qui lui sont propres. Naturel doux, vertueux, compatissant. Il est d’un naturel jaloux, coléreuxou, vieilli,Il est jaloux, coléreux de son naturel.Par métonymie.C’est un naturel tourmenté, léger.
▪
Expr. proverbiale.Chassez le naturel, il revient au galop, on revient toujours à ses tendances premières, à ce qui fait l’essence du caractère.
3.Vieilli ou plaisant. Indigène, personne qui est originaire du pays, de la région où elle vit. Les naturels de la contrée, de cette contrée.Absolument.Les colons et les naturels se mélangeaient peu.
4.Loc. adv.Au naturel, d’après nature, selon la nature. Ce portrait le représente au naturel.En parlant d’aliments.Des marrons au naturel, sans accommodement.
▪
héraldique.Peindre au naturel, représenter sur l’écu les figures avec la couleur qu’elles possèdent dans la réalité et non avec les émaux du blason. Un lion au naturel.
▪
Fig.Se montrer au naturel, sans apprêt, sans dissimuler. Je lui ai représenté au naturel l’injustice de son procédé, de manière conforme à la réalité.
1.
Par un principe naturel, par une impulsion, une propriété naturelle. On dit que le lièvre est naturellement peureux.
▪
Par extension. Du fait de son tempérament, de son caractère. Être naturellement bon. Cette femme est naturellement portée à aider les autres.
2.
Suivant l’ordre habituel des choses, par une conséquence qui vient immédiatement à l’esprit. On l’a attaqué, et naturellement il a riposté. Vous le connaissez : il a naturellement tout fait pour attirer l’attention sur lui. Dans la conversation, Naturellement s’emploie couramment pour Bien entendu. « Serez-vous des nôtres ? – Mais naturellement ! »
3.
D’une manière naturelle, simple, facile. Son éloge est venu tout naturellement à cet endroit du discours. Penser, parler, écrire naturellement, sans affectation, sans recherche, sans effort.
✻NATURISME
nom masculin
xviiie siècle. Dérivé de nature.
1.philosophie.Vieilli. Culte de la nature ; doctrine selon laquelle les religions naissent de l’adoration de phénomènes naturels, de forces personnifiées de la nature.
2.
Doctrine qui prescrit de se conformer en toute chose à la nature, de s’en remettre à la nature, de prendre modèle sur elle ; mode de vie, d’alimentation, etc., conforme à cette doctrine.
▪
Souvent utilisé comme synonyme de Nudisme. Pratiquer le naturisme.
✻NATURISTE
adjectif
xixe siècle. Dérivé de naturisme.
■
Relatif au naturisme. Croyances naturistes.
▪
S’emploie souvent comme synonyme de Nudiste.Subst.Un, une naturiste.
NAUFRAGE
nom masculin
xve siècle, naffrage. Emprunté du latin naufragium, de même sens, lui-même composé à partir de navis, « bateau », et frangere, « briser ».
1.
Perte d’un bateau qui a été jeté à la côte ou a subi en mer un accident. Les naufrages sont fréquents dans ces parages. Ces écueils ont causé de nombreux naufrages. Ce vaisseau a disparu corps et biens dans un naufrage. Les débris, les restes d’un naufrage.
▪
Loc.Faire naufrage. En parlant d’un bateau ou de toute autre embarcation, disparaître, se perdre en mer. Le paquebot, la chaloupe a fait naufrage. En parlant de personnes. Ce marin a fait trois fois naufrage.
2.Fig. Ruine complète ; malheur qui fait tout perdre. Il n’a pu sauver son entreprise du naufrage, il a mené son entreprise au naufrage. Le naufrage d’une monnaie, d’un système.
▪
Expr.Faire naufrage au port, près du port, voir ses projets ruinés, renversés au moment où le succès semblait assuré.
Qui a fait naufrage. Vaisseau, bateau naufragé. Un équipage naufragé.Subst.Un naufragé. Recueillir des naufragés.
NAUFRAGER
conjugaisonverbe intransitif(se conjugue comme Bouger).
xvie siècle. Dérivé de naufrage.
Faire naufrage. Le navire naufragea sur un banc de rochers.Transitivement. Faire sombrer, perdre. Naufrager volontairement un bateau.Fig.Il a préféré naufrager la société qu’il avait fondée.
NAUFRAGEUR, NAUFRAGEUSE
nom
xixe siècle. Dérivé de naufrager.
■
Pilleur d’épaves qui, par des feux ou de faux signaux allumés sur la côte, provoque des naufrages. Une bande de naufrageurs.Fig. Personne qui cause une ruine irrémédiable. Le naufrageur d’un projet.
▪
Adjectivement.Bateau naufrageur, celui qui, dans une collision, fait couler l’autre.
NAUMACHIE
nom féminin
xvie siècle. Emprunté, par l’intermédiaire du latin naumachia, du grec naumakhia, « combat naval ».
Antiquité romaine. Spectacle de combat naval qui se tenait le plus souvent dans un cirque aménagé à cet effet. Les Romains faisaient d’énormes dépenses pour leurs naumachies.Par extension. Lieu où se tenait ce spectacle. On voit encore les ruines d’une naumachie à la villa d’Hadrien.
✻NAUPLIUS
(s se fait entendre)nom masculin
xixe siècle, nauplie. Mot latin, qui désigne une sorte de mollusque.
zoologie. Première forme larvaire des Crustacés, caractérisée par trois paires d’appendices. En apposition.Des larves nauplius.
NAUSÉABOND, NAUSÉABONDE
adjectif
xviiie siècle. Emprunté du latin nauseabundus, « qui éprouve le mal de mer ; qui a des nausées ».
■
Qui cause des nausées, et, par extension, qui inspire de la répugnance. Odeur, saveur nauséabonde. Une mare nauséabonde. Un mélange nauséabond.
▪
Fig. Qui est vil, bas, excite le dégoût. Un discours nauséabond.
xve siècle. Emprunté, par l’intermédiaire du latin nausea, du grec nausia, « mal de mer », tiré lui-même de nautês, « matelot ».
■
Envie de vomir, accompagnée d’une contraction des muscles du pharynx, de l’œsophage et de l’estomac. Avoir la nausée. Être pris de nausées.
▪
Fig. Dégoût violent, répulsion qu’inspire un propos, un comportement.
Titre célèbre : La Nausée, de Jean-Paul Sartre (1938).
NAUSÉEUX, NAUSÉEUSE
adjectif
xviiie siècle. Dérivé de nausée.
1.
Qui est relatif à la nausée, ou qui provoque des nausées. Un état nauséeux. Un vertige nauséeux.
▪
Fig. Qui provoque le dégoût. Le sentiment nauséeux de l’échec.
2.
Qui éprouve des nausées. Être, se sentir nauséeux.
NAUTILE
nom masculin
xvie siècle. Emprunté, par l’intermédiaire du latin nautilus, du grec nautilos, de même sens, désignant d’abord un marin.
zoologie. Mollusque céphalopode marin dont la coquille, enroulée en spirale, est divisée en plusieurs loges que l’animal peut remplir de liquide ou de gaz selon la profondeur qu’il désire atteindre (on emploie aussi le mot latin Nautilus).
NAUTIQUE
adjectif
xvie siècle. Emprunté, par l’intermédiaire du latin nauticus, du grec nautikos, « qui concerne les marins ou la navigation ».
1.
Relatif à la navigation. Astronomie nautique. Cartes nautiques. Observations, instructions nautiques. Almanach nautique. Un mille nautiqueou, subst.,un nautique(voir Mille II).
2.
Relatif aux activités de loisir qu’on pratique dans ou sur l’eau. Joute nautique,voir Joute.Les sports nautiques. Ski nautique. Une base nautique.
Ensemble des activités sportives qu’on pratique dans ou sur l’eau. Les adeptes du nautisme. Le développement du nautisme.
NAUTONIER, NAUTONIÈRE
nom
xiie siècle. Emprunté, par l’intermédiaire de l’ancien provençal nautanier, du latin nauta, « marin ».
Litt. Celui, celle qui conduit un navire, une barque. Un hardi nautonier. Le nautonier des ombres, des enfers, Charon.
✻NAVAJA
nom féminin
xixe siècle. Mot espagnol.
Poignard à lame longue, effilée et légèrement recourbée, utilisé en Espagne, au Portugal et en Amérique latine. Des navajas.
NAVAL, NAVALE
adjectif(plurielNavals, navales).
xive siècle. Emprunté du latin navalis, « qui concerne les bateaux ».
■
Qui a rapport à la navigation, qui concerne les navires. Architecture navale. Constructions navales. Chantier naval. Blocus naval,voir Blocus.
▪
Se dit notamment en parlant des vaisseaux de guerre. Combats navals. Victoire navale. Les forces navales d’un pays. Une base navale. Aéronautique navale,voir Aéronavale.L’École navaleou, elliptiquement et subst.,Navale, qui forme les futurs officiers de la Marine nationale. Il a fait Navale. Il sort de Navale.
▪
Antiquité romaine.Couronne navale, syn. de Couronne rostrale,voir Rostral.
▪
Par extension.Jeu de bataille navale, où, sur un tableau divisé en cases, on cherche à repérer la place des bateaux de l’adversaire pour les éliminer.
xixe siècle, d’abord en argot, au sens de « navet ». Dérivé de navet.
cuisine. Ragoût de mouton préparé avec des navets et des pommes de terre. Navarin printanier, ragoût d’agneau accompagné de légumes nouveaux.
✻NAVARQUE
nom masculin
xviie siècle. Emprunté, par l’intermédiaire du latin nauarchus, du grec nauarkhos, lui-même composé à partir de naus, « navire », et arkhein, « commander ».
Antiquité grecque. Titre de celui qui commandait une flotte de guerre. Le navarque de la flotte athénienne.
✻NAVARRAIS, NAVARRAISE
adjectif et nom
xviie siècle. Dérivé de Navarre, nom d’une province du Nord de l’Espagne.
1.Adj. Relatif à la Navarre ; qui habite la Navarre ou qui est originaire de cette province. Subst.Un Navarrais, une Navarraise.
2.N. m. Dialecte espagnol usité naguère en Navarre.
NAVET
nom masculin
xiie siècle. Issu du latin napus, de même sens.
1.
Plante de la famille des Crucifères dont différentes variétés sont cultivées. Un champ de navets. Le navet fourrager, potager.Par métonymie. La racine comestible de cette plante, à la chair blanche. Manger des navets. Canard aux navets.En composition.Chou-navet,voir ce mot.
▪
Expr.Avoir un teint de navet, être très pâle. Avoir un sang de navetou, pop.,du jus de navet dans les veines, manquer de vigueur et d’allant.
1.liturgie chrétienne. Petit récipient en forme de navire, souvent en cuivre ou en argent, qui contient l’encens qu’on brûle dans les encensoirs.
2.
Instrument de tisserand, de forme allongée, qui sert à porter et à faire courir transversalement les fils de la trame entre les fils de la chaîne tendus sur le métier. Faire aller, faire courir la navette. Une navette d’ivoire, de bois, d’écaille.Par extension. Pièce du mécanisme d’une machine à coudre, qui contient le fil enroulé sur une canette.
▪
Loc.Faire la navette, faire plusieurs allées et venues d’un endroit à un autre. Ses affaires l’obligent à faire la navette entre Lyon et Paris.Fig.Ce projet de loi a fait la navette entre l’Assemblée et le Sénat, a été renvoyé d’une assemblée à l’autre pour tenter de rapprocher leurs positions avant le vote définitif.
3.Par analogie. Véhicule chargé d’effectuer des allers et retours réguliers entre deux lieux ; service de transport assurant une telle liaison. Prendre, emprunter la navette. Une navette relie la gare et l’aéroport.
▪
astronomie.Navette spatiale, engin spatial qui peut assurer plusieurs voyages entre la Terre et un point de l’espace.
4.
Type de taille des pierres précieuses. Un rubis taillé en navette, en un ovale étroit et allongé.
Plante de la famille des Crucifères, cultivée comme fourrage et dont la graine donne une huile comestible.
NAVICELLE
nom féminin
xvie siècle. Emprunté de l’italien navicella, « petit bateau ».
Bassin de fontaine antique en forme de barque.
NAVICULAIRE
adjectif
xve siècle. Dérivé savant du latin navicula, « petit bateau ».
anatomie. Qui a la forme d’une nacelle. Fosse naviculaire. Os naviculaire.
NAVIGABILITÉ
nom féminin
xixe siècle. Dérivé de navigable.
1.
Qualité d’un cours d’eau où l’on peut naviguer.
2.
État d’un bateau qui est à même de naviguer dans les conditions de sécurité requises. Par extension. Se dit aussi en parlant d’un aéronef. Certificat de navigabilité, attestant officiellement qu’un navire est en état de prendre la mer, qu’un avion est en état de voler.
3.
Maniabilité d’un voilier de course.
NAVIGABLE
adjectif
xve siècle. Dérivé de naviguer.
1.
Où l’on peut naviguer. Ce fleuve est navigable dès sa source. Une rivière navigable et flottable. Voie navigable.
2.Rare. Se dit d’un bateau qui est en état de naviguer.
NAVIGANT, NAVIGANTE
adjectif
xixe siècle. Tiré du participe présent de naviguer.
Qui navigue, à bord d’un navire ou d’un aéronef. Le personnel navigant, qui compose l’équipage d’un bateau, d’un avion, par opposition au personnel au sol, dit aussi non navigant ou, familièrement, rampant. Mécanicien navigant. Officier navigant,voir Officier II.
1.
Personne qui fait sur mer des voyages au long cours. Les découvertes des navigateurs. Hardi navigateur.Adjectivement.Un peuple navigateur, particulièrement adonné à la navigation.
2.
Personne qui, au sein de l’équipage d’un navire, d’un aéronef, est chargée de calculer la route, de tenir et de contrôler la position, l’itinéraire. Par extension. Appareil qui détermine la position d’un navire ou d’un avion, par rapport à sa route.
xiiie siècle. Emprunté du latin navigatio, de même sens.
1.
Le fait de naviguer, de voyager sur la mer, les rivières, etc. Navigation maritime. Navigation fluviale ou navigation intérieure, sur les cours d’eau, canaux, etc. Navigation au long cours, navigation côtière, hauturière. Navigation de pêche, de commerce, de plaisance. Navigation à vue. Navigation aux instruments. Canal de navigation, par opposition à Canal d’irrigation.
▪
Spécialement. Art, métier du navigateur. Un traité de navigation. Connaître la navigation. Permis de navigation.
▪
Par métonymie. Voyage que l’on fait sur la mer ou les rivières. Une longue, une périlleuse navigation.
2.
Le fait de voyager à travers les airs, dans l’espace. Navigation aérienne, spatiale.
xive siècle. Emprunté du latin navigare, de même sens.
1.
Aller sur mer, sur un lac, sur un cours d’eau. Naviguer le long des côtes. Ce marin a navigué sur toutes les mers. Ce bateau peut naviguer par gros temps. Ces navires naviguent de conserve,voir Conserve.
▪
En parlant de la manière dont on conduit un navire.Ce pilote navigue avec sûreté. L’art de naviguer. Naviguer au près, naviguer vent arrière, selon l’angle au vent du voilier. En parlant de la manière dont un navire se comporte à la mer.Ce vaisseau navigue bien.
▪
Expr.Naviguer à l’estime, naviguer en se fondant sur un calcul approximatif de sa position et, fig., se déterminer sans élément d’analyse précis. Naviguer à vue, naviguer sans l’aide d’instruments et, fig., agir empiriquement, sans avoir arrêté au préalable sa ligne de conduite. Naviguer entre deux eaux,voir Entre I.
▪
Absolument.Fig. et fam.Il sait naviguer, il sait conduire ses affaires avec habileté, éviter les dangers.
2.
Conduire, diriger un aéronef, un engin spatial. Les pionniers de l’aviation naviguaient à la boussole.En parlant d’un appareil.L’avion navigue à basse altitude.
xiie siècle, navirie ; s’est rencontré au féminin jusqu’au xviie siècle. Issu du latin navigium, de même sens.
Bâtiment destiné à la navigation sur mer (ne s’emploie guère à propos de bâtiments de faible tonnage). Un navire de cinq cents tonneaux, de trois mille tonnes. Navire de charge, navire de commerce ou navire marchand. Un navire baleinier, bananier, charbonnier,ou, elliptiquement,un baleinier, un bananier, un charbonnier. Navire-école, Navire-hôpital,voir ces mots.Un navire à l’ancre. Capitaine de navire. Bâtir, mâter un navire. Équiper un navire. Armer un navire,voir Armer.Fréter un navire. « Il était un petit navire », premières paroles d’une vieille chanson française.
Navire sur lequel les marins sont formés à leur métier. Le porte-hélicoptère « Jeanne d’Arc » servit longtemps de navire-école pour les officiers de la Marine nationale.
✻NAVIRE-HÔPITAL
nom masculin(plurielNavires-hôpitaux).
xxe siècle. Composé de navire et d’hôpital.
Navire aménagé en hôpital pour héberger les malades et les blessés. Les navires-hôpitaux sont protégés par les conventions internationales.
✻NAVISPHÈRE
nom féminin
xxe siècle. Composé de navi‑, tiré de navire, et de sphère.
marine. Instrument représentant la voûte céleste et servant à identifier les étoiles.
✻NAVRANCE
nom féminin
xixe siècle. Dérivé de navrer.
Rare. Caractère de ce qui est affligeant.
NAVRANT, NAVRANTE
adjectif
xviiie siècle. Participe présent de navrer.
Qui navre, qui cause une vive et profonde affliction. Aventure, histoire navrante.Par affaiblissement. Qu’on déplore vivement, qui inspire du regret, du mécontentement. Un malentendu navrant. La conversation était d’une navrante médiocrité.
xiie siècle. De l’ancien français nafrer, d’origine incertaine.
1.Anciennement. Blesser. Il fut navré d’un coup d’épée. Un chevalier navré.
2.
Causer une grande peine, une extrême affliction à quelqu’un. En m’apprenant cette nouvelle, vous m’avez navré.Par affaiblissement. Chagriner, contrarier, mécontenter. Si je vous ai dérangé, j’en suis navré. Vous m’en voyez navré.
✻NAZARÉEN, NAZARÉENNE
nom et adjectif
xiiie siècle, nazarien. Emprunté du latin chrétien Nazarenus, de même sens.
1.N. Personne qui habite Nazareth ou qui est originaire de cette ville. Un Nazaréen, une Nazaréenne.
▪
Le Nazaréen, nom par lequel les juifs désignaient Jésus, qui passa à Nazareth une partie de son enfance. Par extension.Les nazaréens, les premiers chrétiens.
2.Adj.beaux-arts.École nazaréenne, appellation (qui fut à l’origine un sobriquet) d’une école de peinture d’inspiration religieuse et patriotique, formée au début du xixe siècle par des peintres allemands établis à Rome.
xxe siècle. Emprunté de l’allemand Nazi, abréviation de Nationalsozialist, « national-socialiste ».
1.
Qui est relatif au national-socialisme, au parti national-socialiste allemand. La propagande nazie. Le régime nazi. Les lois nazies.
2.
Qui a appartenu au parti national-socialiste allemand. Un dignitaire nazi.Subst.Un nazi, une nazie. Les nazis.
▪
Par extension.Aujourd'hui. Qui s’inspire de l’idéologie de ce parti. Groupuscule nazi, néonazi(voir ce mot).
✻NAZISME
nom masculin
xxe siècle. Dérivé de nazi.
Nom donné à l’idéologie du IIIe Reich allemand. La montée du nazisme. L’écroulement du nazisme. La lutte contre le nazisme.(Voir National-socialisme.)
NE
adverbe de négation(e s’élide devant une voyelle ou un h muet).
xe siècle. Issu du latin non, « non ; ne… pas ».
I.
I.Exprime la négation.
A.En liaison avec un autre mot.
1.Ne s’emploie ordinairement avec les mots pas, point ou guère. Si le verbe est à un mode personnel, ce verbe ou, dans les formes composées, son auxiliaire, s’intercale entre ne et pas, ne et point, ne et guère. Il ne dit pas, n’a pas dit un mot. Ils n’ont point compris ce que vous disiez. Ce terme ne s’emploie guère. Je crains qu’il ne puisse pas venir. Dans l’usage courant, lorsque la négation porte sur un verbe à l’infinitif en position de complément, pas, point ou guère suivent immédiatement ne. Il prétend ne pas pouvoir venir. Il dit cela pour ne point vous inquiéter. Je crains de ne pas avoir compris.
▪
Ne s’employait autrefois également avec des substantifs comme mie, goutte, désignant des quantités très petites, pour renforcer la négation. Ces emplois subsistent dans quelques locutions. Je n’y entends mie. Il n’y voit goutte.
2.Ne s’emploie en liaison avec certains pronoms, adjectifs ou adverbes de sens négatif. Il ne sait rien. Personne n’est venu. Aucun de nous n’y a pensé. Il ne dit jamais la vérité. Elle ne chante plus. Il ne s’en soucie nullement. Nul et ni sont toujours construits avec ne. Nul ne s’en doute. Ni l’or ni les grandeurs ne nous rendent heureux.
3.Ne s’emploie en liaison avec que pour marquer la restriction. Il ne s’occupe que de lui. Il ne lit que des auteurs étrangers. Ils ne font que ce qui leur plaît.
B.Employé seul.Ne suffisait à marquer la négation dans la langue ancienne, et cet usage subsiste dans nombre de tournures, d’expressions, ainsi que dans des propositions conditionnelles. Il ne dit mot. N’importe ! N’empêche qu’il a raison. Elle n’en a cure. À Dieu ne plaise. Qu’à cela ne tienne. Si je ne m’abuse. Si vous n’y mettez bon ordre. Il n’a de cesse de repartir. Je n’ai que faire de vaines promesses.Prov.Il n’est pire eau que l’eau qui dort.Il n’est pire sourd qui ne veut entendre.
▪
Cet usage, toujours vivant dans la langue soutenue, est préféré à la double négation dans certaines constructions, notamment :
– avec des verbes comme cesser, oser, pouvoir. Il ne cesse de parler. On n’ose vous le promettre. Elle ne pourra achever son travail avant ce soir.
– dans des phrases interrogatives. Il a de bons côtés : qui n’a les siens ? Qui ne l’a entendu cent fois raconter son histoire ?
– dans des phrases interrogatives ou exclamatives introduites par que pris au sens de pourquoi et exprimant le souhait, l’imprécation. Que ne le disiez-vous plus tôt ? Que n’êtes-vous auprès de nous !
– dans des propositions subordonnées, quand la proposition principale est négative ou interrogative. Il n’est pas d’homme qui ne désire être heureux. Y a-t-il quelqu’un dont il ne médise ?
II.
II.Ne s’emploie aussi sans valeur négative.
On dit alors qu’il est explétif. Sa présence, bien qu’elle ne soit pas nécessaire à la correction grammaticale, est recommandée dans la langue soutenue.
▪
Dans les propositions qui suivent un verbe exprimant la crainte ou l’empêchement. Je crains qu’il ne vienne. Je redoute qu’il ne crée encore quelque difficulté. Empêchez qu’il ne tombe.
▪
Après les locutions conjonctives à moins que, avant que, depuis que, sans que. Finissez votre ouvrage avant qu’il ne revienne. À moins qu’il ne renonce. Il ne vient jamais sans qu’on ne l’en ait prié plusieurs fois ou, dans la langue classique, Il ne vient jamais qu’on ne l’en ait prié plusieurs fois. On dit de même Voilà longtemps que je ne l’ai vu.
▪
Dans des phrases qui expriment la comparaison, après plus que, moins que, mieux que et autre que. Il est plus riche, il est meilleur qu’on ne le dit. Vous écrivez mieux que vous ne parlez. C’est autre chose que je ne croyais, je n’aurais pas cru que ce fût ainsi. C’est plus qu’il ne m’en faut.
▪
D’une façon générale, dans des propositions conjonctives où il n’y a pas de négation mais qui sont entendues dans un contexte négatif. Il s’en est fallu de peu qu’il ne réussisse. Personne ne doutait qu’il ne fît semblant. Nierez-vous qu’il n’y soit parvenu ?
1.Être bien néou, anciennement et absolument,être né, être de noble extraction. Une âme bien née, se dit figurément d’une personne qui a de hautes qualités, qui possède une grande élévation morale.
2.
Suivi d’une indication de lieu, de date ou d’un nom patronymique, pour donner l’état civil d’une personne. Né à Paris, le 1er janvier 1900. Il est né X, mais a changé de nom. Pour rappeler le nom de jeune fille d’une femme mariée. Madame X, née Y.
3.
S’emploie comme second élément d’un adjectif ou d’un nom composé. Nouveau-né, premier-né, dernier-né, mort-né. Aveugle-né.Fig.Un artiste-né, un orateur-né, une personne qui possède naturellement tous les dons de l’artiste, de l’orateur.
xixe siècle. Dérivé du nom de Néandertal, de l’allemand Neandertal, vallon de Rhénanie où fut trouvé le crâne humain qui servit à caractériser cette espèce.
■
paléontologie. Qui appartient, qui se rapporte à une des espèces disparues du genre Homo, dite « Homme de Néandertal ». Fossile, outil néandertalien. Sépulture néandertalienne. La Chapelle-aux-Saints est un des sites néandertaliens de France.Subst.Les Néandertaliens ont vécu de 80 000 à 35 000 ans avant notre ère.
(On écrit aussi Néanderthalien.)
NÉANMOINS
adverbe
xvie siècle, nenmains. Composé à partir de néant et de moins, proprement « en rien moins ».
■
Malgré cela, en dépit de cela. Ce n’est encore qu’un enfant ; néanmoins il est déjà très raisonnable. Il lui avait promis fermement de l’aider, néanmoins il n’a rien fait. Mon collègue et néanmoins ami.
▪
Loc.Ce néanmoins. Nul ne lui conteste la propriété de ce terrain ; il doit ce néanmoins produire un acte qui l’établisse.
1.
État d’inexistence des êtres et des choses, état qui précède ou qui suit l’existence. Selon l’Écriture, Dieu a tiré toutes choses du néant, Dieu peut réduire les êtres au néant, les faire rentrer dans le néant. Retourner au néant.Fig.Tirer quelqu’un du néant, lui assurer une position sociale.
▪
philosophie. Par opposition à l’être. La pensée du non-être, ou néant.
2.Couramment. Nulle chose, rien. Réduire à néant, annihiler, détruire, supprimer. Ses objections ont été réduites à néant.
▪
Spécialement. S’emploie dans des actes administratifs, des comptes rendus médicaux, etc. Signes particuliers : néant. Albumine, sucre : néant.
✻NÉANTHROPIEN, NÉANTHROPIENNE
adjectif
xixe siècle. Composé à partir de néo‑ et du grec anthrôpos, « homme ».
paléontologie. Relatif aux hommes du Paléolithique supérieur. Faciès néanthropien.Subst.Un néanthropien. L’homme de Cro-Magnon est un néanthropien.
NÉBULEUSE
nom féminin
xviie siècle. Forme féminine substantivée de nébuleux.
1.astronomie. Vaste nuage de gaz et de poussières qui se trouve dans l’espace interstellaire. La nébuleuse d’Orion. Nébuleuse diffuse. Nébuleuse à émission. Nébuleuse planétaire. Nébuleuse par réflexion.Par extension. Vieilli. Agglomération d’étoiles, de gaz, de poussières. Une nébuleuse extragalactique (on dit aujourd’hui une galaxie). La nébuleuse d’Andromède. Une nébuleuse spirale (on dit aujourd’hui une galaxie spirale).
2.Fig. Ensemble constitué de nombreux éléments proches, comparables, qu’on distingue difficilement les uns des autres. Une nébuleuse urbaine. La nébuleuse des groupuscules terroristes. Une nébuleuse de sociétés fictives.
NÉBULEUX, NÉBULEUSE
adjectif
xiiie siècle, nebuleus. Emprunté du latin nebulosus, de même sens, lui-même dérivé de nebula, « nuage ».
1.
Qui est obscurci par les nuages, la brume. Temps, ciel nébuleux. Horizon nébuleux.
▪
Fig.L’horizon est nébuleux, il faut s’attendre à des troubles, à des évènements tristes, funestes. Un visage, un front nébuleux, sur lequel se peint le souci, l’inquiétude.
2.Fig. et péj. Qui semble confus, vague, peu intelligible, qui manque de clarté ; fumeux. Des idées nébuleuses. Un ouvrage, un propos nébuleux.Par métonymie.Un esprit nébuleux.
✻NÉBULISATION
nom féminin
xxe siècle. Dérivé de nébuleux.
Action de vaporiser un liquide à l’aide d’un nébuliseur.
✻NÉBULISEUR
nom masculin
xxe siècle. Dérivé de nébuleux.
Appareil qui sert à pulvériser un liquide, généralement médicamenteux, en très fines gouttelettes.
✻NÉBULOSITÉ
nom féminin
xve siècle. Emprunté du latin chrétien nebulositas, « obscurité ».
1.
Brume diffuse, nuage léger.
2.météorologie. Proportion du ciel qui est couverte par les nuages, en un lieu donné. L’unité de mesure de la nébulosité est l’octa.
NÉCESSAIRE
adjectif et nom masculin
xiie siècle. Emprunté du latin necessarius, de même sens.
I.
I.Adjectif.
1.
Dont on ne peut se passer, dont on a absolument besoin pour quelque fin. La respiration est nécessaire à la vie. Employer les moyens nécessaires pour réussir dans une entreprise. Il n’est pas nécessaire d’entrer dans ces détails. Ne parlez que si cela est nécessaire. C’est un mal nécessaire, se dit de certaines choses qui ont de grands inconvénients, mais dont on ne peut se dispenser, à quoi on ne peut se soustraire.
▪
En parlant des personnes.Dans notre situation, ce ministre, ce général est l’homme nécessaire, nous est nécessaire. Il s’est rendu nécessaire dans cette maison, il s’y est rendu si utile, ou si agréable, qu’on pourrait difficilement se passer de lui. Cette personne lui est devenue nécessaire.Subst. Vieilli.Cet employé fait le nécessaire, il fait l’empressé, l’important.
2.philosophie. Qui ne peut pas ne pas être, par opposition à Contingent. Causes nécessaires, agents nécessaires, qui produisent inévitablement leur effet, qui n’agissent pas librement. Effet nécessaire, qui suit inévitablement la cause destinée à le produire. Vérités nécessaires, qui s’imposent à la raison, que nul ne peut nier. Tirer une conséquence, une induction nécessaire. Condition nécessaire et suffisante.
▪
Spécialement.L’être nécessaire, Dieu, la divinité, dont l’existence n’est soumise à aucune contingence, à aucune condition.
II.
II.Nom masculin.
1.
Ce qui est essentiel, ou ce qui est utile, suffisant dans un cas déterminé. Pour mener à bien cette affaire, j’ai fait le nécessaire.
▪
Dans le langage de la spiritualité. Le salut, l’affaire du salut est l’unique nécessaire. Rechercher l’unique nécessaire.
2.
Par opposition à ce qui relève de l’agrément. Ce qui est indispensable aux besoins de la vie. À défaut du superflu, il a le nécessaire. Se priver du nécessaire. Il s’est réduit, borné, restreint au strict nécessaire.
3.
Boîte, étui qui renferme différents ustensiles propres à un usage déterminé. Nécessaire de toilette, de voyage, de couture. Nécessaire à ongles. Un nécessaire d’argent, de vermeil, dont les pièces sont faites de ce métal.
1.
De façon infaillible, inévitable. La nuit succède nécessairement au jour. Telle cause entraîne nécessairement tel effet.
2.
Par un besoin absolu, de manière impérative. Ils devront nécessairement partir cette semaine.
NÉCESSITANT, NÉCESSITANTE
adjectif
xvie siècle. Participe présent de nécessiter.
Qui exerce une action rigoureuse, contraignante. théologie.Grâce nécessitante, grâce qui inclinerait nécessairement la volonté au bien, qui ôterait la liberté de faire le mal. La doctrine catholique récuse le caractère nécessitant de la grâce, que postulent les jansénistes.– philosophie.Condition, cause nécessitante, déterminante.
NÉCESSITÉ
nom féminin
xiie siècle. Emprunté du latin necessitas, de même sens.
1.
Caractère de ce qui ne peut pas ne pas être ; par extension, ce qui s’impose, ne peut être évité. Nécessité métaphysique. Nécessité morale. C’est une nécessité de mourir, la mort est inévitable. La nécessité d’une conséquence, qui fait d’elle une suite logique du principe dont on la tire. Si vous voulez être pardonné, c’est une nécessité que vous pardonniez, c’est une condition nécessaire.
▪
Nécessité pratique. La nécessité d’une réforme. Faire quelque chose par nécessité. Multiplier les démarches sans nécessité. Je ne vois pas la nécessité d’entreprendre ce voyage. Nécessité absolue, impérieuse, urgente, pressante. C’est une nécessité que j’y mette bon ordre. J’ai été placé, mis, je me suis trouvé dans la nécessité de choisir, j’y ai été contraint par quelque circonstance.
▪
Dans un sens général et absolu. Il faut se soumettre à la nécessité. Plier sous le poids de la nécessité. Les dures lois de la nécessité.
▪
Loc.Décret de nécessité, pris dans des circonstances dont la gravité justifie un transfert des compétences institutionnelles. Monnaie de nécessité,voir Monnaie.Un bien de première nécessité, dont il est impossible ou très difficile de se passer pour vivre. Le pain est une denrée de première nécessité.
▪
Expr.Faire de nécessité vertu, se résoudre de bonne grâce à ce dont on ne peut se dispenser ; présenter comme une marque de vertu un acte, une situation qu’on ne peut éviter.
Expr. proverbiale.Nécessité fait loi ou Nécessité n’a point de loi, un extrême péril, un extrême besoin peuvent rendre excusables des actions blâmables en elles-mêmes.
2.Au pluriel. Obligations impérieuses liées à une circonstance ou à une situation déterminée. Les nécessités de la guerre, du service, de la procédure. Les nécessités de la vie l’ont contraint à accepter cet emploi. Se dit notamment des besoins d’argent. Cette petite somme lui permettra de parer aux premières nécessités. Des collectes ont pourvu aux nécessités pressantes de cette église, de cette association.
▪
Spécialement.Les nécessités de la nature, les besoins auxquels la nature de l’homme est assujettie, comme boire, manger, dormir, etc. Chalet de nécessité(vieilli, au singulier),voir Chalet.
3.
État d’une personne qui manque du nécessaire, qui est totalement dépourvue d’argent ; indigence, dénuement. Tomber dans la nécessité.
xive siècle. Emprunté du latin médiéval necessitare, « contraindre ».
1.Vieilli. Contraindre quelqu’un, le réduire à la nécessité de faire quelque chose. Ne subsiste qu’en termes de théologie. La grâce ne nécessite point la volonté, ne la contraint pas, ne la force pas à agir.
2.
Rendre nécessaire, indispensable. Ces aménagements nécessitent des travaux longs et coûteux. La difficulté de l’entreprise nécessite qu’on fasse appel à des hommes d’élite. Cette requête est nécessitée par des circonstances exceptionnelles.
▪
Intransitivement.Nécessiter de, exiger, réclamer. La cause nécessite d’être étudiée avec soin.
3.philosophie. Impliquer comme conséquence nécessaire. Telle cause nécessite tel effet.
NÉCESSITEUX, NÉCESSITEUSE
adjectif
xive siècle, au sens de « dénué de ». Dérivé de nécessité.
Qui est dans l’indigence, le dénuement. Ce sont des gens nécessiteux. Une famille nécessiteuse.Subst.Soulager les nécessiteux.
✻NECK
nom masculin
xixe siècle. Emprunté de l’anglais neck, « cou ».
géographie. Colonne de lave solidifiée dans la cheminée d’un volcan éteint, qui a été dégagée par l’érosion et forme un piton rocheux.
NEC PLUS ULTRA
nom masculin invariable
xviiie siècle. Expression latine, signifiant proprement « rien au-delà », dont on prétendait qu’elle était inscrite sur les Colonnes d’Hercule, considérées par les Anciens comme les limites du monde.
Fam. Se dit de ce qui n’a pas été dépassé, surpassé ou qui ne saurait l’être. Le plus souvent en bonne part.Sa tenue est le nec plus ultra de l’élégance.Absolument.On ne saurait trouver mieux : c’est le nec plus ultra. (On écrit aussi Nec-plus-ultra.)
NÉCRO-
Tiré du grec nekros, ‑a, ‑on, « mort ».
Élément de composition signifiant Mort, cadavre, et servant à former de nombreux termes, dont les plus courants font ci-dessous l’objet d’une entrée.
✻NÉCROBIE
nom féminin
xviiie siècle. Composé de nécro‑ et de ‑bie, tiré du grec bios, « vie ».
zoologie. Petit insecte coléoptère vivant sur la matière animale en décomposition.
NÉCROLOGE
nom masculin
xvie siècle. Emprunté du latin de la Renaissance necrologium, « nécrologie ».
■
Livre, registre sur lequel on inscrit les noms des morts. Spécialement.religion catholique. Registre sur lequel on inscrit les noms des défunts qu’on recommande aux prières d’une communauté religieuse.
▪
Par extension. Se dit de certains ouvrages consacrés à la mémoire de personnes mortes depuis peu de temps.
Titre célèbre : Le Nécrologe de Port-Royal, publié par Rivet de La Grange (1723).
NÉCROLOGIE
nom féminin
xviiie siècle. Composé de nécro‑ et de ‑logie, tiré du grec logos, « discours, traité ».
1.
Notice consacrée à la mémoire d’une personne morte depuis peu de temps. La nécrologie d’un homme politique, d’un artiste.
2.
Liste de personnes qui sont mortes à une date donnée ou durant une période précise. La nécrologie du mois.
NÉCROLOGIQUE
adjectif
xviiie siècle. Dérivé de nécrologie.
Qui appartient à la nécrologie, concerne la nécrologie. Annonce, notice, article nécrologique. La rubrique nécrologique d’un journal.
NÉCROMANCIE
nom féminin
xvie siècle. Emprunté, par l’intermédiaire du latin necromantia, du grec nekromanteia, lui-même composé à partir de nekros, « mort », et manteia, « divination ».
■
Art divinatoire qui prétend, par l’évocation et l’interrogation de l’esprit des morts, parvenir à la connaissance de l’avenir ou de certains faits cachés. La nécromancie a été de tout temps pratiquée par les peuples de l’Orient.
▪
Par extension. Vieilli. S’est dit de la magie en général.
NÉCROMANCIEN, NÉCROMANCIENNE
nom
xvie siècle. Dérivé de nécromancie.
Personne qui pratique la nécromancie. Par extension. Vieilli. S’est dit d’une personne qui pratique la magie, les sciences occultes. (On disait aussi Nécromant.)
✻NÉCROMANT
nom masculin
xvie siècle. Emprunté du grec nekromantis, de même sens.
Syn. vieilli de Nécromancien.
✻NÉCROPHAGE
adjectif
xixe siècle. Emprunté du grec nekrophagos, « qui mange des cadavres ».
zoologie. Qui se nourrit d’organismes morts. Des espèces nécrophages. Les insectes nécrophages.
✻NÉCROPHILE
adjectif
xixe siècle. Dérivé de nécrophilie.
Qui est relatif à la nécrophilie. En parlant d’une personne. Qui est sujet à la nécrophilie. Subst.Un, une nécrophile.
✻NÉCROPHILIE
nom féminin
xixe siècle. Composé de nécro‑ et de l’élément ‑philie, « goût, attirance », tiré du grec philia, « amitié ».
Perversion sexuelle qui se caractérise par une attirance morbide pour les cadavres. Par extension. Goût de ce qui a trait à la mort.
NÉCROPHORE
nom masculin
xviiie siècle. Emprunté du latin scientifique nicrophorus, de même sens, lui-même emprunté du grec nekrophoros, « qui transporte un mort (vers sa sépulture) ».
zoologie. Genre d’insectes coléoptères qui pondent leurs œufs sur des matières décomposées ou sur un cadavre d’animal enfoui dans la terre.
NÉCROPOLE
nom féminin
xixe siècle. Emprunté du grec nekropolis, proprement « cité des morts ».
■
Chez les Anciens, lieu où étaient regroupées des sépultures. Toutes les villes d’Égypte avaient leur nécropole. Une nécropole étrusque. Nécropole souterraine.
▪
Par extension.Litt. Se dit parfois d’un vaste cimetière, d’un lieu où sont construits de nombreux monuments funéraires. L’abbaye de Saint-Denis était la nécropole des rois de France.
NÉCROSE
nom féminin
xviie siècle. Emprunté du grec nekrôsis, « mort ».
médecine. Mortification ; altération, dégénérescence de cellules, de tissus qui aboutit à leur mort. Nécrose infectieuse. Nécrose cutanée, escarre.
médecine. Mortifier ; produire une altération, une dégénérescence qui aboutit à la mort de cellules, de tissus. Tissu nécrosé.
NECTAIRE
nom masculin
xviiie siècle. Emprunté du latin scientifique moderne nectarium, de même sens.
botanique. Organe ou partie d’organe qui sécrète le nectar.
NECTAR
nom masculin
xvie siècle. Emprunté, par l’intermédiaire du latin nectar, du grec nektar, de même sens.
1.mythologie. Breuvage qui était destiné aux divinités de l’Olympe et passait parfois pour assurer l’immortalité à celui qui en goûtait. Le nectar et l’ambroisie. Hébé et Ganymède versaient le nectar aux dieux.
2.Par analogie. Se dit d’un vin excellent, et plus généralement d’un breuvage exquis. Ce bordeaux est un vrai nectar.
3.
Nom donné à certaines boissons de consistance onctueuse, préparées à partir de jus et de pulpe de fruits. Du nectar d’abricot.
4.botanique. Suc mielleux que sécrètent certaines fleurs et dont se nourrissent divers insectes.
✻NECTARIFÈRE
adjectif
xixe siècle. Composé de nectar et de ‑fère, tiré du latin ferre, « porter, contenir ».
botanique. Qui sécrète du nectar. Glande nectarifère.
✻NECTARINE
nom féminin
xixe siècle. Emprunté de l’anglais nectarine, de même sens.
Fruit voisin de la pêche, à la peau lisse, et qui, à la différence du brugnon, n’a pas un noyau adhérent.
✻NÉERLANDAIS, NÉERLANDAISE
adjectif et nom
xixe siècle. Dérivé de Néerlande, forme francisée du néerlandais Nederland, « Pays-Bas ».
I.
I.Adjectif.
Relatif aux Pays-Bas (on dit aussi, couramment, Hollandais). Un ministre néerlandais. Les musées néerlandais.
II.
II.
1.N.Un Néerlandais, une Néerlandaise, personne qui est originaire des Pays-Bas ou qui a la nationalité de ce pays (on dit aussi, couramment, un Hollandais, une Hollandaise).
2.N. m.Le néerlandais, la langue officielle des Pays-Bas, également parlée dans une partie de la Belgique (on dit alors le flamand). Le néerlandais est une langue du groupe germanique occidental rattachée au bas allemand.
xie siècle. Issu du latin navis, « navire, vaisseau ».
1.
Au Moyen Âge, grand navire allant à la voile. S’emploie particulièrement dans la langue soutenue, le style poétique. À Chypre, la nef de Saint Louis heurta un banc de sable. Une nef est représentée sur les armes de la ville de Paris. « La Nef des fous », célèbre tableau de Jérôme Bosch.
2.
Partie d’une église qui s’étend depuis la porte principale jusqu’au transept, entre les rangs de colonnes, de piliers soutenant la voûte (on dit aussi Vaisseau). La nef d’une cathédrale. La nef et le chœur. Nefs latérales, qui se trouvent de chaque côté de la nef principale. Église à trois nefs, à cinq nefs, qui a une nef principale et deux, quatre nefs latérales.
3.
Pièce d’orfèvrerie en forme de navire, qui faisait partie du service de table d’un roi, d’un prince, et où l’on plaçait divers ustensiles, des couverts, des épices, etc. Nef d’or.
NÉFASTE
adjectif
xive siècle. Emprunté du latin nefastus, « interdit par la loi divine », puis « funeste, maudit ».
1.Antiquité romaine.Jour néfaste, jour où il était défendu par la religion de vaquer aux affaires publiques et particulièrement de rendre la justice.
▪
Par analogie. Jour de deuil et de tristesse. L’anniversaire de la défaite de Cannes était jour néfaste.
2.
Qui est cause de deuil, de tristesse, qui est marqué par le malheur. Des évènements néfastes. Une journée néfaste. Cette période fut néfaste.
▪
Par extension. Dont l’effet ou l’influence est pernicieuse, funeste. Jouer un rôle néfaste. Une idéologie néfaste.
NÈFLE
nom féminin
xie siècle, nesples. Emprunté, par l’intermédiaire du latin mespilum, du grec mespilon, de même sens.
■
Fruit du néflier, qui a plusieurs noyaux et dont la peau est grise ou rousse. La nèfle se mange une fois amollie, un peu blette.
▪
Fig. et fam. Au pluriel. Pour désigner ce qui a peu de valeur, ce qui est de faible prix. On vous donnera des nèfles ou, simplement, Des nèfles ! se dit, en manière de refus, à une personne qui a des prétentions excessives.
NÉFLIER
nom masculin
xiie siècle. Dérivé de nèfle.
botanique. Petit arbre épineux de la famille des Rosacées, qui produit des fruits comestibles.
NÉGATEUR, NÉGATRICE
nom
xviiie siècle. Emprunté du latin chrétien negator, « celui qui nie, renégat, apostat ».
1.
Personne qui nie par habitude ou par système, qui a la passion de nier. Adjectivement.Un esprit négateur.
2.
(Suivi d’un complément.) Personne qui nie la valeur, l’existence d’une chose déterminée.
NÉGATIF, NÉGATIVE
adjectif
xiie siècle. Emprunté du latin negativus, de même sens.
1.
Qui nie, exprime une négation, énonce qu’une chose n’est pas. Jugement négatif. Une proposition négativeou, subst.,une négative. L’un soutenait l’affirmative, l’autre la négative. Demeurer, persister dans la négative. Se tenir sur la négative. Répondre par la négative.Loc.Dans la négative, dans l’éventualité d’une réponse négative.
▪
Spécialement.grammaire. Se dit des mots, des constructions qui servent à exprimer la négation, le refus. Particule négative. Adverbe négatif. Phrase négative.– théologie.Théologie négative,voir Apophatique.
▪
Par extension. Qui marque le refus. Signe de tête négatif. Dans les transmissions militaires, Négatif s’emploie adverbialement à la place de Non.
2.
Qui est caractérisé ou qui se définit par le défaut, par l’absence de son contraire. Argument négatif, preuves négatives, que l’on tire du défaut, de l’absence, du silence, par opposition à Argument positif, preuves positives. Louange négative, qui reconnaît une absence de faute.
▪
Spécialement.sciences. Qui révèle l’absence d’un élément déterminé. Examen négatif. Réaction négative. Rhésus négatif, absence du facteur Rhésus à la surface des hématies.
3.En parlant d’une personne. Qui est porté à nier, à refuser, à critiquer ce qui lui est proposé, soumis. Il est toujours négatif lorsqu’on lui expose un projet.Par extension.Caractère, esprit négatif.Par métonymie.Des remarques négatives.
4.sciences. Qui est inférieur à zéro. Nombre négatif, inférieur à zéro et précédé du signe . Le nombre 8 est un nombre négatif. Grandeurs, quantités négatives, qui sont opposées à des grandeurs, à des quantités positives de même nature. Température négative, au-dessous de zéro degré Celsius.
▪
Se dit dans le même sens en parlant d’argent, de biens. Ce qu’un homme doit au-delà de ce qu’il possède est un avoir négatif. Solde négatif. Bilan négatif.
▪
Par extension.physique.Ion négatif, anion. Électrode négative, cathode. Électricité négative, forme d’électricité statique que l’on développe en frottant un morceau d’ébonite avec du drap, de la laine.
5.
Qui constitue l’inverse, le contraire de quelque chose. La tige des plantes a un géotropisme négatif, sa croissance se fait dans la direction inverse de celle qu’imposerait la pesanteur. photographie.Épreuve négativeou, plus souvent aujourd’hui, subst., au masculin,négatif, phototype ou image photographique qui présente une inversion des zones claires et des zones sombres par rapport au modèle, et qui sert au tirage d’épreuves positives.
xiie siècle, negatiun. Emprunté du latin negatio, de même sens.
1.
Action de nier ; résultat de cette action. logique. Énoncé qui rejette comme faux, qui déclare faux une proposition, un jugement. La négation de l’existence de Dieu. La négation de l’idée de progrès.
▪
Se dit couramment d’un propos, d’un acte par lequel on nie, on refuse l’existence, la validité de quelque chose. Ce serait la négation de notre idéal, la négation de toute morale.
▪
psychopathologie.Délire de négation, forme de mélancolie dans laquelle le malade nie la réalité de son corps ou celle du monde extérieur.
2.grammaire. Tournure, construction utilisée pour nier, pour exprimer le refus ; par métonymie, mot servant à nier. Négation totale, partielle. La négation peut se marquer par l’emploi de préfixes, d’adverbes. « Ne » est un adverbe de négation. Le français utilise le plus souvent une double négation, comme « ne… pas », « ne… plus ».
Interprétation déformée de l’histoire, contestant la réalité et les preuves de l’extermination de la population juive d’Europe par les nazis, et niant plus particulièrement l’existence des chambres à gaz dans les camps d’extermination.
▪
Doit être préféré à Révisionnisme.
✻NÉGATIONNISTE
adjectif
xxe siècle. Dérivé de négation.
■
Qui soutient, qui exprime les positions du négationnisme. Un ouvrage négationniste. Un historien négationniste.Subst.Un, une négationniste.
▪
Doit être préféré à Révisionniste.
NÉGATIVEMENT
adverbe
xve siècle. Dérivé de négatif.
■
D’une manière négative. Il répondit négativement, par la négation, ou par un refus. N’entendez pas ce terme négativement, en un sens trop critique ou péjoratif.
▪
Spécialement.physique.Les électrons sont des particules chargées négativement, chargées d’électricité négative.
✻NÉGATIVISME
nom masculin
xixe siècle. Dérivé de négatif.
Attitude d’esprit consistant, par système, à tout nier, à refuser toute croyance.
▪
Par extension. Comportement manifestant la volonté de tout refuser, de tout critiquer.
✻NÉGATIVITÉ
nom féminin
xixe siècle, négativeté. Dérivé de négatif.
1.physique. État d’un corps qui est chargé d’électricité négative.
2.philosophie. État de ce qui est nié, de ce qui est l’objet d’une négation.
1.
Qui est moins soigné qu’il ne devrait, à quoi on n’a pas apporté l’application, l’attention nécessaire. Une tenue négligée. Un intérieur négligé, mal tenu. Chevelure négligée. Un style négligé, sans recherche, relâché. Subst.Cultiver le négligé.
2.
Se dit d’une personne à laquelle on ne donne pas les marques d’affection qu’on lui doit. Un ami négligé.
II.
II.Nom masculin.
Tenue légère qu’une femme porte dans l’intimité. Recevoir quelqu’un en négligé.
NÉGLIGEABLE
adjectif
xixe siècle. Dérivé de négliger.
Qui peut être négligé, dont on peut ne pas tenir compte. Un argument, une objection négligeables.Par litote.Une somme non négligeable, appréciable, importante. sciences.Quantité négligeable, quantité très petite, dont il est inutile de tenir compte dans un calcul. Expr. fig. et fam.Traiter une personne en quantité négligeable, en faire peu de cas, ne lui prêter aucune attention.
NÉGLIGEMMENT
(emmen se prononce aman)adverbe
xiie siècle, negligentement. Dérivé de négligent.
D’une manière négligente, sans soin. Il a traité négligemment cette affaire. Une écharpe nouée négligemment.
NÉGLIGENCE
nom féminin
xiie siècle. Emprunté du latin neglegentia, de même sens.
1.
Défaut de soin, d’exactitude, d’application. Il est d’une extrême négligence. Il y a eu négligence de sa part. Dommage causé par négligence.
▪
Par métonymie. Ce qui est imputable à un manque de soin, d’application, d’attention. Négligence coupable. Les négligences d’un employé. Négligences de style ou, simplement, négligences, se dit des fautes légères que l’on relève dans un texte lorsque l’auteur n’y a pas apporté assez de soin. Il y a dans cet ouvrage bien des négligences. Parfois en bonne part. D’Alembert parle des négligences heureuses de Massillon.
▪
Spécialement. Indifférence, involontaire ou affectée, qu’une personne montre pour sa tenue, son apparence. Être vêtu avec négligence.
2.Par extension. Manque d’intérêt, d’attention à l’égard d’une personne. Ses amis l’accusent de négligence.Par métonymie.Se faire pardonner ses négligences.
NÉGLIGENT, NÉGLIGENTE
adjectif
xiie siècle. Emprunté du latin neglegens, participe présent de neglegere, « négliger ».
Qui fait preuve de négligence ; qui manifeste de l’indifférence, de la nonchalance. Il se montre parfois négligent, bien négligent en affaires. Être négligent envers sa famille.Par métonymie.Une conduite négligente. Un geste négligent.
NÉGLIGER
conjugaisonverbe transitif(se conjugue comme Bouger).
xiie siècle. Emprunté du latin neglegere, de même sens, lui-même composé de la négation nec et de legere, « cueillir ; choisir ; lire ».
1.
Ne pas avoir soin d’une chose dont on devrait s’occuper, ne pas s’y appliquer avec l’attention, la persévérance nécessaire. Négliger ses affaires, ses études. Négliger de répondre à une lettre. Négliger la syntaxe. Son éducation a été négligée.
▪
Négliger une personne, la délaisser, manquer d’attention à son égard, ou ne pas lui donner les marques d’affection qu’elle est en droit d’attendre. Vous négligez beaucoup vos amis depuis quelque temps.
▪
Pron.Se négliger, n’avoir pas soin de sa toilette, de sa personne. Cet homme, longtemps si soigné, se néglige.
2.
Ne pas prendre en considération, ne pas mettre à profit. Négliger un avertissement. Il a négligé de suivre mes conseils. Les enquêteurs n’ont négligé aucune piste.
▪
Spécialement. Omettre, dans un calcul ou une évaluation, des quantités qui ne peuvent influer sensiblement sur le résultat. Dans les calculs d’approximation, on néglige les décimales.
NÉGOCE
nom masculin
xiiie siècle, negosces. Emprunté du latin negotium, « occupation, travail, affaire », lui-même composé de la négation nec et de otium, « loisir ».
1.
Se disait autrefois de l’ensemble des occupations, des activités d’une personne. En ce sens, ne s’emploie plus guère qu’au figuré, pour désigner une activité blâmable, un commerce illicite. Cet homme se livre à un étrange négoce. Coupable, honteux négoce.
2.
Activité commerciale d’une certaine importance et, en particulier, commerce de gros. Faire négoce de vins, de bois. Maison de négoce. (Le mot Négoce est souvent remplacé aujourd’hui par Commerce.)
bourse. Caractère d’un titre qui peut être négocié.
– finances.commerce. Caractère d’un titre de créance qui peut faire l’objet d’une transaction rapide, par endossement, virement, etc.
NÉGOCIABLE
adjectif
xviie siècle, au sens de « qui peut être monnayé ». Dérivé de négocier.
Qui peut être négocié, faire l’objet d’une négociation. Les conditions de cet accord ne sont pas négociables.Spécialement.bourse. Se dit d’une valeur mobilière ou d’un effet public qui fait l’objet de transactions courantes et n’est frappé d’aucune restriction particulière. Titre, obligation négociables. Option négociable,voir Option.
Personne qui fait du négoce, qui se livre au commerce en gros de certains produits, de certaines denrées. Négociant en laines, en fourrures. Négociant drapier. Négociant en vins.
xive siècle, au sens de « négociant ». Emprunté du latin negotiator, « négociant, banquier ».
Personne qui négocie une affaire privée ou publique, qui œuvre à la conclusion d’un accord, d’une transaction. Négociateur habile, prudent. Talleyrand fut le négociateur des traités de Lunéville et d’Amiens.
xive siècle. Emprunté du latin negotiatio, « négoce, commerce », lui-même dérivé de negotium, « occupation, travail, affaire ».
1.
Action de négocier, de débattre les termes d’un accord, les clauses d’un contrat, etc.
▪
Dans une affaire commerciale ou un conflit d’intérêts privés. La négociation d’un marché. Être en négociation avec un groupe industriel pour le rachat d’une entreprise.
▪
Entre des parties intéressées au règlement d’un problème politique ou social. Des négociations ont été engagées en vue de la formation du gouvernement. Négociation salariale. Négociations tripartites, associant des représentants du patronat, des organisations syndicales et des pouvoirs publics.
▪
Dans le domaine de la diplomatie et des échanges internationaux. La négociation d’un traité, d’une convention. Négociations sur le désarmement. Négociation bilatérale, entre deux États, par opposition à Négociation multilatérale. Il a reçu pleins pouvoirs pour mener les négociations. Rompre, suspendre, reprendre les négociations.
▪
Absolument, au singulier.L’art de la négociation. Être partisan de la négociation, du règlement pacifique des conflits. Ce pays a tenté d’obtenir par la négociation ce qu’il n’avait pu conquérir par les armes.
2.bourse. Action de négocier des valeurs, des effets de commerce. Négociation au comptant, sur le marché à règlement mensuel.
conjugaisonverbe transitif(se conjugue comme Crier).
xive siècle. Emprunté du latin negotiari, « faire du commerce ».
1.Anciennement, dans des emplois intransitifs. Commercer, faire du négoce. Négocier en épicerie, en draperie, en pierreries.
2.
Traiter une affaire, discuter les termes d’une convention, d’un accord. Négocier un traité de commerce, une convention salariale. Négocier un armistice, la reddition d’une place.Absolument.Se résoudre, se refuser à négocier. Négocier avec l’ennemi.Pron. à sens passif.On disait qu’il se négociait là quelque chose d’important.Au participe passé, adjectivement.Paix négociée.droit.Marché négocié,voir Marché.
3.bourse. Transférer la propriété d’une valeur, d’un effet de commerce, soit par l’entremise d’un courtier, soit par contrat direct. Valeurs négociées à terme.
xvie siècle. Emprunté, par l’intermédiaire de l’espagnol negro, du latin niger, nigra, nigrum, « noir ».
I.
I.Nom.
1.
Terme dont on usait autrefois pour désigner un homme noir, une femme noire (ce terme, souvent jugé dépréciatif, a été parfois revendiqué au xxe siècle par les Noirs pour affirmer leur identité). Montesquieu a consacré un chapitre de « L’Esprit des lois » à l’esclavage des nègres. La traite des nègres. Nègre marron,voir Marron II.
▪
Aujourd’hui, Nègre se rencontre surtout dans quelques expressions familières. Traiter quelqu’un comme un nègre, le traiter avec beaucoup de dureté et de mépris. Travailler comme un nègre, travailler sans relâche, sans répit. Parler petit-nègre, parler avec les tournures et l’accent qu’on prêtait aux indigènes des colonies d’Afrique. Couleur tête-de-nègreou, elliptiquement,tête-de-nègre,voir ce mot.Loc. adj. inv.Nègre blanc, qui est formulé en termes ambigus, de manière à ménager des opinions contraires. Motion nègre blanc.
Titres célèbres : La Négresse blonde, de Georges Fourest (1909) ; Les Nègres, de Jean Genet (1958).
2.N. m.Fig. et fam. Écrivain qui prépare ou rédige un ouvrage publié sous la signature d’une personnalité connue.
II.
II.Adjectif.
invariable en genre. S’est dit, au moment de leur découverte par l’Europe, des arts et des formes d’expression traditionnelles des peuples de l’Afrique noire. L’art nègre exerça une profonde influence sur le cubisme et le fauvisme. La Revue nègre, spectacle américain de variétés qui remporta un grand succès à Paris, dans les années vingt. Le premier festival des arts nègres s’est déroulé en 1966 à Dakar.
Titre célèbre : Anthologie nègre, de Blaise Cendrars (1921).
1.
Personne qui pratiquait la traite des Noirs, qui se livrait au commerce des esclaves.
2.Fig., fam. et péj. Se dit de quelqu’un qui fait travailler très durement ses employés, ses subordonnés et tire de leur labeur un profit abusif.
II.
II.Adjectif.
Qui se rapporte à la traite des Noirs ; qui sert à ce commerce. Un navire négrierou, subst.,un négrier. Port négrier.
NÉGRILLON, NÉGRILLONNE
nom
xviiie siècle. Dérivé de nègre.
Fam. Petit enfant noir.
✻NÉGRITUDE
nom féminin
xxe siècle. Dérivé de nègre. Mot formé par des écrivains réunis autour de Léopold Sédar Senghor et d’Aimé Césaire.
Ensemble de traits culturels, de valeurs spirituelles et morales, de modes de pensée et d’expression propres aux différents peuples noirs ; sentiment d’appartenance à la civilisation négro-africaine.
xxe siècle. Composé de négro‑, tiré de nègre, et d’africain.
Relatif aux Noirs d’Afrique.
✻NÉGROÏDE
adjectif
xixe siècle. Composé à l’aide de nègre et de l’élément ‑oïde, tiré du grec eidos, « forme, apparence ».
Qui présente certaines des caractéristiques morphologiques des populations noires. Type négroïde.
✻NEGRO-SPIRITUAL
◇(e se prononce é ; ual se prononce uôl)nom masculin(plurielNegro-spirituals ; s final se fait entendre).
xxe siècle. Emprunté de l’anglais des États-Unis negro spiritual, composé de negro, « nègre, Noir », et spiritual, « chant religieux ».
Chant religieux des Noirs d’Amérique du Nord, dans lequel l’assistance répond, sans accompagnement musical, aux exhortations du prédicateur sur un thème biblique. Les negro-spirituals, issus des chants des esclaves noirs, empruntent de nombreux éléments aux traditions musicales africaines. (S’abrège parfois en Spiritual.)
Orthographe
◇ Peut s'écrire negrospiritual, selon les rectifications orthographiques de 1990.
[règle §1] Soudure des mots composés.
✻NÉGUENTROPIE
nom féminin
xxe siècle. Composé à l’aide de négatif et d’entropie.
physique. Tendance d’un système à évoluer vers un degré croissant d’organisation (on dit aussi Entropie négative).
✻NÉGUS
(s se fait entendre)nom masculin
xvie siècle. Emprunté de l’amharique (langue sémitique d’Éthiopie) negush, « roi ».
Titre que portaient les souverains d’Éthiopie. Le ras Ménélik prit le titre de négus en 1889. Le négus Hailé Sélassié incarna la résistance de l’Éthiopie à l’invasion italienne.
NEIGE
nom féminin
xive siècle, naige. Déverbal de neiger.
1.
Vapeur d’eau congelée sous forme de cristaux dans les régions hautes de l’atmosphère, et qui tombe en flocons blancs et légers. La neige tombait à gros flocons. Chute, tempête de neige. Une épaisse couche de neige. Neige poudreuse. Faire un bonhomme de neige. Une bataille de boules de neige. Chasse-neige, Perce-neige,voir ces mots.Classe de neige,voir Classe.En apposition.Des pneus neige, dont les sculptures permettent de rejeter la neige qui adhère. Au pluriel.Les premières neiges. Neiges éternelles,voir Éternel.La fonte des neiges.Par extension.Neige artificielle. Canon à neige,voir Canon II.chimie.Neige carbonique,voir Carbonique.
▪
Loc. et expr.Fondre comme neige au soleil. Blanc comme neige,voir Blanc.Fig.Faire boule de neige, Vente à la boule de neige,voir Boule.Mais où sont les neiges d’antan ? vers de la « Ballade des dames du temps jadis », de François Villon, qu’on cite pour exprimer la nostalgie, le regret du passé.
▪
cuisine.Battre des blancs d’œufs en neige, de manière qu’ils forment une mousse blanche et légère. Œufs à la neige, œufs battus en neige, pochés dans du lait sucré bouillant et servis avec de la crème anglaise (voir aussi Île flottante).
2.Argot. Désigne certains stupéfiants qui se présentent sous la forme d’une poudre blanche.
■
Qui est formé par la neige ; qui est chargé, couvert de neige. Cimes neigeuses. Manteau neigeux. Les sommets neigeux de l’Apennin.Par extension.Temps neigeux, qui laisse prévoir des chutes de neige. Ciel neigeux.
▪
Par analogie. Qui rappelle la couleur ou la consistance de la neige. Un blanc neigeux.
✻NÉLOMBO
nom masculin
xviiie siècle, nelumbo. Emprunté du cingalais nelumbo, de même sens.
botanique. Plante de la famille des Nymphéacées, aux larges fleurs roses ou blanches, qui croît dans les eaux chaudes du Nil et des fleuves de l’Inde (on écrit aussi Nélumbo).
✻NEM
(se prononce nème)nom masculin
xxe siècle. Mot vietnamien.
cuisine. Mets vietnamien, à base de légumes ou de viande que l’on roule dans une crêpe de farine de riz et que l’on fait frire.
✻NÉMATHELMINTHES
nom masculin pluriel
xixe siècle. Composé à partir du grec nêma, ‑atos, « fil », et d’helminthe, au pluriel.
zoologie. Embranchement d’animaux invertébrés, au corps cylindrique effilé à ses deux extrémités (on disait autrefois Vers ronds). Beaucoup de vers parasites font partie des Némathelminthes.Au singulier.Un némathelminthe.
✻NÉMATODES
nom masculin pluriel
xixe siècle. Emprunté du grec nêmatôdês, « semblable à un fil, à des fils », lui-même dérivé de nêma, ‑atos, « fil ».
zoologie. Classe de némathelminthes comprenant des vers munis d’un tube digestif, généralement endoparasites. L’ascaris, la filaire, les oxyures font partie des Nématodes.Au singulier.Un nématode.
NÉMÉEN, NÉMÉENNE
adjectif
xviiie siècle. Dérivé de Némée, nom d’une cité et d’une vallée d’Argolide.
Antiquité grecque.Jeux néméens, jeux célébrés tous les deux ans à Némée en l’honneur de Zeus. Les Odes néméennesou, subst.,les Néméennes, de Pindare, célébrant les vainqueurs des Jeux néméens.
NÉNIES
nom féminin pluriel
xviiie siècle. Emprunté du latin nenia, de même sens.
Antiquité grecque et romaine. Lamentations des pleureuses à l’adresse d’un défunt, lors de la cérémonie des funérailles.
NENNI
adverbe
xiie siècle, nenil. Composé à l’aide de nen, forme atone de non, et du pronom personnel il.
Terme dont on usait plaisamment pour répondre négativement à une interrogation. « Viendrez-vous avec nous ? – Nenni ! », ou « – Que nenni ! ».
NÉNUFAR
ou
NÉNUPHAR
nom masculin
xiiie siècle. Emprunté du persan nilufar, de même sens. La graphie nénuphar date du xixe siècle.
Genre de plantes aquatiques de la famille des Nymphéacées, pourvues de larges feuilles rondes et de grandes fleurs solitaires diversement colorées. Le nénufar blanc. Le nénufar jaune, ou Jaunet. Le nénufar a longtemps été appelé lis d’étang.
NÉO-
Tiré du grec neos, « nouveau ».
Élément de composition signifiant Nouveau, récent et servant à former un grand nombre de termes, notamment dans le langage des sciences, de la philosophie, de l’histoire de l’art.
✻NÉOCALÉDONIEN, NÉOCALÉDONIENNE
adjectif
xixe siècle. Composé de néo‑ et de calédonien.
Relatif à la Nouvelle-Calédonie. Subst.Un Néocalédonien, une Néocalédonienne, personne originaire de la Nouvelle-Calédonie ou habitant ce territoire.
Nom donné, à partir du xixe siècle, au retour à l’antique qui eut lieu à Paris et en Europe à partir des années 1750 en réaction contre le style qui prévalait alors, et qui se caractérise par la volonté de retrouver la grâce des modèles grecs, ainsi que la grandeur et la vigueur latines. En poésie, le néoclassicisme est illustré par l’abbé Delille, qui prend Virgile pour modèle, et surtout par André Chénier, qui s’inspire des poètes alexandrins. En architecture, le Panthéon et l’église de la Madeleine sont des exemples de l’idéal de grandeur du néoclassicisme, tandis que le Petit Trianon à Versailles représente son idéal de grâce. David a été le plus grand peintre et Canova le plus grand sculpteur du néoclassicisme.
✻NÉOCLASSIQUE
adjectif
xixe siècle. Composé de néo‑ et de classique.
Qui se rapporte au néoclassicisme ou s’inspire de ce courant. L’École militaire de Paris, la saline royale d’Arc-et-Senans sont des exemples de l’architecture néoclassique. Les poètes, les peintres néoclassiquesou, subst.,les néoclassiques.
✻NÉOCOLONIALISME
nom masculin
xxe siècle. Composé de néo‑ et de colonialisme.
politique. S’emploie généralement dans une intention polémique. Ensemble de moyens économiques, militaires et diplomatiques par lesquels une puissance conserve son influence sur d’anciennes colonies. Se dit également de l’action politique et économique exercée par une grande puissance sur des pays en voie de développement.
✻NÉOCOLONIALISTE
adjectif
xxe siècle. Composé de néo‑ et de colonialiste.
politique. Qui se rapporte au néocolonialisme.
✻NÉOCORE
nom masculin
xviie siècle. Emprunté du grec neôkoros, « gardien d’un temple », lui-même composé à l’aide de neôs, « temple », et koreîn, « balayer ».
■
Antiquité grecque.
1.
Titre porté par ceux qui étaient préposés à la garde et à l’entretien d’un sanctuaire.
2.
Ville consacrée à une divinité, en particulier dans l’Asie Mineure. Éphèse, néocore d’Artémis.Spécialement. À l’époque romaine, titre conféré à certaines cités, puis à certaines provinces, qui avaient fait bâtir des temples en l’honneur des empereurs. Smyrne était néocore d’Auguste.En apposition.Les cités néocores d’Asie Mineure.
✻NÉODYME
nom masculin
xixe siècle. Composé de néo‑ et de ‑dyme, tiré de didyme, métal dont les deux constituants sont le néodyme et le praséodyme.
chimie. Élément métallique de la famille des terres rares (symbole :Nd ; numéro atomique : 60 ; masse atomique : 144,24).
✻NÉOFASCISME
(sc se prononce ch ou ss)nom masculin
xxe siècle. Composé de néo‑ et de fascisme.
politique. Doctrine des partis, des mouvements qui se réclament de l’idéologie fasciste, qui s’inspirent des principes du fascisme italien.
✻NÉOFASCISTE
(sc se prononce ch ou ss)adjectif
xxe siècle. Composé de néo‑ et de fasciste.
politique. Qui se rapporte au néofascisme. Parti néofasciste. Militant néofasciste.
✻NÉOFORMATION
nom féminin
xixe siècle. Composé de néo‑ et de formation.
biologie. Formation d’un nouveau tissu au sein d’un tissu déjà différencié.
✻NÉOGÈNE
adjectif
xixe siècle. Emprunté du grec neogenês, « né depuis peu ».
géologie. Qui se rapporte à la dernière période de l’ère tertiaire. Terrain néogène. Fossile néogène.Subst.Le Néogène comprend deux époques, le Miocène et le Pliocène.
✻NÉOGOTHIQUE
adjectif
xxe siècle. Composé de néo‑ et de gothique.
beaux-arts. Se dit d’un style architectural et ornemental, inspiré de l’art gothique, qui se développa sous la Restauration et fut en vogue jusqu’au début du xxe siècle. Église néogothique. Le style néogothiqueou, subst.,le néogothique. (Dans le domaine des arts décoratifs et de la reliure, on parle plutôt de style à la cathédrale, ou à la troubadour.)
NÉOGREC, NÉOGRECQUE
adjectif
xixe siècle. Composé de néo‑ et de grec.
Qui s’inspire de l’art ou de la littérature de l’antiquité grecque. L’architecture néogrecque. Au théâtre, Ponsard avait mis à la mode le genre néogrec.Subst.Le néogrec.
✻NÉOGUINÉEN, NÉOGUINÉENNE
adjectif
xxe siècle. Composé de néo‑ et de guinéen.
Relatif à la Nouvelle-Guinée. Subst.Un Néoguinéen, une Néoguinéenne, personne qui habite la Nouvelle-Guinée ou est originaire de cette île (s’applique en particulier aux personnes originaires de l’État de Papouasie-Nouvelle-Guinée).
✻NÉO-IMPRESSIONNISME
nom masculin (ne se rencontre qu'au singulier).
xixe siècle. Composé de néo‑ et d’impressionnisme.
beaux-arts. Mouvement pictural qui se développa à la fin du xixe siècle et dont les principaux représentants, s’appuyant sur des découvertes scientifiques, explorèrent rationnellement les techniques picturales propres à rendre la perception de la lumière et de la couleur. La fragmentation des touches et de couleurs, déclinées selon le prisme en harmonies et contrastes, est caractéristique du néo-impressionnisme(voir aussi Divisionnisme et Pointillisme).Signac, Seurat, Luce, Pissaro sont les figures les plus célèbres du néo-impressionnisme.
✻NÉO-IMPRESSIONNISTE
adjectif(plurielNéo-impressionnistes).
xixe siècle. Composé de néo‑ et d’impressionniste.
beaux-arts. Qui se rapporte au néo-impressionnisme. Subst.Les néo-impressionnistes.
NÉOLATIN, NÉOLATINE
adjectif
xixe siècle. Composé de néo‑ et de latin.
linguistique. Se dit des langues modernes dérivées du latin. Le français, l’italien, l’espagnol, le portugais sont des langues néolatines (on dit plus souvent des langues romanes).
NÉOLITHIQUE
adjectif
xixe siècle. Composé de néo‑ et de lithique.
préhistoire. Qui se rapporte à la période la plus récente de l’âge de pierre. Industrie néolithique.Subst.Le Néolithique, qui correspond à l’âge de la pierre polie, est marqué par la sédentarisation de l’Homme.
✻NÉOLOGIE
nom féminin
xviiie siècle. Composé à partir de néo‑ et de ‑logie, tiré du grec logos, « mot, parole ».
Formation, usage de mots nouveaux. Néologie par dérivation, par composition, par emprunt.Par extension. Emploi de termes, de tours usuels dans une acception nouvelle.
xviiie siècle. Composé à partir de néo‑ et du grec logos, « mot, parole ».
Qui se rapporte à la néologie ou aux néologismes. Expression néologique.
NÉOLOGISME
nom masculin
xviiie siècle. Composé à partir de néo‑ et du grec logos, « mot, parole ».
1.
Mot de création nouvelle ou, par extension, terme auquel on donne une signification différente de celle qui est en usage. « Logiciel », « cadreur » sont des néologismes forgés pour éviter l’emploi de termes étrangers. Néologisme pertinent, inutile.
2.
Tendance à forger des mots nouveaux, ou à détourner des mots existants de leur signification ordinaire. La manie du néologisme.
Doctrine qui, en référence aux théories de Malthus, préconise la limitation volontaire des naissances comme moyen d’atteindre un équilibre démographique (voir aussi Malthusianisme).
NÉOMÉNIE
nom féminin
xve siècle. Emprunté du grec neomênia, lui-même composé à l’aide de neos, « nouveau », et mênê, « lune ; mois ».
Antiquité. Nouvelle lune, premier jour du mois lunaire ; par métonymie, fête célébrée à cette occasion chez les Hébreux, en Grèce et à Rome.
NÉON
nom masculin
xixe siècle. Emprunté du grec neon, neutre de l’adjectif neos, « nouveau ».
1.chimie. Un des gaz rares de l’atmosphère terrestre (symbole :Ne ; numéro atomique : 10 ; masse atomique : 20,18). Le néon est notamment employé pour l’éclairage par fluorescence.
2.Dans la langue courante.Tube au néon ou, simplement, néon, tube fluorescent destiné à l’éclairage.
✻NÉONATAL, NÉONATALE
adjectif(plurielNéonatals ou Néonataux, néonatales).
xxe siècle. Composé de néo‑ et de natal.
médecine. Qui se rapporte à la période qui suit immédiatement la naissance ; qui concerne le nouveau-né. Soins néonatals. Période néonatale, comprise entre la naissance et la chute du cordon ombilical. Médecine néonatale.
✻NÉONAZI, NÉONAZIE
adjectif
xxe siècle. Composé de néo‑ et de nazi.
politique. Qui se rapporte au néonazisme. Militant néonazi. Groupuscules néonazis.
✻NÉONAZISME
nom masculin
xxe siècle. Composé de néo‑ et de nazisme.
politique. Désigne les mouvements ou groupes politiques qui se réclament de l’idéologie nationale-socialiste.
NÉOPHYTE
nom
xve siècle, neofite. Emprunté du latin ecclésiastique neophytus, « nouveau converti », lui-même emprunté du grec neophutos, proprement « nouvellement planté ».
1.histoire. Nom donné dans l’Église primitive à ceux qui, après avoir reçu le baptême, étaient admis au sein d’une communauté chrétienne. Les néophytes revêtaient une robe blanche, qu’ils devaient porter durant huit jours.
▪
Par extension. Personne qui a embrassé récemment la foi d’une Église. Se dit aussi parfois, avec une intention plaisante, des adeptes gagnés à une cause, une doctrine, un parti. Un zèle, une ardeur de néophyte.
2.
Personne qui fait ses premiers pas dans une carrière, une activité, qui manque encore d’expérience dans la pratique d’un art, d’un métier. C’est un néophyte ou, adjectivement, il est encore néophyte en la matière.
✻NÉOPLASIE
nom féminin
xixe siècle. Composé de néo‑ et de ‑plasie, tiré du grec plasis, « action de façonner, de modeler ».
pathologie. Formation d’un néoplasme.
NÉOPLASME
nom masculin
xixe siècle. Composé de néo‑ et de ‑plasme, tiré du grec plasma, « ouvrage façonné, modelé ».
pathologie. Tissu, organe résultant d’un processus de néoformation et constituant une tumeur bénigne ou, plus souvent, maligne (est souvent employé dans ce cas à la place de Cancer). Néoplasme pulmonaire, rénal.
NÉOPLATONICIEN, NÉOPLATONICIENNE
adjectif
xixe siècle. Composé de néo‑ et de platonicien.
philosophie. Qui est propre au néoplatonisme ou qui se rattache à ce courant. Doctrines néoplatoniciennes. La théorie néoplatonicienne du logos. L’influence de la pensée néoplatonicienne sur saint Augustin.Subst.Les néoplatoniciens.
NÉOPLATONISME
nom masculin
xixe siècle. Composé de néo‑ et de platonisme.
philosophie. Désigne l’ensemble des doctrines qui se sont développées à Alexandrie à partir du iie siècle après Jésus-Christ, et qui se réclamaient de la philosophie de Platon, interprétée à la lumière de la pensée religieuse de l’Orient. Plotin et Proclus sont les plus célèbres représentants du néoplatonisme. Porphyre et Jamblique ont diffusé le néoplatonisme à Rome et à Athènes. Le néoplatonisme des Pères grecs. L’influence du néoplatonisme sur les écrivains et les artistes de la Renaissance.
✻NÉOPOSITIVISME
nom masculin
xxe siècle. Composé de néo‑ et de positivisme.
philosophie. Mouvement philosophique qui se développa dans la première moitié du xxe siècle, autour du Cercle de Vienne puis en Grande-Bretagne, et qui fonde une conception empiriste de la connaissance sur une analyse rigoureuse du langage mathématique (on dit aussi Positivisme logique ou Empirisme logique). Carnap, Russell, Popper et Wittgenstein se rattachent au néopositivisme.
✻NÉOPOSITIVISTE
adjectif
xxe siècle. Composé de néo‑ et de positiviste.
philosophie. Qui se rapporte au néopositivisme ou qui appartient à ce mouvement. Subst.Un, une néopositiviste.
✻NÉORÉALISME
nom masculin
xixe siècle. Composé de néo‑ et de réalisme.
Mouvement qui s’attache à renouveler les formes de réalisme en littérature et dans les arts. Désigne plus spécialement un courant cinématographique qui s’est développé en Italie, après la Seconde Guerre mondiale, et qui cherchait à rendre avec vérité les réalités sociales, en soulignant le pathétique et le dérisoire qui marquent la condition ordinaire. Le néoréalisme privilégie les tournages en décors naturels et le recours à des acteurs non professionnels. Roberto Rossellini, Vittorio De Sica, Giuseppe De Santis comptent parmi les plus célèbres représentants du néoréalisme.
✻NÉORÉALISTE
adjectif
xixe siècle. Composé de néo‑ et de réaliste.
Qui est propre au néoréalisme, qui s’inspire du néoréalisme. Une esthétique néoréaliste. L’école néoréaliste, le principal courant du cinéma italien après la Seconde Guerre mondiale. Subst.Les néoréalistes.
✻NÉOZÉLANDAIS, NÉOZÉLANDAISE
adjectif
xxe siècle. Composé de néo‑ et de zélandais.
Relatif à la Nouvelle-Zélande. Subst.Un Néozélandais, une Néozélandaise, personne qui est originaire de la Nouvelle-Zélande ou qui a la nationalité de ce pays.
✻NÉPALAIS, NÉPALAISE
adjectif
xixe siècle. Dérivé de Népal, nom géographique.
Relatif au Népal. Subst.Un Népalais, une Népalaise, personne qui est originaire du Népal ou qui a la nationalité de ce pays.
✻NÈPE
nom féminin
xviiie siècle. Emprunté du latin nepa, « scorpion ».
zoologie. Insecte carnivore qui vit dans les eaux stagnantes et respire l’air atmosphérique à l’aide d’un long tube abdominal. La nèpe est couramment appelée scorpion d’eau ou punaise d’eau.
NÉPENTHÈS
nom masculin
xvie siècle. Emprunté du grec nêpenthês, proprement « qui dissipe la douleur », composé à l’aide du préfixe nê‑, à valeur négative, et de penthos, « douleur, affliction ».
1.Antiquité. Chez Homère, breuvage qui dissipe la tristesse, apaise la colère et prodigue l’oubli de tous les maux.
2.botanique. Plante carnivore des régions tropicales, dont les feuilles en forme de cornet, ou ascidies, permettent de piéger les insectes.
✻NÉPÉRIEN
adjectif masculin
xixe siècle. Dérivé du nom du mathématicien écossais John Neper (1550-1617), qui inventa le calcul logarithmique.
Ne se rencontre que dans la locution Logarithme népérien,voir Logarithme.
NÉPHRÉTIQUE
adjectif
xve siècle, nefretique. Emprunté, par l’intermédiaire du latin nephreticus, du grec nephritikos, « qui souffre des reins », lui-même dérivé de nephros, « rein ».
pathologie. Qui affecte le rein. Douleurs néphrétiques. Colique néphrétique, douleur vive provoquée le plus souvent par la migration de calculs rénaux dans les voies urinaires.
I. NÉPHRITE
nom féminin
xixe siècle. Emprunté du grec nephritis, « maladie des reins, gravelle ».
xixe siècle. Composé de néphro‑, tiré du grec nephros, « rein », et de ‑logie, tiré du grec logos, « discours, traité ».
Branche de la médecine qui traite du rein et de ses maladies.
✻NÉPHROLOGUE
nom
xixe siècle. Dérivé de néphrologie.
Médecin spécialiste des maladies du rein.
✻NÉPHROPATHIE
nom féminin
xixe siècle. Composé de nephro‑, tiré du grec nephros, « rein », et de ‑pathie, tiré du grec pathos, « ce qu’on éprouve ».
pathologie. Maladie du rein. Néphropathie chronique.
NÉPOTISME
nom masculin
xviie siècle. Emprunté de l’italien nepotismo, lui-même dérivé de nipote, « neveu », du latin nepos, « petit-fils », puis « neveu ».
■
histoire. À l’époque de la Renaissance, système de pouvoir par lequel les papes accordaient à leurs neveux, leurs parents, etc. des privilèges considérables, notamment dans l’administration de l’Église.
▪
Par extension. Complaisance qu’un homme en place montre pour ses parents, ses protégés, auxquels il procure des avantages, des passe-droits. Être accusé, taxé de népotisme.
✻NEPTUNIUM
(um se prononce ome)nom masculin
xxe siècle. Dérivé du nom de la planète Neptune.
chimie. Élément radioactif de la série des actinides (symbole :Np ; numéro atomique : 93).
NÉRÉIDE
nom féminin
xve siècle, Nereyde. Emprunté, par l’intermédiaire du latin Nereis, ‑idis, du grec Nêreïs, ‑ïdos, de même sens.
mythologie grecque. Chacune des nymphes marines, filles de Doris et de Nérée. Thétis, Amphitrite et Galatée sont des néréides. On représente souvent les néréides parcourant les flots, montées sur des dauphins ou des chevaux marins.
NERF
(se prononce nère)nom masculin
xie siècle. Issu du latin nervus, « nerf, tendon ».
1.anatomie. Ensemble constitué de fibres, qui mettent en relation les différents organes avec le cerveau ou la moelle épinière. Nerfs sensitifs, qui transmettent les sensations de la périphérie aux centres nerveux. Nerfs moteurs, commandant un muscle ou un viscère. Nerfs mixtes, à la fois sensitifs et moteurs. Nerfs crâniens, qui sont en relation avec l’encéphale. Le nerf optique, le nerf auditif, le nerf facial et le nerf trijumeau sont des nerfs crâniens. Nerfs rachidiens ou nerfs spinaux, nerfs en relation avec la moelle épinière. Le nerf sciatique est un nerf rachidien. Nerf sympathique, nerf parasympathique, qui innervent les viscères. Le nerf pneumogastrique, ou nerf vague. Nerfs afférents, nerfs efférents,voir Afférent II et Efférent.
2.
Au pluriel, dans un grand nombre de locutions et d’expressions d’usage courant relatives aux mouvements de l’humeur, à l’altération du caractère d’une personne, à la vivacité de ses réactions. Attaque de nerfs. Crise de nerfs,voir Crise.Maladie de nerfs, ou maladie nerveuse. Avoir les nerfs fragiles, irritables. Avoir les nerfs solides, avoir des nerfs d’acier, faire preuve d’une grande résistance nerveuse, d’une rare maîtrise de soi. Avoir les nerfs tendus, les nerfs à vif, à fleur de peau, être en proie à une grande nervosité, se montrer très irritable. Passer ses nerfs sur quelqu’un, s’emporter sans raison contre lui. Un tel vacarme porte sur les nerfset, fam.,tape sur les nerfs, il exaspère. Fam.Avoir les nerfs en boule, en pelote, être fortement irrité, agacé. Avoir les nerfs à cran, être irrité, exaspéré, d’une humeur intraitable. Être, vivre sur les nerfs, dans un état de grande tension, de vive agitation. Être à bout de nerfs, au comble de l’agacement, de l’exaspération, ou au bord de l’épuisement nerveux. Avoir ses nerfs, se dit d’une personne qui se montre incapable de se maîtriser, se laisse gagner par un brusque accès de colère, d’agitation. Un paquet de nerfs, se dit d’une personne très nerveuse.
▪
Spécialement.Guerre des nerfs, dans un conflit, ensemble d’opérations, d’actions de propagande visant à affaiblir la résistance morale de l’adversaire.
▪
Fig. Au singulier. Force, vigueur. Il n’a pas de nerf, la moindre difficulté le fait céder. Ce style manque de nerf.Interj.Du nerf !
▪
Loc.Le nerf de la guerre, l’argent et, par extension, toute condition indispensable à la réussite d’une entreprise.
3.reliure. Chacune des cordelettes qui sont placées au dos du livre à relier et sur lesquelles on coud les cahiers. Livre cousu sur les nerfs. Faux nerfs, petites bandes de carton souple collées sous le dos d’un livre, pour imiter les saillies formées par les nerfs.
xvie siècle. Emprunté, par l’intermédiaire du latin nerita, du grec nêritês, de même sens.
Mollusque gastéropode dont la coquille hémisphérique est recouverte d’un épiderme corné et qui vit sur les rochers des lagunes littorales, dans les mers chaudes et les estuaires des fleuves.
NÉROLI
nom masculin
xviie siècle. Tiré du nom d’Anne-Marie de La Trémoille, princesse de Nérola, qui aurait introduit cette essence en France.
Essence tirée de la fleur du bigaradier, qu’on utilise en parfumerie.
NÉRONIEN, NÉRONIENNE
adjectif
xviiie siècle. Dérivé du nom de l’empereur romain Néron.
■
Qui se rapporte à Néron, ou qui évoque la démesure et la cruauté attachées à son règne. Vestiges de l’époque néronienne.
▪
Spécialement.Jeux néroniens, jeux publics quinquennaux institués à Rome par Néron, à l’instar de ceux d’Olympie.
NERPRUN
nom masculin
xiiie siècle, neir prun. Issu du latin populaire *niger prunus, proprement « prunier noir ».
botanique. Arbuste épineux et buissonnant de la famille des Rhamnacées.
✻NERVATION
nom féminin
xviiie siècle. Dérivé de nerf.
■
botanique. Disposition des nervures d’une feuille, des pétales d’une fleur.
▪
Par analogie.entomologie. Disposition des nervures qui soutiennent les ailes des Insectes.
technique. Garnir de nerfs. Nerver un panneau de menuiserie, le soutenir, le renforcer, autrefois à l’aide de nerfs de bœuf battus et réduits en filasse et, aujourd’hui, avec des barres de bois ou de métal.
– reliure.Nerver un livre, dresser les nerfs sur le dos d’un livre et les fixer avec de la colle et de la toile.
NERVEUSEMENT
adverbe
xvie siècle. Dérivé de nerveux.
1.
Relativement au système nerveux, sous le rapport de la résistance nerveuse. Être ébranlé, épuisé nerveusement.
2.
Avec nervosité, d’une manière qui laisse paraître l’inquiétude, l’impatience, l’irritation. Marcher nerveusement de long en large. Rire nerveusement.
NERVEUX, NERVEUSE
adjectif
xiiie siècle. Emprunté du latin nervosus, « nerveux, musculeux, vigoureux ».
1.
Qui se rapporte aux nerfs. Cellule nerveuse, ou Neurone(voir ce mot).Tissu nerveux, fibre nerveuse. Ganglions nerveux. Plexus nerveux. Centres nerveux,voir Centre.Influx nerveux,voir Influx.Système nerveux, ensemble des nerfs et des centres nerveux qui assurent la coordination des fonctions vitales d’un organisme supérieur. Système nerveux central, comprenant l’encéphale et la moelle épinière, par opposition au système nerveux périphérique, constitué par les nerfs crâniens et rachidiens. Système nerveux végétatif, constitué des nerfs sympathique et parasympathique (on dit aussi Système neurovégétatif). Message nerveux,voir Message.
▪
Par extension. Par référence au rôle attribué aux nerfs dans le caractère, l’humeur, etc. Tension nerveuse. Troubles nerveux. Dépression nerveuse,voir Dépression.Grossesse nerveuse,voir Grossesse.
2.En parlant d’une personne. Qui a les nerfs sensibles et irritables, qui est d’un tempérament émotif, impulsif. Cette femme est très nerveuse. Un enfant nerveux et instable.Subst.Un nerveux, une nerveuse. C’est un grand nerveux.
▪
Par extension. Qui est en proie au trouble, à l’agitation. L’attente, l’inquiétude le rendait nerveux.Par métonymie. Qui traduit l’énervement, l’impatience. Un rire nerveux. Gestes nerveux. Un débit nerveux et haché.
3.
D’après l’usage de l’ancienne anatomie, qui appelait nerfs les tendons et les ligaments des muscles. Qui a de la force dans les muscles, qui est vigoureux et prompt au mouvement. Bras, corps nerveux. C’est un petit homme nerveux, sec et nerveux. Cheval nerveux.Par analogie.Un moteur nerveux, qui a une grande vitesse d’accélération et de bonnes reprises.
▪
Fig.Un style, un discours nerveux, qui a de la fermeté, de la vigueur, qui développe une argumentation dense et serrée. Les vers nerveux de Properce, du Tasse.
4.
Qui est particulièrement riche en fibres nerveuses. Se dit surtout, dans l’usage courant, d’une pièce de boucherie dure, coriace. Morceau filandreux et nerveux.
✻NERVI
nom masculin
xixe siècle, d’abord au sens de « portefaix », dans l’argot marseillais. Emprunté du provençal nervi, « nerf, tendon », puis « force, vigueur ».
Fam. et péj. Homme de main, individu qui exerce des violences, exécute de basses besognes pour le compte d’autrui. Les nervis d’une organisation politique, syndicale. Une bande de nervis.
NERVOSISME
nom masculin
xixe siècle. Dérivé de nerveux.
médecine.Vieilli. Terme par lequel on désignait autrefois un état d’instabilité, de fragilité nerveuse, caractérisé par des troubles divers.
NERVOSITÉ
nom féminin
xixe siècle. Dérivé de nerveux.
Caractère d’une personne nerveuse ; état d’agitation, d’irritabilité. Il est d’une nervosité maladive. Elle montre en ce moment beaucoup de nervosité.
NERVURE
nom féminin
xive siècle. Dérivé de nerf.
1.botanique. Filet saillant, formé de faisceaux libéroligneux, qui parcourt le limbe d’une feuille et les pétales de certaines fleurs. Feuille à deux, à trois nervures. Les nervures parallèles des Monocotylédones. Nervure médiane,voir Médian.
▪
Par analogie.entomologie. Filet chitineux qui, chez les Insectes, soutient la membrane de l’aile.
2.architecture. Moulure saillante placée sur les arêtes d’une croisée d’ogives, ou ornant les côtés des cannelures, les arêtes des volutes, les angles des pierres, etc. Les nervures d’une voûte gothique.
3.reliure. Saillie que forment, sur le dos d’un livre, les nerfs auxquels sont cousus les cahiers.
4.couture. Petit pli cousu formant une ligne en relief sur un vêtement. Un gant, un corsage orné de nervures.
5.technique. Fine bande de métal destinée à renforcer une pièce mécanique, à en assurer la rigidité.
✻NESTORIANISME
nom masculin
xviie siècle. Dérivé de nestorien.
religion chrétienne. Doctrine de Nestorius, patriarche de Constantinople, qui, parce qu’il jugeait impossible l’union en une même substance de la nature divine et de la nature humaine, refusait de reconnaître en Jésus-Christ le Fils du Père, seconde Personne de la Trinité. Les partisans du nestorianisme critiquaient l’attribution à la Vierge du titre de « Mère de Dieu ». Le monophysisme se développa en réaction contre le nestorianisme.
✻NESTORIEN, NESTORIENNE
adjectif
xve siècle. Emprunté du latin nestorianus, de même sens.
religion chrétienne. Qui se rapporte au nestorianisme ou qui professe cette doctrine. L’hérésie nestorienne. Évêques nestoriens. L’Église nestorienne, nom donné à l’Église syrienne de Mésopotamie, qui connut, du vie au xiiie siècle, une grande expansion à travers toute l’Asie. Rite nestorien.Subst.Les nestoriens.
NET
(t se fait entendre),
NETTE
adjectif
xiie siècle. Issu du latin nitidus, « brillant, resplendissant ».
1.
Que rien ne salit, ne ternit, qui est sans tache, sans souillure. Du linge propre et net. De la vaisselle nette. Un parquet net et luisant. Une perle d’une eau bien nette. Un travail net.
▪
Expr. fig.Avoir les mains nettes, s’être conduit avec probité, n’avoir accepté aucun profit illégitime, aucune compromission. On dit aussi Avoir les mains nettes de quelque chose, n’y avoir pris aucune part. Cela s’est fait sans moi, j’en ai les mains nettes. Avoir la conscience nette, n’avoir rien à se reprocher. En avoir le cœur net, savoir à quoi s’en tenir, se délivrer de ses doutes. Je veux en avoir le cœur net.
▪
Par extension, dans un certain nombre de locutions et d’expressions. Qui a été débarrassé de ce qui gêne, de ce qui encombre ; qui a été vidé. L’huissier venu pour saisir ses meubles trouva maison nette. Faire place nette, faire disparaître d’un lieu tout ce qui s’y trouvait, mettre à l’écart ce dont on n’a plus l’usage et, fig., chasser des personnes indésirables ou, dans une entreprise, congédier les employés dont on n’a plus besoin.
▪
Vieilli. En parlant d’une denrée. Qui est pur, sans mélange, qu’on a débarrassé de tout élément étranger. Ce froment est net, il ne contient aucun mélange de seigle ni d’orge.
2.En parlant de quantités, de biens, de revenus. Dont on a déduit ce qui n’est pas effectivement disponible, utile. Poids net (par opposition à Poids brut), poids d’une marchandise sans la tare. Prix net, prix au-dessous duquel le vendeur ne fait plus de remise, ou auquel ne s’ajoute aucun complément ; prix définitif. Produit net, ce qu’on retire d’un bien, d’une vente, etc., après déduction de tous les frais et de toutes les charges. Salaire net (par opposition à Salaire brut), ce que perçoit effectivement un salarié, après retenue de divers prélèvements.
▪
Loc.Net de, diminué de ; exempt de. Net de tous droits. Percevoir une prime nette d’impôt.
▪
Adverbialement. Toute déduction faite. Ce cageot de fruits pèse trois kilos net. Cette vente lui rapportera net mille euros.
3.
Dont les lignes, les contours apparaissent de manière distincte, qui n’est ni brouillé, ni flou. Coupure, cassure nette. Cette épreuve photographique n’est pas assez nette.Subst.Mettre au net un écrit, un dessin, etc., en faire une copie claire et lisible.
▪
Par métonymie.Une voix nette, une voix franche, distincte et égale. Parole, diction nette, débit qui détache et fait entendre tous les mots, toutes les syllabes.
▪
Fig. Qui est précis, clair. Un style net et facile. Je n’ai pas, je ne me forme pas une idée bien nette de ce projet. Je n’ai pas conservé un souvenir net de cet épisode.
4.
Qui ne présente aucune ambiguïté, qui est manifeste. Une réponse nette. Il y a une nette différence entre ces deux cas. Une nette victoire. On observe une nette amélioration de l’état du malade. Voilà qui est clair et net.Par extension. Qui ne donne lieu à aucun soupçon. Il est sorti net de cette affaire. Le procédé de cet homme n’est pas net.
5.Adverbialement. D’une manière franche, précise ; tout d’un coup. Cela s’est cassé net. Jambe brisée net. S’arrêter net.
▪
Fig. Franchement, clairement, sans détour. Trancher net la difficulté. Il a refusé tout net. Je lui ai parlé net. Je lui ai dit tout net ce que j’en pensais.
1.
D’une manière claire, distincte, précise. Apercevoir nettement un objet éloigné. Percevoir nettement un bruit. Exposer nettement les faits. Je ne saisis pas nettement la nuance entre ces deux expressions. Il a pris nettement votre parti.
2.
De manière évidente, indéniable. Prendre nettement l’avantage. Il paraît nettement plus âgé que vous.
NETTETÉ
nom féminin
xiie siècle, netedet. Dérivé de net.
1.
Qualité de ce qui est net, poli, soigné. La netteté d’une glace. La netteté et l’élégance de sa mise.
2.
Qualité de ce qui se perçoit ou se conçoit de façon claire et distincte, sans difficulté ni ambiguïté. L’image, le cliché manque de netteté. Il s’exprime avec beaucoup de netteté.
NETTOIEMENT
nom masculin
xiie siècle, nattïement. Dérivé de nettoyer.
Ensemble des opérations de nettoyage. Service de nettoiement. Le nettoiement des rues.
NETTOYAGE
nom masculin
xive siècle, nestiage. Dérivé de nettoyer.
■
Action de nettoyer. Le nettoyage des sols. Un grand nettoyage. Nettoyage à sec, à la vapeur. Le nettoyage d’une plaie.Loc.Nettoyage par le vide, au moyen d’un aspirateur (vieilli) ; aujourd'hui, le fait de se débarrasser de tout ce qui encombre inutilement et, fig. et fam., d’évincer des personnes indésirables.
▪
Dans le langage militaire. Le nettoyage d’une position ennemie. Opération de nettoyage, visant à éliminer les poches de résistance, à réduire les foyers de rébellion dans une zone contrôlée par l’armée.
Qui a la propriété de nettoyer. Un produit nettoyant.
NETTOYER
conjugaisonverbe transitif(se conjugue comme Broyer).
xiie siècle, nattïer ;xiiie siècle, netoiier. Issu du latin tardif *nitidiare, lui-même dérivé de nitidus, « brillant, resplendissant ».
1.
Rendre net, propre, débarrasser de ce qui salit ou de ce qui encombre. Nettoyer les vitres. Faire nettoyer les tapis. Nettoyer une maison de fond en comble. Donner un vêtement à nettoyer. Nettoyer une plaie.
▪
technique. Débarrasser de ses impuretés. Machine à nettoyer les grains. Nettoyer un minerai.
▪
Par analogie.Le vent a nettoyé le ciel.peinture.Nettoyer les contours, les rendre plus nets, plus purs.
2.Fig. et fam.Nettoyer son assiette, manger tout ce qu’elle contient, sans rien laisser. Les cambrioleurs ont nettoyé la maison. La police a entrepris de nettoyer la ville, de chasser ou de mettre hors d’état de nuire tous les malfaiteurs qui s’y trouvent.
▪
Dans le langage militaire. Nettoyer la tranchée, tuer ce qui reste des défenseurs. Nettoyer une zone, une position, y vaincre toute résistance.
1.
Personne qui effectue des opérations de nettoyage.
▪
Dans le langage militaire. Soldat chargé d’éliminer les derniers combattants d’une position prise à l’ennemi. Le couteau des nettoyeurs.En apposition. Anciennement.Grenadier nettoyeur de tranchées.
2.N. m.technique. Appareil utilisé pour le nettoyage d’un lieu. Nettoyeur d’étable. Se dit également de diverses machines permettant de débarrasser une substance de ses impuretés. Nettoyeur de grains.
1.
Qui, dans la série des nombres entiers, est compris entre huit et dix. Les neuf Muses. Un enfant de neuf ans. Une troupe de neuf cents hommes. Une somme de neuf mille euros. Une ville de neuf cent mille habitants.Expr.Neuf fois sur dix, le plus souvent.
2.
Employé comme adjectif numéral ordinal invariable. Neuvième. Page neuf. Article 9. Le neuf janvier.Spécialement. Pour marquer l’heure. La réunion aura lieu à neuf heureset, elliptiquement,de neuf à dix, entre neuf et dix. S’écrit généralement en chiffres romains pour désigner les rois ou les reines, les empereurs ou les impératrices, les papes. Louis IX, Saint Louis. Charles IX. Pie IX.
II.
II.Nom masculin invariable.
1.
Ensemble formé de neuf unités. Le nombre neuf. Sept et deux font neuf. Un taux d’escompte de neuf pour cent. Il a obtenu neuf sur dix à l’examen. Preuve par neuf, méthode qui est fondée sur les propriétés arithmétiques du nombre neuf et qui permet de vérifier le résultat d’une multiplication. La table de neuf, table de multiplication contenant les produits de la multiplication des nombres simples par neuf.
2.
Chiffre ou ensemble de chiffres exprimant cette valeur. Neuf s’écrit 9 en chiffres arabes et IX en chiffres romains.
3.
Ce qui porte le numéro neuf dans une série. Il habite au neuf, au numéro neuf de la rue. Nous sommes le neuf du moisou, elliptiquement,le neuf.jeux.Neuf de cœur, de trèfle, etc., carte marquée de neuf cœurs, neuf trèfles, etc.
1.
Qui est fait depuis peu, qui n’a pas encore servi. Un habit neuf. Ces souliers sont tout neufs. Ce manteau n’est pas usé, il est comme neuf. Acheter une voiture neuve. Être à l’état neuf.Loc.Battant neuf, flambant neuf(fam.),voir Battre, Flambant.Expr.Briller, être propre comme un sou neuf(fam.).Faire peau neuve, se dit de certains animaux dont l’épiderme tombe et se renouvelle au moment de la mue et, fig., d’une personne qui change complètement de sentiments, d’attitude, de métier, etc. Fig.Apporter du sang neuf dans une entreprise.
▪
Par extension. Qui est tout nouveau, qui vient d’apparaître ou de se produire, qui n’est tel que depuis peu. Amitié neuve. Une gloire toute neuve. Sa science est bien neuve. Un pays neuf, nouvellement créé. Un homme neuf, un homme qui s’est élevé par son seul mérite, sans rien devoir à la naissance ou, plus couramment aujourd’hui, un homme qui était auparavant inconnu. Loc. fam.Quoi de neuf ? Qu’y a-t-il de neufou, subst.,Y a-t-il du neuf ? Il y a du neuf dans cette affaire, elle connaît de nouveaux développements.
▪
Expr.Au gui l’an neuf ! exclamation par laquelle on salue l’avènement de l’année nouvelle.
2.
Qui n’est pas émoussé par l’habitude, altéré par l’usage ; qui a conservé sa fraîcheur, sa simplicité. Porter un regard neuf sur une question. Voir le monde avec des yeux neufs.En parlant d’une personne. Qui n’a pas été formé par l’expérience. Il est tout neuf dans le métier.
3.
Qui est plus récent, par rapport à d’autres choses de même nature ou de même espèce. Il y a dans cette ville deux châteaux, le vieux château et le château neuf. La vieille ville et la ville neuve. Le Pont-Neuf, à Paris. Dans cette acception, Neuf entre dans la composition d’un certain nombre de noms de lieux et il peut alors être placé avant le nom. Neuf-Brisach.Subst.Noisy-le-Neuf. Louvain-la-Neuve.
4.
Qui est original, inédit, qui est formulé, traité pour la première fois. Une pensée neuve. Il n’y a dans tout cela rien de vraiment neuf.Expr. fam.Voilà qui est neuf pour moi.
5.Subst. Ce qui est neuf, vient d’apparaître ou n’a pas encore servi. Donnez-nous du neuf. Le goût du neuf.Expr. fig.Faire du neuf avec du vieux.
▪
Loc. adv.À neuf, de manière à réparer, à restaurer dans l’état initial. La remise à neuf d’une salle de spectacles. Remettre une pièce à neuf.
▪
De neuf, avec des choses qui n’ont jamais servi, qui viennent d’être acquises. Être vêtu, habillé de neuf, porter des vêtements neufs.
musique. Qui se rapporte aux neumes. La notation neumatique a remplacé la notation littérale de saint Grégoire avant d’être supplantée au xiiie siècle par la notation carrée.
NEUME
nom
xiiie siècle. Emprunté du latin médiéval neuma, « phrase musicale ; note », lui-même issu du grec pneuma, « souffle ».
■
musique.
1.N. m. Signe figurant un groupe de deux ou trois notes, en usage du ixe au xiie siècle dans la notation du plain-chant.
2.N. f. Dans le plain-chant, sorte de modulation exécutée sur une même syllabe, notamment la voyelle finale du dernier mot d’une antienne ou d’un répons, de l’alléluia ou du graduel.
anatomie. Qui se rapporte au système nerveux. Tube neural, plaque neurale, formations embryonnaires qui constituent l’ébauche de l’axe nerveux cérébro-spinal.
NEURASTHÉNIE
nom féminin
xixe siècle. Composé de neur‑ et d’asthénie.
État durable d’abattement et de tristesse, souvent accompagné d’une grande fatigue physique et de troubles divers.
NEURASTHÉNIQUE
adjectif
xixe siècle. Dérivé de neurasthénie.
Qui se rapporte à la neurasthénie ; qui souffre de neurasthénie. Subst.Un, une neurasthénique.
✻NEURINOME
nom masculin
xxe siècle. Composé à partir du grec neurinos, « fait de nerfs, nerveux », et de l’élément ‑ome, servant à désigner les tumeurs.
pathologie. Tumeur qui se développe sur la gaine entourant l’axone des cellules nerveuses. Les neurinomes, fréquemment localisés sur le nerf acoustique, sont une des causes de la surdité.
✻NEUR(O)-
Tiré du grec neuron, « nerf, fibre ».
Élément de composition signifiant Nerf et servant à former de nombreux mots savants (voir aussi Névr[o]-).
✻NEUROBIOLOGIE
nom féminin
xxe siècle. Composé de neuro‑ et de biologie.
Partie de la biologie qui traite du système nerveux.
✻NEUROBLASTE
nom masculin
xixe siècle. Composé de neuro‑ et de ‑blaste, tiré du grec blastos, « germe ».
embryologie. Cellule nerveuse constitutive du tube neural, qui, en se différenciant, forme les neurones.
✻NEUROCHIRURGIE
nom féminin
xxe siècle. Composé de neuro‑ et de chirurgie.
Chirurgie du système nerveux.
✻NEURODÉPRESSEUR
adjectif masculin
xxe siècle. Composé de neuro‑ et de ‑dépresseur, tiré de dépression.
médecine. Se dit d’une substance qui prévient ou combat les effets de certains troubles, les manifestations de certaines affections en ralentissant l’activité du système nerveux central. Un médicament neurodépresseurou, subst.,un neurodépresseur. Les antispasmodiques, les sédatifs, les hypnotiques, les neuroleptiques sont des neurodépresseurs.
✻NEUROLEPTIQUE
adjectif
xxe siècle. Composé de neuro‑ et de ‑leptique, tiré du grec lêptikos, « qui prend ».
médecine. Se dit d’une substance psychotrope qui exerce une action inhibitrice sur certains centres nerveux, notamment ceux du système sympathique. Un médicament neuroleptiqueou, subst.,un neuroleptique. Les neuroleptiques sont prescrits dans le traitement de certaines psychoses, notamment pour combattre les manifestations délirantes et les hallucinations.
NEUROLOGIE
nom féminin
xviie siècle. Composé de neuro‑ et de ‑logie, tiré du grec logos, « discours, traité ».
Branche de la médecine qui traite de la physiologie et de la pathologie du système nerveux.
✻NEUROLOGIQUE
adjectif
xixe siècle. Dérivé de neurologie.
Qui se rapporte aux affections du système nerveux, qui intéresse la neurologie. Troubles neurologiques.
NEUROLOGISTE
ou, mieux,
NEUROLOGUE
nom
xxe siècle. Dérivé de neurologie.
Médecin qui traite les maladies du système nerveux.
✻NEUROMÉDIATEUR
nom masculin
xxe siècle. Composé de neuro‑ et de médiateur.
physiologie. Syn. usuel de Médiateur chimique (on dit aussi Neurotransmetteur).
✻NEUROMUSCULAIRE
adjectif
xxe siècle. Composé de neuro‑ et de musculaire.
anatomie. Qui se rapporte aux neurones et aux muscles qu’ils innervent. Synapse neuromusculaire. Plaque neuromusculaire. Fuseau neuromusculaire,voir Fuseau.
✻NEURONAL, NEURONALE
adjectif(plurielNeuronaux, neuronales).
xxe siècle. Dérivé de neurone.
anatomie. Qui se rapporte aux neurones. Activité neuronale. Synapse neuronale. (On trouve aussi parfois Neuronique.)
anatomie. Cellule élémentaire constitutive du tissu nerveux, formée d’un corps cellulaire, d’un prolongement long, l’axone, et de prolongements courts, les dendrites. Neurone bipolaire, multipolaire. Neurone sensitif, moteur. Les neurones assurent l’émission, la conduction et la réception des messages nerveux.
Partie de la physiologie qui traite du système nerveux.
✻NEUROPSYCHIATRE
(ch se prononce k)nom
xxe siècle. Composé de neuro‑ et de psychiatre.
Médecin spécialiste de neuropsychiatrie.
✻NEUROPSYCHIATRIE
(ch se prononce k)nom féminin
xxe siècle. Composé de neuro‑ et de psychiatrie.
Branche de la médecine qui traite des maladies mentales dans leur rapport avec les affections du système nerveux.
✻NEUROSCIENCES
nom féminin pluriel
xxe siècle. Composé de neuro‑ et de science, au pluriel.
Désigne l’ensemble des disciplines qui étudient le système nerveux.
✻NEUROTOXINE
nom féminin
xxe siècle. Composé de neuro‑ et de toxine.
biologie. Substance dont l’action inhibitrice, qui se manifeste au niveau des synapses, empêche la transmission de l’influx nerveux. Les neurotoxines entraînent des contractures ou la paralysie. Les toxines tétanique et diphtérique sont des neurotoxines.
✻NEUROTOXIQUE
adjectif
xxe siècle. Composé de neuro‑ et de toxique.
biologie. Se dit de substances dont l’action toxique s’exerce sur le système nerveux. Agent neurotoxique. Gaz neurotoxique.Subst.Un neurotoxique.
biologie.Système neurovégétatif ou système nerveux végétatif,voir Nerveux.Par extension.Troubles neurovégétatifs, qui affectent le système neurovégétatif.
✻NEURULA
nom féminin
xxe siècle. Composé à l’aide de l’élément neur‑, sur le modèle de blastula, gastrula et morula(voir ces mots).
embryologie. Stade du développement de l’embryon qui fait suite à la gastrula et qui est caractérisé par la mise en place de la plaque neurale, ébauche du système nerveux central.
NEUTRALISATION
nom féminin
xviiie siècle. Dérivé de neutraliser.
1.chimie. Traitement qu’on fait subir à une substance acide ou basique pour ramener son potentiel d’hydrogène (pH) à 7.
2.
Le fait de déclarer neutre un territoire, une ville, un navire, etc. ; acte par lequel on reconnaît ou on garantit la neutralité d’un État. Les Alliés imposèrent à la Turquie, par le traité de Lausanne, en 1923, la neutralisation des Détroits (le Bosphore et les Dardanelles). Le capitaine sollicite la neutralisation de son navire.
3.
Action de neutraliser, de rendre inopérant. La neutralisation d’un réseau de renseignement. La neutralisation d’une position militaire. Tir de neutralisation, tir d’artillerie destiné à réduire l’adversaire à l’impuissance, à rendre ses défenses inopérantes.
xvie siècle, neutralizer. Dérivé savant du latin neutralis, « neutre ».
1.chimie. Procéder à la neutralisation d’une substance.
2.
Déclarer neutre un pays, un territoire, une ville, un navire ; garantir le principe de leur neutralité. Zone démilitarisée et neutralisée.
3.Par extension. Diminuer fortement l’action de quelque chose ; rendre inopérant, réduire à rien par une action contraire. Je suis parvenu à neutraliser ses manœuvres hostiles. Neutraliser une batterie d’artillerie, un nid de mitrailleuses.Pron. réciproque.Ces deux forces se neutralisent l’une l’autre ou, simplement, se neutralisent.
✻NEUTRALISME
nom masculin
xxe siècle. Dérivé savant du latin neutralis, « neutre ».
politique. Doctrine préconisant l’observation d’une stricte neutralité et le refus d’adhérer à un système d’alliances ou à une quelconque coalition politique ou militaire (ce terme s’est répandu au début de la Guerre froide).
✻NEUTRALISTE
adjectif
xxe siècle. Dérivé savant du latin neutralis, « neutre ».
politique. Qui se rapporte au neutralisme ou qui est partisan de cette doctrine.
NEUTRALITÉ
nom féminin
xive siècle. Dérivé savant du latin neutralis, « neutre ».
1.
Situation d’un État qui s’engage, lors d’un conflit entre d’autres puissances, à ne prendre aucune part, directe ou indirecte, aux hostilités. Par extension. Statut d’un pays, d’une ville, d’un territoire dont les puissances s’engagent à respecter l’intégrité, le commerce et les droits au cours d’un conflit. Garder, observer une stricte neutralité. Respecter, violer la neutralité d’un pays. S’assurer la neutralité bienveillante d’un État. Les grandes puissances européennes garantirent, par les traités de 1831 et 1839, la neutralité de la Belgique.
▪
Neutralité armée, situation d’un État neutre qui entretient une armée pour garantir son indépendance ; désigne plus spécialement un principe du droit maritime, forgé durant la guerre de Sécession, définissant les droits et devoirs des États neutres. Le principe de la neutralité armée visait à l’origine à enlever à la Grande-Bretagne la maîtrise des mers.
2.
Attitude d’une personne qui refuse ou s’abstient de prendre parti dans un débat, un différend, un litige. Neutralité politique, religieuse. Il a su préserver sa neutralité. Son impartialité et sa neutralité le désignent pour arbitrer ce conflit.
xive siècle. Emprunté du latin neuter, neutra, neutrum, « aucun des deux, ni l’un ni l’autre », puis employé comme terme de grammaire, par opposition à masculin et à féminin.
1.grammaire.Le genre neutreou, subst.,le neutre, par distinction avec le genre masculin et le genre féminin (voir Genre).Nom, pronom neutre. Le grec, le latin, l’allemand, le russe comportent un neutre. En français, le masculin fait souvent office de neutre et est appelé alors « genre non marqué ».
▪
Par extension. Se dit parfois en français de pronoms tels que « rien », « quelque chose », « tout », « quoi », etc. Le pronom « il » et le pronom « ce » sont des neutres dans « il pleut », « il neige », « quand ce fut fait », « quand ce fut terminé ».
2.
Qui s’abstient de prendre part à un conflit, qui refuse de se ranger aux côtés des belligérants, d’adhérer à un système d’alliances. Cette nation demeura neutre. Les États neutresou, subst.,les neutres. Le droit des neutres, le droit reconnu par les puissances belligérantes aux États qui ne prennent pas part à une guerre. Cette mesure constitue une violation du droit des neutres.
▪
Territoire neutre, ville neutre, territoire, ville appartenant à un État neutre, ou dans lesquels les belligérants conviennent d’établir la neutralité. Pavillon d’un État neutre ou, simplement, pavillon neutre, pavillon d’une puissance qui ne prend pas part à un conflit. Ces marchandises ont été transportées sous pavillon neutre.
▪
Loc.En terrain neutre, en dehors du territoire des belligérants, hors de la zone des combats et, par extension, chez une personne, dans un pays qui n’a pas de part à un différend, une compétition, etc. Les négociations se sont déroulées en terrain neutre.
▪
Par extension. Qui est extérieur à une discussion, à un débat, qui ne se prononce pas entre deux personnes, deux partis opposés. Sur cette question, la position de ce journal est parfaitement neutre. Garder une attitude neutre dans une affaire.
3.
Qui n’exprime ou n’éveille aucun sentiment, aucune émotion, qui ne traduit rien de personnel. Parler, faire une remarque d’un ton neutre, sur un ton neutre. Choisir un terme neutre.Spécialement.Couleur, teinte neutre, qui n’arrête pas l’œil, qui se fond au milieu de couleurs, de teintes plus soutenues ; terne, sans éclat.
4.chimie. Se dit d’une solution, d’une substance qui n’est ni acide ni basique, dont le potentiel d’hydrogène (pH) est égal à 7.
5.électricité. Dont la charge électrique est nulle. Point neutre, dans un réseau de distribution triphasé, point situé au centre d’un circuit en étoile, où ne passe pas le courant. Le fil neutreou, subst.,le neutre, le fil conducteur relié à un point neutre, qui sert à transporter le courant en cas de surtension.
xxe siècle. Composé à l’aide de neutre, sur le modèle d’électron.
physique.chimie. Particule élémentaire qui est un des constituants du noyau atomique et qui, à la différence du proton, est dépourvue de charge électrique. Les différents isotopes d’un élément se distinguent par le nombre de leurs neutrons.– militaire.Bombe à neutrons, arme nucléaire tactique dont l’explosion s’accompagne d’un dégagement de chaleur réduit, alors que les effets des rayonnements sont accrus.
xxe siècle. Composé à l’aide de neutre et de ‑phile, tiré du grec philos, « ami ».
1.écologie. Se dit d’une espèce végétale qui se développe sur un sol au pH proche de 7. La parisette est une plante neutrophile.
▪ Par extension. Qui vit sur un substrat, dans un environnement neutre. Une bactérie, un champignon neutrophiles.
2.histologie.Leucocyte neutrophile, globule blanc polynucléaire dont les granulations cytoplasmiques fixent peu les colorants acides et basiques.
✻NEUVAIN
nom masculin
xvie siècle. Dérivé de neuf I.
prosodie. Strophe ou poème de neuf vers. Les neuvains de la « Nuit de décembre », d’Alfred de Musset.
NEUVAINE
nom féminin
xiiie siècle, nofaine, au sens de « groupe de neuf personnes » ; xive siècle, nouvenne. Dérivé de neuf I.
religion catholique. Exercice de piété consistant à accomplir, durant neuf jours consécutifs, divers actes de dévotion en vue d’obtenir une grâce particulière. Neuvaine au Sacré Cœur, à Notre-Dame de Lourdes. Faire une neuvaine pour la guérison d’un malade, à l’intention du souverain pontife.
NEUVIÈME
adjectif
xiie siècle, novime. Dérivé de neuf I.
1.Adj. numér. ordinal. Qui vient après le huitième ; qui occupe le rang marqué par le chiffre neuf. Occuper la neuvième place dans un classement, une compétition. Il a été reçu neuvième. Habiter le neuvième arrondissementou, elliptiquement,le neuvième. Septembre est le neuvième mois de l’année. Au ixe siècle. Louis le neuvième. La neuvième symphonie de Beethovenou, elliptiquement,la Neuvième de Beethoven a été choisie pour devenir l’hymne européen.Subst.Vous êtes le neuvième sur la liste. La classe de neuvièmeou, elliptiquement,la neuvième, se disait de la dernière année du cours élémentaire.
2.
Adjectif désignant un nombre fractionnaire. La neuvième partie d’un toutou, subst., au masculin,le neuvième, chacune des parties d’un tout également divisé en neuf. Un neuvième s’écrit, en chiffres, 1/9. Toucher le neuvième d’un revenu.
NEUVIÈMEMENT
adverbe
xve siècle, neufviesmement. Dérivé de neuvième.
À la neuvième place dans un classement ; en neuvième lieu.
NÉVÉ
nom masculin
xixe siècle. Issu du latin nix, nivis, « neige ».
En haute montagne, amas de neige durcie sous l’effet du gel. Par extension. Plaque de neige de grande dimension, qui ne fond pas en été.
NEVEU
nom masculin
xie siècle, nies, nevuld. Issu du latin nepos, « petit-fils », puis « neveu ».
■
Fils du frère ou de la sœur. L’oncle et le neveu. Neveu par alliance, neveu du conjoint. Se dit aussi d’un parent éloigné. Neveu à la mode de Bretagne, fils du cousin germain ou de la cousine germaine. Petit-neveu, Arrière-neveu, Arrière-petit-neveu,voir ces mots.
▪
Au pluriel (vieilli).Nos neveux, nos descendants, la postérité.
Titre célèbre : Le Neveu de Rameau, de Denis Diderot (publication posthume en 1821).
NÉVRALGIE
nom féminin
xixe siècle. Composé de névr‑ et d’‑algie, tiré du grec algos, « douleur ».
Douleur siégeant sur le trajet d’un nerf. Par extension. Dans l’usage courant, s’emploie pour désigner toute douleur localisée. Névralgie frontale, maxillaire, faciale ou de la face. Névralgie dentaire.
NÉVRALGIQUE
adjectif
xixe siècle. Dérivé de névralgie.
Relatif à une névralgie. Douleur névralgique. Point névralgique, endroit d’un nerf où la douleur se fait particulièrement sentir et, fig., point sur lequel une personne se montre spécialement sensible ou vulnérable ; se dit également d’un centre d’activité essentiel à la vie d’une collectivité, d’un pays. Faire garder par l’armée les points névralgiques.
✻NÉVRAXE
nom masculin
xxe siècle. Composé de névr‑ et d’axe.
anatomie. Partie du système nerveux comprenant l’encéphale et la moelle épinière (on dit aussi Axe cérébro-spinal).
✻NÉVRECTOMIE
nom féminin
xixe siècle. Composé de névr‑ et de l’élément suffixal ‑ectomie, tiré du grec ektomê, « amputation, ablation ».
chirurgie. Opération qui consiste à sectionner un nerf (on a dit aussi Névrotomie).
NÉVRITE
nom féminin
xixe siècle. Composé de névr‑ et de l’élément suffixal ‑ite, employé dans le langage médical pour désigner les inflammations.
pathologie. Inflammation d’un nerf. Névrite sciatique.
✻NÉVR(O)-
Tiré du grec neuron, « nerf, fibre ».
Élément de composition signifiant Nerf et servant à former de nombreux mots savants (voir aussi Neur[o]-).
✻NÉVROGLIE
nom féminin
xixe siècle. Composé de névro‑ et de glie.
anatomie. Tissu interstitiel du système nerveux, assurant une fonction de protection et de nutrition des neurones (on dit aussi Glie).
NÉVROPATHE
adjectif
xixe siècle. Composé de névro‑ et de ‑pathe, tiré du grec pathos, « ce qu’on éprouve, souffrance ».
Vieilli. Personne qui souffre de troubles nerveux. Subst.Un, une névropathe.
NÉVROSE
nom féminin
xviiie siècle. Composé de névr‑ et de l’élément ‑ose, servant à former divers noms de maladie.
pathologie. État psychique morbide qui se manifeste par divers troubles du comportement, sans altération des facultés mentales et en l’absence de toute lésion organique. Névrose phobique, obsessionnelle. Névrose d’angoisse, d’échec.
✻NÉVROSÉ, NÉVROSÉE
adjectif
xixe siècle. Dérivé de névrose.
pathologie. Se dit d’une personne qui souffre d’une névrose. Subst.Un névrosé, une névrosée.
✻NÉVROTIQUE
adjectif
xviiie siècle. Dérivé savant du grec neuron, « nerf ».
pathologie. Qui a rapport à la névrose, qui est de la nature de la névrose. Troubles névrotiques. Conduite névrotique.
NÉVROTOMIE
nom féminin
xviiie siècle. Composé de névro‑ et de ‑tomie, tiré du grec ‑tomia, de temnein, « couper ».
(new se prononce niou ; n final se fait entendre)nom masculin
xxe siècle. Du nom du physicien anglais Isaac Newton (1642-1727).
physique. Unité du Système international correspondant à la force qui communique à une masse de un kilogramme une accélération de un mètre par seconde carrée (symbole : N). Newton-mètre, ou mètre-newton, unité de mesure du moment d’une force (symbole :Nm).
✻NEWTONIEN, NEWTONIENNE
(new se prononce niou)adjectif
xviiie siècle. Dérivé du nom du physicien anglais Isaac Newton (1642-1727).
■
Relatif à Newton, à ses théories. Attraction newtonienne ou attraction universelle, action mutuelle que deux corps exercent l’un sur l’autre. Physique, mécanique newtonienne.
▪
Spécialement. Dans les débats scientifiques du xviiie siècle, se disait des partisans du système de Newton. Philosophe newtonien.Subst.Les newtoniens s’opposèrent aux cartésiens à propos de la gravitation universelle et de la propagation de la lumière.
✻NEW-YORKAIS, NEW-YORKAISE
(new se prononce niou ou nou)adjectif(plurielNew-Yorkais, new-yorkaises).
xixe siècle. Dérivé de New York, nom géographique.
Relatif à New York. Subst.Un New-Yorkais, une New-Yorkaise, personne qui habite New York ou qui en est originaire.
NEZ
nom masculin
xie siècle, nés. Issu du latin nasus, de même sens.
I.
I.
1.
Partie saillante du visage, entre le front et la lèvre supérieure, qui est le siège de l’odorat. Nez droit, pointu, aquilin, busqué, retroussé, épaté, camus, camard. Nez rouge, enluminé, bourgeonnant. Un nez en trompette, retroussé. Un nez en pied de marmite, large et épaté. Les ailes du nez. La racine du nez, l’endroit où le nez se raccorde au front. Le bout du nez. Saigner du nez. Avoir le nez cassé. Avoir ses lunettes sur le nez. Cache-nez,voir ce mot.La « tirade du nez », dans le « Cyrano de Bergerac » d’Edmond Rostand. Un faux nez, un nez postiche que l’on met pour se déguiser et, fig., une personne qui agit pour le compte de quelqu’un qui ne souhaite pas se découvrir. Faux nez désigne aussi parfois un fourbe, un hypocrite.
▪
Par analogie.Le nez d’un chien, d’un singe. Ce cheval porte le nez au vent, il lève la tête très haut.
▪
Loc. et expr.Parler du nez, parler comme si on avait le nez bouché, d’une façon nasillarde. Avoir le nez au vent, se dit d’un chien qui quête, qui flaire les odeurs qu’apporte le vent et, fig., d’une personne qui guette une occasion favorable, une affaire avantageuse. Fam.Avoir la goutte au nez, avoir le nez qui coule. Cela se voit comme le nez au milieu du visage, au milieu de la figure, se dit d’une chose manifeste, évidente, qu’on s’efforcerait en vain de cacher.
▪
Fig. et fam.Avoir le nez en l’air, être distrait, ne pas faire attention. À vue de nez, approximativement, à peu près. Cet objet est sous votre nez, bien visible devant vous. Ne pas voir plus loin que son nez, que le bout de son nez, avoir peu de clairvoyance, ne considérer que son intérêt immédiat. Montrer le bout de son nez, le bout du nez, se faire voir discrètement et, par extension, laisser paraître ses intentions. Mener quelqu’un par le bout du nez, lui faire faire tout ce qu’on veut. Cela lui pend au nez, ce désagrément risque fort de lui arriver. Tirer les vers du nez à quelqu’un, l’amener à dire ce qu’on veut savoir, en le questionnant adroitement. Mettre le nez dehors, sortir. Il fait un temps à ne pas mettre le nez dehors. Mettre, fourrer son nez partout, se mêler indiscrètement des affaires d’autrui. Mettre le nez dans une affaire, un dossier, commencer à l’examiner. Avoir toujours le nez dans un livre, dans les livres, s’adonner sans retenue à la lecture. N’avoir jamais mis le nez dans un livre, être inculte. Avoir toujours le nez sur quelque chose, s’y appliquer continuellement. Cette femme a toujours le nez sur son ouvrage. Il n’a pas levé le nez de ses livres, de son travail, il n’a pas cessé de lire, de travailler. Se casser le nez, ne pas trouver chez elle une personne à qui on allait rendre visite, trouver porte close et, par extension, ne pas venir à bout d’une difficulté, ne pas réussir dans ce qu’on a entrepris. Casser le nez de quelqu’un à coups d’encensoir, casser l’encensoir sur le nez de quelqu’un(vieilli),voir Encensoir.Faire un nez, un long nez, un drôle de nez, laisser paraître sa déconvenue. Baisser le nez, avoir l’air penaud, paraître mortifié. Faire baisser le nez à quelqu’un, lui infliger une humiliation, le faire taire sans réplique. Regarder quelqu’un sous le nez, le regarder de très près, avec insistance ou avec insolence, le dévisager, le narguer. Faire un pied de nez à quelqu’un, faire un geste de moquerie, la main tendue et le pouce sur le nez. Passer, filer sous le nez de quelqu’un, très vite, sans lui laisser le temps de réagir et, par extension, lui échapper. Se manger le nez, se quereller violemment.
▪
Se trouver nez à nez avec quelqu’un, se trouver soudainement en présence de quelqu’un, face à face avec lui. Fermer sa porte au nez de quelqu’un, fermer rudement la porte au moment où il se présente et, fig., refuser de le recevoir. Faire quelque chose au nez et à la barbe de quelqu’un, en sa présence et comme en dépit de lui. Le prisonnier s’est échappé au nez et à la barbe de ses gardiens. On dit aussi, dans le même sens : Au nez de quelqu’un, par bravade, en le défiant insolemment. Il lui a soutenu cela à son nez. Rire au nez de quelqu’un, se moquer de lui ouvertement. Il m’a fait cette proposition, je lui ai ri au nez.
▪
Pop.Gagner, réussir les doigts dans le nez, sans se donner aucun mal. Tordre le nez, faire mauvais accueil à une proposition, laisser paraître sa déception. Avoir quelqu’un dans le nez, avoir un préjugé défavorable ou hostile à son égard. Si on lui pressait le nez, il en sortirait du lait, se dit par ironie de quelqu’un de très jeune qui a des prétentions au-dessus de son âge. Avoir le nez dans le guidon, être particulièrement affairé, ne pas prêter attention à ce qui se fait autour de soi. Avoir un verre, un coup dans le nez, être un peu ivre, pris de boisson. Se piquer le nez, s’enivrer.
▪
Expr. proverbiale.Jamais grand nez ne gâta beau visage.
2.Nez s’emploie parfois, par métonymie, pour désigner le sens de l’odorat. Il a bon nez. Il a le nez fin. Cette odeur est forte, elle prend au nez. Cette moutarde monte au nez.vènerie.Ce chien a du nez, a le nez fin. Un chien de nez court, sans nez. Un chien haut de nez, un chien qui suit facilement la voie, sans chercher les odeurs sur le sol.
▪
Loc. et expr. fig. et fam.À plein nez, de manière évidente, criante. Cela sent l’escroquerie à plein nez. La moutarde lui monte au nez, il commence à s’impatienter, il est près de se mettre en colère. Avoir bon nez(vieilli),avoir le nez fin, prévoir les choses de loin, faire preuve de sagacité, de perspicacité. Cette affaire a mal tourné, il a eu bon nez de ne pas s’en mêler, il a eu le nez assez fin pour ne pas s’en mêler. On dit, de même, Avoir du nez. Avoir le nez creux, deviner juste, être bien inspiré.
▪
Un nez, désigne, en parfumerie, une personne à l’odorat très développé, spécialement chargée de créer de nouveaux parfums ; se dit également d’une personne capable d’apprécier les qualités d’un vin, aux différentes étapes de la vinification.
▪
Par extension.Le nez d’un vin, l’arôme qu’il dégage, son bouquet.
II.
II.Par analogie.
1.
L’avant, la proue d’un navire, ou l’avant du fuselage d’un avion. Amarrer la remorque sur le nez d’un canot. Être sur le nez, tomber sur le nez, être le nez dans l’eau, se dit d’un navire mal défendu de l’avant. Mettre le nez dedans, piquer dans la lame. Ce bateau, cet avion donne, pique du nez.Fig. et fam.Piquer du nez, s’assoupir.
2.Le nez d’une marche, la partie en saillie au-dessus de la contremarche inférieure.
3.
Nom donné à des pointes de terre qui s’avancent dans la mer. Le nez de Jobourg. Le cap Gris-Nez, le cap Blanc-Nez.
ixe siècle, ne ;xiiie siècle, ni. Issu du latin nec, « et… ne… pas, ni, pas plus que ».
Sert à unir, dans les phrases négatives, deux éléments du discours ayant la même fonction.
1.
Employé avec l’adverbe ne, il peut coordonner :
– deux verbes : Il ne boit ni ne mange. Je ne l’aime ni ne l’estime. Il ne veut ni ne peut refuser. Il ne se leva ni ne sortit de toute la journée. Dans la langue classique, ne était parfois omis devant le second verbe : Une bonté que rien ne lasse ni entame. Dans la langue écrite, ni est parfois placé devant chacun des verbes pour marquer l’insistance. Au bruit, le cheval ni ne botte ni ne bronche.
– deux noms, deux pronoms, deux adjectifs, deux adverbes, deux verbes à l’infinitif, deux participes passés (il est ordinairement répété devant chacun d’eux) : Il n’a ni parents ni amis. Ni lui ni moi. N’être ni beau ni laid. Ni maintenant ni jamais. Il ne sait ni lire ni écrire. Ni vu ni connu. Dans certaines maximes ou devises. Ni Dieu ni maître.
– deux propositions subordonnées ou encore deux éléments de nature différente ayant la même fonction : Il ne quitte le logis ni quand il pleut ni quand il neige. Ni mon frère ni moi ne pouvons accepter son offre.
▪
Un verbe ayant pour sujet deux termes unis par ni se met ordinairement au pluriel : Ni la mer ni la montagne ne me tentent. Ni lui ni moi n’avons lieu de nous plaindre. Cependant, si l’action ne peut être effectuée que par l’un des sujets, le verbe reste au singulier : Ni lui ni son ami ne l’emportera.
2.Ni, après la négation complexe ne… pas, ne… point, peut coordonner deux éléments qui suivent le verbe. On ne savait pas son nom ni son origine. Il ne manque pas de force, ni d’audace. Plus rarement, ni coordonne deux éléments dont le second seul est placé après le verbe. Le village n’existait pas encore, ni le hameau qui lui a donné naissance. Dans la langue du xviie siècle, le premier terme coordonné, aussi bien que les suivants, pouvait être précédé de ni : Je n’ai point exigé ni serments ni promesses.
▪
Pour marquer l’insistance, placé devant chaque terme, avec les négations complexes ne… jamais, ne… personne, ne… rien, ne… plus, ou dans des constructions comme personne… ne, nul… ne. Il ne voit jamais ni son père ni sa mère. Il ne parle à personne ni de ses affaires ni de ses projets.
3.
Employé en corrélation avec sans, ni sert à former de nombreuses locutions ou expressions : Sans tambour ni trompette, sans foi ni loi, sans rime ni raison, etc.
4.
Dans la langue classique, ni s’employait sans l’adverbe ne dans certains tours à valeur négative, ou encore après un comparatif : Désespérant d’arriver à ses fins, ni par force, ni par ruse.Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage, proverbe tiré de la fable de La Fontaine « Le Lion et le Rat ».
NIABLE
adjectif
xviie siècle. Dérivé de nier.
Qui peut être nié, mis en doute (surtout dans des tournures restrictives ou négatives). Sa sincérité, sa compétence n’est pas niable, est difficilement niable. Il n’est pas niable que…, il n’est pas contestable que… Il a prêté la main à ce forfait : cela n’est pas niable.
NIAIS, NIAISE
adjectif
xiiie siècle, (espervier) nies. Issu du latin populaire *nidax, ‑acis, « pris au nid (en parlant d’un faucon) », lui-même dérivé de nidus, « nid ».
1.fauconnerie.Faucon niais (par opposition à Faucon hagard), se dit d’un oiseau pris au nid, qui ne sait pas encore voler et s’apprivoise facilement. Oiseau niais.
2.En parlant d’une personne. Qui est naïf et gauche, dont la mine et les façons décèlent la sottise, l’embarras. C’est un garçon bien niais.Par métonymie.Il a un air niais. Un rire niais. Des propos niais.Par extension.Une chanson niaise.Subst.Ce n’est qu’un niais. Jouer les niais.
1.
Cavité que l’on ménage dans l’épaisseur d’un mur pour y loger une statue, un buste, ou tout autre objet destiné à l’ornement. Niche carrée, circulaire, ronde. Niche d’angle ou d’encoignure. Niche centrée ou en cul-de-four. Niche en tabernacle, ornée de colonnettes et d’un couronnement ouvragé. Expr. fig. et vieillie.Il est comme un saint dans sa niche, il ne bouge pas, il demeure immobile.
▪
Par extension. Renfoncement pratiqué dans une pièce ; alcôve.
▪
Spécialement. Dans le vocabulaire de l’économie et des finances. Régime avantageux résultant d’une disposition particulière en matière fiscale, budgétaire, etc.
2.
Petite construction servant d’abri à un chien de garde. À la niche !
xiie siècle, nigier. Issu du latin nidificare, « construire son nid ».
1.V. intr.En parlant d’un oiseau. Faire son nid. Les hirondelles nichent dans les cheminées. Faire nicher des serins, les mettre à couver.
▪
Fig., pop. et plaisant. En parlant d’une personne. Habiter, loger. Il niche sous les combles.
2.V. pron.En parlant d’un oiseau. Faire son nid, avoir son nid. Des cigognes se sont nichées sur le clocher de l’église.Par analogie. Se percher, trouver refuge. Le chat s’est niché sur l’armoire.Plaisamment, en parlant d’une personne. Se retirer en un lieu, s’y tenir à l’écart. Où a-t-il pu se nicher ?Fig.Où la vanité, l’ambition va-t-elle se nicher ?
Œuf factice que l’on place dans les nids pour que les poules viennent y pondre.
NICHOIR
nom masculin
xviie siècle. Dérivé de nicher.
Cage, caisse ou panier à claire-voie où les oiseaux viennent nicher, où on les fait couver.
✻NICHON
nom masculin
xixe siècle. Dérivé de nicher, sans doute par allusion au fait que le nourrisson se niche entre les seins de sa mère.
Syn. populaire de Sein.
NICKEL
nom masculin
xviiie siècle. Emprunté de l’allemand Nickel, abréviation de Kupfernickel, « lutin du cuivre », parce que, ayant découvert le nickel sous une forme composée, de couleur rouge, les mineurs, qui ne purent en extraire du cuivre, se crurent victimes du maléfice d’un lutin.
chimie. Métal d’un blanc argenté, malléable et ductile, qui présente une grande résistance et entre dans la composition de nombreux alliages (symbole :Ni ; numéro atomique : 28 ; masse atomique : 58,71). Les mines de nickel de Nouvelle-Calédonie. Le nickel se trouve à l’état natif dans certains aérolithes. Le nickel est utilisé pour protéger les métaux de la corrosion, pour la fabrication de monnaies et de pièces d’orfèvrerie. Nickel-chrome, alliage de nickel et de chrome.
NICKELAGE
nom masculin
xixe siècle. Dérivé de nickeler.
technique. Opération consistant à recouvrir de nickel les métaux ferreux pour les protéger de la corrosion. Nickelage électrolytique, nickelage chimique.
NICKELER
conjugaisonverbe transitif(se conjugue comme Amonceler◇).
xixe siècle. Dérivé de nickel.
■
technique. Recouvrir d’une couche de nickel.
▪
Expr. fig., fam. et vieillie.Avoir les pieds nickelés, être un bon à rien, un paresseux (a inspiré le titre d’une série illustrée destinée à la jeunesse, parue dans le journal L’Épatant, avant la Première Guerre mondiale).
Orthographe
◇ Se conjugue commeCeler : je nickèle, je nickèlerai, selon les rectifications orthographiques de 1990.
[règle §4] Verbes en ‑eler/-eter (et leurs dérivés).
✻NIÇOIS, NIÇOISE
adjectif
xixe siècle. Dérivé de Nice, nom géographique.
■
Qui se rapporte à la ville de Nice. Subst.Un Niçois, une Niçoise, personne originaire de Nice ou habitant cette ville. Le niçois, le dialecte provençal parlé dans la région de Nice (on trouve aussi Nissard ou Nissart).
▪
Spécialement.cuisine.Salade niçoiseou, elliptiquement et fam.,niçoise, composée de pommes de terre, de tomates et d’olives, que l’on sert accompagnée d’anchois et d’œufs durs et que l’on assaisonne d’huile d’olive. Loc.À la niçoise, se dit de diverses préparations à base de tomates, d’olives et d’ail.
✻NICOL
nom masculin
xixe siècle. Du nom du physicien anglais William Nicol (1768-1851).
optique. Dispositif constitué d’un cristal biréfringent qui permet de transformer la lumière naturelle en lumière polarisée (on dit parfois Prisme de Nicol).
✻NICOLAÏSME
nom masculin
xe siècle. Dérivé du nom de Nicolas, diacre de Jérusalem qui aurait fondé, au début de l’ère chrétienne, une secte hérétique à laquelle on prêtait des mœurs dissolues.
religion chrétienne. Courant qui se manifesta dans l’Église latine, au xe et au xie siècle, pour réclamer l’abandon du célibat ecclésiastique. La réforme grégorienne combattit le nicolaïsme.
NICOTINE
nom féminin
xixe siècle. Dérivé du nom de l’humaniste Jean Nicot (1530-1600).
Alcaloïde contenu dans le tabac, qui est un puissant excitant du système neurovégétatif, particulièrement dangereux pour l’organisme (cette plante fut d’abord appelée herbe à Nicot, parce que Jean Nicot, ayant reçu du Nouveau Monde un plant de tabac, en avait fait présent à Catherine de Médicis). Une moustache jaunie par la nicotine.
✻NICOTINIQUE
adjectif
xixe siècle. Dérivé de nicotine.
Qui est relatif à la nicotine ; qui contient de la nicotine. Acide nicotinique.
✻NICTITANT, NICTITANTE
adjectif
xixe siècle. Emprunté du latin scientifique nictitans, de même sens, issu du latin nictare, « cligner des yeux ».
zoologie. S’emploie seulement au féminin, dans la locution Membrane ou paupière nictitante, chez certains animaux, comme les chats, les oiseaux nocturnes, membrane formant une troisième paupière qui se déplace latéralement de l’angle interne vers le bord externe de l’œil.
NID
nom masculin
xiie siècle, niz. Emprunté du latin nidus, de même sens.
1.
Abri que construisent les oiseaux, notamment pour y couver leurs œufs et y élever leurs petits. Faire son nid. Tomber du nid. Un nid de pie, de corneille, de rossignol. Nid de brindilles, de feuillage, de mousse, de terre. On appelle aire le nid de certains oiseaux de proie.
▪
Par extension.Un nid de serpents, de guêpes, etc.
▪
Par analogie.Nid d’ange, vêtement ample et fermé que portent les nourrissons.
▪
Loc. fig.Nid d’aigle, habitation difficilement accessible, sur une hauteur ; construction sur une éminence escarpée (on dit aussi parfois Nid de vautour). Fam.Nid de poule, trou dans une chaussée. Un nid à poussière, un endroit où s’accumule la poussière. marine.Nid de pie ou nid-de-pie, poste d’observation placé au sommet du mât, où se tient la vigie. Le gabier de veille au nid de pie.
▪
En parlant d’un lieu où sont réunis des êtres, des choses que l’on a lieu de redouter.Un nid de vipères, un groupe de personnes qui se déchirent par de continuelles intrigues, des médisances, des calomnies. Un nid de brigands, d’espions, un lieu où ils se cachent et où ils préparent leurs entreprises. Un nid d’intrigues.militaire.Nid de mitrailleuses, endroit où sont disposées plusieurs mitrailleuses, pour assurer la défense d’une position.
▪
Expr. fig. et fam.Prendre l’oiseau au nid, surprendre quelqu’un à l’endroit où il se cache. Trouver le nid vide, découvrir qu’une personne a quitté le lieu où on comptait la trouver. Il croit avoir trouvé la pie au nid(vieilli), se dit plaisamment de quelqu’un qui s’imagine avoir fait une découverte importante, avoir énoncé une vérité première.
▪
Prov.Petit à petit, l’oiseau fait son nid, à force de patience, de persévérance, on construit peu à peu sa fortune.
2.Fig. Retraite douce et tranquille, lieu où l’on jouit d’une vie confortable et paisible. Un nid douillet. Quitter le nid familial.
xixe siècle. Dérivé savant du latin nidus, « nid ».
biologie. Chez les Mammifères, implantation de l’œuf dans la muqueuse utérine, où il se développera pendant la gestation.
✻NIDICOLE
adjectif
xixe siècle. Composé à l’aide de nid et de ‑cole, tiré du latin colere, « habiter ».
zoologie. Se dit des oiseaux qui, après la naissance, restent longtemps au nid et sont nourris par leurs parents. L’aigle royal, le martinet, la mésange sont des espèces nidicoles.
✻NIDIFICATION
nom féminin
xviiie siècle. Dérivé de nidifier.
zoologie. En parlant des oiseaux, action ou manière de construire un nid ; le fait d’occuper un nid.
✻NIDIFIER
conjugaisonverbe intransitif(se conjugue comme Crier).
xiie siècle. Emprunté du latin nidificare, de même sens, lui-même composé de nidus, « nid », et facere, « faire ».
zoologie. En parlant des oiseaux, construire un nid.
xxe siècle. Composé à l’aide de nid et de ‑fuge, du latin fugere, « fuir ».
zoologie. Se dit des oiseaux qui, peu de temps après la naissance, quittent le nid pour trouver leur nourriture. Le canard, la perdrix sont des espèces nidifuges.
NIDOREUX, NIDOREUSE
adjectif
xviie siècle. Emprunté du latin nidorosus, lui-même dérivé de nidor, « odeur, vapeur, relent ».
médecine.Très vieilli. Qui dégage une odeur d’œuf pourri.
NIÈCE
nom féminin
xiie siècle. Issu du latin neptis, « petite-fille », puis « nièce », féminin de nepos(voir Neveu).
Fille du frère ou de la sœur. C’est une de mes nièces, ma plus jeune nièce. Nièce par alliance, nièce du conjoint. Petite-nièce ou Arrière-nièce, Arrière-petite-nièce,voir ces mots.Par extension.Nièce à la mode de Bretagne, fille du cousin germain ou de la cousine germaine.
✻NIELLAGE
nom masculin
xixe siècle. Dérivé de nieller II.
beaux-arts.orfèvrerie. Action de nieller une pièce d’orfèvrerie.
I. NIELLE
nom féminin
xie siècle, neele. Issu du latin tardif nigella, de même sens, forme féminine substantivée de nigellus, « noirâtre ».
1.
Plante de la famille des Caryophyllacées, à fleurs solitaires d’un rouge violacé. Nielle des blés, qui poussait autrefois dans les champs de blé et nuisait aux récoltes.
2.
Nom donné dans certaines régions à la nigelle.
II. NIELLE
nom féminin
xvie siècle. De nielle I, par comparaison des graines des céréales atteintes de cette maladie avec celles de la nielle des blés.
beaux-arts.orfèvrerie. Technique d’incrustation des métaux avec une sorte d’émail noir ; ornement, figure obtenus par ce procédé ; cet émail lui-même. Nielles de Russie, de Perse. Les nielles de Pollaiolo, de Benvenuto Cellini. Marquer en nielles de l’argenterie, de la vaisselle plate.
beaux-arts.orfèvrerie. Travail d’un métal niellé, ornementation obtenue par niellage ; art, technique du nielleur. La niellure était employée pour les figures et les ornements délicats, comme les arabesques.
conjugaisonverbe transitif(se conjugue comme Crier).
xe siècle. Issu du latin negare, « dire non ».
■
Déclarer, soutenir qu’une affirmation n’est pas vraie ou qu’une chose n’a pas de réalité, d’existence. Nier une proposition, un principe, une conséquence. Il a accordé la majeure et nié la mineure. C’est une vérité qu’on ne peut nier. L’athée nie l’existence de Dieu. Il nie avoir fait celaou, class.,d’avoir fait cela. Il nie qu’il vous a fait, qu’il vous ait fait cette promesse. Je ne nie pas, je n’ai jamais nié la difficulté de l’entreprise.Expr.Nier l’évidence, la réalité, s’entêter à contester ce qui ne saurait être mis en doute. Absolument.Il nie formellement.
▪
droit.Nier une dette, refuser de reconnaître qu’on en est débiteur. Nier sa signature.
✻NIETZSCHÉEN, NIETZSCHÉENNE
(ie se prononce i)adjectif
xixe siècle, nietzschien. Dérivé du nom du philosophe allemand Friedrich Nietzsche (1844-1900).
Qui est propre à Nietzsche ; qui s’inspire de la pensée de Nietzsche. La critique nietzschéenne des valeurs. Le mythe nietzschéen du surhomme.
NIGAUD, NIGAUDE
adjectif
xvie siècle. Probablement tiré de Nicodème, nom d’un personnage qui, dans l’Évangile de saint Jean, pose sans détour au Christ des questions simples et candides.
■
Qui est sot et maladroit, par manque de jugement, d’expérience. Que ce garçon est nigaud !Par métonymie.Un air nigaud.Subst.Quelle grande nigaude ! Son nigaud de fils.
Titre célèbre : Les Deux Nigauds, de la comtesse de Ségur (1862).
NIGAUDERIE
nom féminin
xvie siècle. Dérivé de nigaud.
Fam. et vieilli. Caractère du nigaud ; acte ou propos d’un nigaud. Il est d’une nigauderie enfantine.
NIGELLE
nom féminin
xvie siècle. Emprunté du latin tardif nigella, de même sens, lui-même dérivé de nigellus, « noirâtre ».
botanique. Plante herbacée de la famille des Renonculacées, aux fleurs bleues ou blanches, dont une espèce produit des graines noires servant de condiment sous le nom de Poivrette. (Dans certaines régions, on dit aussi Nielle.)
✻NIGÉRIAN, NIGÉRIANE
adjectif
xxe siècle. Dérivé de Nigéria, nom géographique.
Relatif au Nigéria. Subst.Un Nigérian, une Nigériane, personne qui est originaire du Nigéria ou qui a la nationalité de ce pays.
✻NIGÉRIEN, NIGÉRIENNE
adjectif
xxe siècle. Dérivé de Niger, nom géographique.
Relatif au Niger. Subst.Un Nigérien, une Nigérienne, personne qui est originaire du Niger ou qui a la nationalité de ce pays.
✻NIGHT-CLUB
◇(night se prononce naïte ; u se prononce eu)nom masculin(plurielNight-clubs).
xxe siècle. Emprunté de l’anglais night club ou nightclub, littéralement « club de nuit ».
Établissement ouvert la nuit, où l’on peut boire, danser, assister à des attractions.
Orthographe
◇ Peut s'écrire nightclub, selon les rectifications orthographiques de 1990.
[règle §1] Soudure des mots composés.
NIHILISME
nom masculin
xviiie siècle. Dérivé savant du latin nihil, « rien ».
Doctrine ou attitude fondée sur la négation radicale de toutes les valeurs.
▪
Spécialement.histoire. Mouvement qui se développa en Russie dans la seconde moitié du xixe siècle et qui, contestant au nom de la liberté de l’individu tout principe d’organisation sociale, entendait ne rien laisser subsister des institutions en place. Répandu par certains écrivains, le nihilisme a inspiré de nombreux groupes révolutionnaires.
NIHILISTE
adjectif
xviiie siècle. Dérivé savant du latin nihil, « rien ».
Qui se rapporte au nihilisme ou qui professe cette doctrine. Thèses nihilistes. Propagande nihiliste.Subst.Les nihilistes russes.
■
droit canon. Formule par laquelle un censeur ecclésiastique chargé de vérifier la conformité d’un ouvrage aux enseignements de l’Église atteste ne pas s’opposer à sa publication. Un livre qui n’est pas revêtu du nihil obstat ne peut recevoir l’imprimatur.Par métonymie. La mention de cet avis. Le nihil obstat figure généralement au-dessus de l’imprimatur, en tête de l’ouvrage.
▪
Par extension et plaisamment.Ne pas mettre son nihil obstat à quelque chose, ne pas s’y opposer, ne pas y faire obstacle.
xviie siècle. Emprunté du grec Neilometrion, composé à l’aide de Neilos, « Nil », et metron, « mesure ».
En Égypte, échelle graduée disposée sur la paroi d’un puits, d’une colonne creuse ou le long d’un escalier, et servant à mesurer la crue des eaux du Nil. Les nilomètres servaient aux anciens Égyptiens à fixer chaque année le taux de l’impôt sur les récoltes. (On trouve parfois Niloscope.)
✻NILOTIQUE
adjectif
xviie siècle. Emprunté du latin niloticus, de même sens.
Relatif au Nil, aux régions baignées par ce fleuve. Les populations nilotiques. Langues nilotiques. Le décor nilotique des villas pompéiennes.
xviie siècle. Emprunté du latin nimbus, proprement « averse, nuage de pluie ».
1.Antiquité. Cercle dont les peintres et les sculpteurs anciens ornaient parfois le front des dieux et des déesses. Le nimbe rayonné d’Apollon, de Diane. Se dit également du disque qui figure autour de la tête des empereurs, sur certaines monnaies romaines du Bas-Empire.
2.beaux-arts. Représentation de rayons lumineux autour de la tête du Christ, des anges et des saints (voir aussi Auréole).Le visage du Christ est orné du nimbe sur les fresques des catacombes romaines. Nimbe crucifère, orné d’une croix, caractéristique des représentations du Christ. Les représentations symboliques des personnes divines, comme l’agneau et la colombe, ou des évangélistes, comme l’aigle et le lion, sont parfois entourées d’un nimbe.
Entourer d’un nimbe. Tête nimbée.Fig.Son visage était nimbé de joie.
✻NIMBOSTRATUS
(s final se fait entendre)nom masculin
xxe siècle. Composé à l’aide de nimbus et de stratus.
météorologie. Couche nuageuse épaisse et de couleur sombre, qui se forme à basse altitude et donne des précipitations continues de pluie ou de neige.
NIMBUS
(s se fait entendre)nom masculin
xixe siècle. Mot latin, signifiant proprement « averse, nuage de pluie ».
météorologie. Syn. ancien de Nimbostratus.
✻NIOBIUM
(um se prononce ome)nom masculin
xixe siècle. Dérivé du nom de Niobé, fille de Tantale dans la mythologie grecque.
chimie. Métal gris et brillant, qui se rencontre associé au tantale (symbole :Nb ; numéro atomique : 41 ; masse atomique : 92,90). Le niobium est utilisé pour la fabrication d’alliages à haut point de fusion et de supraconducteurs électromagnétiques.
Fam. Habiller, vêtir (s’emploie surtout à la forme pronominale).Où va-t-il se nipper ?Au participe passé, adjectivement.Être bien, mal nippé.
NIPPES
nom féminin pluriel
xviie siècle. Probablement issu de l’ancien français guenipe, de même sens.
Ensemble des vêtements, des effets d’une personne (vieilli). Aujourd'hui.Fam. Vêtements usagés ; hardes, frusques. De vieilles nippes. Vendre ses nippes.Par extension. Vêtements, habits (en ce sens, se rencontre parfois au singulier).
✻NIPPON, NIPPONE
adjectif
xviiie siècle. Mot par lequel les Japonais désignent leur pays, et qui signifie proprement « soleil levant ».
S’emploie parfois comme synonyme de Japonais, notamment pour qualifier ce qui se rapporte aux institutions, aux réalités politiques et culturelles du Japon. L’Empire nippon. Le gouvernement nippon. La flotte nippone.
NIQUE
nom féminin
xiiie siècle, dans l’expression dire nic, « se moquer de » ; xive siècle, dans l’expression faire la nique. Probablement issu d’un radical expressif évoquant la moquerie, la bravade.
Ne s’emploie que dans l’expression Faire la nique à quelqu’un, lui adresser un geste de mépris ou de dérision ; le défier insolemment.
xviie siècle. De Niquedoüille, nom d’un personnage ridicule, probablement dérivé de celui de Nicodème(voir Nigaud).
Fam. Niais, nigaud. Quelle niquedouille !Adjectivement.Un air niquedouille. (On trouve aussi Niguedouille.)
✻NIRVANA
nom masculin
xixe siècle. Mot sanscrit, signifiant proprement « extinction ».
Dans les religions de l’Inde, délivrance de tous les désirs et de tous les maux, qui marque la béatitude à laquelle atteint, au terme de ses existences successives, l’âme qui s’abîme dans l’universel. On parvient au nirvana en purifiant l’âme des erreurs, des passions et des vices qui l’obligent à se réincarner.
✻NITESCENCE
nom féminin
xixe siècle. Dérivé savant du latin nitescere, « devenir luisant, se mettre à briller ».
Rare. Éclat brillant, reflet scintillant que jette la surface d’un objet.
NITOUCHE
nom féminin
xvie siècle, Saincte Nytouche. Formé plaisamment à l’aide de ne élidé, de y et de touche, forme conjuguée de toucher.
Ne s’emploie que dans la locution Sainte nitouche, pour désigner une personne qui contrefait la sagesse ou la dévotion, qui affecte des airs d’innocence, de modestie. C’est une sainte nitouche. Il fait la sainte nitouche. Prendre un air de sainte nitouche.
✻NITRATATION
nom féminin
xixe siècle. Dérivé de nitrate.
pédologie. Transformation des nitrites en nitrates par les bactéries du sol.
NITRATE
nom masculin
xviiie siècle. Composé à l’aide de nitre et de l’élément ‑ate, indicatif des sels et des esters.
chimie. Sel ou ester de l’acide nitrique (on disait autrefois Azotate). Nitrate de potassium (on disait autrefois Nitre) ou, plus couramment, Salpêtre. Nitrate de sodium, de calcium. Nitrate d’argent, employé autrefois en médecine pour ses propriétés cautérisantes. Le nitrate d’ammonium est utilisé comme engrais et le nitrate de cuivre comme désherbant. Pollution de l’eau par les nitrates.
chimie. Obtenir par nitration. Au participe passé, adjectivement.Dérivés nitrés, à la base de nombreuses matières colorantes. Explosifs nitrés.
NITREUX, NITREUSE
adjectif
xiiie siècle. Emprunté du latin nitrosus, de même sens.
1.chimie. Qui concerne les composés les moins oxygénés de l’azote (on disait autrefois Azoteux). Acide nitreux, de formule HNO2. L’acide nitreux se décompose sous l’effet de la chaleur en acide nitrique. Vapeur nitreuse, mélange d’oxydes d’azote. Terres, eaux nitreuses.
2.pédologie.Bactérie nitreuse, qui intervient dans la nitrosation.
NITRIÈRE
nom féminin
xvie siècle. Emprunté du latin nitraria, de même sens.
Lieu d’où l’on extrait des nitrates. Les nitrières du Chili.
NITRIFICATION
nom féminin
xviiie siècle. Dérivé de nitrifier.
pédologie. Transformation dans le sol des composés organiques azotés en nitrites, puis en nitrates. La nitrification comprend deux phases successives : la nitrosation et la nitratation.
✻NITRIFIER
conjugaisonverbe transitif(se conjugue comme Crier).
xviiie siècle. Dérivé de nitre.
chimie. Transformer en nitrate.
NITRIQUE
adjectif
xviiie siècle. Dérivé de nitre.
1.chimie. Qui concerne l’azote et ses composés les plus oxygénés (on disait autrefois Azotique). Acide nitrique, liquide incolore, très corrosif, de formule HNO3. L’acide nitrique entre dans la fabrication d’engrais, d’explosifs et de matières colorantes. L’acide nitrique étendu d’eau, ou « eau-forte », est utilisé en gravure.
2.pédologie.Bactérie nitrique, qui intervient dans la nitratation.
✻NITRITE
nom masculin
xviiie siècle. Dérivé de nitre.
chimie. Sel ou ester de l’acide nitreux (on disait autrefois Azotite).
✻NITROBACTER
(r final se fait entendre)nom masculin ou
NITROBACTÉRIE
nom féminin
xxe siècle. Composé à l’aide de nitre et de bactérie.
pédologie. Bactérie qui intervient dans les différentes étapes du cycle de l’azote. Les bactéries nitreuses et les bactéries nitriques sont des nitrobactéries.
✻NITROBENZÈNE
(en se prononce in)nom masculin
xixe siècle, nitrobenzine. Composé à l’aide de nitre et de benzène.
chimie. Dérivé nitré du benzène, qui est utilisé dans l’industrie pour la fabrication de colorants, de solvants et d’explosifs.
✻NITROCELLULOSE
nom féminin
xxe siècle. Composé à l’aide de nitre et de cellulose.
chimie. Nitrate de cellulose. La nitrocellulose entre dans la fabrication du celluloïd, du collodion et du coton-poudre.
✻NITROGÈNE
nom masculin
xviiie siècle. Composé à l’aide de nitre et de ‑gène, tiré du grec gennân, « engendrer ».
chimie. Ancien nom de l’azote.
NITROGLYCÉRINE
nom féminin
xixe siècle. Composé à l’aide de nitre et de glycérine.
chimie. Ester nitrique de la glycérine, liquide jaunâtre et huileux, au fort pouvoir détonant. La nitroglycérine est le principal constituant de la dynamite. La nitroglycérine est utilisée en médecine, pour le traitement de l’angine de poitrine, comme vasodilatateur et comme hypotenseur (dans cet emploi, on dit plutôt Trinitrine).
✻NITROSATION
nom féminin
xxe siècle. Dérivé savant du latin nitrosus, « nitreux ».
1.chimie. Traitement d’une substance à l’acide nitreux.
2.pédologie. Transformation par des bactéries des composés organiques azotés en nitrites.
✻NITRURATION
nom féminin
xxe siècle. Dérivé de nitrure.
métallurgie. Traitement à l’azote de certains aciers, qui permet d’en renforcer la dureté en surface.
✻NITRURE
nom masculin
xixe siècle. Dérivé de nitre.
chimie. Combinaison de l’azote avec un autre élément. Nitrure de fer, de bore.
✻NIVAL, NIVALE
adjectif(plurielNivaux, nivales).
xvie siècle. Emprunté du latin nivalis, « neigeux ».
géographie. Qui est relatif à la neige ; qui est formé par la neige. Régime nival, régime d’un cours d’eau alimenté par la fonte des neiges.
✻NIVE
nom féminin
xixe siècle. Issu du mot préroman *nava, « ruisseau ».
Régional. Au Pays basque, nom donné aux torrents, aux rivières qui descendent des Pyrénées. La nive de Béhérobie, d’Arnéguy. La Grande Nive, qui se jette dans l’Adour à Bayonne. (On trouve aussi le diminutif Nivelle.)
✻NIVÉAL, NIVÉALE
adjectif(plurielNivéaux, nivéales).
xvie siècle, nivial. Dérivé savant du latin nix, nivis, « neige ».
botanique. Se dit des plantes qui poussent dans la neige, ou qui fleurissent en hiver. Le perce-neige est une plante nivéale.
NIVEAU
nom masculin
xive siècle, nyviel. Issu de l’ancien français livel, liveau, lui-même emprunté du latin libella, de même sens.
1.
Instrument qui sert à vérifier l’horizontalité d’un plan, d’un terrain. Mesurer, ajuster au niveau, avec le niveau. Niveau à bulle d’air ou, simplement, niveau à bulle,voir Bulle II.Niveau d’eau ou niveau à eau, dans lequel l’eau donne une ligne de visée horizontale, en circulant entre des vases communicants. Niveau de maçon, de charpentier, de paveur, muni d’un fil à plomb. topographie.Niveau à lunette, instrument de visée constitué d’une lunette de précision et d’un niveau à bulle, ou nivelle, que l’on monte sur une alidade.
2.
Degré d’élévation par rapport à un plan horizontal, hauteur relative par rapport à un point de référence. La cour n’est pas au niveau du jardin. Le niveau du fleuve a monté. Vérifier le niveau d’eau d’une chaudière, d’un réservoir. L’altitude d’un lieu est calculée à partir du niveau moyen de la mer. Courbe de niveau,voir Courbe.
▪
Par extension.Une maison bâtie sur trois niveaux.
▪
Loc.Passage à niveau, endroit où une route est ramenée au niveau d’une voie ferrée pour permettre de la franchir.
3.
Position dans une échelle mesurant l’intensité ou la valeur ; degré, échelon dans une hiérarchie. La production n’a pas encore atteint le niveau souhaité. Ce pays connaît un haut niveau de croissance, de développement. Niveau de vie, évaluation des conditions d’existence d’un individu ou d’une population à partir des biens et des services auxquels ils peuvent accéder en fonction de leurs revenus. Niveau social, marquant la place qu’on occupe dans la société, la catégorie socioprofessionnelle à laquelle on appartient. Niveau d’études, d’instruction, de qualification. Le niveau de cette classe est très faible. Cet élève n’est pas au niveau de ses camaradesou, elliptiquement et fam.,n’est pas au niveau. Un exposé de bon, d’excellent niveau. Un athlète, une compétition de haut niveau.
4.Loc. adv. et adj.De niveau, au même niveau, sur le même plan. Mettre de niveau. La cour et le jardin ne sont pas de niveau.
▪
Loc. prép.Au niveau de, de niveau avec, à la hauteur de. Cette terrasse est de niveau avec le rez-de-chaussée de la maison. La fuite s’est produite au niveau de cette soudure.Fig.Ses mérites ne sont pas au niveau de ses prétentions.
Remarque
La locution Au niveau de ne doit être employée au sens figuré que lorsqu’elle exprime une comparaison entre deux termes. C’est à tort qu’on la substitue à d’autres tours comme En ce qui concerne, pour ce qui touche, du point de vue de…
xixe siècle. Emprunté du latin niveus, « de neige ».
Litt. Qui a la consistance, l’aspect de la neige. Blancheur nivéenne.
NIVELER
conjugaisonverbe transitif(se conjugue comme Amonceler◇).
xiiie siècle. Dérivé de nivel, forme ancienne de niveau.
1.
Mesurer avec un niveau. Niveler une avenue, une allée. Niveler une rivière de tel point à tel autre pour déterminer sa pente.
2.
Rendre un plan uni et horizontal, mettre un terrain de niveau. Niveler un champ. Niveler le pavement d’une rue.Fig. Rendre égal, réduire au même niveau. Niveler les fortunes, les conditions, les rangs.
Orthographe
◇ Se conjugue commeCeler : je nivèle, je nivèlerai, selon les rectifications orthographiques de 1990.
[règle §4] Verbes en ‑eler/-eter (et leurs dérivés).
NIVELEUR, NIVELEUSE
nom
xvie siècle. Dérivé de niveler.
1.
Personne qui nivelle, qui effectue des opérations de nivellement. Les arpenteurs et les niveleurs.Adjectivement.Lame niveleuse.Fig.Égalitarisme niveleur.
▪
histoire. Nom donné, au xviie siècle, aux membres d’une faction durant la première révolution d’Angleterre.
2.N. m.agriculture. Petite herse munie de traverses métalliques et servant à aplanir le sol.
3.N. f.travaux publics. Engin de terrassement à lame orientable, qui sert à niveler les terres de déblai.
topographie. Niveau à bulle dont sont munis les instruments de visée appelés niveaux à lunette.
NIVELLEMENT
◇nom masculin
xvie siècle. Dérivé de niveler.
1.
Action de mesurer avec le niveau la hauteur relative des différents points d’un terrain par rapport à un plan de référence ; ensemble des opérations et des techniques relatives à cette mesure. Le nivellement d’un pont, d’un aqueduc. Le nivellement s’effectue à l’aide d’un niveau à lunette ou par photogrammétrie. Nivellement géodésique, trigonométrique.
2.
Action de rendre une surface plane, unie ; résultat de cette action. Prévoir le nivellement d’un terrain pour construire une route, une voie ferrée.géomorphologie. Aplanissement du relief, dû à l’érosion.
▪
Fig. Action d’égaliser, de mettre au même niveau. Sous la Révolution, les Enragés réclamaient le nivellement de toutes les conditions.Loc.Nivellement par le bas, le fait de supprimer les inégalités, les différences en ramenant tout au degré le plus bas.
Orthographe
◇ Peut s'écrire nivèlement, selon les rectifications orthographiques de 1990.
[règle §4] Verbes en ‑eler/-eter (et leurs dérivés).
✻NIVÉOLE
nom féminin
xviiie siècle. Dérivé savant du latin niveus, « de neige ».
botanique. Plante de la famille des Amaryllidacées, à fleurs solitaires blanches ou roses, qui fleurit à la fin de l’hiver dans les prés et les bois des régions montagneuses.
✻NIVOGLACIAIRE
adjectif
xxe siècle. Composé de nivo‑, tiré du latin nix, nivis, « neige », et de glaciaire.
hydrologie. Se dit du régime des cours d’eau qui sont alimentés par les neiges et les glaciers. Le régime nivoglaciaire se caractérise par des hautes eaux de printemps et d’été.
✻NIVOLOGIE
nom féminin
xxe siècle. Composé de nivo‑, tiré du latin nix, nivis, « neige », et de ‑logie, tiré du grec logos, « discours, traité ».
Étude des caractéristiques de la neige au sol. La nivologie est utilisée en particulier pour la prévision et la prévention des avalanches.
✻NIVOPLUVIAL, NIVOPLUVIALE
adjectif(plurielNivopluviaux, nivopluviales).
xxe siècle. Composé de nivo‑, tiré du latin nix, nivis, « neige », et de pluvial.
hydrologie. Se dit du régime des cours d’eau qui sont alimentés par les neiges et les pluies. Les hautes eaux de printemps et d’automne sont caractéristiques du régime nivopluvial.
NIVÔSE
nom masculin
xviiie siècle. Mot créé par Fabre d’Églantine à partir du latin nivosus, « plein de neige, abondant en neige ».
Le quatrième mois du calendrier républicain, qui allait, selon les années, du 21, 22 ou 23 décembre au 19, 20 ou 21 janvier. Nivôse suivait frimaire et précédait pluviôse.
✻NIXE
nom féminin
xixe siècle. Mot allemand.
Nymphe des eaux, dans les légendes germaniques.
✻NÔ
nom masculin
xixe siècle. Mot japonais.
Long poème dramatique japonais, chanté et mimé, accompagné par des musiciens et entrecoupé de danses, dans lequel le protagoniste apparaît masqué. Les principes du nô furent fixés au xive siècle par l’acteur Zeami. La forme stylisée, la force symbolique et la beauté du nô lui ont assuré un rayonnement mondial.
✻NOBÉLIUM
(um se prononce ome)nom masculin
xxe siècle. Dérivé du nom du chimiste suédois Alfred Nobel (1833-1896).
chimie. Élément transuranien de la série des actinides (symbole :No ; numéro atomique : 102).
NOBILIAIRE
adjectif et nom masculin
xviie siècle, d’abord comme substantif. Dérivé savant du latin nobilis, « noble ».
1.Adj. Qui appartient à la noblesse, qui est propre à la noblesse. Titres nobiliaires. La particule nobiliaire, la préposition « de », qui précède le nom de beaucoup de familles nobles. Parfois en mauvaise part.Caste nobiliaire. Morgue nobiliaire.
▪
Spécialement.histoire.La réaction nobiliaire, nom donné au courant d’idées qui se développa au xviiie siècle et aboutit, sous le règne de Louis XVI, à réserver à la noblesse l’accès à un grand nombre de charges, de grades et de fonctions militaires.
2.N. m. Recueil contenant la liste des familles nobles d’un royaume, d’une province. Armorial et nobiliaire de Bretagne.
I. NOBLE
adjectif
xie siècle. Issu du latin nobilis, « connu, illustre », puis « bien né ».
1.
Se dit d’une personne qui, par sa naissance ou par la volonté d’un souverain, appartient à une classe distinguée par la possession de certains titres, droits et privilèges. Être issu d’une famille noble, d’une noble lignée. Être de sang noble.Subst.Un noble, une noble. Faux noble. Petit noble.
▪
Expr.Être noble comme le roi, être issu d’une famille dont l’ancienneté et l’illustration ne sauraient être mises en doute.
▪
Sous l’Ancien Régime, désignait plus particulièrement ceux qui étaient anoblis par lettres royales, par opposition à ceux qui tenaient leur noblesse de la naissance. On disait ainsi : Tout gentilhomme est noble, mais tout noble n’est pas gentilhomme, ou encore : Le prince fait des nobles, mais le sang fait des gentilshommes.
▪
Loc. ancienne.Noble homme, qualification que prenaient, dans les actes publics, les personnes de condition, mais aussi certains roturiers qui vivaient noblement.
▪
Par métonymie.Le noble faubourg(vieilli) ou, absolument,le Faubourg, a désigné, surtout à partir du xixe siècle, le faubourg Saint-Germain, à Paris, et, par extension, l’aristocratie légitimiste.
▪
histoire.La Garde noble pontificaleou, elliptiquement,la Garde noble, recrutée naguère dans l’aristocratie romaine et chargée de la sécurité personnelle du souverain pontife.
▪
droit féodal.Biens nobles, biens qui étaient tenus en fief ; se disait également des biens francs et exempts de charges que les gentilshommes pouvaient seuls posséder. Terres nobles.
2.Par extension. Qui est au-dessus du commun ; qui est considéré comme ce qu’il y a de plus recherché, de plus précieux. Les parties nobles du corps, les organes vitaux, comme le cerveau et le cœur. Le cheval est la plus noble conquête de l’homme. Métaux nobles, les métaux rares, précieux, par opposition aux métaux vils. Le bois, la pierre, le marbre sont des matériaux nobles. Étage noble,voir Étage.fauconnerie. Se dit des oiseaux que l’on peut dresser au haut vol.
– zoologie.Cerf noble ou Cerf élaphe, variété de cerf vivant en Europe.
▪
Loc. fig.Le noble art, nom donné à la boxe, pour la distinguer des autres arts de combat.
3.Fig. Qui a ou qui manifeste de la grandeur, de l’élévation, de la dignité. Une âme noble et généreuse. Un noble cœur. Il a l’air noble, le geste noble. Des sentiments nobles, des pensées nobles. Style noble, style élevé ; s’entend parfois péjorativement dans le sens de pompeux, ampoulé.
▪
théâtre.Père noble, dans la tragédie et la haute comédie, rôle d’un personnage d’âge et d’importance. Un emploi de père noble. Jouer les pères nobles.– musique.Basse noble,voir Basse I.
II. NOBLE
nom masculin
xive siècle. Emprunté de l’anglais noble, « noble », parce que cette monnaie était faite avec de l’or d’excellente qualité.
monnaies. Ancienne monnaie d’or anglaise, qui eut cours en France au xive et au xve siècle. Le noble à la rose, qui portait la rose d’York ou celle de Lancastre.
NOBLEMENT
adverbe
xiie siècle. Dérivé de noble I.
1.
À la manière des nobles, en gentilhomme. Loc.Vivre noblement, en France, sous l’Ancien Régime, vivre comme les membres de la noblesse, qui ne pouvaient exercer sans déroger aucune profession, à l’exception du métier des armes et d’un petit nombre d’activités manufacturières ou commerciales. Beaucoup de roturiers qui s’étaient portés acquéreurs d’un fief vivaient noblement. Tenir noblement une terre, la tenir en fief.
2.
D’une manière noble, avec noblesse. Parler, agir, se conduire noblement.
NOBLESSE
nom féminin
xiie siècle. Dérivé de noble I.
1.
Qualité, condition d’une personne noble. Haute, ancienne noblesse. Prouver sa noblesse, faire ses preuves de noblesse. Noblesse féodale, royale. Noblesse d’extraction, par opposition à Noblesse par anoblissement. Quartier de noblesse, chaque degré de filiation, dans une famille noble, tant en ligne paternelle qu’en ligne maternelle. Titre de noblesse, désignation par laquelle on distingue la qualité et le rang d’une personne noble. « Chevalier », « marquis », « duc » sont des titres de noblesse. Lettres de noblesse ou d’anoblissement, lettres patentes par lesquelles le roi conférait la noblesse à des roturiers, en récompense de services rendus ou contre le paiement d’une certaine somme. Parmi les privilèges de la noblesse, certains étaient d’ordre honorifique (port de l’épée, préséances), d’autres d’ordre judiciaire (exemption des juridictions inférieures, décollation au lieu des châtiments infligés aux roturiers), d’autres enfin d’ordre fiscal. Noblesse d’épée, noblesse acquise au Moyen Âge par des services militaires, par opposition à la noblesse de robe, acquise plus tard par l’achat de lettres d’anoblissement, d’offices anoblissants ou d’une charge de judicature. Noblesse de cloche, octroyée par le roi, à partir du xve siècle, aux membres des corps municipaux de certaines villes. Noblesse militaire, qui récompensait, après 1750, des officiers de haut mérite, décorés des ordres du roi. Dans certains pays, comme l’Angleterre ou la Russie. Noblesse héréditaire, par opposition à Noblesse personnelle, liée à une fonction.
▪
Expr. fig.Avoir acquis, reçu ses lettres de noblesse, avoir fait la preuve de son mérite, de son talent ; être consacré, jouir d’une grande considération.
▪
Prov.Noblesse oblige, quiconque prétend être noble doit faire honneur à sa naissance, tenir son rang, et, dans un sens plus général, chacun doit agir en conformité avec la situation qu’il occupe, avec la réputation qu’il revendique.
2.
Partie du corps social distinguée par la possession de certains titres, droits et privilèges, et à laquelle on appartient de par la naissance ou par la faveur d’un souverain ; l’ensemble des nobles d’un pays, d’une ville, d’une province. La noblesse romaine. Les trois états du royaume étaient le clergé, la noblesse et le tiers état. La noblesse constituait le second ordre du royaume. Les cahiers de la noblesse. L’Assemblée de la noblesse. Les députés de la noblesse aux États généraux. La noblesse de cour, par opposition à la noblesse de province. La haute noblesse, la partie de la noblesse qui a le plus d’ancienneté ou d’illustration, par opposition à la petite noblesse. L’ancienne noblesse, celle qui existait avant la révolution de 1789, par opposition à la nouvelle noblesse, celle qui a été créée depuis. Noblesse d’Empire. Noblesse pontificale, les hauts dignitaires de la Cour romaine anoblis par le pape.
3.Fig. Grandeur, élévation, dignité. Noblesse de cœur, de sentiments, d’âme. Noblesse d’expression, de style, de pensées. Parler, agir avec noblesse, avec une grande noblesse. Un geste qui ne manque pas de noblesse, qui n’est pas sans noblesse.
✻NOBLIAU
nom masculin
xixe siècle. Dérivé de noble I.
Fam. et péj. Homme de petite noblesse, ou dont la noblesse semble douteuse.
NOCE
nom féminin
xiie siècle. Issu du latin nuptiae, « noces, mariage », lui-même dérivé de nubere, « (se) voiler », puis « épouser ».
1.Au pluriel. Célébration d’un mariage. Le jour de ses noces. Épouser quelqu’un en premières, en secondes noces.Loc.Voyage de noces. Retour de noces, repas que l’on offre aux mariés dans les jours qui suivent le mariage. Noces d’argent, d’or, de diamant, célébration du vingt-cinquième, du cinquantième, du soixantième anniversaire d’un mariage. Expr. fam. et souvent iron.Convoler en justes noces, se marier.
Titre célèbre : Les Noces de Figaro, opéra de Mozart (1786).
2.
Fête que l’on donne à l’occasion d’un mariage ; réjouissances auxquelles il donne lieu. Une noce de village. Aller à la noce. Festin de noce. Habit de noce.Expr. fam.Être de noce.
▪
Dans cette acception, s’employait autrefois au pluriel. Les noces de Cana.
▪
Par métonymie. L’ensemble des personnes qui prennent part à cette fête. Le repas rassembla toute la noce.
▪
Expr. fig. et pop.Il n’a jamais été, il ne s’est jamais trouvé, il ne s’est jamais vu à pareille noce, il n’a jamais été l’objet de tant d’attentions, il ne s’est jamais trouvé dans une situation plus avantageuse. Ne pas être à la noce, être dans l’embarras, connaître de graves difficultés, affronter des périls. Faire la noce, célébrer joyeusement un évènement ou, plus souvent, mener une vie déréglée.
xiiie siècle. Issu, par l’intermédiaire du latin nauclerus, du grec nauklêros, « armateur ou propriétaire d’un navire ».
Litt. et vieilli. Celui qui conduit une embarcation. Ne se rencontre guère que dans les locutions Le nocher du Styx, le nocher des morts, Charon. (On dit aussi Nautonier.)
NOCIF, NOCIVE
adjectif
xve siècle, noxif. Emprunté du latin nocivus, « nuisible, dangereux ».
Qui est nuisible à la santé, dont les effets sont dangereux pour l’organisme. Produit nocif. Émanations nocives. L’action nocive du tabac.Fig. Néfaste, pernicieux. Des idées nocives pour la jeunesse.
Qualité de ce qui est nocif, de ce qui présente un danger pour la santé. La nocivité d’une substance.Fig.La nocivité de son influence, de son action.
NOCTAMBULE
nom
xviiie siècle, au sens de « somnambule ». Composé à partir du latin nox, noctis, « nuit », et ambulare, « marcher, se promener ».
Personne qui aime à se promener, à se divertir durant la nuit.
NOCTAMBULISME
nom masculin
xviiie siècle, au sens de « somnambulisme ». Dérivé de noctambule.
Manière de vivre, habitudes des noctambules.
✻NOCTUELLE
nom féminin
xviiie siècle. Dérivé savant du latin noctua, « chouette, hibou ».
entomologie. Nom donné à divers papillons nocturnes.
✻NOCTULE
nom féminin
xviiie siècle. Emprunté du latin tardif noctula, de même sens.
zoologie. Grande chauve-souris arboricole, commune en Europe et en Asie.
NOCTURNE
adjectif et nom
xiiie siècle. Emprunté du latin nocturnus, de même sens.
I.
I.Adjectif.
Par opposition à Diurne. Qui a lieu la nuit, qui se manifeste durant la nuit. Vision, apparition nocturne. Attaque nocturne. Tapage nocturne.Spécialement. Dont la période d’activité se situe entre le coucher et le lever du soleil. Papillons, insectes nocturnes. La chouette et l’effraie sont des rapaces nocturnes. Plantes nocturnes, dont les fleurs ne s’ouvrent qu’à la tombée de la nuit. La belle-de-nuit est une plante nocturne.
1.N. m.liturgie catholique. Chacune des parties de l’office de la nuit, ou matines, comprenant trois psaumes et trois leçons. Le premier, le second, le troisième nocturne. Le répons du troisième nocturne est souvent remplacé par le Te Deum. Les nocturnes de l’office des Ténèbres.
2.N. m.musique. Au xviiie siècle, divertissement généralement exécuté le soir, en plein air, et où dominaient les instruments à vent. Depuis l’époque romantique, désigne une pièce pour piano évoquant l’atmosphère de la nuit. Les nocturnes de Chopin, de Debussy. Les treize nocturnes de Fauré.Par extension.Le nocturne de la septième symphonie de Mahler. Se dit également d’une mélodie à deux voix, proche de la romance. Le nocturne de « Daphnis et Chloé » de Ravel.
3.N. f. Manifestation, compétition sportive qui a lieu en soirée. Loc. adv.En nocturne. Les courses hippiques disputées en nocturne sont réservées aux trotteurs.
▪
Se dit aussi de l’ouverture en soirée d’un musée, d’une exposition, d’un salon, d’un magasin, etc.
xvie siècle. Dérivé savant du latin nodus, « nœud ».
optique.Points nodaux, points situés sur l’axe d’un système optique, tels que tout rayon émergent passant par l’un d’entre eux est parallèle au rayon incident qui passe par l’autre.
NODOSITÉ
nom féminin
xive siècle. Emprunté du latin tardif nodositas, de même sens.
1.anatomie.pathologie. Excroissance de forme arrondie, dure au toucher. Nodosité articulaire. Nodosités rhumatismales.
2.botanique. État d’un végétal qui présente des nœuds ; par métonymie, ces nœuds eux-mêmes.
▪
Spécialement. Formation qui se développe sur la racine de certaines plantes, sous l’action de bactéries qui participent à la fixation de l’azote.
✻NODULAIRE
adjectif
xixe siècle. Dérivé de nodule.
sciences. Qui caractérise les nœuds, les nodules ; qui a l’aspect d’un nœud, d’un nodule.
✻NODULE
nom masculin
xve siècle. Emprunté du latin tardif nodulus, diminutif de nodus, « nœud ».
1.anatomie. Protubérance de faible dimension. Nodules des valvules aortiques du cœur.– pathologie. Petite nodosité. Nodule rhumatoïde.
2.géologie. Concrétion qui se forme autour d’un corps dur, ou noyau, dans une roche de composition ou de structure différentes. Nodule siliceux, phosphaté. Nodules polymétalliques, concrétions sphériques d’oxydes et de sulfures métalliques, que l’on trouve en grande quantité sur le fond des océans.
✻NODULEUX, NODULEUSE
adjectif
xixe siècle. Dérivé de nodule.
sciences. Qui présente des nœuds, des nodules.
NODUS
(s se fait entendre)nom masculin
xive siècle. Mot latin, signifiant « nœud ».
pathologie. Syn. vieilli de Nodosité et de Nodule.
NOËL
nom masculin
xiie siècle, naël. Issu du latin natalis, « relatif à la naissance ».
1.Avec une majuscule. Fête de la nativité de Jésus-Christ. La nuit de Noël. La messe, les trois messes de Noël. Vigile, octave de Noël. Les matines, les vêpres de Noël. Les O de Noël,voir O.
▪
Ensemble des traditions qui sont attachées à cette fête et, dans l’usage actuel, des réjouissances profanes et des activités commerciales auxquelles elle donne lieu au sein de populations de toutes confessions. Arbre de Noël,voir Arbre.Décorations de Noël. Bûche de Noël,voir Bûche I.Le père Noël, le bonhomme Noël, personnage légendaire, représenté sous les traits d’un vieillard à longue barbe blanche, qui porte dans sa hotte les cadeaux destinés aux enfants et les distribue par la cheminée durant la nuit de Noël. La veillée, le réveillon de Noël. Souhaiter un bon, un joyeux Noël. À la fête de Noëlou, elliptiquement,à la Noël, à Noël. Cadeau de Noël.Loc. fam.Le Noël d’un enfant, les présents qu’il reçoit à l’occasion de la fête de Noël (dans cet emploi, prend parfois la minuscule).
▪
Expr. fig. et fam.Croire au père Noël, faire preuve d’une crédulité, d’une naïveté excessive.
Prov.Noël au balcon, Pâques au tison, s’il fait doux à Noël, il fera froid à Pâques.
▪
Spécialement.Rose de Noël, autre nom de l’ellébore noir.
2.
Chant populaire en l’honneur de la Nativité ; par métonymie, air sur lequel on chante ces cantiques. Un recueil de noëls. Les noëls bourguignons de La Monnoye. Noëls de Provence. Le « Livre de noëls pour l’orgue et le clavecin » de Claude Daquin.
▪
Par extension. Très vieilli. Désignait certaines chansons satiriques composées sur ces airs. Il courut un noël contre le ministère.
3.Anciennement. Cri que le peuple poussait à l’occasion d’un évènement heureux, comme la naissance d’un prince, le mariage ou l’accession au trône d’un souverain.
NŒUD
nom masculin
xiie siècle. Issu du latin nodus, de même sens.
I.
I.
1.
Entrelacement d’un brin, d’un fil, d’un cordage que l’on joint à un autre, ou d’un même brin, fil ou cordage que l’on replie sur lui-même pour l’arrêter. Nœud simple, nœud double ou double nœud, nœud plat, etc. Faire, défaire, desserrer un nœud. Un nœud qui n’est pas assez serré, qui est trop lâche, qui se défait. Nœud coulant, dont la boucle se serre et se desserre par simple glissement. Corde à nœuds. Faire un nœud à son mouchoir, le nouer pour se rappeler quelque chose, une chose à faire. Expr. fig.Trancher le nœud gordien,voir Gordien.Fam.Faire des nœuds, créer des difficultés, embrouiller une situation. Il y a un nœud…, une difficulté, un problème. Un sac de nœuds, une affaire embrouillée, une situation confuse.
▪
marine.Nœud de chaise, de cabestan, d’aiguille, de bois, d’écoute, de bouline, de hauban, de vache, etc.
▪
Par extension. Ornement, objet de parure formé d’un nœud. Nœud de cravate. Nœud papillon (on dit aussi Cravate papillon), cravate courte dont le nœud évoque l’aspect des ailes d’un papillon. Nœud de ruban, ornement fait avec des rubans enlacés. Nœud d’épée, espèce de dragonne que portaient jadis les officiers lorsqu’ils allaient à la cour et qu’ils n’étaient pas en uniforme, ou encore lorsqu’ils portaient le deuil ; désigne également un nœud de ruban qui servait à orner la poignée d’une épée. Nœud d’épaule, ornement qui remplaçait autrefois l’aiguillette d’uniforme. Des nœuds de perles, de diamants, de rubis.
▪
Par analogie.Un nœud de vipères, un amas de vipères, enroulées les unes autour des autres et, fig., un groupe de personnes unies par la haine, le ressentiment, qui nourrissent des projets malfaisants.
Titre célèbre : Le Nœud de vipères, de François Mauriac (1932).
▪
Fig. et vieilli. Attachement, lien étroit entre des personnes. Le nœud conjugal. Les nœuds les plus forts, les plus étroits, les plus doux. Les nœuds de l’amitié.
2.Fig. Difficulté principale, point essentiel d’une affaire, d’une question. Voilà le nœud du problème, du débat. Trancher le nœud de la question, de la difficulté.
▪
Dans un roman ou une pièce de théâtre, moment de l’action où la conjoncture est le plus tendue, laissant encore incertaines les voies du dénouement.
II.
II.Emplois techniques et spécialisés.
1.botanique. Protubérance qui se forme sur le tronc d’un arbre, d’un arbrisseau. Le bois d’épine, le bois de cornouiller a beaucoup de nœuds. Désigne aussi le renflement qui apparaît sur la tige de certaines plantes, au point où naît une feuille, un bourgeon, ou sur le tronc d’un arbre, à l’endroit d’où part une branche et où les fibres ligneuses prennent une orientation nouvelle. Il faut tailler la vigne au troisième nœud. Nœud du bambou.Par extension. Partie dure et dense située dans le corps ligneux d’un arbre, qui correspond au point d’insertion d’une branche. Ce bois ne peut se fendre droit, il a trop de nœuds. Cette poutre s’est rompue à cet endroit, parce qu’il y avait un nœud.
2.Anciennement. Articulation, jointure des doigts.
▪
Aujourd'hui. Concrétion, nodosité qui se forme autour des articulations des doigts de la main.
▪
Se dit également des vertèbres qui forment la queue de certains animaux, comme le cheval, le chat, le chien, etc.
3.astronomie. Point d’intersection de l’orbite d’un astre ou d’un satellite avec le cercle de l’écliptique ou un autre plan pris pour référence. Nœud descendant, ascendant. Ligne des nœuds,voir Ligne.
4.acoustique. Point d’une onde stationnaire où l’amplitude de la vibration est nulle.
5.transports. Endroit où aboutissent et d’où partent plusieurs voies de communication. Nœud routier, autoroutier. Un nœud ferroviaire important.– électricité. Point d’un circuit auquel plusieurs conducteurs sont reliés.
6.marine. Unité de mesure de la vitesse d’un navire, correspondant à la distance parcourue par un navire en trente secondes, à la vitesse d’un mille (soit 1 852 mètres) à l’heure (symbole :nd ou, plus rarement, n). Filer dix, vingt nœuds, dix, vingt milles à l’heure. S’emploie également dans la navigation aérienne. (On évitera l’expression Filer tant de nœuds à l’heure, le nœud étant par lui-même une unité de vitesse horaire.)
▪
Anciennement.Nœuds de la ligne de loch, marques faites à intervalles réguliers sur la ligne de loch, de telle sorte que le nombre des nœuds passant en trente secondes dans la main de l’opérateur soit égal au nombre de milles marins parcourus en une heure par le navire (cette pratique n’est plus en usage depuis que divers instruments ou dispositifs ont remplacé les lochs à bateau). Par métonymie, Nœud désigne l’intervalle séparant chacune de ces marques, et dont la longueur théorique équivaut à la cent vingtième partie du mille marin.
1.
Qui est de la couleur d’un objet absorbant la totalité des rayons lumineux du spectre solaire ; qui est de la couleur du charbon, du jais, de l’ébène. Du marbre noir. Un pelage noir. Avoir les cheveux, les yeux noirs. Une tenture noire. Un costume noir. Crayon noir. De l’encre d’un bleu noirou, elliptiquement,bleu-noir. Tableau noir, panneau apposé sur le mur d’une salle de classe, et sur lequel on écrit à la craie. Le pavillon noir des pirates, le drapeau noir des anarchistes.Expr.Noir comme du charbon, comme de la suie. Noir comme de l’encre, plus noir que l’encre, d’un noir intense. Noir comme l’ébène. Noir comme l’aile d’un corbeauou, elliptiquement,aile de corbeau, noir avec des reflets bleu foncé. Noir comme jaisou, elliptiquement,jais, d’un noir soutenu et luisant. Fig. et fam.Être noir de colèreou, par métonymie,dans une colère noire, être en proie à une violente colère, être en fureur. La salle était noire de monde, les visiteurs, les spectateurs s’y pressaient. Pop.Être noir, être complètement ivre.
▪
Spécialement.médecine ancienne.Bile noire, ou Atrabile,voir Bile.– gravure.Manière noire,voir Manière.– vènerie.Les bêtes noires, les sangliers. Expr. fig. et fam.Être la bête noire de quelqu’un, être pour lui un objet d’aversion et de haine.
– cuisine.Viandes noires, viande de lièvre, de chevreuil, de sanglier, etc., par opposition aux viandes rouges ou blanches.
▪
beaux-arts.Vierges noires, se dit de certaines statues anciennes de la Vierge, généralement sculptées dans le bois et qui sont de couleur très sombre. La Vierge noire du Puy, de Czestochowa.
▪
Par opposition à d’autres choses comparables ou de même nature de couleur claire ou blanche. Blé noir, sarrasin. Du pain noir, fait de farine de seigle, de sarrasin et de froment. Du boudin noir. Du poivre noir. Beurre noir,voir Beurre.Raisin noir. Chocolat noir. Café noir. Des lunettes noires, aux verres fumés. Une perle noire. Boules noires(anciennement), par opposition à Boules blanches,voir Boule.Loc. fig.L’or noir, le pétrole. Dans certaines dénominations géographiques. La mer Noire. La Forêt-Noire. La montagne Noire.
▪
Loc.Les moines noirs, les Bénédictins (par opposition aux Cisterciens, appelés Moines blancs). Blouson noir(vieilli),voir Blouson.histoire.Les Centuries noires, en Russie, groupes terroristes antisémites, sous le règne de Nicolas II. Les Chemises noires, les groupements fascistes italiens.
▪
Adverbialement.Dire tantôt blanc, tantôt noir, changer sans cesse d’avis ; tergiverser. Il dit blanc un jour, noir le lendemain. Si vous lui dites blanc, il répondra noir, il se plaît à contredire.
2.
Se dit d’une personne ou d’une population caractérisée notamment par une pigmentation sombre de la peau, par opposition à Blanc et à Jaune (s’est substitué dans l’usage au mot Nègre). Un homme noir. Une femme noire.Par métonymie.Une personne de race noire. Les quartiers noirs des grandes villes américaines. L’Afrique noire, l’Afrique subsaharienne. Le continent noir, l’Afrique.
3.
Qui n’est pas propre, dont la couleur est ternie, salie. Avoir les mains noires, les ongles noirs. Des vêtements noirs de boue. Une muraille noire de suie.Loc. pop.Les gueules noires, les mineurs.
▪
Spécialement.Marée noire, se dit d’une nappe de pétrole répandue au large, qui vient souiller les côtes.
▪
Expr. fig.Être noir de coups, avoir la peau couverte d’ecchymoses, de meurtrissures.
4.
Qui est sombre, obscur, privé de lumière, plongé dans les ténèbres. Des rues étroites et noires. Un noir cachot. Nuit noire, nuit complète, sans lune. Le ciel est noir, orageux, couvert de nuages. Nuages noirs, qui apparaissent dans un ciel clair et annoncent l’orage. Un froid noir, un froid qui s’accompagne d’un ciel couvert. Litt.L’onde noire, le Styx. Subst.Avoir peur du noir, de l’obscurité. Adverbialement.Il fait noir comme dans un four(fam.).
▪
Loc. fig.Cabinet noir, service où l’on procédait, par ordre du gouvernement, à la surveillance de certaines correspondances. Caisse noire, fonds qui n’apparaissent pas dans la comptabilité officielle. Bande noire,voir Bande II.Marché noir, marché clandestin où l’on peut se procurer au prix fort des produits non disponibles ou officiellement contingentés. Liste noire, liste des personnes à surveiller, à mettre à l’écart, etc. Subst.Fam.Travail au noir, non déclaré.
▪
Spécialement.photographie.Chambre noire,voir Chambre.– aéronautique.Boîte noire,voir Boîte.– physique.Corps noir, objet idéal, en équilibre thermodynamique, dont le rayonnement est exclusivement fonction de la température. Lumière noire, rayonnement ultraviolet qui excite la fluorescence de certains corps.
– astronomie.Trou noir, objet idéal extrêmement dense, qui exerce une attraction si forte qu’il n’émet aucun rayonnement, et qui correspondrait au stade final de l’évolution d’une étoile.
▪
Fig. Qui marque ou inspire une sombre tristesse ; qui apporte ou annonce le malheur, la désolation. De noirs soucis. Un noir pressentiment. Avoir des idées noires. Une misère noire. Les années noires. Jeter un regard noir à quelqu’un. Un œil noir. Humour noir, qui tire un certain comique de réalités cruelles, de situations dramatiques. Roman, film noir, qui s’attache à dépeindre les aspects les plus sombres et les plus cruels de la condition humaine, des réalités sociales. Loc. fam.Série noire, succession rapide d’évènements fâcheux, funestes ; se dit aussi, par allusion à une célèbre collection de romans policiers, d’un genre littéraire et artistique. Film de série noire.
▪
histoire.La peste noire, l’épidémie qui ravagea une grande partie de l’Europe vers le milieu du xive siècle. Le Jeudi noir, le 24 octobre 1929, qui marqua, à la Bourse de New York, le début de la grande dépression. Septembre noir, nom d’une organisation terroriste, par référence aux affrontements de septembre 1970 qui virent l’écrasement des milices palestiniennes par l’armée jordanienne.
5.Fig. Qui est inspiré par la malveillance, la méchanceté ; qui est empreint de noirceur. Nourrir de noirs desseins. Vit-on jamais action plus noire ? Avoir l’âme noire.
▪
Spécialement.Magie noire, qui suppose l’intervention des esprits démoniaques et que l’on pratique dans l’intention de nuire (par opposition à Magie blanche). Messe noire, messe sacrilège en l’honneur de Satan. Subst.alchimie.Œuvre au noir, première étape du grand art, au cours de laquelle s’opère la dissociation de la matière.
Titre célèbre : L’Œuvre au noir, de Marguerite Yourcenar (1968).
II.
II.Nom masculin.
1.
La couleur qui ne réfléchit aucun rayon lumineux ; matière colorante, fard ou peinture de cette couleur. Un noir mat, brillant, luisant. Noir de Prusse, noir d’Espagne. Noir animal, produit de la calcination des os. Noir d’ivoire,voir Ivoire.Noir de fumée,voir Fumée.Teindre un vêtement en noir. Un film en noir et blanc. Le noir est en Occident la couleur du deuil.Avec un sens collectif.S’habiller en noirou, vieilli,de noir, de vêtements de cette couleur. Elle est en noir, tout de noir vêtue. Une église tendue de noir.
▪
Expr. fig.Pot au noir,voir Pot I.Voir tout en noir, faire preuve d’un pessimisme exagéré, prévoir des évènements tristes et funestes. Broyer du noir(fam.), s’abandonner à de sombres pensées. Aller, passer, changer du blanc au noir, passer d’un extrême à l’autre. Loc. adv.Noir sur blanc, en toutes lettres, avec netteté, sans ambiguïté. Mettre noir sur blanc, mettre par écrit, indiquer clairement par un document. Il a mis ses idées noir sur blanc. Cette clause est stipulée noir sur blanc.
▪
beaux-arts.Les noirs, les ombres d’un tableau ou d’une estampe. Expr.Pousser, tirer au noir, se dit d’un tableau dans lequel les ombres et les demi-teintes noircissent par l’effet du temps.
– imprimerie.Noir au blanc, impression aux couleurs inversées, dans laquelle les lettres apparaissent en blanc sur fond noir.
2.jeux. Aux échecs, aux dames, etc., se dit des pièces ou pions opposés aux blancs. Les noirs jouent et gagnent.
III.
III.Nom.
1.
Personne appartenant à une population dont l’un des caractères physiques est la couleur sombre de la peau. Un Noir, une Noire. L’esclavage, la traite, l’émancipation des Noirs.
2.N. m. pl.histoire.Les Noirs, s’est dit des députés qui, en 1789, siégeaient à l’aile droite de l’Assemblée constituante et étaient partisans d’un retour à l’absolutisme.
3.N. f.musique. Note représentée par un rond noir, et dont la durée équivaut au double d’une croche et à la moitié d’une blanche.
D’une couleur sombre qui tire sur le noir. Bleu, vert noirâtre. Tache noirâtre. De l’eau noirâtre.
NOIRAUD, NOIRAUDE
adjectif
xvie siècle, noirault. Dérivé de noir.
Péj. ou plaisant. Se dit familièrement d’une personne qui a les cheveux noirs et la peau très brune. Un homme noiraud.Subst.Un noiraud, une noiraude.
NOIRCEUR
nom féminin
xiie siècle, nerçor. Dérivé de noir.
1.
Qualité de ce qui est noir. La noirceur de l’encre. La noirceur des sourcils.
2.Fig. Méchanceté extrême, bassesse, vilenie. La noirceur de son âme. La noirceur du procédé.Par métonymie. Acte odieux, infâme ; perfidie. Je le croyais incapable de telles noirceurs.
NOIRCIR
conjugaisonverbe transitif et intransitif ou pronominal
xiie siècle. Issu du latin nigrescere, de même sens.
I.
I.Verbe transitif.
1.
Rendre noir ; passer au noir. Noircir un panneau, un mur. Se noircir les cheveux. Il s’est noirci les mains. Une pièce noircie par la fumée.
▪
Expr. fig. et fam.Noircir du papier, écrire beaucoup et, parfois péj., écrire des textes dénués d’intérêt, de valeur. Il passe ses journées à noircir du papier.
2.Fig. Dépeindre sous un jour défavorable. Noircir quelqu’un, exagérer ses torts, ses travers, le diffamer. On a vainement essayé de le noircir à mes yeux. Noircir la réputation de quelqu’un. Noircir la situation, la présenter sous un jour plus sombre qu’elle n’est en réalité, en exagérer la gravité. On dit familièrement, dans le même sens, Noircir le tableau.
II.
II.Verbe intransitif ou pronominal.
1.
Devenir noir, plus noir. Ce bois ne brûle pas, il ne fait que noircir, il noircit au feu. L’argent noircit ou se noircit à l’air. Le ciel se noircit, le ciel s’obscurcit, se couvre de nuages épais, le temps tourne à l’orage.
2.Pop.Se noircir, s’enivrer.
NOIRCISSURE
nom féminin
xvie siècle. Dérivé de noircir.
Tache ou trace noire. Noircissures de suie.
NOISE
nom féminin
xie siècle. Peut-être issu du latin nausea, lui-même emprunté du grec nausia, « mal de mer, dégoût », tiré de nautês, « matelot ».
Très vieilli. Querelle, dispute sur un sujet de peu d’importance. Ne s’emploie plus que dans la locution Chercher noise ou, parfois, des noises à quelqu’un, lui chercher querelle pour un motif futile.
xixe siècle. Dérivé de noyer II, avec influence de noix et de noisette.
Lieu planté de noyers ou de noisetiers (dans ce dernier cas, on dit aussi Coudraie).
NOISETIER
nom masculin
xvie siècle. Dérivé de noisette.
Arbuste de la famille des Bétulacées, qui produit des noisettes (on dit aussi Coudrier noisetier). Noisetier franc, qui n’est pas issu d’une greffe. L’avelinier est une variété de noisetier.
NOISETTE
nom féminin
xiiie siècle. Diminutif de noix.
1.
Fruit du noisetier, dont la coque renferme une amande comestible de forme arrondie. Noisettes fraîches, sèches. Noisettes franches, produites par un noisetier franc. Casse-noisettes,voir ce mot.Chocolat aux noisettes. Couleur de noisetteou, elliptiquement,couleur noisette, qui rappelle la couleur brune de la noisette. En apposition.Des yeux noisette.
▪
Par analogie. Morceau de la grosseur d’une noisette. Faire fondre une noisette de beurre.
2.Spécialement.boucherie. Pièce de viande prise sur le filet, le carré ou dans le gigot d’agneau ; se dit également d’une petite tranche de filet de bœuf ou d’un grenadin de veau, que l’on passe au gril ou à la poêle.
▪
En apposition.cuisine.Beurre noisette, beurre chauffé à la poêle jusqu’à ce qu’il prenne une couleur noisette. Pommes noisettes, petites boules de pomme de terre que l’on fait dorer au beurre et légèrement rissoler.
NOIX
nom féminin
xiie siècle. Issu du latin nux, nucis, désignant tout fruit à écale et à amande, et notamment la noix.
1.
Fruit du noyer, de forme oblongue, dont la partie comestible est enfermée dans une coque, sous une écale verte appelée Brou. Noix verte, nouvelle. Un sac, un cent de noix. Abattre, gauler, écaler, casser, cerner des noix. Écale, coquille, cerneau de noix. Le zeste d’une noix. De l’huile de noix. Brou de noix,voir Brou.Casse-noix,voir ce mot.
▪
Loc. fig. et fam.Coque ou coquille de noix, petite embarcation de bois à la coque arrondie et, par extension, toute embarcation de taille réduite, impropre à la navigation. Pop.Une noix, une personne stupide, un imbécile. Comme terme d’affection. Vieille noix !
▪
Par extension. Se dit du fruit à coque ligneuse de certains arbres ou arbustes. Noix de muscadeou, elliptiquement,noix muscade (on dit aussi Muscade). Noix de coco. Noix de cola. Noix de cajou, nom courant de l’anacarde. Noix de pécan ou, simplement, pécan. Noix vomique.
▪
Loc. fig., fam. et péj.À la noix de cocoou, elliptiquement,à la noix, dénué de valeur, de sérieux. Un raisonnement à la noix.
▪
Par analogie. Morceau de la grosseur d’une noix ; petite quantité d’une substance. Une noix de beurre.
2.botanique.Noix de galle ou galle du chêne, dénomination courante de la cécidie.
3.boucherie. Partie maigre, délicate et particulièrement tendre de certaines pièces de viande, prise dans la cuisse ou l’épaule. Noix de veau, partie postérieure du cuisseau. Noix pâtissière, morceau constitué par la partie antérieure du cuisseau de veau, et dont on fait des rôtis. Sous-noix. Noix d’entrecôte, de gigot, de côtelette, partie centrale et charnue de ces viandes. Gîte à la noix,voir Gîte I.Noix de jambon, partie la plus maigre de l’épaule.
4.technique. Partie du ressort d’une arbalète, munie d’une encoche permettant d’arrêter la corde lorsqu’elle est tendue.
▪
Pièce du mécanisme des anciennes armes à feu, munie de deux crans qui s’engrènent dans la mâchoire de la gâchette, dont l’un retient le chien lorsqu’il est au repos, et l’autre lorsqu’il est armé.
▪
Se dit également de la roue dentée d’un moulin à café, à poivre, etc., qui sert à broyer les grains.
xive siècle. Locution latine, signifiant proprement « ne me touche pas », parce que les capsules de cette plante éclatent au moindre contact lorsqu’elles arrivent à maturité.
Nom usuel de la variété d’impatiente qui pousse en France, appelée aussi Balsamine des bois.
NOLIS
nom masculin
xve siècle, nolit. Emprunté, par l’intermédiaire du latin naulum, « fret », du grec naulon, lui-même dérivé de naus, « bateau ».
Fret ou louage d’un navire et, par extension, de tout moyen de transport pour une distance ou une durée déterminée.
NOLISEMENT
nom masculin
xvie siècle, nollixemant. Dérivé de noliser.
Syn. d’Affrètement (on rencontre aussi la graphie Nolissement).
xvie siècle, nauliser. Emprunté du latin médiéval naulizare, lui-même dérivé de naulum, « fret ».
Syn. d’Affréter et de Fréter.
NOM
nom masculin
ixe siècle. Issu du latin nomen, de même sens.
■
Mot qui sert à désigner un être, une chose ou un ensemble d’êtres, de choses.
I.
I.grammaire. Mot, le plus souvent invariable en genre et variable en nombre, qui désigne un être, une chose unique, ou des êtres, des choses appartenant à la même espèce, et qui est susceptible d’occuper dans la phrase diverses fonctions (dans cet emploi spécialisé, on dit aussi Substantif).
Le nom et le verbe. Nom masculin, nom féminin. Un nom qui ne s’emploie qu’au pluriel. Un complément de nom. La déclinaison d’un nom en grec, en latin, en allemand. Nom propre, qui désigne un être ou une chose unique, par opposition à Nom commun, qui s’applique à une catégorie générale d’êtres, d’objets ou de concepts (on disait autrefois Nom appellatifou, subst.,appellatif). Les noms propres prennent la majuscule. « Paul, Martin » sont des noms propres, comme « France, Vésuve » ; « livre, table, mur » sont des noms communs. Nom collectifou, subst.,collectif, qui désigne plusieurs personnes ou plusieurs choses de même espèce. « Foule, multitude, amas, décombres » sont des noms collectifs. Nom de nombre ou Numéral,voir ce mot.
II.
II.
1.
Le mot ou l’ensemble de mots par lequel on désigne une personne, pour la distinguer de toutes les autres. Nom de personne. Nom de baptême, prénom donné lors du baptême (on dit aussi, familièrement, Petit nom). Louis, premier du nom. Il a pour nom, on lui donna pour nom Pierre. Un homme du nom de… Nom de famille, patronyme ou matronyme, ou association de ces deux noms. Nom d’usage, qui n’est pas reconnu par l’état civil mais peut figurer sur certains documents administratifs. Nom de jeune fille, porté par une femme avant son mariage. Un grand nom, un nom illustre. Ce nom s’est éteint, se dit d’une famille dont le nom n’est plus porté, faute de descendants. Relever un nom, prendre le nom d’une famille éteinte. Transmettre, donner son nom. Écorcher le nom de quelqu’un. Rappelez-moi votre nom. Décliner ses nom, prénoms, titres et qualités. Un ouvrage publié sans nom d’auteur. Il a pris ce nom dans la clandestinité. On a fait courir ce libelle sous son nom. Prête-nom,voir ce mot. S’emploie également à propos des animaux. Dans le « Roman de Renart », le lion porte le nom de Noble, le loup celui d’Ysengrin.
▪
Spécialement.Un nom d’emprunt, un faux nom, grâce auquel on préserve son incognito. Nom de guerre,voir Guerre. Pour les écrivains, on parle de Nom de plume et, pour les comédiens, de Nom de théâtre. Nom de religion, que les religieux prennent ou reçoivent en entrant dans certains ordres.
▪
Loc. et expr.Un nom à coucher dehors (par ellipse de à coucher dehors avec un billet de logement), difficile ou impossible à prononcer, à retenir. Mettre un nom sur un visage, se rappeler le nom d’une personne en la voyant. Connaître quelqu’un de nom, en avoir entendu parler. On dit, dans le même sens : Son nom ne m’est pas inconnu.
▪
Par métonymie. Se dit de la personne elle-même, ou de la réputation qui lui est attachée, du souvenir qui reste d’elle. Il est fâcheux que son nom ait été mêlé à ce scandale. Veiller à l’honneur de son nom, à la réputation de sa famille. La gloire de son nom, sa renommée. Son nom est tombé dans l’oubli.Expr.Se faire un nom, acquérir la notoriété. Il s’est fait un grand nom dans sa spécialité. Il ne laissera aucun nom, la postérité ne retiendra rien de lui, de son œuvre. Les grands noms du royaume, sous l’Ancien Régime, les familles issues de la plus ancienne noblesse. On dit de même : Les grands noms de la finance, de l’industrie, pour désigner des dynasties de financiers, d’industriels, etc.
▪
religion.Invoquer le nom de Dieu, l’adorer, l’implorer. Loué soit le nom du Seigneur ! Tu ne jureras point le nom du Seigneur, tu ne l’invoqueras pas en vain, tu ne blasphèmeras pas. Le saint nom de Jésus, de Marie. « Que votre nom, que ton nom soit sanctifié », paroles du Notre Père. « Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit », invocation accompagnant le signe de croix.
▪
droit.Mettre un bien au nom de quelqu’un, lui en transférer la propriété. Procéder, agir au nom et comme tuteur, en qualité de tuteur. Céder ses droits, noms, raisons et actions, transférer les droits et titres en vertu desquels on prétend à quelque chose, qu’on fait valoir en justice. Répondre d’une chose en son propre et privé nom, en être personnellement responsable. On dit de même : Être attaqué, poursuivi en son propre et privé nom, être attaqué, poursuivi directement et personnellement. Être en nom dans une affaire, être associé dans une affaire. Société en nom collectif, société commerciale formée, sous la même raison sociale, par plusieurs associés qui sont solidairement responsables du passif.
2.
Appellation propre à un être, à une chose, et qui les distingue à l’intérieur d’une espèce, d’une catégorie. Nom de pays, de peuples. Noms ethniques. Noms géographiques. Noms de lieux, ou toponymes. Le nom d’une rue, d’un hôtel.
III.
III.
1.
Mot par lequel on désigne tous les êtres ou toutes les choses d’une même espèce, d’une même catégorie. Chercher le nom d’un objet. Comme son nom l’indique… Nom générique, spécifique, qui désigne un genre, une espèce. Le nom d’un animal, d’une plante. Nom scientifique ou nom savant, par opposition à Nom usuel ou nom courant. Nom commercial, nom déposé, nom de marque. Le cachemire tire son nom du lieu où il est fabriqué. Jurons familiers exprimant la colère, l’impatience (par substitution au juron blasphématoire Nom de Dieu !). Nom de nom ! Nom d’un petit bonhomme ! Nom d’un chien ! Nom d’une pipe !
▪
Spécialement. Qualité, titre que l’on attribue à une personne ; qualification qui peut être appliquée à une personne ou à une chose. Un homme digne de ce nom. À ceux qui commettent de telles actions, on refusera le nom d’hommes. Le respect du nom du père. Il est indigne du nom d’ami. Un tel gouvernement n’est que l’anarchie sous un autre nom. Une dictature qui n’ose pas dire son nom, qui conserve les apparences de la liberté.
▪
Dans certains tours restrictifs ou négatifs, Nom désigne le mot, la vaine apparence, par opposition à la chose. Sans élections libres, la démocratie n’est qu’un nom.
▪
Expr. fig.Appeler, nommer les choses par leur nom, ne pas affaiblir la vérité, parler sans détour, sans ménagement. Traiter quelqu’un de tous les noms, le couvrir d’injures. Cela n’a pas de nom, c’est une chose qui n’a pas de nom, se dit d’une action indigne, d’un procédé inqualifiable. Péj.Cette façon d’agir a un nom, présente un caractère d’infamie. Loc.Sans nom, que l’on se refuse à nommer, qui est indicible. Une horreur sans nom.
2.Loc. adv.De nom, se dit d’une personne qui se trouve investie d’une charge, d’une fonction, sans pouvoir la remplir effectivement, sans en exercer réellement les prérogatives. Avant d’être sacré à Reims, Charles VII n’était roi que de nom.
▪
Loc. prép.Au nom de, de la part de ; en lieu et place de. Il est venu nous solliciter au nom de son frère. En considération de, eu égard à. Je vous demande cela au nom de notre ancienne amitié.Spécialement.Au nom de la loi, formule qu’emploient les agents de la force publique avant une intervention, une interpellation. Au nom de la loi, je vous arrête ! Au nom du peuple français, du président de la République…
xvie siècle. Emprunté, par l’intermédiaire du latin, du grec nomas, ‑ados, « qui paît, qui pâture », puis « qui change de pâturage, qui erre à la façon des troupeaux ».
1.Adj. Qui est errant, qui n’a pas d’habitation, d’établissement fixe. Une tribu nomade. Les populations nomades et les populations sédentaires.Par métonymie.Vivre à l’état nomade.
▪
Par analogie. Se dit d’un animal qui, sans effectuer de migration régulière, ne demeure pas constamment sur le même territoire. Les oiseaux nomades se distinguent des oiseaux migrateurs et des oiseaux sédentaires.
2.N. Personne qui a un mode de vie itinérant. Un, une nomade. Les nomades des régions sahariennes. Les campements, les tentes des nomades.
▪
droit. Personne ne possédant ni domicile ni résidence fixe, qui circule sur le territoire sans avoir le statut de forain. Terrain réservé, interdit aux nomades.
▪
Fig.Vivre en nomade, changer souvent d’habitation, n’avoir aucune attache. Un tempérament de nomade.
1.
Le fait de passer d’une vie sédentaire à une vie nomade. Nomadisation d’une population.
▪
Par extension. Le fait, pour un territoire, d’être peuplé par des populations nomades. Zone de nomadisation.
2.militaire. Opération ou exercice consistant à faire circuler de petites unités de fantassins dans une zone où l’on présume que se trouvent des ennemis.
(le n de man, ainsi que le s et le d se font entendre)nom masculin
xxe siècle. Locution anglaise, signifiant littéralement « terre qui n’appartient à personne ».
■
Zone située entre les positions avancées de deux armées ennemies. S’aventurer dans le no man’s land.
▪
Par analogie. Zone neutre qui sépare les postes frontières de deux États limitrophes et, par extension, zone au statut indéterminé, peu habitée ou inhabitée.
✻NOMBRABLE
adjectif
xiie siècle. Dérivé de nombrer.
Qui peut être nombré, compté. Une quantité nombrable. (On dit plus couramment Dénombrable.)
NOMBRE
nom masculin
xiie siècle, numbre. Issu du latin numerus, de même sens.
I.
I. Notion permettant d’indiquer la quantité d’éléments qui forment un ensemble d’êtres ou de choses, d’établir le rapport d’une quantité à une autre quantité de même nature, appelée unité et prise comme référence ; par métonymie, le symbole par lequel on représente cette notion.
Écrire un nombre en chiffres arabes, en chiffres romains, en lettres, en toutes lettres. Le nombre 20, le nombre 623. Un nombre de quatre chiffres, à quatre chiffres. Nombre collectif, qui désigne un groupe d’unités formant un tout, tel que « dizaine », « douzaine », « centaine », etc. Nombre cardinal,voir Cardinal I.Nombre ordinal, qui marque l’ordre, tel que « premier », « deuxième », « troisième », etc.
1.mathématiques. Élément d’un ensemble défini par des propriétés opératoires, servant à compter, comparer, mesurer, calculer.
▪
Nombre entier, qui contient une ou plusieurs fois l’unité, qui est obtenu par addition de plusieurs unités. Nombre entier naturel, nombre entier positif. 1, 2, 3 appartiennent à l’ensemble des nombres entiers naturels. Nombre entier relatif, nombre entier auquel on affecte un signe positif (+) ou un signe négatif (). +1, +3, 2, 1, 0 font partie de l’ensemble des nombres entiers relatifs.
▪
Nombre décimal, quotient d’un entier relatif par une puissance de 10. Nombre rationnel, qui peut être exprimé par le rapport de deux nombres entiers, c’est-à-dire par une fraction. +2/3, 1/2, 4/5 font partie de l’ensemble des nombres rationnels. Nombre irrationnel, qui ne peut être exprimé par un nombre entier ou par le quotient de deux nombres entiers. Nombre réel, appartenant à l’ensemble formé par les nombres rationnels et les nombres irrationnels. Nombre algébrique, nombre réel qui est la racine d’une équation algébrique à coefficients entiers. Nombre transcendant, nombre irrationnel qui n’est pas algébrique. π (= 3,1416) est un nombre transcendant. Nombre complexe,voir Complexe.
▪
Théorie des nombres, branche des mathématiques qui traite des propriétés et des rapports entre des nombres entiers. Nombre premier, nombre entier naturel qui n’est divisible que par lui-même et par l’unité. 1, 2, 3, 5, 7 sont des nombres premiers. Nombres premiers entre eux, qui n’ont aucun diviseur commun. Nombre pair, nombre impair. Nombre parfait, nombre entier égal à la somme de tous ses diviseurs. 28, qui est égal à la somme de tous ses diviseurs, 1, 2, 4, 7 et 14, est un nombre parfait. Additionner, soustraire, diviser, multiplier des nombres. Élever un nombre au carré, à la puissance n. Calculer la racine carrée, la racine cubique d’un nombre.
▪
On a utilisé aussi les notions de nombre abstrait, nombre concret, nombre fractionnaire, nombre incommensurable,voir ces mots.Nombre arithmétique s’est dit pour Nombre entier naturel.
2.
Nom donné à certaines grandeurs conventionnelles, déterminées ou non, propres à un domaine.
▪
physique.chimie.Nombre caractéristique, pour certains phénomènes, rapport entre des grandeurs physiques qui en permettent l’étude. Le nombre de Mach est un nombre caractéristique.
▪
Nombre d’oxydation, permettant d’évaluer le degré d’oxydation d’un élément dans une combinaison chimique. Nombre atomique, syn. de Numéro atomique(voir Atomique).Nombre d’Avogadro, indiquant le nombre de molécules contenues dans une mole de substance. La valeur numérique du nombre d’Avogadro est égale à 6,022 × 1023. Nombre de masse, nombre total des protons et des neutrons qui constituent le noyau d’un atome. Nombre quantique d’un atome, d’un électron, nombre servant à définir les états d’équilibre de cet atome, de cet électron.
▪
statistiques.Nombre aléatoire,voir Aléatoire.La loi des grands nombres, selon laquelle la fréquence de réalisation d’un évènement et la probabilité qu’il arrive, déterminées par le calcul, tendent à se confondre dès lors qu’on multiplie le nombre des épreuves. La loi des grands nombres est le fondement du calcul des probabilités.
▪
Spécialement.Nombre d’or.beaux-arts. Rapport de proportions tenu pour particulièrement harmonieux, qu’on utilise depuis l’Antiquité en architecture, en sculpture, en peinture. Selon la plupart des évaluations, la valeur numérique du nombre d’or serait de 1,618.– chronologie. Rang occupé par une année dans le cycle de dix-neuf ans auquel elle appartient, selon le cycle lunaire de Méton adopté dans le calendrier grec au ve siècle avant Jésus-Christ (cycle de dix-neuf années au bout duquel le Soleil, la Terre et la Lune reprennent les mêmes positions relatives). Le nombre d’or est un des éléments qui, dans le calendrier ecclésiastique, permettent de déterminer la date de Pâques et des autres fêtes mobiles.
II.
II. Quantité plus ou moins importante d’êtres ou de choses.
1.En parlant d’une quantité quelconque.Quel est le nombre d’habitants de cette ville, le nombre de kilomètres qui nous séparent de Marseille ? Un grand nombre de soldats périrent dans le combat. Un petit nombre, un nombre élevé, un bon nombre de personnes. Le plus grand nombre était d’avis de partir sans attendre. Un nombre fixe. Un nombre rond(fam.), nombre simplifié par addition ou par suppression d’une ou de plusieurs unités ou décimales.
▪
Spécialement.religion.Le livre des Nombresou, elliptiquement,Les Nombres, le quatrième livre du Pentateuque, ainsi appelé parce qu’il contient le dénombrement du peuple hébreu.
▪
Loc. prép.Au nombre de, du nombre de, parmi, au rang de. On l’a rangé au nombre des saints, des martyrs. Il n’est pas du nombre des candidats reçusou, elliptiquement,il n’est pas du nombre.
2.
Sans adjectif. Pour parler d’une quantité importante ou pour exprimer l’idée d’abondance, de multitude. Ces soldats ont succombé sous le nombre des assaillantsou, elliptiquement,sous le nombre. Ils ont le nombre pour eux, l’avantage du nombre. J’ai vu ces tableaux ; dans le nombre, il y en a beaucoup de médiocres et peu d’excellents.
▪
Loc.Nombre de, beaucoup. Nombre de témoins ont pu le voir (dans cette construction, est suivi d’un verbe au pluriel). Je l’ai rencontré nombre de fois.
▪
Loc. adv.En nombre, en quantité importante. Envoi en nombre,voir Envoi.Venir en nombre, venir nombreux. Ne pas être en nombre, se dit lorsque, dans une réunion, les personnes présentes ne sont pas assez nombreuses.
▪
Loc. verb.Faire nombre, former un ensemble important. À cette cérémonie, il a invité ses relations les plus lointaines pour faire nombre.Par extension.Péj.Cette personne n’est là que pour faire nombre, elle ne joue aucun rôle effectif.
3.grammaire. Catégorie sous laquelle on range les mots variables selon qu’ils s’appliquent à un seul être, à une seule chose, ou à plusieurs. En français, l’adjectif qualificatif s’accorde ordinairement en genre et en nombre avec le nom qu’il complète.– rhétorique. Harmonie qui résulte de l’arrangement rythmé et cadencé des éléments d’une phrase, d’un vers. Cette période a du nombre, manque de nombre.
xie siècle, numbrer. Issu du latin numerare, « compter, nombrer ».
■
Vieilli. Indiquer le nombre des éléments qui forment un ensemble. Cet argent lui a été compté et nombré en présence des notaires.Anciennement.Nombre nombrant, syn. de Nombre abstrait. Nombre nombré, syn. de Nombre concret.
▪
Aujourd’hui, ne s’emploie guère que dans la langue soutenue et dans des tournures négatives ou interrogatives. On ne saurait nombrer les grains de sable de la mer. Qui pourrait nombrer les désordres et les malheurs que causent les guerres civiles ?
NOMBREUX, NOMBREUSE
adjectif
xive siècle. Dérivé de nombre.
1.
Qui rassemble un grand nombre d’éléments. L’assemblée était fort nombreuse. Une carte de famille nombreuse.
2.Au pluriel. Qui est en grand nombre (en parlant d’êtres de même espèce ou de choses de même nature). Venez nombreux. Ils ont été nombreux à se manifester.
3.rhétorique.Vieilli. Qui est bien cadencé, harmonieux, qui flatte l’oreille par un choix heureux et une habile disposition des mots. Une période nombreuse.
NOMBRIL
(l se fait entendre)nom masculin
xiie siècle, nomblil. Issu par mauvaise coupure d’un omblil, lui-même tiré du latin umbilicus, de même sens.
1.
Chez l’Homme et les Mammifères, cicatrice laissée au milieu de l’abdomen par la chute du cordon ombilical ; synonyme usuel d’Ombilic.
▪
Par analogie.Delphes était appelée par les Anciens le nombril du monde, le centre du monde. Expr. fam.Se croire le nombril du monde, se prendre pour le nombril du monde, accorder à sa propre personne une importance démesurée.
2.horticulture. Petite dépression arrondie formée par les restes du calice, que l’on voit au sommet de certains fruits, à l’opposé de la queue (on dit aussi Œil ou Ombilic).
✻NOMBRILISME
nom masculin
xxe siècle. Dérivé de nombril.
Fam. et péj. Le fait qu’une personne, une collectivité, une société ne s’intéresse qu’à elle-même, ne tienne compte des réalités extérieures que dans la mesure où elles concernent ses intérêts.
✻NOMBRILISTE
adjectif
xxe siècle. Dérivé de nombrilisme.
Fam. et péj. Qui est caractérisé par le nombrilisme. Comportement nombriliste.Subst.Un, une nombriliste, une personne qui fait preuve de nombrilisme.
I. NOME
nom masculin
xviiie siècle. Emprunté du grec nomos, « ce qui est donné en partage ; usage, loi », puis « bon arrangement, mélodie », lui-même tiré de nemein, « distribuer, partager ».
Antiquité grecque. Chant ou air assujetti à une certaine cadence. Le nome phrygien, lydien, ionien.
II. NOME
nom masculin
xviiie siècle. Emprunté du grec nomos, « ce qui est donné en partage », puis « pâturage, district, région », lui-même tiré de nemein, « distribuer, partager ».
1.histoire. Nom donné par les Grecs à une division administrative de l’Égypte ancienne.
2.
Division administrative de la Grèce moderne.
NOMENCLATEUR, NOMENCLATRICE
nom
xvie siècle. Emprunté du latin nomenclator, lui-même composé à l’aide de nomen, « nom », et calare, « appeler ».
1.N. m.Antiquité romaine. Serviteur qui était chargé de rappeler à son maître le nom et la situation de ceux qu’il avait à saluer. L’aide du nomenclateur était particulièrement précieuse en temps de campagne électorale.
2.N. Personne qui établit une nomenclature scientifique, technique, etc.
NOMENCLATURE
nom féminin
xvie siècle. Emprunté du latin nomenclatura, de même sens.
■
Ensemble raisonné des termes servant à désigner les objets ou les notions propres à une science, une technique, une discipline, un art. La nomenclature de la botanique. La nomenclature de Linné. La nomenclature chimique a été plusieurs fois modifiée. Dans la nomenclature des sciences naturelles, les êtres vivants et les fossiles sont désignés par deux mots latins indiquant l’un le genre, et l’autre l’espèce.
▪
Par extension. Relevé systématique des éléments qui constituent un ensemble. Consulter la nomenclature des rues de Paris. La nomenclature d’un dictionnaire.
✻NOMENKLATURA
(se prononce nomen’clatoura)nom féminin
xxe siècle. Mot russe, emprunté du latin nomenclatura, « liste de noms ».
Désignait, en U.R.S.S., la liste des postes dont l’attribution dépendait du comité central du parti communiste et, par extension, l’ensemble des personnes occupant ces postes et bénéficiant à ce titre de prérogatives exceptionnelles.
▪
Fig. et péj. Se dit d’un groupe social fermé, bénéficiant de privilèges, de prérogatives, d’avantages matériels.
NOMINAL, NOMINALE
adjectif(plurielNominaux, nominales).
xvie siècle. Emprunté du latin nominalis, « qui concerne le nom ».
1.grammaire. Qui est relatif à la catégorie du nom, qui s’apparente à cette catégorie. L’infinitif peut être considéré comme la forme nominale du verbe, comme la forme du verbe qui s’apparente le plus à un nom. L’emploi nominal d’un adverbe, d’une interjection, etc., leur utilisation comme nom commun.
▪
Groupe nominal, constitué d’un nom et des termes (déterminants, adjectifs, etc.) qui s’y rapportent. Dans la phrase « Les bons comptes font les bons amis », « les bons comptes » et « les bons amis » sont des groupes nominaux. Phrase nominale, dont le noyau n’est pas un verbe conjugué, mais un nom. La phrase de Pascal « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà » est une phrase nominale. Syntagme nominal, ensemble de termes liés entre eux et occupant dans la phrase la même fonction qu’un nom. Dans la phrase « J’ai mes amis et vous avez les vôtres », « les vôtres » est un syntagme nominal. Locution nominale,voir Locution.
▪
Subst.Un nominal (par opposition à un représentant ou un substitut), un pronom qui ne possède pas d’antécédent. Les pronoms personnels « je », « tu », le pronom indéfini « on », les pronoms interrogatifs « qui », « que », « quoi » sont des nominaux.
2.
Qui est relatif au nom d’une personne, d’une chose. L’appel nominal, le fait d’appeler successivement par leur nom les membres d’un groupe, d’une assemblée (en ce sens, on dit aussi Appel nominatif). On procéda à l’appel nominal des candidats. Erreur nominale, qui porte sur un nom.
3.
Qui existe par le nom, le mot, et non nécessairement dans la réalité. Cette association n’a qu’une existence nominale. Autorité nominale, attribuée officiellement à quelqu’un, sans qu’il l’exerce en fait. Ce directeur n’a qu’une autorité nominale.
▪
Spécialement.logique.Définition nominale (par opposition à Définition réelle), voir Définition.– économie.Salaire nominal (par opposition à Salaire réel), salaire brut, avant les prélèvements qui viendront l’amputer. Valeur nominale, valeur exprimée sur une monnaie, un effet de commerce, etc., et qui peut ne pas correspondre à la valeur réelle. La valeur de ces titres, dans le commerce, est bien inférieure à leur valeur nominale.
1.grammaire. À la manière d’un nom, avec la valeur d’un nom. Employer nominalement un verbe, un participe. (On dit plutôt Substantivement.)
2.
Par l’emploi d’un nom, d’un mot. Appeler les candidats nominalement, les appeler par leur nom. Cela n’existe que nominalement, en parole ou sur le papier.
✻NOMINALISATION
nom féminin
xxe siècle. Dérivé de nominaliser.
■
grammaire. Le fait de donner la valeur grammaticale d’un nom à un mot ou à un groupe de mots qui relèvent d’une autre catégorie, en lui adjoignant un déterminant. La nominalisation d’un adjectif, d’un participe, d’un verbe à l’infinitif. On effectue une nominalisation du pronom, de l’adverbe, de la phrase, quand on dit : « le moi », « le pourquoi et le comment », « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras ». (On préfèrera le terme Substantivation.)
▪
Spécialement. Nom donné, en grammaire générative, à la transformation d’une phrase, d’une proposition en un groupe nominal. Le groupe « l’adoption de ce texte par les députés » résulte de la nominalisation de la proposition « les députés adoptent ce texte ».
Remarque
On préfèrera à la nominalisation, qui correspond à une mode et alourdit considérablement la phrase, l’usage d’une proposition construite autour d’un verbe (comme X a redressé cette entreprise plutôt que le redressement de cette entreprise par X).
■
grammaire. Transformer par nominalisation. Dans les tournures « le beau », « le rare », « l’unique », l’adjectif nominalisé prend un sens abstrait.Pron. à sens passif.Ce participe passé peut se nominaliser. (On préfèrera le terme Substantiver.)
▪
Spécialement. En grammaire générative. La proposition « cet homme est candidat » se nominalise en « la candidature de cet homme ».
NOMINALISME
nom masculin
xviiie siècle. Dérivé de nominal.
■
philosophie. Doctrine apparue au Moyen Âge, selon laquelle les idées sont dépourvues de toute réalité objective et n’ont d’existence que verbale. Le réalisme (qui soutient que les idées générales, ou universaux, constituent l’essence réelle des choses) et le conceptualisme (selon lequel elles n’ont de réalité que dans l’entendement) s’opposent tous deux au nominalisme.
▪
Par analogie. S’est dit aussi de la conception selon laquelle le but de la science ne serait pas la connaissance objective du réel, mais une interprétation des phénomènes visant une cohérence destinée à satisfaire avant tout l’esprit humain.
NOMINALISTE
adjectif et nom
xvie siècle. Dérivé de nominal.
1.Adj. Relatif au nominalisme. La doctrine nominaliste.
2.N. Partisan du nominalisme. Guillaume d’Occam est un des grands nominalistes.
I. NOMINATIF
nom masculin
xiie siècle. Emprunté du latin tardif nominativus, de même sens.
grammaire. Dans les langues possédant une déclinaison, cas servant à marquer le sujet ainsi que l’attribut du sujet, et qui sert de référence quand on utilise le terme hors de tout contexte grammatical. Le nominatif d’un nom, d’un adjectif, d’un pronom. Ce mot est au nominatif.
II. NOMINATIF, NOMINATIVE
adjectif
xviiie siècle. Dérivé savant du latin nominatum, supin de nominare, « nommer ».
■
Qui dénomme ; qui contient des noms. L’état nominatif des employés d’un ministère. La liste nominative des jurés. Cette invitation est nominative, elle indique le nom de la personne à qui elle est adressée. Appel nominatif, syn. d’Appel nominal,voir Nominal.
▪
Spécialement. En parlant des valeurs mobilières.Titre nominatif, portant le nom de son propriétaire. Aux titres nominatifs s’opposent les titres au porteur.
NOMINATION
nom féminin
xive siècle. Emprunté du latin nominatio, de même sens.
1.
Action de nommer quelqu’un à un emploi, à une charge, à une dignité, etc. Procéder à une nomination. Signer un acte portant nominationou, par métonymie,signer une nomination.
▪
En parlant du droit de nommer quelqu’un à un emploi, à une charge, à une dignité, etc. Cet emploi, ce poste, cette place sont à la nomination du ministre, du préfet.
2.
Le fait d’être nommé à un emploi, à une charge, à une dignité, etc. Sa nomination au Conseil d’État a été bien accueillie.
▪
Spécialement. Le fait d’être mentionné dans la sélection d’un concours, d’une compétition. Ce film, cet acteur a obtenu plusieurs nominations, il figure à plusieurs titres sur la liste des récompenses proposées par un jury.
Remarque
Aucun verbe français autre que Nommer ne correspondant à Nomination, on s’interdira d’employer l’américanisme Nominer.
■
En nommant, en mentionnant le nom de quelqu’un. Interpellé, sommé nominativement.
▪
S’employait naguère comme synonyme de Nominalement. Il exerça cette fonction nominativement, et jamais en fait.
✻NOMMÉ, NOMMÉE
adjectif
xie siècle. Participe passé de nommer.
1.
Qui est désigné par tel ou tel nom, propre ou commun. Un jeune général nommé Bonaparte. L’instrument de musique nommé balafon.Expr.Être bien nommé, mal nommé, se dit d’une personne dont le nom a une signification qui s’accorde ou non à son apparence, sa manière d’être. S’emploie le plus souvent de manière plaisante. Candide le bien nommé.
▪
Subst. Précédé de l’article indéfini, pour parler d’une personne sans notoriété et dont on ne connaît ou dont on affecte de ne connaître que le nom. Cette maison est à un nommé Dubois. Un nommé Pierre, un certain Pierre. Précédé de l’article défini. Le nommé Jacques, celui qui s’appelle Jacques. Dans le langage administratif ou juridique. Le nommé X, la nommée Y, la personne qui porte ce nom (on dit aussi le dénommé X, la dénommée Y).
2.
Qui a été choisi, désigné pour être affecté à un emploi. Magistrats nommés, ceux qui sont désignés à leur poste, dans leur fonction, par voie de nomination (par opposition à Magistrats élus). histoire.Évêque nommé, sous l’Ancien Régime, évêque qui avait été désigné par le roi, sans que le pape lui eût encore conféré l’investiture canonique.
3.Loc. adv.À jour nommé(vieilli), au jour fixé. À point nommé, au moment convenu ; au moment opportun, tout à fait à propos. Les renforts survinrent à point nommé.
NOMMÉMENT
adverbe
xiie siècle, nomeement. Dérivé de nommé.
■
En désignant par son nom la personne, la chose dont il s’agit. Ces magistrats, ces institutions ont été nommément mis en cause.
▪
S’emploie surtout lorsque, après avoir parlé en général, on vient à désigner particulièrement une ou plusieurs personnes ou choses. On accuse nommément Untel et Untel.
1.
Donner, imposer à un être, à une chose, un nom, propre ou commun, qui le désigne individuellement. Ses parents l’ont nommé François. Ce fort fut nommé Fort-Louis, du nom du roi. On nomma cet arbre magnolia en l’honneur du botaniste Pierre Magnol.
▪
Pron. à sens passif.Se nommer, avoir pour nom, pour prénom. Il se nomme Pierre, Paul. Comment se nomme ce théâtre ?
▪
Par extension. Donner une qualification, décerner une épithète à. Charles V a été nommé le Sage. Louis XII a été nommé le Père du peuple. (On dit aussi Surnommer.) Expr.Nommer quelqu’un son maître, son bienfaiteur, l’appeler ainsi, le reconnaître comme tel.
2.
Dire le nom d’une personne, d’une chose ; dire comment une personne, une chose s’appelle. Je puis nommer toutes les personnes de cette assistance. Il possède cette qualité qu’on nomme le courage. Il n’est pas nommé dans cet acte, son nom n’y apparaît pas. Nommer ses complices, révéler leur nom. Expr. fig.Nommer les choses par leur nom,voir Nom.
▪
Fam. À la forme négative, se dit par antiphrase et de manière plaisante quand on cite un nom qu’on pourrait, qu’on devrait taire. Nous savons qui a pris cette décision : Clemenceau pour ne pas le nommer.
▪
Pron.Se nommer, déclarer son nom. Nommez-vous avant de poser votre question.
3.
Désigner, choisir pour une fonction, un poste donnés. Nommer quelqu’un à un emploi, à une charge. On ignore encore qui va être nommé à ce poste.Absolument.À quelle date a-t-il été nommé ?
▪
Suivi d’un attribut. Il a été nommé ambassadeur en Angleterre, nommé chevalier de la Légion d’honneur. Nommer quelqu’un son héritier, l’instituer son héritier.
▪
droit.Nommer d’office, désigner une personne (expert, avocat, etc.), pour remplir une mission, exécuter un acte. Le tribunal a nommé d’office maître Untel pour défendre l’accusé. (En ce sens, on dit aussi Commettre.)
▪
Spécialement. Vieilli. Élire. Les magistrats de cette république étaient nommés tous les ans par le peuple. Au ve siècle avant Jésus-Christ, à Rome, on nomma un collège de décemvirs pour composer les lois.
✻NOMOGRAMME
nom masculin
xxe siècle. Composé à partir du grec nomos, « loi », et gramma, « lettre, caractère ».
mathématiques. Syn. d’Abaque.
✻NOMOGRAPHIE
nom féminin
xixe siècle. Emprunté du grec nomographia, « action de donner des lois écrites ».
1.
Traité sur les lois ; commentaire des textes de loi.
2.mathématiques. Méthode de calcul numérique utilisant des systèmes de courbe appelés abaques ou nomogrammes.
✻NOMOTHÈTE
nom masculin
xviie siècle. Emprunté du grec nomothetês, lui-même composé à partir de nomos, « loi », et tithenai, « poser, établir ».
Antiquité grecque. Législateur. Spécialement. À Athènes, citoyen pris parmi les jurés pour siéger dans une commission créée afin de débattre de tout projet de modification des lois.
NON
adverbe
ixe siècle. Emprunté du latin non, lui-même composé à l’aide de *ne oinum, « pas un seul ».
Sert à exprimer la négation.
1.
Par opposition à Oui, peut former une phrase ou figurer en tête de phrase. « Le voulez-vous ? – Non. » Non, il n’y a rien à faire, je ne puis m’y résoudre. Non, décidément, il est impossible de lui faire confiance.
▪
Il peut être redoublé ou renforcé lorsqu’on entend donner plus d’énergie au refus ou à l’opposition. Non, non et non. Non, non, cent fois non, mille fois non. Certes non. Bien sûr que non ! Mais non ! Non pas. Que non !Pop.Non mais ! ou Non mais des fois !(voir Fois).
▪
Après un verbe déclaratif. Répondez par oui ou par non. Cette affaire est aisée à conclure, il n’y a qu’à dire oui ou non.Expr.Il ne dit ni oui ni non, il ne se prononce pas sur ce sujet. Ne pas dire non, vouloir bien, accepter avec plaisir.
2.
Dans des constructions elliptiques, peut remplacer une proposition négative, un énoncé négatif, permet d’opposer une négation à une affirmation. Il dit que non. S’est-il décidé ou non ? Vous admirez cet auteur ; moi, non. Il en sera ainsi, que vous soyez d’accord ou non.
▪
Fam. Suivi d’un point d’interrogation, avec le sens de « N’est-ce pas ? ». J’ai raison, non ? Suivi d’un point d’exclamation, pour marquer l’étonnement, l’incrédulité. « Savez-vous qu’il est de retour ? – Non ! »
3.
Sert à infirmer, à nier fortement un terme. Il était son rival, non son ami. Devant un adjectif, un participe. Des débiteurs non solvables. Un témoignage non recevable. Les députés non inscritsou, subst.,les non-inscrits.
4.Loc.Non plus, pas davantage. Vous ne le voulez pas, ni moi non plus. Il est brave et non moins prudent, pas moins. Non plus que, pas plus que, aussi peu que. Je n’en sais rien, non plus que vous. Non moins que, autant que, aussi. Non moins présomptueux qu’impulsif.
▪
Non loin de, près de. Non loin de là. Non sans, suivi d’un verbe à l’infinitif. Il s’exécuta, non sans regimber.Par litote.Non sans, suivi d’un substantif, avec beaucoup de. Il en est venu à bout, non sans mal, non sans peine. Il lui en veut, non sans raison.
▪
En corrélation avec Mais. Non seulement, annonçant la conjonction adversative Mais qui introduit une surenchère. Il est apprécié non seulement par ses amis, mais même par ses adversaires. Non pas (tant) que, non (toutefois) que, suivi du subjonctif ou, dans une langue moins soutenue, du conditionnel ; non parce que, suivi de l’indicatif. Il se rangea à leur décision, non qu’il se montrât soucieux de plaire ou non parce qu’il était soucieux de plaire, mais parce que la proposition lui paraissait bonne. On lui donna raison, non qu’il n’y aurait rien eu à reprendre à ce qu’il disait, mais parce que sa sincérité plaidait en sa faveur.
5.
Employé comme substantif invariable. Il m’a opposé un non catégorique. Au référendum, les non l’ont emporté sur les oui.Expr.Pour un oui ou pour un non, pour un rien ou à tout propos.
Titre célèbre : Pour un oui ou pour un non, pièce de Nathalie Sarraute (1982).
▪
Uni par un trait d’union à des noms, à des adjectifs, etc., non entre dans la formation de mots composés, souvent empruntés de l’anglais, dont les plus courants figurent ci-dessous à leur ordre alphabétique (Non ne prendra jamais la marque du pluriel).
(non se lie à la voyelle a et n’est pas nasalisé)nom féminin (ne s'emploie qu'au singulier).
xviiie siècle.
administration. Position d’un fonctionnaire, d’un militaire qui est momentanément sans emploi. Mise en non-activité. Un lieutenant en non-activité. (On dit parfois Inactivité.)
NONAGÉNAIRE
adjectif
xviie siècle. Emprunté du bas latin nonagenarius, de même sens.
Qui a atteint ou dépassé l’âge de quatre-vingt-dix ans. Un homme, une femme nonagénaireou, subst.,un, une nonagénaire.
✻NON-AGRESSION
(non se lie avec la voyelle a et n’est pas nasalisé)nom féminin (ne s'emploie qu'au singulier).
xxe siècle.
politique. Dans l’expression Pacte de non-agression, traité de non-agression, convention par laquelle deux ou plusieurs États s’engagent à ne pas recourir aux armes l’un contre l’autre. Le pacte germano-soviétique, signé en 1939 entre l’Allemagne hitlérienne et l’U.R.S.S., était un traité de non-agression.
✻NON-ALIGNÉ, NON-ALIGNÉE
(non se lie à la voyelle a et n’est pas nasalisé)adjectif(plurielNon-alignés, non-alignées).
xxe siècle.
politique. Se dit d’un État qui est partisan du non-alignement. Les pays non-alignésou, subst.,les non-alignés. Durant la Guerre froide, se disait plus particulièrement des pays qui refusaient de se ranger tant du côté soviétique que du côté occidental.
✻NON-ALIGNEMENT
(non se lie à la voyelle a et n’est pas nasalisé)nom masculin (ne s'emploie qu'au singulier).
xxe siècle.
politique. En parlant d’un État, refus de conformer sa politique extérieure à celle d’un autre État, d’une grande puissance, d’une coalition. Nehru a le premier avancé le principe du non-alignement, qui fut adopté ensuite par la conférence de Belgrade en 1961. Politique de non-alignement,voir Politique II.
NONANTE
adjectif numéral cardinal invariable et nom masculin invariable
xiie siècle. Issu du latin nonaginta, « quatre-vingt-dix ».
En Belgique et en Suisse. Quatre-vingt-dix. (S’est employé en France jusqu’au xviiie siècle.)
(non se lie à la voyelle a et n’est pas nasalisé)nom féminin (ne s'emploie qu'au singulier).
xxe siècle.
Le fait de ne pas appartenir à un ensemble constitué, à une collectivité, ou de refuser d’en être. La non-appartenance à un mouvement politique.
✻NON-ASSISTANCE
(non se lie à la voyelle a et n’est pas nasalisé)nom féminin (ne s'emploie qu'au singulier).
xxe siècle.
droit. Le fait de manquer volontairement au devoir d’assistance, de secours à autrui. Une condamnation pour non-assistance à personne en danger.
✻NON-BELLIGÉRANCE
nom féminin (ne s'emploie qu'au singulier).
xxe siècle.
politique. Attitude d’un État qui, sans se déclarer neutre, n’intervient pas directement dans un conflit armé. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l’Espagne a choisi la non-belligérance.
politique. Se dit d’un État qui adopte une position de non-belligérance. La médiation des États non-belligérants.Subst.Les non-belligérants.
NONCE
nom masculin
xvie siècle, nunce. Emprunté, par l’intermédiaire de l’italien nunzio, « messager », puis « nonce », du latin nuntius, « messager ».
droit canon.Nonce apostolique ou, simplement, nonce, représentant du Saint-Siège auprès d’un État avec lequel il entretient des relations diplomatiques normales. Les envoyés du pape auprès des États et des Églises particulières peuvent porter le titre de nonce, d’internonce ou de délégué apostolique, selon la nature des relations officielles que les États entretiennent avec le Saint-Siège. Depuis le congrès de Vienne, le nonce, quelle que soit son ancienneté, est doyen du corps diplomatique dans un certain nombre de pays.
NONCHALAMMENT
adverbe
xve siècle. Dérivé de nonchalant.
1.
Avec insouciance, sans montrer de zèle, d’ardeur. Agir nonchalamment.
2.
Avec mollesse, avec abandon. Il était étendu nonchalamment sur un lit de repos. Elle s’appuyait nonchalamment sur le bras de son cavalier.
NONCHALANCE
nom féminin
xiiie siècle. Dérivé de nonchalant.
1.
Le fait de manifester peu de zèle, peu d’ardeur, de montrer une certaine insouciance ou indolence. Être enclin à la nonchalance. Il s’est fait tort par sa nonchalance.
2.
Abandon dans l’attitude ou les gestes. Elle marche, elle parle avec nonchalance, avec une nonchalance qui n’est pas sans grâce.
NONCHALANT, NONCHALANTE
adjectif
xiiie siècle. Participe présent de l’ancien verbe nonchaloir, « négliger, ne pas se soucier de ».
■
Qui fait preuve de nonchalance ; qui est empreint de nonchalance. Des employés nonchalants. Une démarche nonchalante. Une conduite nonchalante.
▪
Subst.Un nonchalant, une nonchalante(rare).
NONCHALOIR
nom masculin
xiie siècle. Infinitif substantivé de l’ancien verbe nonchaloir, « négliger, ne pas se soucier de ».
Litt. Abandon dans l’attitude ou dans les gestes. Un nonchaloir chargé de souvenirs.
NONCIATURE
nom féminin
xviie siècle. Emprunté, par l’intermédiaire de l’italien nunziatura, de même sens, du participe futur latin nuntiatura, « ce qui doit être annoncé ».
1.
Charge de nonce. Le pape a nommé ce prélat à la nonciature du Saint-Siège en France.Par métonymie. Durée pendant laquelle s’exerce cette fonction. Ces évènements se déroulèrent pendant sa nonciature.
2.
Résidence officielle du nonce. Se rendre à la nonciature.
■
militaire. Qui ne combat pas. Une unité non-combattante, qui, momentanément, n’est pas engagée dans le combat. Aux termes des conventions internationales, le personnel sanitaire est, de façon permanente, non-combattant.
▪
Subst.Un non-combattant. Les non-combattants.
NON-COMPARANT, NON-COMPARANTE
adjectif(plurielNon-comparants, non-comparantes).
xve siècle.
droit. Qui ne comparaît pas, qui, lorsqu’il est assigné en justice, ne se présente pas. La partie non-comparante.Subst.Le non-comparant.
✻NON-COMPARUTION
nom féminin (ne s'emploie qu'au singulier).
xve siècle.
droit. Défaut de comparution en justice. La non-comparution peut être sanctionnée.
✻NON-CONCILIATION
nom féminin (ne s'emploie qu'au singulier).
xixe siècle.
droit. Défaut de conciliation entre deux parties. Un procès-verbal de non-conciliation.
✻NON-CONFORMISME
nom masculin(plurielNon-conformismes).
xviiie siècle. Dérivé de non-conformiste.
1.histoire. Le fait, pour un protestant d’Angleterre, de ne pas appartenir à l’Église établie.
2.Dans la langue courante. Le fait d’aller à contre-courant de l’opinion commune, de ne pas se conformer aux usages établis dans la société où l’on vit.
NON-CONFORMISTE
nom(plurielNon-conformistes).
xviie siècle. Emprunté de l’anglais non-conformist(voir Conformiste).
1.histoire. En Angleterre, protestant qui n’appartient pas à l’Église établie. Adjectivement.Doctrine non-conformiste.
2.Dans la langue courante. Personne qui fait preuve ou montre de non-conformisme. Par extension.Adjectivement. Qui se réclame, qui relève du non-conformisme. Ils se flattent d’être non-conformistes. Une attitude non-conformiste.
NON-CONFORMITÉ
nom féminin (ne s'emploie qu'au singulier).
xviie siècle.
Le fait de ne pas être en conformité avec une règle. La non-conformité d’une installation électrique aux normes de sécurité.
✻NON-CONTRADICTION
nom féminin (ne s'emploie qu'au singulier).
xixe siècle.
philosophie.logique. Absence de contradiction interne d’un jugement, d’un raisonnement. Selon le principe de non-contradiction (dit aussi principe de contradiction), une même chose ne peut à la fois être et n’être pas.
✻NON-CROYANT, NON-CROYANTE
adjectif(plurielNon-croyants, non-croyantes).
xive siècle.
Qui ne croit pas en Dieu, qui ne professe aucune foi religieuse. Subst.Une controverse entre croyants et non-croyants.
✻NON-CUMUL
nom masculin (ne s'emploie qu'au singulier).
xxe siècle.
Le fait de ne pas cumuler de charges, de fonctions, de mandats électoraux, etc.
▪
Spécialement.droit.Principe de non-cumul des peines, en vertu duquel, quand plusieurs peines sont prononcées distinctement contre une même personne pour des crimes ou des délits différents, seule la peine la plus forte sera exécutée.
✻NON-DIRECTIF, NON-DIRECTIVE
adjectif(plurielNon-directifs, non-directives).
xxe siècle.
■
Qui n’est pas directif, qui ne cherche pas à imposer des orientations, des comportements déterminés. Pédagogie non-directive, faisant appel à la spontanéité.
Le fait de ne pratiquer aucune discrimination. Le principe de non-discrimination. La non-discrimination entre hommes et femmes en matière d’embauche, de salaire.
✻NON-DIT
nom masculin(plurielNon-dits).
xxe siècle.
Ce qui, dans un échange de propos ou un énoncé, reste implicite, informulé. Le non-dit d’un discours.
NONE
nom féminin
xe siècle. Emprunté du latin nona (hora), « neuvième (heure du jour) », ou nonae, « les nones ».
1.Antiquité romaine. Quatrième partie du jour, qui commençait à la fin de la neuvième heure (c’est-à-dire, selon la manière actuelle de compter, vers trois heures de l’après-midi).
▪
Au pluriel. Jour du calendrier romain qui se situait le neuvième jour avant les ides, et correspond, dans notre calendrier, au septième jour des mois de mars, mai, juillet et octobre, et au cinquième des autres mois. Les calendes, les nones et les ides. Le jour des nones d’avril. Les Romains considéraient les nones comme un jour néfaste, pendant lequel ils s’abstenaient de célébrer les mariages.
2.liturgie catholique. Celle des sept heures canoniales qui se chante ou se récite vers la neuvième heure du jour. Après none, on dit vêpres.
✻NON-ENGAGÉ, NON-ENGAGÉE
(non se lie à en et n’est pas nasalisé)adjectif(plurielNon-engagés, non-engagées).
xxe siècle.
■
Qui se tient à l’écart de tout engagement politique ou idéologique. Littérature non-engagée.
▪
Spécialement. En parlant d’un État. Qui marque son indépendance à l’égard des grandes puissances, des systèmes, des coalitions ; qui refuse d’entrer dans un système d’alliance.
✻NON-ENGAGEMENT
(non se lie à en et n’est pas nasalisé)nom masculin (ne s'emploie qu'au singulier).
xxe siècle.
Attitude d’une personne qui refuse de prendre position, dans le domaine politique ou idéologique ; refus d’un État de s’engager. Une politique de non-engagement.
NON-ÊTRE
(non se lie à la voyelle ê et n’est pas nasalisé)nom masculin invariable
xiiie siècle, non estre.
philosophie. Ce qui n’a pas d’existence, de réalité. L’être et le non-être. Les philosophes anciens considèrent le non-être comme ce qui est autre, ce qui diffère de l’être ; les philosophes modernes l’envisagent comme une négation radicale de l’être, qu’ils identifient au néant.
✻NON-EXÉCUTION
(non se lie à ex et n’est pas nasalisé)nom féminin (ne s'emploie qu'au singulier).
xviiie siècle.
droit. Défaut d’exécution. La non-exécution de cette clause peut entraîner l’annulation du contrat.
✻NON-EXISTENCE
(non se lie à ex et n’est pas nasalisé)nom féminin (ne s'emploie qu'au singulier).
xviiie siècle.
État de ce qui n’est pas. L’existence ou la non-existence de Dieu est un sujet de controverse.
✻NON-FUMEUR, NON-FUMEUSE
nom(plurielNon-fumeurs, non-fumeuses).
xxe siècle.
Personne qui ne fume pas. Le plus souvent au pluriel.Ce local est réservé aux non-fumeurs.En apposition.Une salle non-fumeurs.
NONIDI
nom masculin
xviiie siècle. Composé de noni‑, tiré du latin nonus, « neuvième », et de ‑di, tiré du latin dies, « jour ».
histoire. Le neuvième jour de la décade dans le calendrier républicain.
✻NON-INGÉRENCE
(non se lie à in et n’est pas nasalisé)nom féminin (ne s'emploie qu'au singulier).
xxe siècle.
Dans les relations internationales, le fait de ne pas s’immiscer dans les affaires qui relèvent de la compétence d’un État souverain. Principe de non-ingérence.
✻NON-INSCRIT, NON-INSCRITE
(non se lie à in et n’est pas nasalisé)nom(plurielNon-inscrits, non-inscrites).
xxe siècle.
politique. Député, sénateur qui n’appartient à aucun groupe parlementaire. L’opposition comptait sur les voix des non-inscrits. Il a voté pour un non-inscrit.
NON-INTERVENTION
(non se lie à in et n’est pas nasalisé)nom féminin (ne s'emploie qu'au singulier).
xixe siècle.
Dans les relations internationales, la décision de ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures d’un État ; refus d’intervenir. Accord de non-intervention. Principe de non-intervention,voir Intervention.
✻NON-INTERVENTIONNISTE
(non se lie à in et n’est pas nasalisé)adjectif(plurielNon-interventionnistes).
xxe siècle. Dérivé de non-intervention.
Relatif à la non-intervention ; partisan de la non-intervention. Une politique non-interventionniste. Durant la guerre civile espagnole, plusieurs gouvernements européens étaient non-interventionnistes.
NON-JOUISSANCE
nom féminin (ne s'emploie qu'au singulier).
xvie siècle.
droit.Vieilli. Privation de jouissance d’un bien, d’un droit.
NON-LIEU
nom masculin(plurielNon-lieux).
xixe siècle.
droit. Décision d’un juge, d’une juridiction constatant qu’il n’y a pas lieu de donner suite à une plainte, à une action en justice. Ordonnance de non-lieu. Le juge a prononcé un non-lieu, a conclu à un non-lieu.
✻NON-MÉTAL
nom masculin(plurielNon-métaux).
xxe siècle.
Corps simple qui n’est pas un métal. Le carbone, le fluor et le phosphore font partie des non-métaux. (On a dit aussi Métalloïde.)
✻NON-MITOYENNETÉ
nom féminin(plurielNon-mitoyennetés).
xixe siècle.
droit. État de ce qui n’est pas mitoyen. La non-mitoyenneté d’une clôture.
NON-MOI
nom masculin invariable
xixe siècle. Composé de non et de moi, sur le modèle du terme allemand Nicht-Ich, créé par Fichte.
philosophie. Ce qui est distinct du moi ; tout ce qui est extérieur au sujet.
✻NONNAIN
nom féminin
xiie siècle, nunein. Ancien cas régime de nonne.
Vieilli ou plaisant. Nonne, jeune nonne.
NONNE
nom féminin
xiie siècle, nune. Emprunté, par l’intermédiaire du latin chrétien nonna, terme de respect pour désigner des religieuses, du latin nonna, « nourrice ».
■
Religieuse. Un couvent de nonnes. S’emploie souvent de manière ironique ou plaisante.
▪
cuisine.Pet-de-nonne, sorte de beignet soufflé.
Titre célèbre : « La Légende de la nonne », poème des Odes et ballades, de Victor Hugo (1828).
NONNETTE
nom féminin
xiiie siècle, nonnete. Diminutif de nonne.
1.Vieilli. Jeune nonne.
2.Par analogie. Nom donné à certains oiseaux dont le plumage peut évoquer le voile des religieuses. Bernache nonnetteou, elliptiquement,nonnette, dont tout le plumage est noir, mais dont le ventre et la face interne du cou sont blancs. Mésange nonnetteou, elliptiquement,nonnette, mésange à tête noire.
3.cuisine. Petit pain d’épice de forme arrondie, parfumé à l’anis, qui fut d’abord fabriqué par des religieuses. Des nonnettes de Reims, de Dijon.
xive siècle. Composé de non et de l’ancien français obstant, issu du participe présent du verbe latin obstare, « faire obstacle ».
■
Malgré, sans avoir égard à. S’emploie notamment dans la langue juridique. Il a été obligé de payer, nonobstant l’appel. Ce nonobstant, malgré cela.
▪
Adverbialement, au sens de « néanmoins ». L’entreprise était ambitieuse ; nonobstant, nous en sommes venus à bout.
NON-PAIEMENT
nom masculin(plurielNon-paiements).
xve siècle.
Défaut de paiement. En cas de non-paiement. Le non-paiement des jours de grève.
NONPAREIL, NONPAREILLE
adjectif
xiiie siècle.
■
Litt. et vieilli. Qui est sans pareil, sans égal. Un mérite nonpareil. Des vertus, des grâces nonpareilles.
(On écrit aussi Non-pareil ou Non pareil,et, au pluriel,Non-pareils ou Non pareils.)
▪
Subst. Vieilli. S’employait au féminin pour désigner, dans divers domaines, des objets remarquables par leur petitesse. mercerie. Ruban très étroit. Un nœud de nonpareille. Acheter de la nonpareille.– confiserie. Très petite dragée de couleurs variées.
– typographie. Nom donné aux plus petits caractères, qu’on appelle aujourd’hui Corps de six points.
▪
S’utilise aussi comme nom usuel de divers passereaux et de plusieurs variétés de petits œillets (dans ces deux acceptions, on rencontre également le masculin Nonpareil).
✻NON-PROLIFÉRATION
nom féminin (ne s'emploie qu'au singulier).
xxe siècle.
droit international. Limitation, consentie ou imposée, de la quantité d’armements nucléaires dont un État peut disposer. Un traité de non-prolifération.
NON-RECEVOIR
nom masculin (ne s'emploie qu'au singulier).
xviie siècle.
Seulement dans l’expression Fin de non-recevoir(voir Fin II).
✻NON-RECONDUCTION
nom féminin (ne s'emploie qu'au singulier).
xxe siècle.
Le fait de ne pas reconduire, de ne pas renouveler. Non-reconduction d’un traité. La non-reconduction d’un bail, d’un contrat.
✻NON-REPRÉSENTATION
nom féminin (ne s'emploie qu'au singulier).
xxe siècle.
droit.Non-représentation d’enfant, le fait de refuser de remettre un enfant à la personne qui est en droit de le réclamer en vertu de la loi ou d’un jugement.
NON-RÉSIDENCE
nom féminin (ne s'emploie qu'au singulier).
xviie siècle.
Le fait qu’une personne ne demeure pas de manière permanente dans un lieu donné, et particulièrement dans un pays donné.
✻NON-RÉSIDENT, NON-RÉSIDENTE
nom(plurielNon-résidents,-entes).
xxe siècle.
Personne qui n’a pas son domicile permanent dans un lieu donné, et particulièrement dans un pays donné. Statut de non-résident. Les non-résidents.
✻NON-RESPECT
nom masculin (ne s'emploie qu'au singulier).
xixe siècle.
Le fait de ne pas respecter une loi, une consigne, un engagement. Le non-respect d’un règlement.
✻NON-RETOUR
nom masculin (ne s'emploie qu'au singulier).
xxe siècle. Emprunté de l’anglais no return, dans l’expression point of no return, « point de non-retour ».
Point de non-retour, pour un avion, point au-delà duquel, par manque de carburant, il n’est plus possible de revenir à la base de départ. Fig.Atteindre le point de non-retour, le moment à partir duquel on ne peut plus revenir sur une décision.
✻NON-RÉTROACTIVITÉ
nom féminin (ne s'emploie qu'au singulier).
xxe siècle.
droit. Principe de droit en vertu duquel le juge ne peut appliquer une loi nouvelle à des faits ou situations antérieurs à sa promulgation. Une loi peut, par une disposition particulière, faire échec au principe de non-rétroactivité.
✻NON-SALARIÉ, NON-SALARIÉE
nom(plurielNon-salariés, non-salariées).
xxe siècle.
Personne dont le travail n’est pas rétribué par un salaire. Les agriculteurs, les personnes qui exercent une profession libérale sont des non-salariés.
NON-SENS
(s final se fait entendre)nom masculin invariable
xiiie siècle, nonsens.
1.philosophie. Défaut de sens, de signification ; ce qui manifeste ce défaut.
2.
Énoncé, expression dépourvus de toute signification. Votre traduction contient plusieurs contresens et un non-sens.Par extension. Absurdité. Telle quelle, cette décision est un non-sens.
3.
Par référence au nonsense anglais, manière de jouer sur les mots qui vise, à partir d’effets tirés de leur sonorité, à remettre en cause la signification ou la logique du langage. L’œuvre de Lewis Carroll joue sur le non-sens.
◇(toutes les lettres se font entendre)adjectif invariable
xxe siècle. Locution anglaise, signifiant « sans arrêt ».
Sans interruption. Un vol non-stop entre deux villes (on dira préférablement un vol sans escale). Des projections non-stopou, subst.,en non-stop, en continu.
Orthographe
◇ Peut s'écrire nonstop, pl.nonstops, selon les rectifications orthographiques de 1990.
[règle §1] Soudure des mots composés.
[règle §6] Les mots empruntés à d’autres langues.
✻NON TROPPO
(toutes les lettres se font entendre)locution adverbiale
xixe siècle. Locution italienne, signifiant « pas trop ».
musique. Terme qu’on joint à une indication de mouvement pour la tempérer. Allégro non troppo ou allégro ma non troppo, vivement mais pas trop.
NON-USAGE
(non se lie avec la voyelle u et n’est pas nasalisé)nom masculin (ne s'emploie qu'au singulier).
xviie siècle.
droit. Défaut, cessation d’usage. L’usufruit et les servitudes sont prescrits après trente ans de non-usage.
NON-VALEUR
nom féminin(plurielNon-valeurs).
xiiie siècle.
1.
Défaut de valeur, de rentabilité, de rendement d’une propriété. Cette terre n’est pas bien cultivée, elle est en friche, en non-valeur.
2.comptabilité. Imposition que l’on n’a pu lever, créance que l’on n’a pu recouvrer. Dans la masse des contributions de ce département, il y a pour plusieurs millions d’euros de non-valeurs.
▪
Expr.Admission en non-valeur, traitement réservé à une créance que l’on considère comme irrécouvrable.
✻NON-VIOLENCE
nom féminin (ne s'emploie qu'au singulier).
xxe siècle. Composé sur le modèle de l’anglais non-violence, pour traduire le sanscrit ahimsa, proprement « ne pas faire de mal ».
Forme d’opposition politique qui exclut le recours à la violence et utilise comme modes d’action la désobéissance passive, le jeûne, les marches collectives, le boycott, etc. Le mahatma Gandhi a prôné la non-violence. Un partisan, un adepte de la non-violence.
✻NON-VIOLENT, NON-VIOLENTE
adjectif(plurielNon-violents, non-violentes).
xxe siècle. Composé sur le modèle de l’anglais non-violent.
■
Qui se réclame du principe de la non-violence ou qui est conforme à ce principe. Un mouvement non-violent. (On écrit aussi Non violent.)
▪
Subst.Des non-violents, des partisans de la non-violence.
NOPAL
nom masculin(plurielNopals).
xvie siècle. Emprunté, par l’intermédiaire de l’espagnol, de l’aztèque nopalli, de même sens.
botanique. Plante de la famille des Cactacées, dont le fruit est comestible. Le nopal est une des espèces les plus courantes d’opuntia.
✻NORADRÉNALINE
nom féminin
xxe siècle. Composé de nor‑, formé de N, symbole de l’azote, et des initiales OR de l’allemand ohne Radical, « sans radical », et d’adrénaline.
biochimie. Médiateur chimique sécrété par les éléments du système nerveux sympathique et de nombreux neurones centraux, ainsi que par les cellules de la médullosurrénale. La noradrénaline est utilisée dans le traitement de certains états de choc.
NORD
nom masculin invariable
xiie siècle, norht, north ;xvie siècle, nord. Emprunté de l’anglais north, de même sens.
1.Avec une minuscule. Celui des quatre points cardinaux qui est situé dans la direction de l’étoile Polaire et qui est opposé au sud (on écrit par abréviation N.). L’aiguille aimantée d’une boussole s’oriente vers le nord. Le nord géographique, indiqué par l’étoile Polaire, diffère légèrement du nord magnétique, indiqué par l’aiguille aimantée. L’étoile du nord, l’étoile Polaire. Le vent vient du nord, est au nordou, elliptiquement,est nord. Le navire, l’avion met le cap au nord. Une maison exposée au nord.
▪
Par extension. Partie du ciel, endroit de la terre qui est du côté de ce point cardinal. Une ville située au nord de Paris.
▪
En apposition.L’aile nord d’un château. La banlieue nord. Les degrés de latitude nord, ceux qui vont de l’équateur au pôle Nord.
▪
Expr. fig. et fam. En parlant d’une personne.Perdre le nord, être désorienté. Ne pas perdre le nord, ne pas perdre de vue son objectif ou ses intérêts.
2.Généralement avec une majuscule. Région d’un pays ou partie du monde qui est la plus rapprochée du nord. Les routes pavées du Nord de la Franceou, elliptiquement,les pavés du Nord. La région Nord-Pas-de-Calais. L’Afrique du Nord. La Corée du Nord. La mer du Nord.
▪
En apposition.Le pôle Nord. L’hémisphère Nord.politique.Le dialogue Nord-Sud, nom donné à l’ensemble des négociations internationales entre les pays de l’hémisphère Nord, industrialisés, et ceux de l’hémisphère Sud, pour la plupart en voie de développement.
▪
Spécialement. Partie du globe terrestre proche du pôle Nord. Les territoires, les contrées du Nord. Le Grand Nord canadien.
Titre célèbre : Nord contre Sud, de Jules Verne (1887).
(d ne se fait pas entendre)adjectif(plurielNord-africains, nord-africaines).
xixe siècle.
Relatif à l’Afrique du Nord, à ses habitants.
▪
Subst.Un Nord-Africain, une Nord-Africaine, une personne qui est originaire de l’Afrique du Nord ou Maghreb, partie de l’Afrique située au nord du Sahara.
✻NORD-AMÉRICAIN, NORD-AMÉRICAINE
(d ne se fait pas entendre)adjectif(plurielNord-américains, nord-américaines).
xixe siècle.
■
Relatif à l’Amérique du Nord, particulièrement aux États-Unis, au Canada, et à leurs habitants. Les grandes villes nord-américaines.
▪
Subst.Un Nord-Américain, une Nord-Américaine, une personne qui est originaire d’Amérique du Nord ou qui s’est fixée en Amérique du Nord.
✻NORD-CORÉEN, NORD-CORÉENNE
adjectif(plurielNord-coréens, nord-coréennes).
xxe siècle.
■
Relatif à la Corée du Nord, État issu de la partition politique du pays en 1948, cette division ayant été confirmée au terme de la guerre de Corée en 1953. La population nord-coréenne.
▪
Subst.Un Nord-Coréen, une Nord-Coréenne, une personne qui est originaire de la Corée du Nord ou qui a la nationalité de ce pays.
NORD-EST
(d ne se fait généralement pas entendre ; s et t se prononcent ; les marins prononcent norê ou noré)nom masculin invariable
xiie siècle.
1.
Point de l’horizon qui est à égale distance entre le nord et l’est ; partie d’un territoire qui est située entre ces deux points cardinaux. (On écrit par abréviation N.-E.) Les fenêtres sont au nord-est. Le vent souffle du nord-estou, elliptiquement,le vent est nord-est. Venise est au nord-est de l’Italie. Le nord-nord-est, le point de l’horizon qui est à égale distance entre le nord et le nord-est.
▪
En apposition.La côte nord-est de l’Australie. La banlieue nord-est de Paris.
2.marine. Vent qui souffle entre le nord et l’est. Le nord-est est extrêmement froid en ce pays. (On dit aussi Nordé.)
NORDIQUE
adjectif et nom
xxe siècle. Dérivé de nord.
1.Adj. Qui est relatif aux pays du Nord, et particulièrement du Nord de l’Europe. Les pays, les populations nordiques. Une beauté nordique. S’emploie parfois comme synonyme de Scandinave. Les légendes nordiques.
▪
Spécialement.politique.Le Conseil nordique, instance qui, lors de sa création en 1952, regroupait des représentants du Danemark, de la Finlande, de l’Islande, de la Norvège et de la Suède, et qui travaille à l’harmonisation de la législation et à la défense d’intérêts communs.
– linguistique.Les langues nordiques, appartenant au groupe germanique et comprenant le danois, l’islandais, le suédois et le norvégien. Subst.Le nordique commun ou, simplement, le nordique, la langue qui fut parlée jusqu’au xie siècle dans les pays scandinaves et dont dérivent les langues nordiques actuelles (on dit aussi le norois ou norrois).
– sports.Ski nordique (par opposition à Ski alpin), discipline sportive qui comporte des épreuves de ski de fond, des épreuves de saut à ski et des épreuves de biathlon. Combiné nordique, discipline olympique qui comporte une épreuve de saut à ski et une épreuve de ski de fond.
2.N.Un, une Nordique, une personne qui vit dans les pays du Nord de l’Europe ou qui en est originaire.
marine.En parlant du vent. Tourner au nord (on dit aussi, plus rarement, Anordir).
✻NORDISTE
adjectif
xixe siècle. Dérivé de nord.
histoire. Aux États-Unis, lors de la guerre de Sécession, partisan des États du Nord, favorables au gouvernement fédéral et à l’abolition de l’esclavage (par opposition à Sudiste). Les troupes nordistes.Subst.Un, une nordiste.
(d ne se fait pas entendre ; s et t se prononcent ; les marins prononcent noroi ou norouê)nom masculin invariable
xiie siècle.
1.
Point de l’horizon qui est situé à égale distance entre le nord et l’ouest ; partie d’un territoire située entre ces deux points cardinaux. (On écrit par abréviation N.-O.) Cette pièce est orientée au nord-ouest. Le vent souffle du nord-ouestou, elliptiquement,le vent est nord-ouest. Le nord-nord-ouest, le point de l’horizon qui est à égale distance entre le nord et le nord-ouest. L’escadre fit voile en direction nord-nord-ouest. Le passage du Nord-Ouest, voie maritime ouverte au xxe siècle par Amundsen, reliant l’océan Atlantique et l’océan Pacifique par l’archipel Arctique.
▪
En apposition.Le quart nord-ouest du pays. La banlieue nord-ouest de Londres.
2.marine. Vent qui souffle entre le nord et l’ouest. Le nord-ouest est ordinairement froid et pluvieux. (On dit aussi Norois ou Noroît.)
xxe siècle. Dérivé de Nord-Viêt-nam, nom d’un État.
Relatif à l’ancienne République démocratique du Viêt-nam, État issu en 1954 de la division politique du Viêt-nam en deux zones situées de part et d’autre du dix-septième parallèle, et disparu après la réunification du pays en 1975 du fait de la victoire communiste.
▪
Subst.Un Nord-Vietnamien, une Nord-Vietnamienne, une personne qui était originaire du Viêt-nam du Nord, ou qui habitait ce pays.
NORIA
nom féminin
xviiie siècle. Emprunté, par l’intermédiaire de l’espagnol noria, de l’arabe na’ura, lui-même dérivé de na’ara, « gronder ».
1.
Sorte de machine hydraulique, composée d’une chaîne sans fin et de godets à renversement, qui, en élevant l’eau puisée à une source ou dans un réservoir, permet l’irrigation des terres. Un chameau, un âne fait tourner la noria.
▪
Par analogie.marine militaire.Noria à munitions ou, simplement, noria, appareil servant à élever les munitions de la soute aux pièces d’artillerie.
2.Fig. Se dit d’un ensemble de véhicules qui assurent entre deux points une circulation continue. Une noria de camions. La noria d’un pont aérien.
xve siècle. Emprunté du latin normalis, proprement « fait à l’équerre », puis « conforme à la prescription ».
1.
Qui est conforme à la norme, à la règle ; qui suit le cours ordinaire et prévisible des choses. Les fonctions normales d’un organe. Cet enfant a une taille normale. Ces phénomènes sont tout à fait normaux. Les résultats des analyses sont normaux, ne manifestent aucune anomalie.
▪
Le déroulement normal d’une cérémonie. Il est bien normal que vous soyez consulté, il n’y a rien de plus normal. Ne me remerciez pas, c’est tout à fait normal.
▪
Des conditions, des circonstances normales, ordinaires, banales, courantes. En temps normal, en temps ordinaire, habituellement.
▪
Subst., au féminin.Revenir à la normale, retrouver, après des circonstances exceptionnelles, ce qui est habituel, courant. Retour à la normale. Des précipitations, des températures inférieures aux normales saisonnières.
2.
Qui sert de règle, de modèle, qui constitue une norme. Surtout dans des emplois spécialisés. enseignement.École normale, nom donné lors de sa fondation, en 1794, à la première école destinée à préparer à l’enseignement des étudiants sélectionnés par concours, et qui est aujourd’hui appelée École normale supérieure.Elliptiquement.Normale Sup. ou Normale. Se présenter, entrer à Normale. Les écoles normales supérieures de la rue d’Ulm et de Sèvres ont fusionné, ainsi que celles de Saint-Cloud et de Fontenay. On créa dans chaque département, au cours du xixe siècle, des écoles normales d’instituteurs et d’institutrices.– chimie.Solution normale, qui contient une mole par litre.
– géométrie.La ligne normaleou, subst.,la normale, se dit de la ligne perpendiculaire, en un point donné, à la tangente d’une courbe ou au plan tangent d’une surface. Plan normal, plan passant par cette perpendiculaire.
D’une façon normale, conforme à la règle, à l’usage ordinaire. Son cœur bat normalement. Normalement, les élèves n’ont pas le droit d’entrer ici.
NORMALIEN, NORMALIENNE
nom
xixe siècle. Dérivé de normal.
Élève ou ancien élève d’une école normale, et notamment de l’École normale supérieure.
✻NORMALISATION
nom féminin
xixe siècle. Dérivé de normal.
1.
Action de normaliser, d’adopter des normes ; résultat de cette action. La normalisation des appareils électriques. L’association française de normalisation, qui veille à l’élaboration et à la diffusion, dans le cadre national, de normes de fabrication industrielle.
2.politique. Le fait de revenir à une situation normale, après un désaccord ou un conflit. Travailler à la normalisation des relations entre deux États. S’est dit aussi, par euphémisme, de la restauration autoritaire de l’ordre en Tchécoslovaquie, en 1968, et a été utilisé ensuite pour désigner un processus comparable dans d’autres États.
1.
Adopter des normes de fabrication visant à rationaliser et à uniformiser les productions industrielles ou agricoles ; rendre un produit conforme à ces normes. Normaliser l’outillage agricole.
2.politique. Ramener à une situation normale, au cours habituel des choses, après un désaccord ou un conflit. Ces deux États ont normalisé leurs relations.
✻NORMALITÉ
nom féminin
xixe siècle. Dérivé de normal.
Caractère de ce qui est conforme à la norme, à la règle, à l’usage. S’interroger sur la normalité d’un comportement.
NORMAND, NORMANDE
adjectif et nom
xie siècle, Norman. Emprunté de l’ancien nordique nord madr, nord man, proprement « homme du Nord ».
I.
I.Adjectif.
Qui est relatif à la Normandie, à ses habitants ; qui est originaire de Normandie. Maison, ferme normande. Armoire normande, très grande armoire à linge, de chêne ou de bois fruitier, au riche décor sculpté. L’accent normand. Des vaches de race normande, à la robe blanche tachée de roux. Anglo-normand,voir ce mot.
▪
cuisine. Se dit de différentes préparations culinaires à base de crème, de cidre, de calvados ou de pommes. Sauce normandeou, subst.,à la normande, à base de crème fraîche. Sole, faisan à la normande. Trou normand, verre de calvados qu’on sert entre deux plats, au cours d’un repas copieux.
▪
prosodie.Rime normande, qui associe à un infinitif en ‑er un mot dont le r final se prononce, comme quand on fait rimer aimer et mer.
▪
Fig. Adroit, rusé, madré. En affaires, il est plus normand que vous.Par métonymie.Réconciliation normande, réconciliation simulée.
II.
II.Nom.
1.Un Normand, une Normande, personne qui habite la Normandie ou qui est originaire de cette région.
▪
Spécialement.histoire.Le plus souvent au pluriel. Nom donné aux peuples scandinaves se nommant eux-mêmes Vikings, qui, au ixe et au xe siècle, conquirent le territoire formant l’actuelle Normandie. Les raids, les attaques des Normands.Adjectivement.Les invasions normandes.
▪
Fig.C’est un fin Normand, un homme rusé. Faire une réponse de Normand, faire une réponse évasive, ne répondre ni oui ni non.
2.N. m.Le normand, l’ensemble des dialectes parlés en Normandie.
3.N. f.typographie. Caractère d’imprimerie dont les pleins sont particulièrement épais et les déliés très fins.
✻NORMANNO-PICARD, NORMANNO-PICARDE
nom et adjectif(plurielNormanno-picards, normanno-picardes).
xixe siècle. Composé de normanno‑, tiré de normand, et de picard.
1.N. m. Dialecte de langue d’oïl parlé dans le Nord de la Normandie et en Picardie. Le mot latin « catus » a donné « chat » en français et « cat » en normanno-picard.
2.Adj. Relatif à ce dialecte. Mot normanno-picard. Formes normanno-picardes.
✻NORMATIF, NORMATIVE
adjectif
xixe siècle. Dérivé de norme.
Qui se réfère à une norme, une règle, un modèle ; qui a force de règle. Jugement normatif, remarque normative. Grammaire normative, par opposition à Grammaire descriptive,voir Grammaire.Science normative, se dit d’une discipline qui édicte des règles (comme la logique, l’éthique, l’esthétique).
NORME
nom féminin
xiie siècle. Emprunté du latin norma, « équerre », puis « règle, loi ».
1.
Type, état, comportement qui peut être pris pour référence ; modèle, principe directeur qu’on tire de l’observation du plus grand nombre. Norme esthétique, morale, juridique. Définir une norme. S’écarter de la norme.
▪
technique.Norme de sécurité, d’isolation. Mettre un appareil, une installation aux normes. Norme française, norme européenne homologuée, label de conformité aux règles de fabrication qui sont en vigueur en France, en Europe.
2.mathématiques.La norme d’un vecteur euclidien, le nombre qui donne la mesure de sa longueur. La norme d’un vecteur u⃗ est notée ∥u⃗∥.
xxe siècle. Composé à l’aide de norme et de ‑graphe, tiré du grec graphein, « écrire ».
technique. Règle plate partiellement évidée, permettant de tracer de manière régulière des lettres de l’alphabet, des chiffres et quelques symboles usuels.
NORNE
nom féminin
xixe siècle. Emprunté de l’ancien nordique norn.
Dans la mythologie scandinave, chacune des trois déesses présidant à la destinée des hommes. Les Nornes avaient pour nom Urdhr, Verdhandi et Skuld.
✻I. NOROIS
ou
NOROÎT
◇nom masculin
xixe siècle. Altération de nord-ouest, sous l’influence d’une prononciation régionale.
linguistique. Autre nom du nordique commun (voir Nordique).Adjectivement.La langue noroise.
✻NORVÉGIEN, NORVÉGIENNE
adjectif et nom
xviie siècle. Dérivé de Norvège, nom géographique.
I.
I.Adjectif.
Relatif à la Norvège. Les côtes norvégiennes. Les fjords norvégiens.
▪
Spécialement.Omelette norvégienne, dessert composé d’une glace posée sur un biscuit de Savoie et recouverte d’une meringue que l’on fait dorer au four. Marmite norvégienne,voir Marmite.
II.
II.Nom.
1.Un Norvégien, une Norvégienne, personne originaire de Norvège ou qui a la nationalité de ce pays.
2.N. m.Le norvégien, se dit de chacune des deux formes de la langue nordique utilisées comme langues officielles de la Norvège (le bokmal, « langue des livres », et le nynorsk, « nouveau norvégien »).
3.N. f. Barque dont l’avant est relevé. Les norvégiennes étaient utilisées par les baleiniers.
xviiie siècle. Emprunté du latin scientifique nostalgia, composé à partir du grec nostos, « retour », et algos, « douleur ».
■
Tristesse, souffrance que ressent celui qui est éloigné de sa patrie. Un bruit, une odeur ravivait en lui la nostalgie de sa patrie. Avoir la nostalgie du pays natal.
▪
Par extension. Regret éprouvé à la pensée de ce qui n’est plus ou qu’on ne possède plus, au souvenir d’un milieu auquel on a cessé d’appartenir, d’un genre de vie qu’on a cessé de mener, d’une époque révolue, etc. Avoir la nostalgie de l’enfance, des jours heureux.Absolument.Être gagné, saisi par la nostalgie. Un souvenir empreint de nostalgie.
NOSTALGIQUE
adjectif
xixe siècle. Dérivé de nostalgie.
■
Qui éprouve de la nostalgie ; qui provoque la nostalgie ou qui en est empreint. Un caractère nostalgique. Évocation, chanson nostalgique.
▪
Subst.Un, une nostalgique de l’Empire.
✻NOSTRAS
(s final se fait entendre)adjectif invariable
xviiie siècle. Emprunté du latin nostras, ‑atis, « qui est de chez nous, de notre pays ».
pathologie. Se dit d’une maladie que l’on rencontre dans les régions tempérées et qui donne lieu aux mêmes symptômes que les formes tropicales de cette maladie, sans relever nécessairement des mêmes causes. Choléra nostras.
NOTA
ou, plus couramment,
NOTA BENE
(e se prononce é)locution invariable
xviiie siècle. Mots latins, signifiant proprement « note », « note bien ».
Mention dont on use en tête d’une note, d’une remarque, pour attirer l’attention du lecteur sur un point important. Nota bene s’abrège souvent en N. B.Subst., au masculin.Un nota, un nota bene, une précision indiquée en note, une remarque. Une lettre suivie d’un nota bene. Des nota bene.
1.
Caractère de ce qui est notable. La notabilité de ce médecin, de ces ouvrages est incontestable.
2.
Personne notable, influente dans une société déterminée. Une notabilité de la politique, de l’industrie. Les notabilités de la région.
NOTABLE
adjectif
xiiie siècle. Emprunté du latin notabilis, « notable, remarquable ».
1.
Qui est digne d’être signalé, qui possède une certaine importance. Faits, évènements notables. Dommage, préjudice notable.
2.En parlant d’une personne. Qui occupe un rang considéré, qui se distingue par sa situation, par son autorité. Une personne notableou, subst.,un notable. Les notables, les personnalités influentes d’une ville, d’une province.
▪
histoire.Assemblée des notables, sous l’Ancien Régime, assemblée consultative dont les membres étaient choisis par le roi dans les trois ordres et parmi des personnalités exerçant une autorité reconnue dans la région où elles résidaient. L’assemblée des notables pouvait se réunir dans certaines circonstances exceptionnelles. Louis XVI convoqua l’assemblée des notables en 1787 et en 1788.
D’une manière notable, importante. Cette décision a notablement contribué à son succès.
NOTAIRE
nom masculin
xiie siècle, notarie. Emprunté du latin notarius, « relatif aux lettres », puis « secrétaire », lui-même dérivé de nota, « signe, marque, lettre ».
1.
Officier public qui reçoit ou rédige les contrats, les obligations, les testaments, ainsi que les autres actes volontaires, et leur confère l’authenticité. Contrat passé, quittance faite devant, par-devant notaire. Une charge, une étude de notaire. Clerc de notaire. Chambre des notaires,voir Chambre.Loc.Un et cetera de notaire, dans un acte notarié, une imprécision volontaire.
▪
Notaire en premier, celui de deux notaires qui conserve la minute de l’acte qu’ils signent tous deux, par opposition à Notaire en second, celui de deux notaires qui ne la conserve pas. Notaire honoraire, qui, n’exerçant plus, a reçu l’honorariat du garde des Sceaux.
Féminisation des noms de métiers et de fonctions
La féminisation des noms de métiers et de fonctions se développant dans l’usage, comme l’a constaté le rapport de l’Académie française rendu public le 1er mars 2019, il est à noter que ce nom peut aussi s’employer au féminin.
Qui est relatif à la charge, à la fonction de notaire. Pratique notariale. Archives notariales. Actes notariaux.
NOTARIAT
nom masculin
xve siècle, notoriat. Emprunté du latin médiéval notariatus, de même sens.
1.
Charge, fonction de notaire. Il a exercé longtemps le notariat.
2.Par extension. Le corps des notaires, l’ensemble de la profession des notaires.
NOTARIÉ, NOTARIÉE
adjectif
xve siècle. Dérivé de notaire.
Se dit d’un acte passé par-devant notaire, reçu par un notaire. Contrat notarié. Pièce notariée.
NOTATION
nom féminin
xive siècle. Emprunté du latin notatio, « action de marquer d’un signe ; action de noter ».
1.
Action, manière d’indiquer, de représenter par des signes convenus. Les systèmes de notation. Notation des nombres. Notation algébrique, chimique, atomique. Notation phonétique, système de représentation des sons du langage au moyen de signes graphiques. En notation phonétique, le son « é » s’écrit [e]. Notation Braille. Notation musicale, système de représentation des sons musicaux et de leur durée. La notation neumatique. La notation carrée du chant grégorien. Notation de la danse, système de représentation des pas et des déplacements des danseurs au moyen de signes graphiques (tracés, silhouettes, notes, chiffres, etc.).
▪
Par extension.peinture. Manière de représenter par le trait, la couleur, etc. La notation des ombres, du relief.
2.
Impression, réflexion transcrite de manière succincte. Pour la description des lieux, l’auteur de ce roman s’en tient à quelques brèves notations.
3.
Action d’attribuer une note à un travail, à une personne, afin de l’évaluer. Notation chiffrée, notation par lettres. La notation d’un devoir par un professeur. Notation du personnel d’une entreprise. Notation des fonctionnaires.
xiie siècle. Emprunté du latin nota, « signe, marque ».
I.
I. Marque, écrit, signe qui permet de garder mention de quelque chose.
1.
Marque que l’on inscrit en quelque endroit d’un livre, d’un écrit, et qui sert de repère. J’ai mis une note sur mon exemplaire, pour retrouver ce passage. Mettre des notes en marge d’un compte.
▪
Par extension. Signe distinctif, marque particulière. droit.Vieilli.Note d’infamie ou note infamante, déclaration rédigée à l’encontre d’une personne et, fig., marque de déshonneur. Le blâme en justice était une note infamante.– théologie. Désigne les propriétés qui permettent de reconnaître la véritable Église fondée par Jésus-Christ et qui se retrouvent intégralement dans l’Église catholique, à la différence des Églises dites séparées. Les quatre notes majeures sont énumérées dans le Credo : l’unité, la sainteté, la catholicité et l’apostolicité.
2.
Indication figurant en marge d’un écrit et apportant une explication, un commentaire sur un passage particulier. Note de l’auteur, de l’éditeur, du traducteur et, dans un journal, note de la rédaction. Notes marginales. Dans cet ouvrage, les notes figurent en bas de page, à la fin des chapitres, en fin de volume. Une édition sans notes.typographie.Appel de note,voir Appel.
3.
Ce qu’on écrit pour rendre compte de manière sommaire du contenu d’un ouvrage, de l’essentiel d’un propos. Prendre des notes en lisant un livre, en écoutant le cours d’un professeur.Par métonymie.Classer ses notes. Cet orateur parle sans notes, ne regarde pas ses notes. Bloc-notes,voir ce mot.droit.Notes d’audience, relatives aux débats intervenus au cours d’une audience. Les notes d’audience sont rédigées par le greffier et visées par le président du tribunal.
▪
Loc.Prendre note. J’ai pris note de notre prochain rendez-vous. Je prends note de ce que vous me dites.Fig.Prendre note, prendre bonne note de, garder en mémoire.
Titre célèbre : Notes et contre-notes, d’Eugène Ionesco (1966).
4.
Brève communication écrite dans laquelle on rend compte d’une situation, on expose un point de vue. Préparez-nous une note sur cette affaire. Une note confidentielle. Note diplomatique, adressée par un gouvernement à un autre gouvernement, ou par un membre du corps diplomatique à son gouvernement. Note verbale, qui a pour objet de préciser par écrit la portée d’un entretien. Échange de notes. Note ministérielle, signée par un ministre. Note de service, indiquant les directives d’un chef de service à ses subordonnés. Note interne, dont la diffusion est limitée à une entreprise, à une administration.
▪
droit.Note en délibéré, explications écrites présentées par les avocats après clôture des débats par le tribunal.
5.
Compte établi par un commerçant et indiquant le montant qui doit lui être payé ; document sur lequel figure ce compte. Note d’honoraires. Note d’hôtel, de restaurant. Demander, présenter, régler la note. Note de téléphone, d’électricité. Note de frais,voir Frais II.
6.
Appréciation d’un travail, d’un comportement, exprimée de manière conventionnelle par un chiffre ou une lettre. Attribuer une note à un devoir. Quelle note a-t-il obtenue ? Sa note a été diminuée d’un point pour mauvaise présentation. Note éliminatoire. Carnet de notes,voir Carnet.administration. Jugement porté par un supérieur hiérarchique sur le zèle, les capacités d’une personne. Cet officier, ce fonctionnaire a d’excellentes notes.
▪
Fig. En parlant de la manière dont un acte, un propos modifie favorablement ou défavorablement la réputation d’une personne. Il n’est pas ingrat, c’est une bonne note à son actif.
II.
II.musique. Chacun des différents signes qui, par leur position et par leur forme, figurent les sons musicaux, selon leurs divers degrés du grave à l’aigu et selon leurs différentes durées ; chacun des sons représentés par ces caractères.
Savoir lire les notes. Ré est la deuxième note de la gamme d’ut. Cette note est un sol, est une blanche. La disposition des notes sur la portée. Note tonique, qui donne le ton. Note sensible, septième note de la gamme dans un ton donné. Notes d’agrément, ornements improvisés laissés à l’initiative de l’interprète. Fausse note,voir Faux I.Croque-note,voir ce mot.Expr.Bien attaquer la note, avoir une intonation juste et nette. Tenir une note, la faire durer. Donner la note, donner la première note d’un morceau et, fig., donner l’exemple.
▪
Par métonymie. Touche du clavier d’un piano, d’un accordéon, etc., qui correspond à un son musical.
▪
Loc. et expr. fig.Ne savoir qu’une note, chanter toujours sur la même note, dire, proposer toujours la même chose. Changer de note, changer de façon d’agir ou de parler. Être, rester dans la note, dans le ton, dans le style qui convient ou qui est à la mode. Forcer la note, exagérer. Mettre dans quelque chose une note gaie, triste, y mettre une nuance de gaieté, de tristesse. Une note personnelle, originale, inattendue.
▪
Par analogie.Il y a dans ce poème une note élégiaque. La note de tête, la note de fond d’un parfum. Ce vin dégage une note de fruits rouges.
xiie siècle. Emprunté du latin notare, « marquer, faire une marque sur quelque chose ; noter, relever », lui-même dérivé de nota, « marque, lettre ».
1.
Marquer d’un signe ce qu’on veut retrouver dans un document, dans un livre. J’ai noté deux passages dans le premier volume.Fig. et vieilli.Être noté d’infamie, être désigné à l’opinion d’une manière infamante, être couvert de honte.
2.
Écrire sur un carnet, sur un registre, etc. une chose dont on veut se souvenir. J’ai noté ses paroles aussitôt après les avoir entendues. Noter dans son carnet un numéro de téléphone.
3.Fig. Remarquer, relever. Dans ce discours, j’ai noté plusieurs choses intéressantes. Cela est à noter. Il faut noter qu’il ne s’est pas manifesté une seule fois depuis cette date. À l’impératif, pour demander à quelqu’un de bien remarquer quelque chose et de s’en souvenir. Notez cela. Notez bien cet aspect de la question. Je ne lui en veux pas, notez bien.
4.
Écrire, transcrire de la musique à l’aide des notes. Noter un chant, un air.
5.
Apprécier un travail, un comportement, par un chiffre ou par une lettre. Le professeur a noté ce devoir avec indulgence.administration.Un magistrat bien, mal noté.
NOTICE
nom féminin
xive siècle. Emprunté du latin notitia, « action de connaître, connaissance ; notion, idée ».
■
Texte synthétique où sont rassemblées des informations sur un sujet donné. Notice historique, biographique, bibliographique. Notice nécrologique. Dans cette édition, le texte de la pièce est précédé d’une notice sur la vie et l’œuvre de l’auteur.
▪
Désigne particulièrement une fiche ou un livret technique joints à certains appareils, à certains produits comme des médicaments, qui détaillent leurs caractéristiques et la manière dont ils doivent être utilisés. Notice d’entretien. Notice descriptive. Lire attentivement, consulter la notice.
▪
droit. Document destiné à informer le public des conditions dans lesquelles une société anonyme est créée, ou dans lesquelles une société émet des titres.
droit. Qui sert à notifier un acte, une décision. Une lettre notificative.
NOTIFICATION
nom féminin
xive siècle. Dérivé de notifier.
droit. Le fait de notifier un acte, une décision ; acte par lequel on notifie. Notification leur en a été faite. Remettre, envoyer, recevoir une notification.
NOTIFIER
conjugaisonverbe transitif(se conjugue comme Crier).
xive siècle. Emprunté du latin tardif notificare, « faire connaître », lui-même composé à l’aide de noscere, « connaître », et facere, « faire ».
■
droit. Faire connaître un acte juridique à un intéressé, dans les formes légales ou selon l’usage. Cet acte ne sera pas valable s’il n’est pas notifié. On notifia le traité aux ambassadeurs.
▪
Par extension. Faire savoir expressément, par écrit ou verbalement. Il nous a notifié son accord.
NOTION
nom féminin
xvie siècle. Emprunté du latin notio, « action d’apprendre à connaître ; notion, idée ».
1.
Représentation que l’esprit se forme d’un objet de connaissance ; idée générale et abstraite, concept. La notion de liberté, de vérité, de justice. La notion de causalité, de contingence. La notion chrétienne de péché.
2.
Connaissance immédiate, conscience que l’on a intuitivement de quelque chose. Ce malade a perdu la notion du temps. Avoir une notion juste, exacte des difficultés d’une entreprise. Cet enfant n’a pas la notion du danger, la notion du bien et du mal.
3.
Connaissance élémentaire acquise en quelque domaine. Avoir quelques notions d’astronomie. C’est un sujet dont il n’a aucune notion, dont il n’a pas la moindre notion. Des notions familières à tous. Au pluriel, dans le titre d’un traité exposant les rudiments d’une science, d’une matière. Notions d’arithmétique. Premières notions de physique et de chimie.
✻NOTIONNEL, NOTIONNELLE
adjectif
xve siècle. Dérivé de notion, sur le modèle du latin médiéval notionalis, de même sens.
Didact. Qui se rapporte à une notion, à un concept. Le champ notionnel de Kant est essentiellement l’explication des conditions de la connaissance.
NOTOIRE
adjectif
xiiie siècle, notore. Emprunté du latin tardif notorius, « qui notifie », puis « qui est bien connu », lui-même dérivé de notare, « marquer, noter ».
■
Qui est de connaissance publique ; qui est manifeste. Une injustice notoire. Il est notoire qu’il lui doit sa carrière.
▪
Spécialement.droit. Qui est avéré, dont la réalité est établie. Une preuve notoire. Un abus notoire.
▪
Par extension. Se dit d’une personne désignée par un trait de comportement, de caractère, un défaut qui la caractérise et qui est connu de tous. Un imbécile notoire. Un tricheur notoire.
De façon notoire, manifestement, au su de tous. Des crédits notoirement insuffisants.
✻NOTONECTE
nom masculin ou féminin
xviiie siècle. Emprunté du latin scientifique notonectum, composé à partir du grec nôtos, « dos », et nêktos, « qui nage », parce que cet insecte peut nager sur le dos.
entomologie. Insecte de l’ordre des Hétéroptères, communément appelé punaise d’eau.
NOTORIÉTÉ
nom féminin
xve siècle. Dérivé de notoire, sur le modèle du latin médiéval notorietas.
1.
Caractère de ce qui est notoire, de ce qui est connu par un grand nombre de personnes. La notoriété d’un fait. Par insistance, dans la locution De notoriété publique.
▪
droit.Acte de notoriété, acte authentique par lequel un officier public atteste un fait en recueillant les déclarations de plusieurs témoins.
2.
Réputation favorable qu’une personne s’est acquise auprès de l’opinion. Cet interprète jouit d’une grande notoriété, est parvenu à la notoriété.Par métonymie. Personne qui possède une telle réputation. C’est une notoriété dans son domaine.
adjectif possessif de la première personne du pluriel(plurielNos).
ixe siècle, nostro. Emprunté du latin noster, de même sens.
1.
Qui est à nous, qui nous appartient ou nous concerne (celui ou celle qui parle s’associant à une ou plusieurs personnes). Notre village. Notre patrie. Notre siècle. Notre condition. Notre époque. Nos parents. Un de nos meilleurs poètes.religion.Le Notre Père, prière que Jésus enseigna à ses disciples.
Titre célèbre : Notre jeunesse, de Charles Péguy (1910).
2.
S’emploie à la place de Mon, ma, mes. Quand un souverain ou quelque personnage important use, dans l’exercice de ses fonctions, du pluriel de majesté. Car tel est notre bon plaisir. Notre Conseil d’État entendu, nous avons ordonné ce qui suit. Quand l’auteur d’un ouvrage, d’un travail universitaire, d’un article, quand un orateur use du pluriel de modestie (voir aussi Nous).Pour notre part, nous sommes favorable à cette thèse. À notre connaissance.
▪
Dans le courant d’une narration, pour évoquer, avec une nuance de familiarité, quelqu’un dont on a déjà parlé. Notre auteur passe ensuite à un sujet différent. Notre homme n’en voulut pas démordre.
▪
Pop. et vieilli.Notre maître, mon maître.
NÔTRE
adjectif possessifet
LE NÔTRE, LA NÔTRE
pronom possessif de la première personne du pluriel(plurielNôtres et Les nôtres).
xiie siècle. De même origine que notre.
1.Adj.(Ne s’emploie guère que comme attribut et dans la langue soutenue.) Qui est à nous, qui nous appartient. Cette théorie, nous la faisons nôtre. Nous pouvons compter sur lui, il est nôtre, il est de notre parti, il nous est dévoué. Ces meubles sont nôtres, ils nous appartiennent (on dit plus couramment : Ces meubles sont à nous).
2.Pronom. Désigne un être, une chose, en marquant un rapport de possession, d’appartenance avec plusieurs personnes, dont celle qui parle ou qui écrit. C’est votre avis, mais ce n’est pas le nôtre. Leur famille est alliée à la nôtre. Une maison comme la nôtre.
▪
Dans diverses expressions. Au masculin singulier. Nous y avons mis du nôtre, nous avons fait preuve de bonne volonté, nous avons fait des concessions. Ne mettons rien, n’ajoutons rien du nôtre dans le rapport que nous avons à faire, n’ajoutons rien qui vienne de nous. Au féminin pluriel.Nous avons fait des nôtres, nous avons fait des folies, joué de bons tours.
▪
Au pluriel.Les nôtres, ceux qui sont proches de nous, nos parents, nos amis et, par extension, ceux qui sont de notre pays, de notre parti, de notre compagnie. C’est un devoir pour nous d’aider les nôtres. Les nôtres se sont bien comportés dans le combat. Accepteriez-vous d’être des nôtres ? accepteriez-vous de vous joindre à nous ?
Notre-Dame
nom féminin (ne s'emploie qu'au singulier).
xiie siècle.
■
religion catholique. Nom donné par les catholiques à la Vierge Marie. Une prière à Notre-Dame. La dévotion à Notre-Dame.Par métonymie. Église, cathédrale qui est consacrée à la Vierge Marie. Notre-Dame de Paris. Notre-Dame d’Amiens.Elliptiquement.Le bourdon de Notre-Dame. (S’écrit par abréviation N.-D.)
Titre célèbre : Notre-Dame de Paris, de Victor Hugo (1831).
▪
botanique.Cierge de Notre-Dame,voir Molène.Gant de Notre-Dame ou gant Notre-Dame,voir Gant.
NOTULE
nom féminin
xve siècle. Emprunté du bas latin notula, « petite marque ».
Petite note, note de lecture, brève annotation complétant un texte. Par extension.Iron. Courte publication, opuscule.
✻NOUAGE
nom masculin
xviie siècle. Dérivé de nouer.
technique. En tissage, opération qui consiste à lier par un nœud les derniers fils d’une chaîne aux premiers de la chaîne suivante.
✻NOUAISON
nom féminin
xxe siècle. Dérivé de nouer.
arboriculture. Début de la transformation de la fleur en fruit (on dit aussi Nouure).
✻NOUBA
nom féminin
xixe siècle. Emprunté de l’arabe maghrébin nuba, « tour de rôle », puis « fanfare », parce que les hommes de la troupe jouaient de la musique à tour de rôle devant la demeure des officiers.
1.Anciennement. Musique que jouaient les tirailleurs d’Afrique du Nord, sur des instruments arabes traditionnels.
2.Pop. Fête, réjouissance. Quelle nouba ! Faire la nouba.
1.
Ancien lit d’un ruisseau, d’une rivière, où les eaux ont tendance à revenir en cas de débordement. Par extension. Se dit d’une terre grasse et humide, d’une sorte de pré servant à la pâture du bétail.
2.agriculture. Espace au fond des sillons où stagnent les eaux de pluie.
II. NOUE
nom féminin
xiiie siècle, nohe. Issu du latin tardif *navica, diminutif de navis, « navire ».
■
technique. Endroit où se rencontrent les surfaces inclinées de deux pans de toit.
▪
Par métonymie. Pièce de charpente qui vient renforcer cet endroit ; tuile creuse ou lame de plomb, de zinc, de cuivre placée à cet endroit et permettant l’écoulement des eaux.
✻NOUÉES
adjectif féminin pluriel
xve siècle. Forme féminine, au pluriel, du participe passé de nouer, par analogie de forme.
chasse. Se dit de fumées du cerf, de forme cylindrique, sans aiguillon, légèrement aplaties et de couleur noire, qu’on observe en été, lorsque les gagnages sont très secs (on dit aussi Fumées martelées).
✻NOUEMENT
nom masculin
xve siècle, neuement. Dérivé de nouer.
Vieilli. Action de nouer. Le nouement de l’aiguillette (par référence au cordon qui attachait les chausses), sortilège auquel on attribuait le pouvoir de rendre un homme impuissant.
xiie siècle. Emprunté du latin nodare, « fixer, lier », lui-même tiré de nodus, « nœud ».
1.
Lier une corde, un fil, un ruban, etc., au moyen d’un nœud. Nouer ses lacets de chaussures. Nouer de la ficelle autour d’un paquet. Nouer une écharpe autour de son cou. Nouer sa cravate, y faire un nœud. Par extension.Nouer ses cheveux, les attacher par un lien. Nouer quelque chose dans son mouchoir, l’y envelopper en faisant un nœud.
▪
Pron. à valeur passive. La ceinture de cette robe se noue par-devant.
▪
Spécialement.textile. En tissage, rattacher les fils de la chaîne ou de la trame quand ils se cassent.
– fauconnerie.Nouer la longe, attacher la longe de l’oiseau pour l’empêcher de voler et, par extension, mettre l’oiseau dans une cage grillagée, appelée mue.
▪
Expr. fig.Nouer l’aiguillette,voir Aiguillette.Nouer ses bras autour du cou de quelqu’un, passer ses bras autour de son cou. L’émotion lui nouait la gorge, lui serrait la gorge. Au participe passé, adjectivement.Avoir l’estomac noué, contracté. Cet homme a les articulations nouées, enflées, douloureuses et raidies. Un enfant noué, arrêté dans son développement, sa croissance.
2.Par analogie. Mener, mettre en place une action comportant et combinant des éléments variés ou secrets. Nouer l’intrigue d’une pièce. Nouer un complot.Pron. à valeur passive. Le drame se noue autour de cette vengeance.
▪
En parlant des relations qu’on établit avec une personne.Nouer amitié avec ses voisins. Nouer conversation avec quelqu’un.
3.arboriculture.Intransitivement ou pron. Passer de l’état de fleur à celui de fruit. Les abricots ne nouent pas encore. Les pommes, les citrons, les poires commencent à se nouer, à se former.
xiiie siècle, noet. Diminutif de nou, ancienne forme de nœud.
Vieilli. Linge noué dans lequel on a enveloppé une substance pour la faire infuser ou bouillir. Mettre un nouet de fines herbes dans une sauce.
NOUEUX, NOUEUSE
adjectif
xiiie siècle. Issu du latin nodosus, de même sens.
1.
Se dit d’un bois qui présente beaucoup de nœuds. Le hêtre n’est pas aussi noueux que le chêne. Un tronc noueux. Un bâton noueux.
2.
Qui présente des nodosités. Doigts noueux. Un homme au corps noueux, un homme maigre, dont les articulations présentent des nodosités. Par extension.Érythème noueux,voir Érythème.
NOUGAT
nom masculin
xvie siècle, nogas. Mot provençal, dérivé de l’ancien provençal noga, « noix ».
■
Confiserie préparée avec des amandes, du miel, du sucre et des blancs d’œufs. Une plaque, une barre de nougat. Le nougat est la spécialité de Montélimar.
▪
Par analogie.Nougat glacé, dessert glacé préparé avec des amandes, du miel, des fruits confits et des blancs d’œufs battus en neige.
✻NOUGATINE
nom féminin
xxe siècle. Dérivé de nougat.
Confiserie préparée avec des amandes pilées et du caramel blond, qu’on moule en plaques et qui sert souvent à la décoration de pâtisseries. Une pièce montée ornée de nougatine.
NOUILLE
nom féminin
xviiie siècle, noudle. Emprunté de l’allemand Nudel, qui désigne un type de pâtes alimentaires.
1.Le plus souvent au pluriel. Lanière étroite et mince de pâte à base de semoule de blé, que l’on consomme après l’avoir fait cuire dans de l’eau bouillante. Un plat de nouilles. Manger des nouilles au beurre, à la sauce tomate.
▪
Spécialement. En apposition.Style nouille, synonyme familier, qui fut péjoratif, d’Art nouveau ou Modern style. Le style nouille, en vogue aux alentours de 1900, se caractérisait par des ornementations aux formes souples et contournées.
2.Fig. et fam. Personne gauche et sotte. Quelle nouille ! Ce type est une vraie nouille !
NOULET
nom masculin
xive siècle, noilet. Dérivé de noue II.
1.
Sur un toit, canal formé de tuiles creuses, de lames de cuivre ou de plomb recourbées, etc., et servant à l’écoulement des eaux.
2.
Assemblage de petits chevrons constituant le fond de la noue, c’est-à-dire de l’endroit où se rencontrent les surfaces inclinées de deux pans de toit.
✻NOUMÉNAL, NOUMÉNALE
adjectif(plurielNouménaux, nouménales).
xixe siècle. Dérivé de noumène.
philosophie. Chez Kant, qui est relatif au noumène. Moi nouménal, par opposition à Moi phénoménal.
NOUMÈNE
nom masculin
xixe siècle. Emprunté, par l’intermédiaire de l’allemand Noumenon, du grec nooumena, proprement « ce qui est pensé ».
philosophie. Chez Kant, désigne l’objet en soi, tel qu’il est, par opposition à Phénomène, qui désigne l’objet tel qu’il nous apparaît, tel que nos sens nous le présentent.
✻NOUNOU
nom féminin
xixe siècle. Issu du redoublement de la première syllabe de nourrice.
Fam. Dans le langage des enfants, nourrice. Des nounous.
NOURRAIN
nom masculin
xive siècle. Issu du latin nutrimen, « nourriture ».
1.
Dans un sens collectif. Le fretin, le petit poisson qu’on met dans un étang pour le repeupler (on dit aussi Alevin).
2.
Cochon de lait ou jeune porc qu’on engraisse pour sa viande.
(On écrit aussi Nourrin.)
✻NOURRI, NOURRIE
adjectif
xve siècle. Participe passé de nourrir.
1.
Qui a du corps, qui est abondant. Ce blé, ce grain est bien nourri. En termes de peinture ou de calligraphie. Une couleur nourrie, bien empâtée. Un trait nourri, qui n’est pas trop fin.
▪
Par analogie.Des applaudissements nourris. Feu nourri, fusillade nourrie, importants et soutenus. Un exposé, un ouvrage nourri. Un style nourri, un style riche, abondant en images, en figures variées.
2.héraldique.Au pied nourri, se dit des arbres et des plantes dont on ne voit pas la racine, et principalement de la fleur de lis dont la partie inférieure a été sectionnée horizontalement.
NOURRICE
nom féminin
xiie siècle. Issu du latin chrétien nutricia, proprement « celle qui nourrit, qui élève ».
1.
Femme qui allaite un enfant et, plus souvent, femme dont le métier est d’allaiter l’enfant d’une autre. Le médecin a recommandé une nourrice pour cet enfant. Mettre, placer un enfant en nourrice, le confier de façon permanente à une nourrice hors de chez soi.
▪
Aujourd’hui, le mot désigne surtout une femme dont le métier est de garder chez elle, durant la journée, des enfants en bas âge. Déposer un enfant chez sa nourrice.
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Expr.Épingle de nourrice,voir Épingle.Vieilli.Nourrice sèche, qui élève un enfant sans l’allaiter (par opposition à Nourrice au sein). Les mois de nourrice, le temps qu’un enfant est resté en nourrice. Fam. et iron., à propos d’une personne qui veut se rajeunir.Cette femme se donne quarante ans, mais elle ne compte pas les mois de nourrice.
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Se dit aussi de la femelle d’un animal, lorsqu’elle allaite d’autres petits que les siens. La chèvre Amalthée servit de nourrice à Zeus.
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Par extension.entomologie. Ouvrière qui, dans une communauté d’abeilles ou de fourmis, nourrit les larves, les nymphes et prend soin des œufs.
2.technique. Canalisation de fort diamètre servant de réservoir et alimentant plusieurs conduits.
▪
Dans une automobile, récipient de secours contenant de l’essence.
xiie siècle, noriecier. Issu du latin nutricius, « qui nourrit ».
1.
Qui apporte, qui procure la nourriture. La terre, la nature nourricière.
▪
Spécialement.Le père nourricier d’un enfant, se disait jadis du mari de la nourrice et désigne aujourd’hui celui qui élève un enfant dont il n’est pas le père biologique.
▪
Fig.Un métier, un travail nourricier, qui nourrit celui qui l’exerce, qui lui permet de vivre.
2.
Qui sert à la nutrition, qui contribue à nourrir. Le suc nourricier. La sève nourricière.
▪
Spécialement.anatomie.Artères nourricières, qui apportent le sang dans les os longs.
xe siècle, nodrir. Issu du latin nutrire, de même sens.
I.
I. Pourvoir à la subsistance d’un être.
1.
Donner à un être les aliments qui lui sont nécessaires. Nourrir un enfant au sein, au biberon. Ne pas être suffisamment nourri, ne pas manger à sa faim. Une jeune fille au pair, logée et nourrie, recevant notamment le vivre et le couvert pour prix de ses services. Les oiseaux nourrissent leurs petits de vers, de larves. Nourrir une plante avec de l’engrais.
▪
Pron.Se nourrir de, prendre pour aliment. Se nourrir de pain, de viande, de légumes. Cet anachorète se nourrissait de racines sauvages. Les oiseaux de proie se nourrissent de chair.Absolument.Cette personne se nourrit bien, se nourrit mal, d’une manière qui favorise ou compromet sa santé, son équilibre.
▪
Spécialement. Allaiter un enfant nouveau-né. Elle n’a pas pu nourrir sa fille. Elle a nourri son enfant jusqu’à l’âge de six mois.Absolument.Cette femme nourrit, ne nourrit plus.
▪
Par extension. En parlant d’un aliment. Sustenter, fournir à l’organisme ce qui est propre à assurer son entretien, sa croissance. Ces substances sont propres, impropres à nourrir l’homme, à nourrir les animaux.Par analogie.La bonne terre nourrit les plantes.Absolument.Le pain nourrit beaucoup. Certaines viandes nourrissent trop richement.
2.
Pourvoir à l’entretien, aux besoins de quelqu’un. Je l’ai vêtu et nourri pendant dix ans. Avoir une famille à nourrir. Il gagne tout juste de quoi nourrir ses enfants.Expr. fig.Nourrir un serpent dans son sein (on dit aussi réchauffer), élever, protéger quelqu’un qui se révèle être un ingrat ou un ennemi.
▪
Par extension. Se dit d’une terre, d’un pays, d’un métier qui assure à quelqu’un sa subsistance, qui lui procure de quoi vivre. Cette terre suffit à le nourrir, lui et toute sa famille. La Sicile nourrissait Rome, fournissait des vivres aux Romains. Cette activité nourrit ou ne nourrit pas son homme, elle est ou n’est pas suffisamment lucrative.
3.Vieilli. Produire, porter. Cette terre a nourri de grands navigateurs.
II.
II.Fig.
1.
Entretenir quelque chose, en lui fournissant les moyens de durer. On nourrit le bois avec de la cire, le cuir avec de la graisse, du cirage. Nourrir le feu, l’alimenter en bois, en charbon. Les services mutuels nourrissent l’amitié.
2.
Favoriser ou laisser se développer un sentiment, une idée, etc. Nourrir les ambitions, les espoirs de quelqu’un. Nourrir dans son âme de la haine, de la tendresse pour une personne. Nourrir une passion malheureuse. Il nourrissait le projet, le dessein de s’évader. Nourrir une chimère.
3.
Enrichir, donner de la force à. L’étude, la conversation des hommes éclairés nourrissent l’esprit. Nourrir son imagination par des lectures. Nourrir son style, en accroître la vigueur, l’expressivité.
4.Nourrir quelqu’un de, dans, à, instruire, élever quelqu’un, en lui inculquant une certaine façon d’être, de penser. Ce jeune homme a été nourri dans la haine du vice, dans le culte de l’honneur. Il a été nourri aux lettres latines. Un esprit nourri de science.Pron.Il s’est nourri des bons auteurs, il s’est formé en les lisant.
NOURRISSAGE
nom masculin
xve siècle, norrisaige. Dérivé de nourrir.
agriculture. Seulement dans l’expression Le nourrissage des bestiaux, la manière de les nourrir, de les élever (on dit plutôt l’élevage des bestiaux).
NOURRISSANT, NOURRISSANTE
adjectif
xive siècle. Participe présent de nourrir.
Qui sustente, qui nourrit beaucoup. Ce plat est très nourrissant. Un régime trop peu nourrissant.Par analogie.Passer sur du bois, du cuir une crème nourrissante.
✻NOURRISSEMENT
nom masculin
xiie siècle, nurrissement, au sens de « nourriture ». Dérivé de nourrir.
apiculture. Apport de nourriture (sucre, miel, sirop, etc.) par lequel on pallie l’insuffisance des provisions d’une ruche.
NOURRISSEUR
nom masculin
xiie siècle, norrissere. Dérivé de nourrir.
1.Anciennement. Personne qui, à Paris et dans les grandes villes, nourrissait les vaches, sans cultiver de fourrage, pour faire commerce de leur lait. Aujourd'hui. Se dit d’une personne qui achète du bétail pour l’engraisser.
2.agriculture.Nourrisseur automatique, mangeoire qui distribue automatiquement eau et nourriture aux bestiaux.
3.apiculture. Récipient servant au nourrissement des abeilles.
NOURRISSON
nom masculin
xiie siècle, norreçon, comme nom féminin, au sens d’« éducation » ; xvie siècle, au sens moderne. Issu du latin nutricio, « nourriture, éducation ».
1.
Enfant qu’une femme nourrit de son lait. La nourrice et son nourrisson.
▪
Fig. et litt.Les nourrissons des Muses, les poètes.
2.
Enfant de plus de trois semaines et de moins de deux ans. Ce médicament ne doit pas être administré aux nourrissons.
NOURRITURE
nom féminin
xiie siècle. Issu du latin chrétien nutritura, « action de nourrir ».
1.
Action de nourrir, de pourvoir à la subsistance de quelqu’un ; le fait de se nourrir, de pourvoir à sa subsistance. Par son travail, il assure sa nourriture.
▪
Spécialement. Vieilli. Action de nourrir un enfant de son lait ; allaitement. Cette mère a été épuisée par des nourritures successives.
2.
L’ensemble des substances qui servent d’aliment. Une nourriture saine, raffinée, abondante. Se jeter sur la nourriture. Refuser toute nourriture.
▪
Fig.L’âme, l’esprit ont besoin de nourriture aussi bien que le corps.Prov. ancien.Nourriture passe nature, la bonne éducation peut corriger les défauts d’un mauvais naturel.
Titre célèbre : Les Nourritures terrestres, d’André Gide (1897).
NOUS
pronom personnel de la première personne du pluriel, aux deux genres.
ixe siècle. Issu du latin nos, de même sens.
I.
I.Nous est employé par la personne qui parle, qui écrit, qui pense, pour se désigner elle-même, associée à une ou plusieurs personnes.
1.
Dans la fonction de sujet. Nous partons. Quand nous entrâmes dans la salle, tout le monde se tut. Il se place après le verbe dans des phrases interrogatives ou exclamatives, dans des propositions incises. Où allons-nous ? Sommes-nous bêtes ! Ce problème, disions-nous, est loin d’être réglé. Il se place encore après le verbe quand il est complément du présentatif. « Qui est-ce ? – C’est nous. »
▪
Nous sujet peut être séparé du verbe par une apposition, une proposition relative, un complément circonstanciel, etc. Nous, ses amis les plus proches, l’avons accompagné. Nous-mêmes, qui sommes pourtant les premiers concernés, n’avons été prévenus que très tard. Dans la langue parlée, Nous est repris. Nous, quand cela était nécessaire, nous l’avons aidé.
▪
Nous peut être associé à d’autres sujets. Nos cousins et nous sommes inséparables. Pour reprendre deux ou plusieurs pronoms sujets dont l’un est à la première personne. Vous et moi, nous sommes dans le même cas. Eux et nous, nous avons été heureux de nous rencontrer.
▪
Elliptiquement.« Qui a fait cela ? – Nous. »
2.
Dans la fonction de complément d’objet. (Nous se place avant le verbe, sauf dans les phrases affirmatives au mode impératif.) Il nous observe. Nous regarde-t-il ? Ne nous interrompons pas. Regardez-nous. Parlez-nous. Allons-nous-en.
3.
Précédé d’une préposition, dans la fonction de complément du verbe ou de l’adjectif. Il parle de nous. Elle vient avec nous. Êtes-vous content de nous ? Que cela reste entre nous. Dans la fonction de complément du comparatif, après la conjonction Que. Ils sont plus forts que nous.
4.
En apposition, Nous sert à opposer un groupe de personnes à un autre et à donner plus de force à la phrase. En apposition au sujet. Nous, nous n’oserions pas faire cela. Mes alliés et moi prétendons, nous, ne pas agir ainsi. En apposition au complément. On nous a insultés, nous ! On nous a fait cela, à nous !
II.
II.Emplois stylistiques.
1.Nous désigne au sens large une collectivité à laquelle appartient la personne qui parle, qu’il s’agisse de l’humanité, d’un pays, d’une famille, ou encore de gens ayant en commun des idées, des croyances, une formation, des habitudes, etc. La Grèce et Rome nous ont apporté la civilisation. Ce passé que l’Europe nous envie.
▪
Spécialement.Chez nous, à la maison, dans notre famille, dans notre province, dans notre pays. Venez donc dîner chez nous ! Chez nous, les saisons sont très marquées.
▪
Fam.Nous autres, nous qui sommes du même côté, du même avis, du même rang. Vous allez jouer ; nous autres, nous allons nous promener. Vous en jugez ainsi, nous autres sommes d’un avis différent.
2.Nous était employé par le roi dans les lois, les ordonnances, etc., au lieu de Je ou Moi (on parle alors de pluriel de majesté). Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit. Il est encore employé par le pape, par les évêques dans leurs mandements ou par quelque personnage important dans l’exercice de ses fonctions. Nous N., certifions que… Nous N., déclarons que…
▪
Nous est employé, au lieu de Je ou Moi, comme pluriel de modestie, par un auteur ou un orateur en parlant de lui-même. Il s’agit d’un élément important ; nous y reviendrons.
▪
Dans ces emplois, l’accord de l’adjectif ou du participe se fait toujours au singulier. Pour notre part, nous sommes convaincu que ce point de vue finira par l’emporter.
▪
Subst., au masculin.Le nous de majesté. Le nous de modestie.
3.Fam.Nous s’emploie quelquefois à la place des pronoms personnels Tu, Il, Elle ou Vous, pour exprimer la bienveillance, la condescendance ou l’ironie. Dans cet emploi, lorsque Nous ne représente qu’une personne, l’adjectif ou le participe qui s’y rapporte se met au singulier. Alors, cher neveu, comment allons-nous ? On lui a souvent fait remarquer qu’elle se trompait, mais nous sommes opiniâtre, nous ne voulons pas nous corriger. Nous faisons le difficile, maintenant ?
1.
Action de nouer ; état de ce qui est noué. Nouure des fils de la trame.
2.arboriculture. Début de la transformation de la fleur en fruit (on dit aussi Nouaison).
3.pathologie. Déformation osseuse s’observant dans le rachitisme, qui produit des épaississements sur les côtes et les vertèbres.
NOUVEAU
(ou
NOUVEL,
devant les mots commençant par une voyelle ou un h muet),
NOUVELLE
adjectif
xiie siècle, novel. Issu du latin novellus, « jeune, nouveau, récent », lui-même dérivé de novus, « neuf ».
I.
I. Qui commence d’être ou de paraître.
1.
Qui n’existe ou qui n’est connu que depuis peu de temps. Un mot nouveau. C’est nouveau pour moi, c’est une chose que je découvre. Qu’y a-t-il de nouveau ?Subst.Y a-t-il du nouveau ? Le nouveau est aisément à la mode.
▪
En parlant de personnes.La nouvelle génération, celle des jeunes. Il est nouveau dans l’établissement, dans la classe.Subst.Un nouveau, une nouvelle.Expr.Un homme nouveau, se dit d’un homme qui a pris récemment de l’importance ou d’un homme sans naissance que son mérite ou les circonstances ont poussé aux premiers rangs.
▪
Par métonymie.Un nouveau visage, une personne que l’on n’avait pas encore vue, rencontrée.
▪
En parlant des produits de la terre qui proviennent de la première récolte de l’année.Des pommes de terre nouvelles. Du vin nouveau, de la dernière vendange. Du beaujolais nouveau.
▪
droit.Fait nouveau, fait qui n’a pas été invoqué dans une instance précédente ; circonstance survenue postérieurement à une décision de justice, et qui peut justifier une procédure de révision.
– beaux-arts.Art nouveau,voir Modern style.
▪
Prov.Tout nouveau, tout beau, la nouveauté est appréciée, puis vite délaissée.
Titre célèbre : À l’Ouest rien de nouveau, d’Erich Maria Remarque (1929).
2.
Devant un participe passé pris substantivement, dans le sens de Récemment, depuis peu. Bien qu’employé avec une valeur adverbiale, Nouveau s’accorde en genre et en nombre avec le participe passé. Un nouveau venu, de nouvelles venues. Un nouvel élu. Les nouveaux convertis.Par analogie, devant un adjectif substantivé.Les nouveaux riches, les nouveaux pauvres.
3.
Qui, dans un domaine, est novice, inexpérimenté. Cet homme est bien nouveau dans son métier, dans son emploi, est tout nouveau dans les affaires.
4.Loc. adv.À nouveau, pour la seconde fois et de façon complètement différente. Ce travail est manqué, il faut le faire à nouveau.comptabilité.Créditer, débiter, porter à nouveau, sur la suite d’un compte ou sur un autre compte.
▪
De nouveau, derechef. Il a été accusé de nouveau. On l’a emprisonné de nouveau.
II.
II. Qui succède à un être, à une chose de même ordre, ou qui vient continuer une série.
Le plus souvent, dans ce sens, Nouveau se place avant le nom. On distingue ainsi Un nouveau livre, un autre livre, un livre différent de celui qu’on lisait, qu’on écrivait auparavant, et Un livre nouveau, un livre qui vient de paraître. Les voyageurs visiteront chaque jour une nouvelle ville. Les pouvoirs publics ont décidé la création d’une ville nouvelle.
1.
Qui s’ajoute à un ou plusieurs êtres, à une ou plusieurs choses du même ordre. Engager un nouveau collaborateur. Accomplir de nouveaux exploits. Les nouveaux romantiques.
▪
Spécialement. Dans des noms géographiques, pour opposer ce qui est récent ou ce qu’on vient de découvrir à ce qui est ancien ou déjà connu. La Nouvelle-Orléans. Le Nouveau-Mexique. La Nouvelle-Calédonie. La Nouvelle-Zélande. Le Nouveau Monde, la partie du monde qui a été découverte à la fin du xve siècle, l’Amérique.
Titres célèbres : Nouvelles Histoires extraordinaires (publiées à la suite des Histoires extraordinaires), d’Edgar Poe (1845) ; Nouveaux Lundis (publiés à la suite des Causeries du lundi), de Sainte-Beuve (1863-1870) ; Nouveaux Contes cruels (publiés à la suite des Contes cruels), de Villiers de L’Isle-Adam (1888) ; La Symphonie du Nouveau Monde, d’Anton Dvorak (1893).
2.
Qui remplace un être, une chose de même ordre. Le nouveau maire. Notre nouvel appartement. Chercher un nouvel emploi. Commencer une nouvelle vie. Voici ma nouvelle adresse. Il a puisé dans cette circonstance une énergie nouvelle.
▪
Spécialement.La nouvelle histoire, école historique marquée par la fondation de la revue des Annales, en 1929, par Lucien Febvre et Marc Bloch, et qui a l’ambition de substituer à l’histoire évènementielle une histoire faisant appel à l’ensemble des sciences humaines. Le nouveau roman, nom sous lequel on désigna un mouvement littéraire apparu en France dans les années 1950 et regroupant des auteurs qui se définissaient par le rejet des conventions, des procédés narratifs propres au roman traditionnel. La nouvelle vague, mouvement de jeunes cinéastes qui, à la fin des années 1950, entendaient rompre avec la tradition et créer un cinéma d’auteur. La nouvelle cuisine, courant gastronomique né à la fin des années 1960, privilégiant une cuisine plus légère que la cuisine française traditionnelle.
▪
Expr.L’an nouveau, le nouvel an, le commencement de l’année. La saison nouvelle, le printemps. La nouvelle lune, la phase durant laquelle la lune est entièrement obscurcie, avant le premier croissant.
Titre célèbre : Le Nouvel Esprit scientifique, de Gaston Bachelard (1934).
3.
Qui évoque une figure, un phénomène, un évènement déjà connus. C’est un nouveau César, un nouvel Alexandre. La Terre semblait menacée d’un nouveau Déluge.
Titre célèbre : Julie ou la Nouvelle Héloïse, de Jean-Jacques Rousseau (1761).
4.religion. Le Nouveau Testament, ensemble constitué des Évangiles, des Actes des Apôtres, des Épîtres et de l’Apocalypse (par opposition à l’Ancien Testament, composé des livres qui ont précédé l’ère chrétienne). Le nouvel homme, l’homme nouveau (par opposition au vieil homme), le chrétien régénéré par la grâce.
xiiie siècle. Composé de nouveau, pris adverbialement, et de né.
■
Enfant qui vient de naître. Adjectivement.Garçon nouveau-né.
▪
On rencontre le féminin Nouvelle-née.
NOUVEAUTÉ
nom féminin
xiie siècle, novelté. Dérivé de nouveau.
1.
Caractère de ce qu’il y a de nouveau dans une chose, de ce qui est nouveau. Le charme de la nouveauté. La nouveauté d’une opinion, d’une doctrine, d’une mode. Une œuvre d’art remarquable par sa nouveauté, par l’originalité de la facture, du ton, du style. Par métonymie.Observer un phénomène dans sa nouveauté, à ses débuts.
2.
Ce qui est nouveau. Je n’avais jamais entendu parler de cela, c’est une nouveauté pour moi. Toute nouveauté trouve des partisans.
▪
Spécialement. Le plus souvent au pluriel. Étoffe, parure, accessoire de mode (vieilli).Un magasin de nouveautés. Se dit aujourd’hui des livres, des disques qui viennent de paraître, des spectacles qui viennent d’être créés. Le rayon des nouveautés dans une librairie. Ce livre est une nouveauté. Il va au théâtre voir toutes les nouveautés. Le Théâtre des Nouveautés, à Paris.
1.
Annonce d’une chose arrivée récemment. La nouvelle de son départ n’a pas été confirmée, n’a aucun fondement. Cette nouvelle est sûre, douteuse. De fausses nouvelles. Connaissez-vous la nouvelle ? De qui tenez-vous cette nouvelle ? Être porteur de bonnes, de mauvaises nouvelles. Voici bien des nouvelles, on dit de grandes nouvelles, il est arrivé quelque chose de surprenant, d’extraordinaire, d’important. Fam.Première nouvelle ! je ne le savais pas, vous m’en voyez surpris !
▪
Spécialement.religion chrétienne.La bonne nouvelle (traduction du grec euaggelion), l’annonce du salut que Jésus-Christ est venu apporter aux hommes.
2.Souvent au pluriel.Les nouvelles, les informations données par la presse, la radio, la télévision. Nouvelles locales, régionales, nationales, internationales. Lire, écouter les nouvelles. Nouvelles du jour, dernières nouvelles, nouvelles de dernière heure, informations relatives aux derniers évènements qui se sont produits ou dont on vient d’être informé. Entre dans le titre de diverses publications. « Les Dernières Nouvelles d’Alsace ».
▪
Spécialement.Nouvelles à la main(vieilli), sorte de journal manuscrit que l’on distribuait de la main à la main, puis, dans le vocabulaire du journalisme, échos mondains, mots d’esprit, anecdotes piquantes présentés en quelques lignes. Nouvelles en trois lignes, rubrique de faits divers cocasses créée pour le journal Le Matin par Félix Fénéon.
3.Au pluriel. Renseignements sur l’état d’une personne ou d’une chose dont on n’était pas informé depuis quelque temps. Demander à une personne des nouvelles de sa santé. Prendre, recevoir des nouvelles d’un proche. Envoyer quelqu’un aux nouvelles, envoyer quelqu’un prendre des informations et, spécialement, en termes militaires, envoyer quelqu’un s’instruire de la position des ennemis. Être sans nouvelles d’une expédition. Donnez-nous de vos nouvelles, faites-nous savoir l’état où vous vous trouvez, ce que vous faites, etc. Ne faites rien que vous n’ayez reçu, que je ne vous aie donné de mes nouvelles, que je ne vous aie fait savoir quelque chose de nouveau sur l’affaire dont il s’agit. Vous m’en direz des nouvelles, vous m’en donnerez, favorable ou défavorable, une impression que je pressens. Par menace. Vous aurez, vous entendrez de mes nouvelles, je me vengerai de vous.
▪
Prov.Pas de nouvelles, bonnes nouvelles, sans nouvelles d’une personne, on présume qu’il ne lui est rien arrivé de fâcheux.
Récit de fiction, de moindre longueur que le roman, souvent construit autour d’une aventure ou d’un personnage uniques. Un recueil de nouvelles. Nouvelle fantastique, humoristique. Les nouvelles de Mérimée, de Maupassant. « Les Cent Nouvelles nouvelles », titre d’un ouvrage anonyme composé entre 1456 et 1467, et d’un ouvrage de Philippe de Vigneulles composé entre 1505 et 1515.
NOUVELLEMENT
adverbe
xiie siècle, novelement. Dérivé de nouveau.
Récemment, depuis peu. Maison nouvellement bâtie. Des arbres nouvellement plantés.
NOUVELLISTE
nom
xviie siècle, au sens de « colporteur de nouvelles ». Dérivé de nouvelle I.xixe siècle, au sens d’« auteur de nouvelles ». Dérivé de nouvelle II.
1.Vieilli. Celui, celle qui est curieux de savoir des nouvelles et qui aime à les colporter. La Bruyère a fait le portrait du nouvelliste.Spécialement. Rédacteur de nouvelles à la main.
▪
Par extension. A été pris pour titre par divers quotidiens régionaux créés à la fin du xixe siècle.
2.
Auteur de nouvelles. Un talentueux nouvelliste.
✻NOVA
◇nom féminin(plurielNovæ).
xxe siècle. Emprunté du latin scientifique nova (stella), « nouvelle (étoile) ».
astronomie. Étoile dont l’éclat devient brusquement très vif puis s’atténue lentement.
Orthographe
◇ Peut s'écrire nova, pl.novas, selon les rectifications orthographiques de 1990.
[règle §6] Les mots empruntés à d’autres langues.
NOVATEUR, NOVATRICE
nom
xvie siècle. Emprunté du latin novator, « celui qui renouvelle ».
Personne qui innove, qui recherche l’innovation (en science, en art, en politique, etc.). Un hardi novateur. C’est un novateur en son domaine.Adjectivement.Un esprit novateur. Une pensée novatrice.
NOVATION
nom féminin
xive siècle, novacion. Emprunté du latin novatio, « renouvellement ».
1.droit. Substitution, à une obligation que l’on éteint, d’une obligation nouvelle. Ils ont stipulé dans la transaction qu’il n’y aurait point de novation au précédent contrat.
2.
Changement, nouveauté.
✻NOVATOIRE
adjectif
xixe siècle. Dérivé de novation.
droit. Relatif à la novation. Un acte novatoire.
✻NOVELETTE
nom féminin
xxe siècle. De l’allemand Novelette, formé par le compositeur Robert Schumann en jouant sur le mot italien novella, « récit », et le nom de la cantatrice anglaise Clara Novello.
musique. Courte pièce pour piano, de caractère divertissant. Les novelettes de Schumann, de Poulenc.
NOVELLES
nom féminin pluriel
xviie siècle. Emprunté du bas latin novellae (constitutiones), « nouvelles (constitutions) ».
droit romain. Nom donné aux constitutions qui furent promulguées par Théodose II après l’édition du code théodosien et par Justinien après l’édition du code justinien. Quand on cite une de ces constitutions, on dit, au singulier, la novelle X, la novelle XII, etc.
NOVEMBRE
nom masculin
xiie siècle. Issu du latin november, proprement « du neuvième mois », parce que le mois de novembre était le neuvième dans le calendrier romain.
Le onzième mois de l’année civile. Les brumes de novembre. On fête la Toussaint le 1er novembre. L’armistice du 11 novembre 1918. Le 11 novembre 1942, les troupes allemandes franchirent la ligne de démarcation et occupèrent la totalité du territoire français, supprimant la zone dite « libre ».
droit. Substituer une obligation nouvelle à une ancienne. Nover une créance.
NOVICE
nom
xiie siècle. Emprunté du latin novicius, « nouveau, récent ».
1.
Personne qui a pris nouvellement l’habit de religion dans un couvent pour y passer un temps d’épreuve avant de faire profession. Une novice.Fig.Ferveur de novice, empressement, ardeur qu’on met à remplir les obligations d’un nouvel état.
2.
Personne qui est peu exercée, peu expérimentée dans un métier, dans une activité ou dans la connaissance du monde. Pour un novice, il ne s’en sort pas si mal.
▪
Adjectivement.Un jeune homme encore novice. Une chanteuse novice. Il est encore bien novice en la matière.Par métonymie.Une plume novice.
3.marine. Jeune marin qui n’est pas encore matelot.
xixe siècle. Composé à l’aide de novo‑, tiré du latin novus, « nouveau », et de cocaïne.
chimie. Appellation commerciale du chlorhydrate de procaïne, substance anesthésique dérivée de la cocaïne. La novocaïne est employée en médecine. Une injection de novocaïne.
NOYADE
nom féminin
xviiie siècle. Dérivé de noyer I.
1.
Action de se noyer, volontairement ou accidentellement. Sauver quelqu’un de la noyade.
2.
Action de noyer un être vivant.
▪
histoire.Les noyades de Nantes, exécutions massives ordonnées dans cette ville en 1793 par le conventionnel Jean-Baptiste Carrier.
NOYAU
nom masculin
xiiie siècle. Issu du latin tardif nucalis, « qui est de la grosseur d’une noix ».
1.
Petite masse de substance dure et ligneuse qui se trouve au milieu de certains fruits (comme la prune, l’abricot, la pêche, etc.) et qui contient une amande. Casser un noyau. Retirer, enlever les noyaux. On appelle « drupes » les fruits charnus à noyau et « baies » les fruits charnus à pépins. La nectarine a un noyau non adhérent, qui n’adhère pas à la chair.
▪
Eau de noyau, crème de noyauou, elliptiquement,noyau, liqueur dans la préparation de laquelle entrent les amandes de fruits à noyau. Noyau de Poissy, liqueur à base de noyaux de cerise.
▪
Prov.Il faut casser le noyau pour en avoir l’amande, il faut prendre de la peine avant de retirer du profit de quelque chose.
▪
Expr. fam.Un siège, un matelas rembourré avec des noyaux de pêche, dur et inconfortable.
2.Par analogie. Masse compacte qui forme le centre, l’ossature de certaines choses.
▪
Dans divers domaines scientifiques. géologie.Le noyau du globe terrestre, la partie centrale de la Terre.
– astronomie.Le noyau d’une comète, la partie la plus dense et la plus lumineuse de la comète, qui est entourée de la chevelure.
– anatomie. Dans le système nerveux central, amas de substance grise entouré par la substance blanche. Noyaux gris centraux, situés à l’intérieur de la substance blanche des hémisphères cérébraux.
– biologie. Dans une cellule eucaryote, élément arrondi ou ovoïde, situé au sein du cytoplasme, dont il est séparé par une membrane, et contenant les chromosomes.
– physique.Le noyau d’un atome, la partie centrale d’un atome, formée de protons et de neutrons. Le noyau constitue l’essentiel de la masse d’un atome. Les électrons gravitent autour d’un noyau. Fission du noyau,voir Fission.– chimie. Chaîne d’atomes fermée (on dit aussi Cycle). Noyau benzénique. Noyau aromatique.
▪
Dans divers domaines techniques. architecture. Partie plus ou moins brute et massive qui est enveloppée d’un revêtement. Le noyau de cette colonne de stuc, de plâtre est en bois. Noyau de ciment armé. Noyau d’escalier, partie centrale d’un escalier à vis, sur laquelle porte l’extrémité des marches. Noyau de voûte, pilier central sur lequel repose une voûte.
– fonderie. Masse de matière réfractaire qu’on place à l’intérieur d’un moule pour donner sa forme à la pièce. Le noyau d’une statue, d’une cloche, d’un canon, d’un mortier.– électrotechnique. Pièce ferromagnétique centrale entourée par les spires d’une bobine électromagnétique. Noyau d’une bobine d’induction. Noyau d’un électro-aimant.
3.Fig. Ensemble des personnes qui sont à l’origine d’une entreprise, d’une société politique ou civile, d’une compagnie littéraire ou scientifique, ou d’un groupement d’hommes, qui les constituent en leur commencement, dans leur premier état. Dix magistrats désignés par le sort forment le noyau de cette commission. Noyau de résistance, petit groupe isolé et déterminé de combattants, d’opposants. Des noyaux de résistance apparaissaient au sein même du gouvernement. Le noyau dur d’une faction, sa partie la plus déterminée.
1.
Action, stratégie qui vise à prendre le contrôle d’une organisation, d’un mouvement politique en les noyautant ; résultat de cette action. Le noyautage d’un parti, d’un syndicat. (On dit aussi Entrisme.) Par extension. Toute tentative d’exercer une influence cachée en s’introduisant au sein d’un groupe quelconque.
1.V. tr. Introduire dans une organisation, un parti, etc., plusieurs personnes secrètement chargées d’en infléchir l’orientation, d’en prendre le contrôle. Noyauter un mouvement politique.Par extension.Noyauter une association, un comité.
2.V. intr.fonderie. Mettre en place un noyau à l’intérieur d’un moule.
✻NOYÉ, NOYÉE
nom
xiiie siècle. Participe passé substantivé de noyer I.
Victime d’une noyade. Secours pour les noyés et les asphyxiés.
1.
Faire mourir d’asphyxie par immersion. Noyer un homme, un animal.
▪
Expr.Noyer le poisson, fatiguer un poisson pris à la ligne avant de le tirer de l’eau, et, fig., user de faux-fuyants dans une discussion pour éluder le sujet qu’on ne souhaite pas voir aborder. Fig.Noyer quelqu’un sous un flot de paroles, l’étourdir en parlant beaucoup. Noyer une révolte dans le sang, exercer une répression sanglante. Noyer son chagrin dans l’alcool(fam.), boire pour oublier son chagrin.
▪
Prov.Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage.
▪
Pron.Se noyer, périr, volontairement ou non, d’une asphyxie due à une immersion. Se noyer en portant secours à quelqu’un. En proie au désespoir, il alla se noyer.Fig. Ne pouvoir maîtriser la situation, les difficultés auxquelles on doit faire face. C’est un homme qui se noie, qui court à sa perte, à sa ruine. Je suis complètement noyé dans ces formalités.Expr.Il se noie dans un verre d’eau, il est embarrassé par les plus petites choses.
2.
Inonder, recouvrir d’eau, de liquide. Les pluies ont noyé la campagne. Plusieurs villages ont été noyés lors de la mise en eau du barrage. Noyer une mine, laisser les eaux l’envahir. Expr.Avoir les yeux noyés de larmes.
▪
Par extension. Mêler de beaucoup d’eau, diluer à l’excès. Noyer son vin. Noyer la chaux. Noyer une sauce.
▪
Par analogie.Noyer le carburateurou, par extension,noyer le moteur, compromettre l’allumage par une arrivée excessive de carburant.
3.
Faire disparaître au milieu d’une masse ; rendre indistinct. Le brouillard noyait la vallée. Un lieu noyé d’ombre. Ses idées sont noyées dans de longues digressions.
▪
Pron.Se noyer dans la foule. Se noyer dans les explications, dans les détails, perdre de vue l’essentiel.
▪
Spécialement.technique.Noyer un clou, enfoncer la tête d’un clou dans la masse du bois. Noyer une armature dans du béton.– peinture.Noyer les contours, noyer les couleurs, les fondre, les estomper.
II. NOYER
nom masculin
xiie siècle, noier. Issu du latin populaire *nucarius, de même sens.
■
botanique. Grand arbre des régions tempérées, de la famille des Juglandacées, qui produit les noix et dont le bois est utilisé en ébénisterie. Gauler un noyer. Le noyer commun ou noyer royal, le noyer noir ou noyer d’Amérique sont les espèces les plus cultivées en France. Une table de noyer, un lit de noyer ou en noyer. De la loupe de noyer.
▪
Par extension. Nom donné à des arbres qui n’appartiennent pas à la famille des Juglandacées. Noyer des Indes. Noyer du Gabon.
1.
Qui n’est pas vêtu, qui n’est couvert d’aucun vêtement. Des enfants nus, tout nus, demi-nus. Être nu comme la main, nu comme un ver. Marcher pieds nus, tête nue. Elle était nu-tête,nu-jambes,nu-pieds (dans ce tour, nu est invariable). Nu-pied,voir ce mot.Fam.Un va-nu-pieds, un gueux, un misérable.
▪
Expr. fig.C’est la vérité toute nue, rien n’est caché, déguisé. Le roi est nu, expression inspirée par un conte d’Andersen, où personne n’ose dire que le roi est nu, et qui est utilisée lorsque l’on constate ouvertement une évidence jusqu’alors dissimulée par les interdits ou les préjugés.
▪
Par exagération. Qui est peu ou mal vêtu. Vêtir ceux qui sont nus, les indigents. « Soldats, vous êtes nus, mal nourris… », mots adressés par Bonaparte à l’armée, le 27 mars 1796, à l’ouverture de la campagne d’Italie. Fig.Il est arrivé tout nu de sa province, se dit en parlant d’un homme qui était dans le dénuement et à qui l’on a prodigué des bienfaits.
Titre célèbre : Mais n’te promène donc pas toute nue ! pièce de Georges Feydeau, créée en 1911.
2.Par analogie. Qui est dépourvu de ce qui le recouvre ou l’accompagne ordinairement. Épée nue, hors du fourreau. Un fil électrique nu, sans gaine isolante. Cheval vendu nu, sans selle ni bride. Des arbres nus, dépouillés de leur feuillage. Une campagne nue, sans arbre, sans habitation.
▪
Expr. En parlant d’une partie du corps humain.Un crâne nu, un crâne chauve. Boxer à poings nus, sans gants. Se battre à main nue ou à mains nues, sans le secours d’une arme. Observer quelque chose à l’œil nu, sans lunette, sans microscope. Des étoiles invisibles à l’œil nu.Fig.Cela se voit à l’œil nu, aisément.
▪
Spécialement.botanique.Amandes, bourgeons, fleurs, grains nus, dépourvus d’enveloppe ou de certains organes.
– zoologie. Se dit de la peau d’un animal qui n’est recouverte ni de poils, ni de plumes, ni d’écailles. Les Amphibiens sont des animaux vertébrés à peau nue. Mollusques nus, dépourvus de coquille.
– droit.Terrain nu, terrain non bâti. Titre nu, acheté ou vendu sans garantie particulière. Nue-propriété, Nu-propriétaire,voir ces mots.
3.Fig. Qui est sans ornement ou pauvre en ornements. Les murs nus d’une cellule. Une colonne nue, sans ornement ni moulure. Une pièce nue, dégarnie de meubles. Un style nu, un style dépouillé.
4.Loc. adv.À nu. Se mettre à nu(vieilli), se dévêtir. Mettre un membre, une plaie à nu, les découvrir. Mettre des fils électriques à nu, les dégager de leur gaine isolante.
▪
Fig.Avancer à nu, à découvert. Mettre une intrigue à nu, la révéler. Mettre son cœur à nu, se mettre à nu, ne rien cacher de ce que l’on a dans le cœur.
Titre célèbre : Mon cœur mis à nu, recueil de fragments en prose de Charles Baudelaire (publication posthume, 1887).
II.
II.Nom masculin.
1.beaux-arts. Représentation du corps humain non vêtu (dans la formation classique des artistes, doit être distingué du terme plus didactique d’Académie, figure dessinée d’après un modèle nu et servant d’étude). Sculpter, dessiner, peindre un nu. Un nu de Manet, de Maillol. Nus bleus, nom d’une série de tableaux réalisés par Matisse. Se dit aussi des parties du corps dont on perçoit les formes sous des draperies. Ces figures sont parfaitement dessinées, la draperie suit bien le nu. Cette draperie accuse le nu.
2.bâtiment.Nu du mur ou nu de mur, partie du mur qui est plane, où il n’y a point de ressaut, d’ornements qui fassent saillie. Voilà le nu du mur, c’est là qu’il faut en mesurer l’épaisseur.
1.
Amas de fines gouttelettes d’eau en suspension dans l’air, qui forme dans le ciel une masse blanche, grise ou noire, et qui se résout en pluie, en neige ou en grêle. Nuage bas, élevé. Le ciel est couvert, chargé de nuages. Le vent chasse les nuages. La lune sortit d’un nuage. Les météorologues classent les nuages en altocumulus, altostratus, cumulus, cumulonimbus, cumulostratus, nimbus, nimbostratus et stratus.
▪
Expr. fig.Se perdre dans les nuages, s’égarer dans des idées vagues. Être dans les nuages, être distrait, être perdu dans une rêverie. Vivre sur un nuage, être inconscient de la réalité. Descendre de son nuage, reprendre contact avec la réalité. Être sur un nuage, se dit d’une personne qui connaît, à la suite d’un évènement heureux, une félicité passagère.
▪
Par analogie.Un nuage de lait, une petite quantité de lait versée dans du thé ou du café.
Titre célèbre : « Les Merveilleux Nuages », poème en prose de Charles Baudelaire (1867).
2.Par extension. Amas de petites particules formant dans l’air une masse plus ou moins dense. Un nuage de poussière, de fumée. Se mettre un nuage de poudre.
▪
Spécialement.physique.Nuage radioactif, formé de particules radioactives. Une explosion nucléaire peut donner lieu à la formation d’un nuage radioactif. Nuage électronique, ensemble des électrons qui gravitent autour du noyau d’un atome (on dit aussi Cortège électronique).
3.Fig. Tout ce qui rend sombre, triste, soucieux ; chagrin, inquiétude. Son bonheur n’est troublé d’aucun nuage. Un ciel, un avenir sans nuage ou sans nuages, un avenir serein.
▪
Spécialement. Léger différend qui survient entre des personnes qui s’entendent ordinairement. Cette querelle n’a été qu’un nuage dans leur amitié.
1.
Qui est couvert de nuages. Un ciel nuageux.Par métonymie.Une journée, une matinée nuageuse. Temps nuageux.
▪
Fig. Vague, confus (on dit plutôt Nébuleux).
2.météorologie. Relatif aux nuages. Le système nuageux. Une couche, une masse nuageuse.
NUAISON
nom féminin
xvie siècle. Dérivé de nue.
Vieilli. Période pendant laquelle un vent souffle de manière régulière.
NUANCE
nom féminin
xive siècle. Dérivé de nuer.
1.
Chacun des états par lesquels peut passer une couleur, en conservant le nom qui la distingue des autres ; teinte établie par le dosage délicat de deux couleurs. La dégradation d’une seule couleur produit un nombre infini de nuances. Une nuance de rouge. Une nuance de gris mordoré.Fig.Il y avait dans sa voix une nuance d’ironie, d’amusement, de mépris, une pointe à peine perceptible d’ironie, d’amusement, de mépris.
2.
Différence presque insensible entre deux choses de même genre. Peu de choses nous séparent, ce n’est qu’une question de nuance. Ne pas avoir le sens des nuances, être sans nuances, être catégorique, dogmatique, manquer de subtilité.
▪
Par extension. Légère modification. J’apporterais une nuance à cette appréciation. Ce jugement appelle quelques nuances.
3.musique. Différence d’intensité, dans le son d’un instrument ou de la voix. La notation des nuances sur la partition s’effectue au moyen de mots, d’abréviations ou de signes. La lettre « f », abréviation de « forte », est une indication de nuance.
▪
Par extension. Degré de sentiment, d’émotion, de finesse que l’on apporte dans la composition ou l’interprétation d’une œuvre artistique. Une écriture, une interprétation toute en nuances.
NUANCER
conjugaisonverbe transitif(se conjugue comme Avancer).
xviie siècle. Dérivé de nuance.
1.
Diversifier les couleurs en les disposant de manière qu’il se fasse de l’une à l’autre une transition presque imperceptible ; ménager une gradation à l’intérieur d’une même couleur. Nuancer des bleus, des verts.Pron.Le ciel, la mer se nuance, offre, prend des teintes délicates.
2.Fig. Reconsidérer, corriger un avis, une appréciation, en introduisant plus de finesse dans l’analyse ; les modérer, les tempérer. Nuancer son opinion, son jugement sur quelqu’un. Une sévérité nuancée d’indulgence.Absolument.Sur ce point, il faudrait peut-être nuancer.
▪
Au participe passé, adjectivement. Qui montre de la finesse, de la subtilité. Un esprit nuancé. Des propos nuancés. On trouve dans cet ouvrage une analyse très nuancée de la situation politique.
3.musique. En composant un morceau, marquer, à l’aide de mots, d’abréviations ou de signes convenus, l’intensité plus ou moins grande que doit avoir le son d’un instrument ou de la voix ; en exécutant un morceau, observer ces signes.
▪
Par extension. Ménager des gradations dans l’expression des sentiments, des émotions, lorsque l’on compose ou que l’on interprète une œuvre artistique. Cet acteur a nuancé son jeu.
commerce. Catalogue ou présentoir des différents coloris proposés à la vente pour un produit déterminé. Nuancier de rouge à lèvres, de peinture.
✻NUBIEN, NUBIENNE
adjectif et nom
xviiie siècle. Dérivé de Nubie, nom géographique.
1.Adj. Relatif à la Nubie, région située aux confins de l’Égypte et du Soudan. Le désert nubien. Les dieux nubiens de l’antiquité.Subst.Un Nubien, une Nubienne, personne qui habite cette région ou qui en est originaire.
2.N. m.Le nubien, langue parlée dans le Sud de l’Égypte et dans l’Est du Soudan.
NUBILE
adjectif
xvie siècle. Emprunté du latin nubilis, de même sens, lui-même dérivé de nubere, « se marier ».
■
Qui est pubère, formé. Une jeune fille nubile.
▪
droit. Qui est en âge d’être marié. Selon la loi française, les filles sont nubiles à quinze ans, et les garçons à dix-huit.Par métonymie.L’âge nubile, l’âge auquel on est en état de se marier.
NUBILITÉ
nom féminin
xviiie siècle. Dérivé de nubile.
État d’une personne nubile ; âge nubile.
✻NUBUCK
nom masculin
xxe siècle. Probablement emprunté de l’anglais des États-Unis new, « nouveau », et buck, « daim ».
Cuir bovin légèrement poncé sur fleur, dont l’aspect velouté rappelle celui du daim. Des chaussures en nubuck.
✻NUCELLE
nom masculin
xixe siècle. Dérivé savant du latin nux, nucis, « noix ».
botanique. Dans une plante phanérogame, partie centrale de l’ovule.
✻NUCLÉAIRE
adjectif
xixe siècle. Dérivé savant du latin nucleus, « noyau ».
1.biologie. Qui se rapporte au noyau d’une cellule. La division nucléaire. L’enveloppe nucléaire, qui délimite le noyau d’une cellule.
2.physique. Qui se rapporte au noyau de l’atome. La physique nucléaire, la partie de la physique étudiant spécialement le noyau de l’atome. Fission nucléaire,voir Fission.Fusion nucléaire,voir Fusion.
▪
Énergie nucléaire, syn. d’Énergie atomique,voir Atomique.Subst.Le nucléaire civil, utilisé à des fins civiles. Le nucléaire stratégique, utilisé à des fins militaires.
▪
Centrale nucléaire, usine produisant de l’électricité à partir de l’énergie nucléaire. Arme nucléaire, arme qui utilise l’énergie nucléaire. Guerre nucléaire, conflit où seraient utilisées les armes nucléaires. (On dit aussi Centrale atomique, Arme atomique, Guerre atomique.) Réacteur nucléaire. Essai nucléaire, expérimentation d’une bombe atomique. Par métonymie.Puissance nucléaire, pays possédant la bombe atomique.
– politique.Parapluie nucléaire,voir Parapluie.
3.sociologie.Famille nucléaire, famille constituée autour du noyau parental et composée des parents et de leurs enfants.
xixe siècle. Dérivé savant du latin nucleus, « noyau ».
biochimie.Acide nucléique, acide phosphoré contenu dans le noyau de la cellule. Entre en composition dans Acide ribonucléique et Acide désoxyribonucléique(voir ces mots).
Élément de composition signifiant Noyau et servant à former de nombreux mots scientifiques, dont les plus courants figurent ci-après.
✻NUCLÉOLE
nom masculin
xixe siècle. Emprunté du latin tardif nucleolus, « petit noyau ».
biologie. Petit corps sphérique situé dans le noyau de la cellule.
✻NUCLÉON
nom masculin
xxe siècle. Composé de nuclé‑ et de l’élément ‑on, tiré de proton, neutron.
physique. Chacun des deux éléments, proton ou neutron, constituant le noyau de l’atome.
✻NUCLÉOPROTÉIDE
nom masculin ou
NUCLÉOPROTÉINE
nom féminin
xxe siècle. Composé de nucléo‑ et de protéide ou de protéine.
biologie. Protéine associée à un acide nucléique contenu dans le noyau d’une cellule.
✻NUCLÉOSIDE
nom masculin
xxe siècle. Composé de nuclé‑ et d’oside.
biochimie. Oside constitué d’un sucre et d’une base azotée. Les nucléosides diffèrent les uns des autres par la nature de la base azotée et du sucre.
✻NUCLÉOTIDE
nom masculin
xxe siècle. Composé à partir de nucléo‑ et du grec eidos, « forme, apparence ».
biochimie. Molécule constituée d’un nucléoside et d’un acide phosphorique. Les acides nucléiques, l’A.D.N. et l’A.R.N., sont des assemblages ordonnés de nucléotides.
✻NUCLÉOTIDIQUE
adjectif
xxe siècle. Dérivé de nucléotide.
biochimie. Relatif aux nucléotides. La séquence nucléotidique d’un A.D.N., d’un A.R.N.
✻NUCLEUS
ou
NUCLÉUS
(eus, éus se prononcent é-uss)nom masculin invariable
xixe siècle. Emprunté du latin nucleus, « noyau ».
1.biologie. Terme employé pour désigner le noyau de certaines structures.
– anatomie.Nucleus pulposus, noyau gélatineux qui se trouve dans les disques intervertébraux.
2.préhistoire. Rognon de pierre dure, généralement en silex, que les hommes du Paléolithique débitaient en lames et en éclats pour fabriquer des outils.
✻NUDISME
nom masculin
xxe siècle. Dérivé savant du latin nudus, « nu ».
Le fait d’associer, au nom d’un idéal de vie naturelle, vie en plein air et nudité. Faire du nudisme. (On dit aussi Naturisme.)
✻NUDISTE
nom
xxe siècle, d’abord au sens de « peintre de nus ». Dérivé savant du latin nudus, « nu ».
Adepte du nudisme (on dit aussi Naturiste).
NUDITÉ
nom féminin
xive siècle. Emprunté du latin tardif nuditas, de même sens.
1.
État d’une personne qui est nue, d’une partie du corps qui est découverte. La nudité du cou, des épaules.
▪
Par métonymie. Le corps, la partie du corps dénudés. Cacher sa nudité.
2.En parlant des choses. État de ce qui est dépourvu de protection ou d’ornement. La nudité d’un mur. La nudité d’un plateau rocheux.
▪
Fig.La nudité du style, le dépouillement, la sobriété, voire la sècheresse, qui l’opposent au style orné.
NUE
nom féminin
xiie siècle. Issu du latin nubes, « nuage ».
1.
Nuage ; par extension, l’ensemble des nuages, les plus hautes régions de l’air. L’éclair sort de la nue. Le soleil perce la nue. Le sommet de cette montagne se perd dans les nues.Ne s’emploie plus guère que dans le style soutenu.
2.Au pluriel, dans des expressions figurées.Porter aux nues, couvrir d’éloges enthousiastes. Élever une personne, une œuvre, une action jusqu’aux nues, par-dessus les nues, la louer à l’excès.
▪
Tomber des nues,anciennement, surgir à l’improviste, venu on ne sait d’où et, aujourd'hui, être extrêmement surpris, décontenancé par ce qu’on découvre.
▪
Vieilli.Se perdre dans les nues, devenir trop abstrait et inintelligible.
NUÉE
nom féminin
xiie siècle. Dérivé de nue.
1.
Nuage étendu, épais. S’emploie dans la langue soutenue. Il faut laisser passer la nuée. Zeus, l’assembleur des nuées(litt.).Selon l’Écriture sainte, quarante jours après sa résurrection, les apôtres virent le Christ s’élever dans une nuée lumineuse.
▪
Par analogie.Nuée ardente, nuage brûlant, incandescent, constitué de gaz, de cendres et de blocs de pierre, que projettent certains volcans en éruption. La ville de Pompéi fut détruite par les nuées ardentes du Vésuve.
▪
Fig. et vieilli. Se dit d’une conspiration, d’une vengeance qui se prépare et qui est près d’éclater. La nuée se forme. On ne sait où la nuée crèvera.
2.Par analogie. Multitude d’oiseaux, d’insectes, dont le vol ressemble à un nuage. On vit une nuée de corbeaux, de moucherons. Les sauterelles s’abattaient sur les champs par nuées.
▪
Par extension. En mauvaise part. Quantité de personnes qui affluent ; groupe nombreux. Une nuée de touristes. L’actrice était poursuivie par une nuée de photographes. Des nuées de solliciteurs.
3.Fig. et vieilli. Au pluriel. Abstractions vagues ; idées chimériques. Cet auteur se perd dans les nuées, devient trop abstrait et inintelligible.
Titre célèbre : Les Nuées, d’Aristophane (423 avant Jésus-Christ).
NUE-PROPRIÉTÉ
nom féminin(plurielNues-propriétés).
xviiie siècle. Composé de l’adjectif nu, au féminin, et de propriété.
droit. Ensemble des droits que conserve le propriétaire d’un bien pendant le temps où ce bien fait l’objet, au profit d’un tiers, d’un droit d’usufruit, d’usage ou d’habitation.
Nuancer, assortir des couleurs. Nuer un dessin de broderie, en disposer les couleurs de façon harmonieuse.
NUIRE
conjugaisonverbe intransitif(se conjugue comme Cuire, à l’exception du participe passé nui, qui n’a pas de forme féminine).
xiie siècle, nuisir. Issu du latin nocere, de même sens.
1.
Causer du tort, porter préjudice à quelqu’un. Nuire à autrui. Son absence lui a beaucoup nui.
▪
Pron. À valeur réfléchie.Se nuire à soi-même.À valeur réciproque.Ils ont cherché tous les moyens de se nuire.
▪
Absolument.Il est venu avec l’intention de nuire. Il est incapable de nuire. Cela ne nuit en rien.Expr.Mettre quelqu’un hors d’état de nuire, dans l’incapacité de faire du mal.
Prov.Trop gratter cuit, trop parler nuit,voir Cuire.
▪
Par litote.Ne pas nuire, aider, être utile, constituer un avantage supplémentaire. Un peu de discrétion ne nuirait pas dans cette affaire. Il est avisé et prudent, ce qui ne nuit pas.Impers.Il ne nuit pas d’avoir étudié, d’avoir voyagé.Prov.Abondance de biens ne nuit pas.
2.
Avoir une influence néfaste sur quelque chose ; contrarier, compromettre. Le manque d’exercice nuit à la santé. Cette affaire a nui à sa réputation, à sa fortune. Une telle initiative pourrait nuire aux intérêts de la paix.
✻NUISANCE
nom féminin
xiie siècle. Dérivé de nuire.
1.
Caractère de ce qui est nuisible ; dommage, préjudice. Loc. verb.Porter nuisance, porter préjudice. L’incident peut s’arranger sans vous porter nuisance.
2.Le plus souvent au pluriel. Phénomène qui porte atteinte aux conditions de vie, altère la santé, dégrade l’environnement. Nuisances sonores. Nuisances liées à la pollution de l’air ou de l’eau.
NUISIBLE
adjectif
xive siècle. Dérivé de nuire.
■
Qui nuit, porte préjudice, fait du tort. Un être nuisible. Une substance nuisible à la santé.
▪
Spécialement.Les animaux nuisibles, qui attaquent les animaux utiles à l’homme et le gibier, causent des dégâts aux récoltes, et que la loi autorise à détruire à tout moment. Le renard, le blaireau, la belette, le ragondin sont déclarés animaux nuisibles.Subst.Faire la chasse aux nuisibles.
NUIT
(t ne se fait pas entendre en liaison, sauf dans l’expression Nuit et jour)nom féminin
xe siècle, noit. Issu du latin nox, noctis, de même sens.
1.
Durée séparant le coucher et le lever du soleil, et pendant laquelle règne l’obscurité. Au commencement, à l’entrée, au milieu, à la fin de la nuit. À une heure avancée de la nuit. Une nuit fraîche, douce, chaude, claire, étoilée. Nuit sans lune. Une longue nuit d’hiver. La nuit de Noël. La nuit de la Saint-Jean, la plus courte de l’année.
▪
histoire.La nuit du 4 Août, où, en 1789, fut votée l’abolition des privilèges. La nuit de cristal, qui, en Allemagne, en 1938, fut marquée par des actes de violence des nazis contre la population juive.
▪
Loc. adv.Nuit et jour, jour et nuit, tout le temps, sans relâche. Il travaille nuit et jour. Ni jour ni nuit, jamais. Il n’a de repos ni jour ni nuit.Loc. adv. et adj.De nuit, durant la nuit ; qui exerce son activité pendant la nuit. Marcher, partir, rouler de nuit. Veilleur de nuit. Service, garde de nuit. Train de nuit. Asile de nuit. Boîte de nuit,voir Boîte.Oiseaux, papillons de nuit. Belle-de-nuit,voir ce mot.
▪
Expr. proverbiale.La nuit porte conseil,voir Conseil.
2.
Obscurité, disparition de la lumière, après le coucher du soleil. Il fait nuit. À la nuit close,voir Clos I.À la tombée de la nuit. En pleine nuit. Il fait nuit noire. Une nuit d’encre, très noire. Se laisser surprendre par la nuit. À la faveur de la nuit.Litt.L’astre des nuits, la lune.
▪
Expr. fig.C’est le jour et la nuit, c’est la nuit et le jour,voir Jour.Prov.La nuit, tous les chats sont gris,voir Chat.
▪
Par extension. Se dit simplement pour Obscurité, ténèbres. Les lumières éteintes, il se trouva plongé dans une nuit profonde.Litt.La nuit du tombeau, la nuit éternelle, la mort.
▪
Spécialement.Bleu de nuit ou bleu nuit, bleu profond. Des costumes bleu nuit.beaux-arts.Effet de nuit, représentation d’une scène éclairée par une lumière artificielle ou seulement par la faible lueur qui subsiste durant la nuit. Les peintres de la nuit, peintres des xvie et xviie siècles, dont les œuvres représentent des scènes nocturnes et jouent sur les contrastes entre les ténèbres et l’éclairage des lanternes, des flambeaux. Le poète Aloysius Bertrand tenta, dans « Gaspard de la nuit », d’imiter la manière des peintres de la nuit.– cinéma.Nuit américaine,voir Américain.
▪
Fig. En parlant de ce qui est inconnaissable, incompréhensible, que la raison ne peut pénétrer. À cette époque de superstitions, les hommes étaient dans la nuit.Loc.La nuit des temps, une période très lointaine. L’origine de cet usage se perd dans la nuit des temps.
3.
Cette durée consacrée au sommeil, au repos, etc. Chemise de nuit, bonnet de nuit. Table de nuit, de chevet. Vase de nuit(vieilli), que l’on plaçait à côté du lit pour satisfaire ses besoins naturels ; pot de chambre. Passer une bonne nuit, une mauvaise nuit. Passer une nuit blanche, sans dormir. Ce malade ne passera pas la nuit, il mourra avant l’aube. Je vous souhaite une bonne nuit ou, simplement, Bonne nuit ! Une nuit d’amour. Une nuit de beuverie, de débauche. Une nuit de méditation, de prière. Une nuit de garde.
▪
Loc. et expr.Faire du jour la nuit et de la nuit le jour,voir Jour.Être triste comme un bonnet de nuit ou, simplement, être un bonnet de nuit(fig. et fam.), être fort ennuyeux. Il en rêve la nuit, il le désire ardemment.
Titres célèbres : Le Songe d’une nuit d’été, de William Shakespeare (vers 1595) ; Les Nuits de Paris, de Nicolas Restif de La Bretonne (publié de 1788 à 1793) ; Les Nuits, poèmes d’Alfred de Musset (1835-1837) ; Vol de nuit, d’Antoine de Saint-Exupéry (1931) ; Voyage au bout de la nuit, de Louis-Ferdinand Céline (1932).
xive siècle. Issu du bas latin noctanter, de même sens.
De nuit, à la faveur de la nuit. Un assassinat, un vol commis nuitamment. S’introduire nuitamment dans un logis.
NUITÉE
nom féminin
xiie siècle, nuitie. Dérivé de nuit.
■
Vieilli. L’espace d’une nuit. Veiller une nuitée entière.
▪
Aujourd'hui. Nuit passée dans un hôtel ou tout autre lieu d’hébergement. Régler trois nuitées.
NUL, NULLE
adjectif, pronom et nom féminin
ixe siècle. Issu du latin nullus, de même sens, lui-même composé à partir de *ne ullus, « pas même un ».
I.
I.Adjectif et pronom indéfini.
1.Adj. indéf. Toujours placé devant le nom. Aucun, pas un. Nul homme. Il n’y a nulle justice à cela. Je n’ai nulle envie de le voir. Nul autre n’aurait pu réussir, lui seul pouvait réussir. Nul autre que lui, nulle autre qu’elle. Une œuvre à nulle autre pareille, incomparable. Sans nul doute, assurément, en toute certitude. Nulle part, en aucun lieu. Je ne l’ai trouvé nulle part. Nulle part ailleurs, uniquement en ce lieu.
2.Pron. indéf. sing. S’emploie toujours comme sujet et dans des phrases négatives. Personne, aucun homme. Nul mieux que lui n’est à même de réussir. De tous ceux qui y sont allés, nul n’est revenu. Nul n’est censé ignorer la loi. Dans la langue juridique. Afin que, pour que nul n’en ignore, pour que tout le monde en ait connaissance.
▪
Prov.À l’impossible nul n’est tenu.Nul n’est prophète en son pays.
II.
II.Adjectif et nom féminin.
1.Adj. qualificatif.Le plus souvent placé après le nom. Qui est sans valeur, sans effet, sans résultat ; qui se réduit à rien. Quantité, différence nulle. Les risques sont nuls. Depuis cette crise, les ventes sont presque nulles. Visibilité nulle.Loc. adj.Nul et non avenu,voir Avenu.mathématiques. Qui est égal à zéro. Résultat nul. Nombre nul, syn. de Zéro.– jeux.sports.Match nul, partie nulle, où aucun adversaire ne l’emporte sur l’autre.
▪
Spécialement.droit. Se dit d’actes qui, étant contraires au droit quant au fond ou à la forme, ne peuvent produire d’effet. Une élection nulle pour vice de forme. Ce testament est nul dans le fond et dans la forme. Leur mariage a été déclaré nul.
▪
Fig. Qui est sans mérite, sans qualité, sans compétence. Cet écolier est nul en géographie. Un homme nul. Un devoir nul.Fam.C’est nul, exprime un jugement négatif, s’emploie notamment pour reprocher à quelqu’un sa conduite. Par litote.Ce livre est loin d’être nul, il présente des qualités. Subst.Fam.C’est un nul. Quelle bande de nuls !
2.N. f. Lettre, mot, phrase ou partie de phrase dépourvus de signification et qu’on emploie dans les correspondances chiffrées pour en rendre le décryptage plus difficile. Les nulles d’un chiffre. Ne vous arrêtez pas à ce caractère-là, c’est une nulle.
Pop. Tout à fait nul, d’une totale ignorance. S’emploie surtout substantivement. C’est un vrai nullard.
NULLEMENT
adverbe
xiiie siècle. Dérivé de nul.
En aucune manière, d’aucune façon. Dans des phrases négatives ou à valeur négative. Cela ne m’inquiète nullement. « Lui cèderez-vous vos droits ? – Nullement. » Il n’est nullement question de cela.
✻NULLIPARE
adjectif
xixe siècle. Composé à partir du latin nullus, « aucun », et parere, « enfanter ».
Se dit d’une femme qui n’a pas encore donné naissance à un enfant ou d’une femelle de mammifère qui n’a pas encore eu de petit.
NULLITÉ
nom féminin
xve siècle. Emprunté du latin médiéval nullitas, de même sens.
1.
Caractère de ce qui est nul, sans valeur, sans effet. Nullité d’un raisonnement, d’une démonstration. La nullité des preuves avancées.
▪
droit. Caractère d’un acte juridique qui est sans valeur légale, qui ne peut produire d’effet, en raison de l’existence d’une irrégularité dans le fond ou d’un vice de forme ; par métonymie, l’irrégularité ou le vice qui rend cet acte de nulle valeur, de nul effet. Établir la nullité d’un contrat. Nullité de procédure, de jugement. Un acte entaché, frappé de nullité. Action en nullité, engagée auprès d’un tribunal pour faire déclarer nul un acte juridique. À peine de nullité, au risque d’être considéré comme nul.
2.Fig. Absence de mérite, de talent, de qualité, de compétence. La nullité de ses idées, de sa conversation. La nullité d’un roman, d’un film.
▪
Par métonymie.Fam. Personne nulle, sans valeur. Cet homme est une nullité.
NÛMENT
◇adverbe
xiiie siècle. Dérivé de nu II.
Rare et toujours en un sens figuré. Simplement, crûment. Je vais vous conter nûment cette histoire. Je vous dirai nûment la vérité.
Orthographe
◇ Peut s'écrire nûment ounument, selon les rectifications orthographiques de 1990.
[règle §3] Les accents et le tréma • accents circonflexes sur î et û.
NUMÉRAIRE
adjectif et nom masculin
xvie siècle. Emprunté du bas latin numerarius, « calculateur ».
1.Adj. Qui sert à compter. Pierres numéraires, qui jalonnaient autrefois les routes pour permettre d’évaluer les distances. Aujourd’hui, s’emploie principalement dans quelques locutions. Espèces numéraires, espèces monnayées, pourvues d’une valeur faciale. Valeur numéraire, valeur légale de ces espèces. Les anciennes pièces d’or étaient de vingt francs ou de dix francs, valeur numéraire.
2.N. m.Anciennement. Monnaie métallique. Il m’a payé moitié en numéraire, moitié en billets de banque.Aujourd'hui. Toute monnaie ayant cours légal. Loc.En numéraire, en espèces. Fournir une caution en numéraire. Apport, paiement en numéraire.
NUMÉRAL, NUMÉRALE
adjectif(plurielNuméraux, numérales).
xve siècle. Emprunté du bas latin numeralis, « qui sert à marquer l’ordre, le rang ».
■
Qui désigne un nombre ; qui est constitué de nombres. Système numéral, système composé de nombres arithmétiques. Symboles numéraux, signes, chiffres, lettres qui représentent des nombres. Lettres numérales, qui désignent des nombres dans les alphabets anciens ; se dit en particulier des chiffres romains.
▪
grammaire.Adjectif numéral cardinal, qui exprime la quantité d’éléments contenus dans un ensemble. Un, dix, cent, mille sont des adjectifs numéraux cardinaux. Adjectif numéral ordinal, qui sert à marquer l’ordre, le rang ou à exprimer le résultat de la division d’un ensemble. Premier, dixième, centième, millième sont des adjectifs numéraux ordinaux.Subst.Un numéral.
xve siècle. Emprunté du bas latin numerator, « celui qui compte ».
mathématiques. Celui des deux termes d’une fraction qui indique le nombre divisé par l’autre terme, appelé dénominateur. Le numérateur se place au-dessus de la barre de fraction. Dans la fraction 3/4, 3 est le numérateur.
✻NUMÉRATION
nom féminin
xve siècle. Emprunté du latin numeratio, « action de compter (de l’argent) ».
1.
Manière de désigner, de noter les nombres. Certains peuples recourent à une numération concrète à l’aide de pierres, de coquillages.
2.mathématiques. Ensemble de règles, érigées en système, ordonnant la suite des nombres selon une base donnée. Base de numération,voir Base.Numération binaire, décimale, duodécimale,voir ces mots.
3.biologie. Détermination du nombre d’éléments dans un milieu vivant. Numération de colonies de bactéries. Numération globulaire, dans un volume de sang donné, détermination du nombre de globules et de l’hématocrite.
NUMÉRIQUE
adjectif
xviie siècle. Dérivé savant du latin numerus, « nombre ».
1.
Qui se rapporte aux nombres ; qui est représenté par un ou plusieurs nombres. Donnée numérique. Opération numérique. Valeur numérique d’une équation. Analyse ou calcul numérique, qui permet d’aboutir à la solution chiffrée d’un problème, d’une équation, d’une intégrale. Calcul numérique, s’emploie aussi, par opposition à Calcul littéral, pour désigner l’ensemble des opérations effectuées sur des nombres arithmétiques. Aléa numérique, syn. de Variable aléatoire.
2.informatique.électronique. Se dit, par opposition à Analogique, du codage, du stockage, de la transmission d’informations ou de grandeurs physiques sous forme de chiffres ou de signaux à valeur discrète (ou discontinue). En informatique, le traitement numérique de l’information utilise le mode binaire. Traitement numérique du son, des images. Appareil photographique numérique. Signal numérique. Calculateur numérique ou Ordinateur,voir ce mot.Spécialement.Pavé numérique,voir Pavé.
▪
Par extension. Se dit de la représentation d’informations, de données sous forme de chiffres. Panneau d’information, montre à affichage numérique.
Remarque
Dans ce sens, doit être préféré à l’anglais Digital.
3.
Qui tient au nombre, à la quantité. La force, la supériorité numérique d’une armée. En dépit de son infériorité numérique, l’ennemi remporta une victoire éclatante.
informatique. Transformer en une suite de valeurs numériques une donnée, dite analogique, mesurée par un signal dont les variations sont continues. Numériser un texte, un enregistrement.Au participe passé, adjectivement.Image numérisée.
xvie siècle. Emprunté de l’italien numero, de même sens.
1.
Le nombre que l’on attribue à une personne, à une chose et qui sert à la classer dans une série, à l’identifier. (Suivi d’un chiffre, s’écrit par abréviation n°.) Numéro pair, impair. Numéro à deux, à trois chiffres. Numéro matricule d’un prisonnier. Numéro de Sécurité sociale. Le gardien de but porte le numéro 1. Le numéro un, le numéro deux, etc., qui occupe le premier rang, le second rang, etc. dans un groupe. Le numéro un du parti. Le numéro deux du gouvernement.Expr. fig.Être réduit à un numéro, traité comme un simple numéro.En apposition.L’ennemi public numéro un,voir Ennemi.
▪
Numéro de téléphone, qui est attribué à un abonné au téléphone. Les numéros d’un billet de loterie, d’une grille de loto. Numéro gagnant. Il occupe la chambre n° 18. Le numéro d’immatriculation, le numéro minéralogique d’une automobile ou, simplement, le numéro d’une automobile. Numéro postal,en Suisse, code postal. Fil, coton, laine de tel numéro.
▪
Spécialement.chimie.Numéro atomique ou Nombre atomique,voir Atomique.
▪
Expr.militaire.Tirer le bon numéro, celui qui permettait d’éviter la conscription, à l’époque où celle-ci se faisait par tirage au sort. Fig.Tirer le bon, le mauvais numéro, faire un choix heureux, malheureux.
2.presse. Chacune des livraisons d’une publication quotidienne ou périodique à laquelle est attribué un numéro en fonction de sa date de parution. Un numéro de journal, de revue. Un numéro spécial, hors série.Expr.La suite au prochain numéro, formule qui était placée à la fin de chacun des épisodes publiés en feuilleton dans un journal ; fig. et fam., se dit pour exprimer qu’on en a assez dit ou fait pour l’heure et qu’on remet le reste à plus tard.
3.
Chacune des parties d’un spectacle de cirque, de music-hall, de cabaret, etc. Un numéro de mime, de prestidigitation. Un numéro de trapézistes, de jongleurs.
▪
Fig. et souvent plaisant. Démonstration outrée à laquelle se livre quelqu’un. Faire un numéro de charme, de séduction.Expr. fam.Faire son numéro, se livrer aux outrances, aux caprices, aux excentricités dont on est coutumier.
▪
Par métonymie et fam. Personne originale dont la conduite suscite l’amusement. C’est un sacré, un drôle de numéro. Quel numéro !
xxe siècle. Composé à partir du latin numerus, « nombre », et du grec logos, « discours, traité ».
Pratique superstitieuse qui prétend attribuer une valeur symbolique ou bénéfique aux nombres.
NUMÉROTAGE
nom masculin
xviiie siècle. Dérivé de numéroter.
Action de numéroter. À Paris, le numérotage des maisons se fait en partant de la Seine. Le numérotage des pièces d’un dossier. (On dit aussi Numérotation.)
✻NUMÉROTATION
nom féminin
xixe siècle. Dérivé de numéroter.
Action de numéroter ; résultat de cette action. La numérotation des feuillets d’un manuscrit. La numérotation des pièces d’une collection.
■
Distinguer par un numéro des choses de même ordre. On a numéroté les volumes de cette collection.Au participe passé, adjectivement.Fauteuils numérotés.édition.Exemplaire numéroté, exemplaire d’un livre qui comporte un numéro d’ordre.
– banque.Compte numéroté, compte bancaire dont le titulaire n’est identifié que par un numéro.
◇(e se prononce é ; les deux s finaux se font entendre)nom masculin
xxe siècle. Composé du latin numerus, « nombre », et clausus, « fermé », utilisé dès le xixe siècle en Russie et dans certains pays d’Europe centrale.
Limitation, par voie d’autorité ou en vertu d’un règlement, du nombre de postulants à certains emplois, du nombre de candidats reçus à un examen ou à un concours. Instaurer un numerus clausus. Sous le terme de numerus clausus, la Russie avant 1917 et l’Allemagne nazie après 1933 mirent en place une politique de discrimination envers les Juifs et les minorités nationales.
Orthographe
◇ Peut s'écrire numérus clausus, selon les rectifications orthographiques de 1990.
[règle §3] Les accents et le tréma • emprunts.
✻NUMIDE
adjectif
xviie siècle. Dérivé de Numidie, nom donné dans l’Antiquité à une région d’Afrique du Nord.
Relatif à la Numidie ; qui appartient à la Numidie. La cavalerie numide était redoutée.Subst.Les Numides s’allièrent aux Carthaginois.
✻NUMINEUX
nom masculin
xxe siècle. Traduction de l’allemand (das) Numinose, « (le) sacré », mot créé par le philosophe et historien des religions Rudolf Otto (1869-1937), lui-même tiré du latin numen, « puissance agissante de la divinité ».
Didact. Le sacré en tant qu’expérience sensible insaisissable par des moyens rationnels. Le numineux suscite à la fois terreur et fascination.Adjectivement.Une vision numineuse.
NUMISMATE
nom
xixe siècle. Dérivé régressif de numismatique.
Personne qui s’occupe de numismatique ; collectionneur de monnaies ou de médailles.
NUMISMATIQUE
adjectif et nom féminin
xvie siècle. Emprunté, par l’intermédiaire du latin numisma, ‑atis, du grec nomisma, ‑atos, « pièce de monnaie ».
1.Adj. Qui se rapporte aux monnaies et médailles et à leur étude. Cabinet numismatique.
2.N. f. Science des monnaies et des médailles. Un traité de numismatique.
NUMMULAIRE
adjectif
xvie siècle. Emprunté du latin nummularius, « changeur, banquier », lui-même dérivé de nummus, « monnaie ».
Qui présente la forme ronde d’une pièce de monnaie. botanique.Lysimaque nummulaireou, subst., au féminin,nummulaire, espèce de lysimaque aux feuilles arrondies.
– pathologie.Lésion nummulaire. Crachat nummulaire.
NUMMULITE
nom féminin
xixe siècle. Dérivé savant du latin nummulus, « petit écu ».
paléontologie. Protozoaire fossile de forme lenticulaire, que l’on trouve en abondance dans les roches du début du Tertiaire.
✻NUMMULITIQUE
adjectif
xixe siècle. Dérivé de nummulite.
■
géologie. Où l’on trouve des nummulites en abondance. Sable, calcaire nummulitique.Par extension. Qui se rapporte à la période du début du Tertiaire où les nummulites se sont répandues. Subst.Le Nummulitique, cette période.
(On dit aussi Paléogène.)
NUNCUPATIF, NUNCUPATIVE
(un se prononce on)adjectif
xive siècle. Emprunté du latin nuncupativus, « désigné », lui-même formé à partir de nomen, « nom », et capere, « prendre ».
droit romain. Se disait d’un testament fait oralement devant témoins.
✻NUNCUPATION
(un se prononce on)nom féminin
xive siècle, noncoupacion. Emprunté du latin nuncupatio, « désignation solennelle ».
droit romain. Déclaration faite par le testateur devant témoins pour désigner ses héritiers.
✻NUNUCHE
adjectif
xxe siècle. Issu du redoublement expressif de nu, variante de nul.
Fam. Naïf, simplet. Il est un peu nunuche.Par métonymie.Une histoire nunuche.Subst.Quel nunuche !
✻NUOC-MÂM
nom masculin invariable
xixe siècle. Mot vietnamien, signifiant proprement « eau de poisson ».
cuisine. Sauce à base de poisson macéré dans de la saumure, qui sert de condiment dans la cuisine vietnamienne (on écrit aussi Nuoc-mam).
✻NU-PIED
nom masculin(plurielNu-pieds).
xxe siècle. Composé de nu II et de pied.
Sandale d’été à lanières, qui laisse découvert le dessus du pied. Une paire de nu-pieds.
NU-PROPRIÉTAIRE
nom masculin(plurielNus-propriétaires).
xixe siècle. Dérivé de nue-propriété.
droit. Personne qui jouit de la nue-propriété d’un bien, dont l’usufruit appartient à une autre personne. Les nus-propriétaires et les usufruitiers.
NUPTIAL, NUPTIALE
(ti se prononce ci)adjectif(plurielNuptiaux, nuptiales).
xiiie siècle. Emprunté du latin nuptialis, de même sens.
1.
Qui concerne les noces, la célébration du mariage. Messe, bénédiction nuptiale. Anneau nuptial. Cortège nuptial. Marche nuptiale, morceau de musique solennel joué lors d’une cérémonie de mariage. Chambre nuptiale.
2.zoologie. Relatif à l’accouplement. Mœurs nuptiales. Le vol nuptial de la reine des abeilles. Parade nuptiale,voir Parade I.
✻NUPTIALITÉ
(ti se prononce ci)nom féminin
xixe siècle. Dérivé de nuptial.
démographie. Nombre des mariages célébrés chaque année au sein d’une population donnée. Taux de nuptialité.
NUQUE
nom féminin
xive siècle, nuche. Emprunté, par l’intermédiaire du latin médiéval nucha, de l’arabe nuha, « moelle épinière ».
■
Partie postérieure du cou. Des cheveux relevés sur la nuque. Il lui donna un coup sur la nuque. La raideur de la nuque est un symptôme de la méningite aiguë. Couvre-nuque,voir ce mot.
▪
Expr.De la nuque aux talons, sur l’ensemble de la partie postérieure du corps. Fig.Avoir la nuque raide, se dit d’une personne qui manque de souplesse, se montre inflexible, intraitable.
✻NURAGHE
◇(ghe se prononce gue)nom féminin(plurielNuraghi).
xixe siècle, Nu-hag. Mot sarde.
Antiquité. Tour en forme de cône tronqué, que l’on trouve en Sardaigne, et qui remonte à l’âge du bronze.
Orthographe
◇ Peut s'écrire nuraghe, pl.nuraghes, selon les rectifications orthographiques de 1990.
[règle §6] Les mots empruntés à d’autres langues.
[règle §3] Les accents et le tréma • emprunts.
✻NURSE
(u se prononce eu)nom féminin
xixe siècle. Mot anglais, signifiant « nourrice, infirmière », lui-même emprunté du français nourrice.
Vieilli. Gouvernante, souvent d’origine anglaise, chargée de la garde et de l’éducation des jeunes enfants.
✻NURSERY
(u se prononce eu)nom féminin(plurielNurserys ou Nurseries).
xixe siècle. Mot anglais, probablement emprunté de l’ancien français nourricerie.
■
Partie d’une maison où sont logés les jeunes enfants. Spécialement.La nursery d’un hôpital, salle où sont gardés les nouveau-nés.
(On écrit parfois Nurserie.)
NUTATION
nom féminin
xviiie siècle. Emprunté du latin nutatio, « balancement, oscillation ».
Le fait d’osciller, de se balancer. astronomie. Légère oscillation périodique de l’axe de rotation d’un astre autour d’une position moyenne. Nutation de la Terre. Nutation lunaire.– botanique. Syn. ancien d’Héliotropisme ; se dit aussi du lent mouvement hélicoïdal qu’opèrent certaines plantes au cours de leur croissance.
– pathologie. Léger balancement continuel et involontaire de la tête.
✻NUTRIMENT
nom masculin
xive siècle. Emprunté du latin nutrimentum, « nourriture, aliment ».
physiologie. Substance alimentaire que l’organisme assimile sans lui faire subir de transformation digestive. Les sels minéraux, le glucose, les acides aminés sont des nutriments. Au cours de la digestion, les aliments sont transformés en nutriments par l’action des enzymes digestives.
NUTRITIF, NUTRITIVE
adjectif
xive siècle. Emprunté du latin médiéval nutritivus, « relatif à la nourriture, à la nutrition ».
Qui a rapport à la nutrition ; qui nourrit, qui sert à la nutrition. Les fonctions nutritives. Les qualités nutritives d’un aliment. Substances nutritives.
NUTRITION
nom féminin
xive siècle, nuctricion. Emprunté du bas latin nutritio, « action de nourrir ».
■
Ensemble des fonctions organiques par lesquelles les aliments sont transformés, assimilés, utilisés et dégradés par un être vivant. La nutrition des animaux, des végétaux.
▪
médecine. Science qui a pour objet l’étude des aliments, de leur valeur nutritionnelle et des réactions de l’organisme à l’ingestion de nourriture. Les données de la nutrition sont utilisées en diététique. Maladies, troubles de la nutrition.
✻NUTRITIONNEL, NUTRITIONNELLE
adjectif
xxe siècle. Dérivé de nutrition.
Relatif à la nutrition. Valeur, qualité nutritionnelle d’un aliment. Équilibre nutritionnel, conforme aux besoins de l’organisme.
✻NUTRITIONNISTE
nom
xxe siècle. Dérivé de nutrition.
Médecin spécialiste des problèmes de nutrition.
✻NUTUM (AD)
(um se prononce ome)locution adjectivale
xixe siècle. Locution latine, composée de la préposition ad, « vers, par suite de », et de nutum, accusatif de nutus, « mouvement de tête ».
droit. Seulement dans l’expression Révocable ad nutum, pour qualifier une personne qui peut être révoquée par la simple volonté de celui qui l’a nommée à un poste ou chargée d’une mission, au motif que la confiance n’existe plus entre les deux parties. Les dirigeants d’entreprise sont, en général, révocables ad nutum.Par extension.Révocabilité ad nutum.
✻NYCTAGINACÉES
nom féminin pluriel
xxe siècle. Dérivé de nyctage, nom scientifique de la belle-de-nuit, lui-même tiré du grec nux, nuktos, « nuit », parce que les fleurs de cette plante ne s’épanouissent qu’à la tombée du jour.
botanique. Famille de plantes dicotylédones apétales, exotiques pour la plupart, aux sépales ou aux bractées vivement colorés. La bougainvillée et les mirabilis font partie des Nyctaginacées.Au singulier.La belle-de-nuit est une nyctaginacée.
NYCTALOPE
nom
xvie siècle, au sens de « qui a une mauvaise vision nocturne ». Emprunté, par l’intermédiaire du latin nyctalops, du grec nuktalôps, qui a signifié aussi bien « qui voit bien la nuit » que « qui voit mal la nuit », lui-même composé à partir de nux, nuktos, « nuit », et ôps, « vision ».
Personne, animal qui voit dans l’obscurité. Adjectivement.Les chats sont des animaux nyctalopes.
NYCTALOPIE
nom féminin
xviie siècle. Dérivé de nyctalope.
Faculté de voir dans l’obscurité, qui est propre à certains animaux, mais peut affecter aussi certaines personnes atteintes de troubles de la vue.
✻NYCTHÉMÉRAL, NYCTHÉMÉRALE
adjectif(plurielNycthéméraux, nycthémérales).
xxe siècle. Dérivé de nycthémère.
biologie. Se dit d’un rythme biologique qui se déroule pendant un nycthémère. Rythme nycthéméral de la température.
✻NYCTHÉMÈRE
nom masculin
xixe siècle. Emprunté du grec nukhthêmeron, lui-même composé à partir de nux, nuktos, « nuit », et hêmera, « jour ».
biologie. Cycle physiologique de vingt-quatre heures consécutives comprenant, pour l’homme, une période de veille et une période de sommeil correspondant à un jour et à une nuit.
✻NYLON
nom masculin
xxe siècle. Mot de l’anglais des États-Unis (nom déposé), composé à l’aide de vinyl, « vinyle », et de cotton, « coton ».
Matière synthétique à base de résine polyamide ; par métonymie, fibre, étoffe faite à partir de cette matière. Une chemise en nylon. Des bas de nylonou, elliptiquement et fam.,des bas nylon.
xiie siècle. Emprunté, par l’intermédiaire du latin nympha, du grec numphê, « fiancée, jeune mariée ».
1.mythologie. Divinité féminine d’apparence jeune et gracieuse, qui hante les fleuves, les sources, les bois, les montagnes et les prairies. Le vain amour de la nymphe Écho pour Narcisse.Par métonymie. Représentation de cette divinité. Les nymphes des fleuves ornent la fontaine des Innocents, à Paris.
▪
Par analogie. Jeune fille, jeune femme à l’allure gracieuse.
2.entomologie. État intermédiaire qui suit le développement larvaire et précède la métamorphose qui donnera naissance à l’imago. La nymphe des Lépidoptères s’appelle chrysalide.
3.anatomie.Au pluriel. Syn. de Petites lèvres,voir Lèvre.
NYMPHÉA
nom masculin
xviiie siècle. Emprunté, par l’intermédiaire du latin nymphaea, du grec numphaia, « nénufar ».
■
botanique. Nom scientifique du nénufar blanc (on trouve aussi Nymphæa).
Titre célèbre : Les Nymphéas, suite de peintures de Claude Monet (de 1897 à 1926).
NYMPHÉACÉES
nom féminin pluriel
xixe siècle. Dérivé savant du latin nymphaea, « nénufar ».
botanique. Famille de plantes dicotylédones aquatiques, dont le nymphéa est le type. Au singulier.Une nymphéacée.
NYMPHÉE
nom féminin (se rencontre aussi au masculin).
xviiie siècle. Emprunté, par l’intermédiaire du latin nympheum, du grec numphaion, « lieu consacré aux nymphes ».
Antiquité. Fontaine consacrée aux nymphes. Par extension. Construction destinée à recevoir de l’eau et le plus souvent ornée de statues, de vases, de portiques.
✻NYMPHETTE
nom féminin
xvie siècle, au sens de « petite nymphe » ; xxe siècle, au sens moderne. Diminutif de nymphe.
Très jeune fille à l’air faussement candide, qui, par ses manières, aguiche les hommes. Lolita, l’héroïne du roman de Nabokov, est le type de la nymphette.
NYMPHOMANE
adjectif
xixe siècle. Dérivé de nymphomanie.
1.
Se dit d’une femme qui est atteinte de nymphomanie ou qui recherche de manière obsessionnelle les plaisirs sexuels. Subst.Une nymphomane.
2.zoologie. Se dit des femelles de certains mammifères atteintes de nymphomanie.
NYMPHOMANIE
nom féminin
xviiie siècle. Composé à partir du grec numphê, « fiancée, jeune mariée », et mania, « folie ».
1.
Exaspération de l’appétit sexuel, chez une femme.
2.zoologie. Exacerbation du rut chez les femelles de certains mammifères.
✻NYMPHOSE
nom féminin
xixe siècle. Composé à l’aide de nymphe et de l’élément ‑ose, indiquant un processus biologique.
entomologie. État d’un insecte au stade de la nymphe ; processus par lequel passe la larve pour parvenir à l’état de nymphe.
✻NYSTAGMUS
(s final se fait entendre)nom masculin
xixe siècle, nystagme. Emprunté du grec nustagmos, « action de s’assoupir », parce qu’une personne atteinte de nystagmus a l’air de lutter contre le sommeil.
pathologie. Tremblement des globes oculaires, caractérisé par une succession rythmée de mouvements conjugués changeant alternativement de sens. Nystagmus congénital. Nystagmus des mineurs de fond.